Année : 1945
Pays : Etats-Unis
Durée : 1h 43 min.
Genre : Drame
Noir et blanc
Réalisateur: John Farrow
Scénario : Ayn Rand
, Robert Smith
Acteurs principaux :
Robert
Cummings (Major Bob Collins),
Lizabeth Scott (Ivy Hotchkiss),
Don DeFore (Capitaine W. Anders
'Shakespeare'), Charles Drake
(Lieutenant R. Janoschek 'Handsome'), Julie Bishop
(Mme. Taylor/Joyce Heath), Kim Hunter
(Frances Hotchkiss), Robert Sully
(Bill Allen), Helen Forrest
(elle-même), Rhys Williams (Colonel
Stubbs)
Photographie Daniel L. Fapp
Producteur : Hal B. Wallis
Compagnie productrice : Paramount pictures
Avions :
- -Beechcraft UC-45 Expeditor
- -Boeing B-17F-25
Notre avis :
Le réalisateur, John Farrow, avait été blessé en 1941 alors qu'il servait comme commandant dans la Marine canadienne. Renvoyé chez lui, il avait tourné « Wake Island » (1942). Il fut rappelé peu de temps après ce nouveau tournage. Le principal acteur, Robert Cummings était en permission de l'US Army Air Force, où il était pilote, après avoir été instructeur du Civilian Pilot Training Program. Quant au conseiller technique du film, le colonel Clarence A. Shoop, il avait été décoré de la Distinguished Flying Cross, pour avoir commandé le 7th Reconnaissance Group de la 8th Air Force, lors du Débarquement en Normandie. Il était aussi le mari de l'une des principales actrices, Julie Bishop…Voilà donc un film tourné par des gens très impliqués dans le conflit qui faisait encore rage pour quelques mois.
Le film commence comme une comédie et finit en tragédie. C'est une histoire d'amour sur fond de guerre. Mais ici, point de combat, il s'agit de trois pilotes en permission engagés dans une tournée de vente de bons de guerre. Ce thème avait déjà été traité par Griffith dans « Sky's the limit » (1943) avec Fred Astaire, et le sera après la guerre, dans « Embrasse la pour moi » (1954) de Donev, avec Cary Grant. Le scénario n'est pas aussi sans rappeler celui de John Monk Saunders pour « The last flight » (1931) de Frank Dieterle, avec une femme (Nikki) et quatre aviateurs.
« You came along » qui ouvre sur un extrait du poème « Le Sermon de St. Francois » de Henry Wadsworth Longfellow, avait pour titre alternatif « Don't Ever Grieve Me » (Ne me pleures jamais..). Malgré un tel préambule, le ton du film n'est pas triste, la majeure partie de l'action se situant dans des bars, des cabarets ou des dancings, avec des chansons d'Helen Forrest et même de l'actrice principale, Lizabeth Scott, qui fit ici ses débuts.
En 1945, le major Robert Collins de l'USAAF revient aux Etats-Unis avec ses deux camarades, le capitaine W. Anders, surnommé "Shakespeare", et le lieutenant R. Janoschek, surnommé "Handsome". Bob, qui leur a sauvé la vie lors des combats outre-mer, est en permission car il souffre d'une leucémie en phase terminale. Les médecins ne lui donnent pas plus de deux ans à vivre…Ces trois "héros" décorés attirent l'attention de la presse et reçoivent pour mission de partir en tournée dans le pays pour placer des bons de guerre. Une jeune attachée de presse du gouvernement, Ivy Hotchkiss, doit les accompagner. A Chicago, Bob et Ivy tombent amoureux. A San Francisco, alors qu'Ivy est avec Shakespeare dans un bar, elle apprend par hasard, par le docteur Stubbs, la gravité de l'état de santé de Bob. La soeur d'Ivy, Frances, se marie à un pilote de la Marine, nommé Bill, à la chapelle des aviateurs de la Mission Inn de Riverside, alors qu'il va bientôt partir au front. Encouragé par le bel optimisme de ce jeune couple, Ivy et Bob se marient à leur tour. Ils achètent une maison à Long Island, près de la base où Bob et ses amis sont affectés. Quelques mois plus tard, Bob est convoqué par le médecin chef pour une visite médicale, à l'issue de laquelle il doit entrer aussitôt à l'hôpital, à Washington DC. Mais il annonce à ses amis et à Ivy, qu'il est rappelé en Angleterre. Pour donner le change, Bob écrit à Ivy via un hôtel londonien... Cependant, elle se doute de quelque chose, jusqu'au jour où un télégramme lui annonce le décès de Bob au Walter Reed Hospital de Washington ! Après l'enterrement, Ivy, Shakespeare et Handsome portent un toast en souvenir de Bob, en se rappelant les jours heureux.
On remarquera lors du mariage de France, le «Famous Fliers’ Wall» qui existe à l'hôtel historique Mission Inn de Riverside (Ca.). Sur ce mur, reconstitué en studio, on y voit la signature d'aviateurs célèbres dont « Hap » Arnold, James H. « Jimmy » Doolittle, Amelia Earhart et Eddie Rickenbacher, ce dernier y figurant depuis mars 1942.
L'accueil de « You came along » par le public, comme par la critique, fut très partagé. Il faut malheureusement ajouter que l'histoire de ces trois aviateurs, avec guère plus d'une minute de scènes aériennes, n'est pas vraiment un film d'aviation …
Les avions du film;
Les trois as font leur tournée dans un Beechcraft UC-45 "Expeditor" tout neuf, sans aucune marque, mais muni paradoxalement d'une fausse immatriculation civile (NC15510) comme un 18S. C'est le seul avion que l'on voit en vol, avec trois Lockheed P-38J censés être pilotés par les trois héros.
Le major Collins embarque pour son dernier voyage dans un Boeing B-17F-25 (42-5854) construit aux usines Vega de Lockheed, déjà vu en arrière plan au début du film. Cet avion surnommé «Alley Oop », d'après un personnage de BD, appartenait au 303rd BG, 360th BS de la 8th Air Force. Au moment du tournage, il était revenu d'Angleterre depuis le 15 avril 1944, où il avait terminé son tour d'opération, commencé le 13 juillet 1943. Il rejoindra en décembre 1945 le centre de stockage du RFC (Reconstruction Finance Corporation) de Kingman (AZ) où il fut ferraillé.
Sur le Metropolitan Airport de Van Nuys, CA. on voit d'autres appareils militaires : North American AT-6B-NT Texan (s/n 41-17367), Vultee BT-13, Douglas C-47…
Christian Santoir
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