A L’HEURE ZERO
Vo. Zero hour
Année : 1957
Pays : Etats-Unis
Durée : 1 h 21 min.
Genre : Drame
Noir et blanc
Réalisateur: Hall BARTLETT
Scénario : Arthur HAILEY
Acteurs principaux :
Dana ANDREWS (Ted Stryker), Linda DARNELL (Ellen Stryker),
Sterling HAYDEN (Treleaven), Elroy "Crazylegs" HIRSCH (Le capitaine
Wilson), Geoffrey TOONE (Le docteur Baird), Jerry PARIS (Tony Decker), Peggy
KING (L'hôtesse de l'air),) Steve LONDON (Le co-pilote Stewart), Carole EDEN
(Mrs Wilson), Charles QUINLIVAN (Burdick), Raymond FERRELLU (Joey Stryker),
Willis BOUCHEY (un médecin)
Musique : Ted DALE
Photo : John F. WARREN
Producteurs : John C. CHAMPION, Hall BARTLETT
Compagnie distributrice : Paramount Pictures
Avions :
- -Convair CV-240 (en arrière plan)
- -Douglas DC-4 / C-54B Skymaster
- -Dougals DC-3 (en arrière plan)
Notre avis :
Le scénario de ce film fut écrit par le très prolifique Arthur HAILEY, un ancien pilote de la RAF pendant la dernière guerre mondiale qui se spécialisa dans les romans ayant pour sujet des catastrophes aériennes...«Zero hour» était un remake du film diffusé à la télévision canadienne « Flight into danger » (1956) issu de son roman du même nom. En 1958, il signa avec John Castle, un roman de la même veine, « Runway Zero-Eight » qui passa à la télé en 1971, sous le nom de « Terror in the sky ». Ses autres romans furent portés à l’écran, sous la forme d’une série : « Airport » (1970), « Airport 75 » (1974), « Airport 77 » (1977) et « The Concorde. Airport 79 ». Le film satyrique « Airplane » (1980) ("Y a-t-il un pilote dans l'avion ?" ) de Jim Abrahams, David et Jerry Zucker, est basé sur les deux scénarios de «Zero hour» et de «Flight into danger». Les droits de «Zero hour» furent achetés par les producteurs d’ «Airplane » (1980) qui purent ainsi utiliser le scénario dans ses moindres détails et reproduire des dialogues entiers à l’identique. Le nom du pilote principal est d'ailleurs le même, Stryker. « Airplane » eut une suite deux ans plus tard : « Airplane II : The Sequel » ("Y a-t-il enfin un pilote dans l'avion ?") qui se passe dans une navette spatiale .
Ted Stryker est un ancien chef d’escadrille canadien, pendant la dernière guerre mondiale, qui est responsable de la mort de sept de ses hommes au cours d'une mission au-dessus de l'Allemagne. Depuis, il a perdu toute confiance en lui. Souffrant toujours d’un complexe de culpabilité qui affecte ses relations avec son entourage, il n’a pu gardé aucun emploi. C’est au moment où il obtient une promesse d’embauche dans un institut de recherche aéronautique, à Winnipeg, que sa femme, Ellen, décide de le quitter. Il la rejoint alors qu'elle a pris place sur le vol 714 pour Vancouver en compagnie de leur fils Joey. Après le décollage, tandis que Joey visite la cabine de pilotage, Ted fait une ultime tentative auprès d'Ellen, pour qu’elle reprenne la vie commune. L'avion poursuit sa route et l'hôtesse distribue le repas du soir avec, au choix, des côtes d’agneau ou du poisson. Peu après, une passagère ne tarde pas à être pris de douleurs, puis c’est au tour de Joey. D’autres passagers éprouvent les mêmes troubles à leur tour. Un docteur présent dans l’avion diagnostique un empoisonnement par le poisson. Les malades doivent être rapidement hospitalisés, mais il y a encore cinq heures de vol, et aucun aéroport où on puisse se dérouter. Le problème s’aggrave quand il s’avère que les pilotes ont eux aussi, mangé du poisson. Le problème est donc de trouver un passager ayant des notions de pilotage, et n’ayant pas mangé de poisson. Les deux pilotes s’évanouissent, l’avion volant grâce au pilote automatique. Bien que n’ayant piloté que des avions de chasse, et n’ayant plus piloté depuis dix ans, Stryker est le seul à pouvoir éviter la catastrophe et se voit contraint de prendre place dans le cockpit. Par radio, depuis la tour de contrôle, le chef pilote Treleaven qui a connu Stryker pendant la guerre, lui donnera des directives. C’est l’épouse de Stryker qui s’occupera de la radio. Malgré la panne intermittente de la radio, l'orage et le brouillard au-dessus des montagnes Rocheuses, Stryker réussira à poser l'appareil en fauchant le train, mais en sauvant la vie des quarante passagers et hommes d'équipage. Il retrouvera ainsi la confiance et l'amour d'Ellen.
Ce film possède déjà tous les ingrédients du film catastrophe, dont un échantillon de passagers à problèmes qui réagissent à ceux des pilotes, et de l’avion . En plus du couple désuni des Stryker, on compte une dame qui ne peut supporter le voyage aérien (banal), une hôtesse qui n’arrive pas à décider son petit ami artiste à se marier, trois supporters de football en goguette passablement éméchés, une femme hystérique qui veut sortir (!), tout le monde étant plus ou moins malade....
« Zero hour » est le premier des trois films de désastres aériens auxquels collabora Dana Andrews au cours de sa carrière. Il tourna trois autres films d’aviation. En 1960, il devait en effet tenir la tête d'affiche de « The crowded sky » de Joseph Pevney, et dix-sept ans plus tard, interpréter le rôle d'un pilote d'avion de tourisme percutant le cockpit d'un Boeing en plein vol, dans «Airport 75 » ("747 en péril"-1974) de Jack Smight.
Les avions du film :
Comme la plupart des films de catastrophes aériennes, l’action se situe à l’intérieur d’une cabine ce qui fait que l’on voit généralement peu d’avions. Le budget semble avoir été, en outre, peu important. On y retrouve des séquences issues de films antérieurs. Au début du film, un document d’actualité montre des Supermarine Spitfire décollant d’un terrain anglais et passant au dessus d’un Bristol Blenheim Mk I. ; cette séquence apparaît également dans « A Yank in the RAF » (1941) de la Fox. On peut également voir un Spitfire sous la forme d’une maquette grandeur identique à celle que l’on voit dans «A Yank in the RAF» ou dans « Eagle squadron » (1941) d’Universal. Il en est de même pour les Messerschmitt Bf. 109 qui sont de formes approximatives, avec un camouflage de 1939 et non de 1945. Une maquette de Curtiss Hawk anglais poursuit un avion allemand indéterminé . Un Spitfire en formation avec d’autres, vu en gros plan, a un code d’escadrille invisible. Ces avions sont supposés appartenir au Squadron 72 de la RAF en 1945 (code RN), qui utilisait le Spitfire Mark IX à cette époque.
L’avion dans lequel se déroule le drame est un Douglas C-54B Skymaster civil avec une fausse immatriculation canadienne (CF-141 ). Il porte le nom de «The Maria Madelon», un nom fictif qui se veut sans doute typiquement canadien. En l’air, cet avion est doublé parfois par des bimoteurs, DC-3 ou Convair CV-240. La scène du crash final est réalisée avec une maquette qui ressemble à un Avro Tudor, avec une dérive premier genre (mais cet avion n'avait pas de train tricyvle..).
Christian Santoir
*Film disponible sur amazon.com
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