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WINGS FOR THE EAGLE

 

WINGS FOR THE EAGLE

 

 

Année : 1942
Pays : Etats-Unis
Durée : 1 h 24 min.
Genre :drame
Noir et blanc

Réalisateur :Lloyd Bacon
Scénario : Byron Morgan, B. Harrison Orkow

Acteurs principaux :
Ann Sheridan (Roma Maple), Dennis Morgan (Corky 'Cork' Jones), Jack Carson (Brad Maple), George Tobias (Jake Hanso), Russell Arms (Pete Hanso), Don DeFore (Gil Borden), Tom Fadden (Tom 'Cyclone' Shaw), John Ridgely (Alec Johnson)

Musique : Friedrich Hollaender
Photographie : Tony Gaudio
Producteur : Robert Lord
Compagnie productrice : Warner Bros.

Avions:

  • -Lockheed Hudson Mk.III
  • -Lockheed P-38 Lightning.

 

Notre avis :

"Wings for the eagle" est dédié respectueusement à "nos ouvriers des usines d'aviation dont les magnifiques efforts vont permettre aux Alliés de conserver leur liberté". Pour la première fois depuis l'entrée en guerre des Etats-Unis, les studios reçurent la permission de filmer à l'intérieur de l'usine Lockheed de Burbank (Los Angeles). Le tournage se déroula en janvier et février 1942. Le réalisateur, Lloyd Bacon, homme à tout faire de la Warner, avait déjà signé un film d'aviation sur les pilotes des Marines, devenu un classique, "Devil dogs of the air" (1935) avec James Cagney.

En 1941, quand l'Angleterre qui se bat seule contre l'Allemagne, a besoin de plus en plus de bombardiers. Des ouvriers venus de tous les coins d'Amérique, convergent vers l'usine de Lockheed, à Burbank en Californie. Parmi eux, il y a Corky Jones et son vieil ami du collège, Brad Maple. Corky essaie d'obtenir du travail dans l'industrie d'armement afin éviter la conscription. Brad est ravi de revoir son ancien ami, sa femme, Roma, beaucoup moins. Brad est au chômage, après avoir dépensé ses économies dans un cours de technique aéronautique par correspondance qui s'est révélé être une escroquerie ! Finalement, Corky préfère quitter leur appartement devant la jalousie de Brad qui se méprend sur son attitude envers son épouse…Corky loue alors une chambre chez un immigré allemand, Jake Hanso, qui est contremaître chez Lockheed. Son fils, Pete, désire devenir pilote de chasse. Quelque temps plus tard, Roma quitte Brad et trouve un emploi à l'usine. Voyant qu'elle est libre, Corky l'invite à dîner. Tout se complique quand Brad est également embauché…Jake demande aux ouvriers de fournir des heures de travail gratuit afin d'offrir un avion aux Anglais, en guise de cadeau de Noël. Mais peu après, il est renvoyé ! Il est toujours citoyen allemand, n'ayant jamais pris le temps de se faire naturaliser..En attendant que sa situation soit régularisée, il s'occupe d'une cafeteria. Pete a fini son instruction et il est incorporé dans l"Armée. C'est alors que les Japonais attaquent Pearl Harbor. Jake, enfin citoyen américain, est réembauché à l'usine. Corky change d'avis; il réunit Brad et Roma et prend l'uniforme. Quand Pete est tué dans les Philippines, il promet à Jake de descendre deux Japonais en sa mémoire.

Le film insiste sur les contrôles d'identité à l'embauche, dans un pays où il n'y a pas de carte d'identité. L'administration s'aperçoit ainsi que le Jake Hanso n'est pas naturalisé. Après l'entrée en guerre des Etats-Unis, il aurait dû être normalement interné...Les Japonais naturalisés, ou nés aux USA, furent moins bien traités.

On nous montre la mise sur le pied de guerre de l'usine Lockheed, après le 8 décembre 1941, avec garde militaire et batterie de DCA ! La Californie s'attendait à un débarquement japonais, des sous-marins étant apparus au large de la côte (Cf. "1941"). Mais on ne nous montre pas le camouflage de l'usine en un paisible lotissement de banlieue, effectué par les décorateurs d'Hollywood. Détail amusant (vrai ?), l'emploi d'un nain pour travailler à l'intérieur des fuseaux moteur du P-38 !

Bien que montrant peu d'avions, ce film, comme un film d'aviation, a un scénario basé sur le perpétuel triangle amoureux. Mais l'histoire du vieil émigré allemand et de son fils, prend le pas sur les amours de Brad et Corky. La critique accueillit favorablement ce film qui tranchait de par son thème, sur les habituels films de guerre. Il bénéficiait, en  outre, d'un rythme alerte et de bons dialogues concoctés par les scénaristes de la Warner, passés maîtres dans l'art de d'inventer une histoire avec pas grand chose...

 

Les avions du film :

On a un bon aperçu des chaînes de montage des Lockheed Hudson, au début de 1942. Ces avions sont destinés à l'Angleterre où ils sont acheminés par la voie des airs, via le Canada. La tourelle Boulton n'est pas encore montée et son emplacement est fermée par une tôle amovible.

Quand il est embauché, Corky est sollicité pour donner deux heures de travail gratuit pour offrir un Hudson à l'Angleterre comme cadeau de Noël, ce qui est une anecdote véridique. Ce Hudson Mk.III (c/n 414-2518, T9465 ), que l'on ne voit pas, était un des 2941 Hudson construits et portait sur le fuselage l’inscription: "Spirit of Lockheed and Vega employees". Lockheed fournit gratuitement les matériaux et les ouvriers, la main d'oeuvre. Il servit au sein du Squadron n° 269, basé en Islande où il effectua des patrouilles anti sous-marines. Il apparaît dans le documentaire anglais, "Coastal command" (1942).

La fin du film nous montre l'engagement du Hudson de Corky avec des avions japonais. Les Hudson rebaptisés A-29, ne furent utilisés dans le Pacifique (et ailleurs) que comme avion d'entraînement au bombardement, aux patrouilles maritimes et à la reconnaissance photographique. Il n'y a que dans les films où ils deviennent des avions d'attaque (ce qui correspond à leur préfixe A…).

Les avions japonais sont des maquettes dont une ressemble à un Vought Vindicator ! On voit même à un moment un Messerschmitt Bf.109E ! Hollywood faisait vraiment feu de tout bois…

L'usine assemble également des P-38 Lightning. Ces avions sont dépourvus de turbo compresseurs. Ces P-38 LO étaient au départ destinés à la France, mais pour cause d'Armistice, la commande fut reprise par les Anglais et ils devirent des Lightnings Mk.I. Après en avoir reçu trois, la RAF déçue par ses performances, annula la commande. Les compresseurs étaient considérés comme du matériel sensible, interdit à l'exportation. Les Lightning Mk.I construits furent donc rétrocédés à l'USAAC, où ils devinrent des P-322, utilisés pour l'entraînement et certaines expérimentations. L'avion que l'on voit au premier plan, est encore revêtu d'un camouflage supérieur deux tons de type anglais, mais il porte des étoiles américaines, antérieures à mai 1942. Les hélices semblent contrarotatives, ce qui en ferait un P-322 II, équipé de moteurs Allison F2.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur https://ok.ru/video/

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