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WINGED VICTORY

 

WINGED VICTORY

 

 

Année : 1944
Pays : Etats-Unis
Durée : 2 h 10 min.
Genre : drame Noir et blanc

Réalisateur : George Cukor
Scénario : Moss HART

Acteurs principaux :
Lon McCallister (Frankie Davis), Jeanne Crain (Helen), Edmond O'Brien (Irving Miller), Jane Ball (Jane Preston), Mark Daniels (Alan Ross), Jo-Carroll Dennison (Dorothy Ross), Don Taylor (Danny 'Pinkie' Scariano), Judy Holliday (Ruth Miller), Lee J. Cobb (le docteur), Karl Malden (Adams )

Musique : David Rose
Photographie : Glen MacWilliams
Producteur : Darryl F. Zanuck
Compagnie productrice : Twentieth Century Fox

Avions :

  • -Cessna AT-17 Bobcat
  • -Consolidated B-24 Liberator
  • -Curtiss P-40N 
  • -Vultee BT-13A

 

Notre avis :

En mai 1943, le général Henry H. "Hap" Arnold, le commandant en chef de l'Army Air Force, demanda à Moss Hart d'écrire une pièce de théâtre basée sur le programme de formation des ses pilotes, afin de montrer au public comment fonctionnait réellement l'USAAF. Grâce à un bombardier qui lui fut personnellement affecté, Moss put visiter une vingtaine de centres d'entraînement à travers le pays, pour collecter de l'information. Il se mit au travail alors que l'USAAF auditionnait environ trois cents hommes, pris parmi ses troupes, pour sélectionner les acteurs devant jouer dans la pièce. "Winged Victory" fit ses débuts à Broadway le 2 novembre 1943. Le producteur de la Fox, Darryl Zanuck vit immédiatement le parti qu'il pouvait en tirer. William Wyler fut d'abord pressenti pour réaliser le film, mais il avait déjà reçu son ordre de mission de retourner sur le front; c'est donc George Cukor qui prit sa place. Comme c'était le cas dans la pièce, tous les acteurs devaient être des membres de l'USAAF. Parmi ces hommes, plusieurs allaient devenir des stars d'Hollywood dans l'après guerre : le soldat Lon McCallister, le sergent Edmond O'Brien, le caporal Don Taylor, le sergent George Reeves et le caporal Karl Malden qui faisait ses débuts au cinéma. Le tournage commença en juin 1944. Pendant trois mois, Zanuck et Cukor purent accéder à sept bases de l'Armée et des Marines : le centre de présélection de l'USAAF de Santa Ana, Fort Mac Arthur à San Pedro où les premières scènes furent tournées, mais aussi les bases d'Hamilton, Stockton, Fairfield-Suisun (maintenant Travis AFB, au sud est de Sacramento), et le terrain auxiliaire des Marines de Camp Pendleton, près d'Oceanside. Ce dernier fut transformé en base de B-24 dans le Pacifique. On y planta près de mille huit cents palmiers et quarante canons anti aériens y furent installés, grâce à l'aide de trois mille soldats de l'Armée et des Marines…

L'histoire commence dans la petite ville de Mapleton au fond de l'Ohio. Avec ses amis Allan Ross et Frankie Davis, Danny "Pinky" Scariano, qui est coiffeur, rêve du jour où il sera incorporé dans l'Armée et où il pourra piloter les bombardiers qui survolent le salon de coiffure de son père. Dès qu'Allan reçoit le courrier tant attendu, sa femme, Dorothy, lui déclare qu'elle va le suivre ! Peu de temps après, Pinky et Frankie reçoivent aussi leur convocation à l'académie de l'Air. Une fois arrivés, les cadets sont soumis à toute une batterie de tests pour analyser, entre autres, leur réflexes et la coordination de leurs gestes. Allan se demande si Frankie, dont la fiancée à rejoint Dorothy pour été plus près de lui, est capable de passer ces tests extrêmement difficiles. Plusieurs cadets sont recalés comme Pinky, dont la vue n'est pas parfaite. Il sera mitrailleur et part vers un autre centre d'entraînement spécialisé. Frankie, Allan et leurs nouveaux amis, Irving Miller de Brooklyn et Bobbt Grills de l'état de Washington, sont envoyés à l'école de pilotage. Lors du premier vol de nuit des cadets, un des leurs ne revient pas. C'est Frankie qui s'est tué et Allan va avoir la lourde charge d'annoncer la nouvelle à sa fiancée, Jane, qui est enceinte.. Après une grande cérémonie où ils reçoivent leurs ailes, les cadets reçoivent également leurs affectations. A sa grande joie, Pinky est affecté au même bombardier qu'Allan et Irving. Avec les autres membres de l'équipage, ils le baptisent "Winged victory". Les aviateurs reçoivent rapidement leurs ordres de départ pour le Pacifique sud. Ils peuvent disposer d'une dernière soirée avec leurs épouses à San Francisco. Bien que les hommes ne peuvent rien dire, les femmes devinent qu'ils vont partir le lendemain, et s'apprêtent à endurer une longue attente. Dans une base du Pacifique sud, l'équipage du "Winged victory", fatigué après une longue nuit de patrouille, rejoint les autres pour célébrer la fête de Noël. Au milieu d'un spectacle improvisé, on sonne l'alerte. Les avions décollent aussitôt. Le "Winged victory" est touché et Pinky est blessé. Après que l'avion ait fait un atterrissage dur, Pinky est envoyé à l'hôpital. Allan apprend que sa femme a accouché d'un garçon. Il partage la bonne nouvelle avec Pinky qui est hors de danger. Avant de repartir au combat, Allan écrit une lettre à son fils, lui expliquant l'importance de sa mission et ses espoirs pour le futur.

