Un brillant second rôle à l'écran Faisant suite à une commande de l'US Navy de 1933 pour remplacer ses hydravions P2Y et P3M, le Consolidated PBY fit son premier vol en 1935, et entra en service l'année suivante. Ce nouveau matériel marquait un changement radical de la politique américaine, moins isolationniste, et plus préoccupée par la protection des routes maritimes du monde. Le Consolidated PBY gagna une renommée éternelle pendant la seconde guerre mondiale, de par sa fiabilité, sa polyvalence et sa capacité à endurer de graves dommages. On construisit environ 4000 PBY entre 1936 et 1945, plus que tout autre hydravion. Pendant la seconde guerre mondiale, et après le conflit, ils servirent dans plus de vingt pays. Bien que lents et vulnérables (pas de blindage ni de réservoirs auto-obturant) ils pouvaient voler sur d'énormes distances, lors de patrouilles ou de missions de recherche. Ils pouvaient mitrailler les positions ennemis, lancer des torpilles, mais aussi rechercher des pilotes flottant dans les immensités salées. C'est un PBY qui retrouva le cuirassé "Bismarck", perdu par la Royal Navy, qui repéra la flotte japonaise à Midway, ou dans l'océan Indien, lors de l'attaque de Ceylan.
Au fil des ans, de nombreuses améliorations furent apportées au modèle initial. Une version amphibie, le PBY-5A fut développée en 1939. Les PBY construits par la Naval Aircraft Factory, (PBN-1 Nomad et PBY-6A) comportaient des améliorations hydrodynamiques. L'URSS fabriqua sous licence le PBY, sous le sigle GST ("Gydro Samoliot Transportnyi"). La division de Boeing au Canada construisit les PB2B-1 et PB2B-2 "Canso", alors que Vickers Canada construisait des PBY-5A. Dans l'USAAF, l'appareil était connu comme le OA-10A (PBY-5A) et le OA-10B (PBY-6A). La RAF et le Coastal Command employèrent en 1941 des PBY sous le nom de "Catalina" Mk I /II / III / IV. Ce nom de "Catalina" devait lui rester et désigner tous les modèles ultérieurs. En France, après la guerre, le "Cat" fut employé par l'Aéronavale, et la Sécurité Civile pour lutter contre les feux de forêts. A partir de 1947, et jusqu'en 1950, Air France mit en oeuvre trois PBY-5A / Canso pour la desserte de son réseau insulaire antillais, car les îles n'étaient pas encore pourvues d’aérodromes. Pris sur des stocks de la Royal Canadian Air Force, ces appareils, transformés par Convair, offraient une capacité de 20 à 22 places passagers. Il n'est donc pas étonnant que cet avion ait intéressé le cinéma. Certes, aucun film de fiction ne lui fut entièrement consacré, mais certains lui donnèrent le premier rôle. Dès son apparition, le PBY est la vedette du film "Wings of the Navy " (1938). Pour ce film, la Warner construisit dans ses studios une maquette grandeur réelle d'un demi fuselage de PBY. Dans des films ultérieurs, comme "High Barbaree" (1947), le Catalina apparaît en premier plan, mais aussi dans des films contemporains comme la série "Les chevaliers du ciel" qui lui consacre deux épisodes (saison 2, épisodes 5 et 6). Des films plus récents le montrent à son avantage.
Aujourd'hui, certains Catalina sont transformés en avions privés, avec de confortables aménagements. Le Super Cat a des moteurs plus puissants, une dérive redessinée, des blisters modifiés. Vingt cinq sont enregistrés aux Etats-Unis, comme avions pompiers ou privés. Ce septuagénaire n'est pas encore près de partir en retraite. Le Cat tient toujours l'air, et sera probablement dans les cieux pendant de nombreuses années encore.
Crédits Photos : 1000aircraftphotos.com, cansonet.free.fr, flying-wings.com |
Enregistrer un commentaire