Ce très long film, où l'on chante beaucoup, et où on s'attarde sur la formation des cadets, est à l'évidence un film de recrutement. L'enthousiasme des cadets fait penser immanquablement à celui de leurs homologues allemands, filmés quelques années plus tôt par la Ufa ou la Tobis. Des critiques americains de l'époque comparèrent le comportement des cadets à celui d'une bande de boy-scouts ! On y parle aussi beaucoup, et rien ne nous est caché des états d'âme de la bande d'amis, ainsi que de celui de leur copines, fiancées et épouses. De nombreux dignitaires de l'armée assistèrent à la première du film au Roxy Theatre de New York le 20 décembre 1944, et au Grauman Chinese Theatre de Los Angeles. Le film reçut les louanges des critiques et fut un des plus gros succès de l'année. Les bénéfices furent reversés au fond d'aide de l'Armée. 

Aujourd'hui, "Winged victory" est totalement oublié. En dehors de sa valeur en tant que film de propagande de l'époque, son scénario n'a pas bien supporté l'épreuve du temps. Son seul intérêt de nos jours, est de relater fidèlement, parfois comme un documentaire, le programme de formation des aviateurs de l'USAAF pendant la guerre. C'est aussi, une occasion de contempler, trop brièvement, lors des six minutes de scènes aériennes (sur plus de deux heures !), le trop rare B-24 Liberator, qui était déjà apparu, tout aussi brièvement, dans le film d'Universal "Ladies courageous", sorti au début de 1944.

 

Les avions du film :

On ne sait pas très bien qui désigna le Consolidated B-24 Liberator pour être l'avion vedette du film; vingt sept B-24 des derniers modèles furent réservés pour le tournage. Ils viendraient de la base de Fairfield-Suisun. L'avion du film appelé "Winged victory", est un B-24J, doté d' une tourelle de nez Emerson. Au moins quatre B-24 portèrent ce nom. On a quelques rares vues de l'intérieur, et on notera certains détails comme les trappes de soute en forme de stores roulants, caractéristiques de cet appareil. Les B-24 sont couleur alu, et portent de grand numéros (comme le "554" des héros du film) sur l'avant du fuselage, en dessous du panneau antireflet situé devant le pare-brise.

Pour la phase de formation des pilotes, la production disposa de cinquante cinq Vultee BT-13A (dont le sn 42-89464). Sur la base de Stockton (Californie), on filma des dizaines de Cessna AT-17 Bobcat, utilisés pour la qualification multi-moteurs.

A la fin du film, lors de l'attaque de la base dans le Pacifique, on aperçoit au sol, quittant leurs alvéoles, trois Curtiss P-40N (dont le s/n 44-7600). Ces appareils venaient de Strother Field (Winfield , Kansas), pilotés par des instructeurs du 72nd Fighter Wing (2nd Air Force). L'un d'entre eux, le capitaine J.D. "Jerry" Collinsworth était déjà un as du front nord africain et de la Sicile, avec six Fw.190 à son actif. Trois ou quatre République P-47 venant de la base de Pocatello (Idaho), firent un passage éclair au dessus du camp Pendleton. En fait, on voit surtout une dizaine de Vought F4U Corsair (avec un aile en W qui ne saurait être confondue avec celle elliptique d'un P-47) que personne ne semble avoir remarqués !

Bref, une débauche d'avions, pour pas grand chose !

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur YouTube

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