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UNE PARISIENNE

 

UNE PARISIENNE

 

 

Année : 1957

Pays : France, Italie

Genre : comédie

Durée : 1 h 26 min.

Couleur

Réalisateur : Michel BOISROND
Scénario : Annette WADEMANT, Jean AUREL

Acteurs principaux :
Charles BOYER (Le prince Charles), Henri VIDAL (Michel Legrand), Brigitte BARDOT (Brigitte Laurier), Noël ROQUEVERT (Le docteur d'Herblay), Madeleine LEBEAU (Monique Wilson), Fernand SARDOU (Fernand), Guy TREJAN (Le colonel d'aviation).

Musique : Henri CROLLA, André HODEIR, Hubert ROSTAING

Photographie : Marcel GRIGNON

Producteur : Francis COSNE

Compagnies productrices : Les Films Ariane, Filmsonor, Cinétel, Rizzoli Film

Avions :

  • -Lockheed L749, F-BAZM, F-BAZP, F-BBDU
  • -Lockheed L1049C-55-81 Super G, F-BGNG
  • -Morane Saulnier MS.755 "Fleuret" , F-WZRS)

 

Notre avis :

Bien que cette comédie ne soit absolument pas un film d'aviation, on y a la surprise d'y rencontrer, comme souvent dans les films des années cinquante, des séquences avec des avions très intéressants, parfois rares, apparaissant non pas sur des bouts de documentaires, mais filmés spécialement lors du tournage.

Brigitte, la fille du Président du Conseil Laurier, est follement amoureuse du beau Michel Legrand, le chef de cabinet de son père. Mais Legrand est un bourreau des cœurs et collectionne les conquêtes. Décidée à parvenir à ses fins, elle réussit à compromettre publiquement Michel au cours d'une partie de chasse en Sologne où se trouvent réunis Michel et Caroline, une ancienne-maîtresse, qui est l'épouse d'un député, chef de l'opposition...Afin d'éviter le scandale, Laurier oblige Michel à épouser sa fille. Michel, se laisse finalement séduire par la grâce et l'ingénuité de Brigitte et se met à l'aimer. Mais Brigitte n'a qu'une confiance limitée dans son mari et le moindre mot ou coup de téléphone, excite sa jalousie. Elle décide donc, sur un coup de tête, de le tromper avec le premier venu. Le hasard fait très bien les choses car l'inconnu n'est autre qu'un prince en visite officielle en France ! Brigitte va ainsi faire croire à une aventure avec le prince consort Charles, époux de la reine Greta, souveraine d'un pays ami. Michel, qui a bien compris la leçon, va retrouver sa femme et renouer avec elle lors d'une nouvelle lune de miel qui va sceller définitivement leur union.

Ce film, au scénario anodin, est à l'évidence fait sur mesure pour Brigitte Bardot, pour mettre en valeur ses talents de comédienne comme son intéressante personnalité. On admirera une "BB" dans la fleur de l'âge (23 ans) avec une sensualité naturelle, spontanée; à coté, une Marylin Monroe faisait figure de "professionnelle". Pour l'aérocinéphile, les courbes de Brigitte Bardot n'ont d'égales que celles du Lockheed Constellation dont on aperçoit plusieurs exemplaires à l'aéroport d'Orly, en 1957, où commençait la construction d'Orly Sud, juste à coté (à l'ouest) de l'ancienne aérogare provisoire construite en 1954, et où eut lieu le tournage. Rappelons que le film "Escale à Orly" (1955) nous montrait le même aéroport, deux ans plus tôt.

 

Les avions du film :

A Orly, on ne voit aucun avion à réaction, que des avions à hélices. La première Caravelle, comme le premier Boeing 707, seront mis en service par Air France, en 1959. Quant au Comet, il était interdit de vol depuis 1954, après une série d'accidents mortels et il ne reprendra du service qu'en 1958.

Le film est l'occasion pour Air France de nous montrer ses derniers longs courriers à hélices. Legrand rencontre un de ses maîtresses qui va embarquer dans le Lockheed L749-79-22 (c/n 2545 F-BAZM) que l'on voit en arrière plan. On remarque, sous l'avion, que la soute amovible (Speedpack) est encore au sol, et n'a pas encore été remontée sous le fuselage. Mis en service en 1948, le F-BAZM s'écrasa en janvier 1963, près de Perpignan, lors d'essais.

Le président du Conseil arrive dans le Lockheed L749A-79-46 (c/n 2576, F-BBDU). Cet avion mis en service en 1951, fut revendu en 1960 à Royal Air Maroc (CN-CCO). Reformé, il sera ferraillé en 1964. Quand l'avion s'arrête et que la passerelle est avancée, il devient le Lockheed L749 79-22 (c/n 2550, F-BAZP). Mis en service en 1948, cet appareil sera revendu en 1961 au service de recherche et de secours en mer (SAR), l'EARS (Escadrille Aérienne de Recherche et Sauvetage) 99 (F-SSFP). Retiré du service en 1970 et il sera ferraillé en 1973. Derrière lui, on voit un Vickers Viscount d'Air France, un des premiers avions de ligne à turbopropulseurs.

Michel et Brigitte embarquent pour leur voyage de noce, dans le F-BAZP, mais quand l'avion roule, il se transforme en Lockheed L1049C-55-81 Super G (c/n 4516, F-BGNG). On appréciera le son des 72 cylindres de ses quatre Wright Cyclone 972TC18-DA3 (3250 ch. unitaire)… Mis en service en 1953, il fut réaménagé en cargo, en 1961. Affrété par Air Madagascar en 1967, il passa ensuite de mains en mains (CATAIR, Air Fret...) avant d'être rayé des registres en 1976 et envoyé à la ferraille en 1979.

En arrière plan, au loin, on aperçoit un ou deux Douglas DC-6 d'Air France.

Le prince Charles emmène Brigitte à bord d'un "nouveau biréacteur d'interception" qui n'est autre que le biplace côte à côte Morane Saulnier MS.755 "Fleuret" (c/n 01, F-WZRS). La trappe du train avant porte le logo de Morane Saulnier, avec dessous la mention "755-01". Charles et Brigitte décollent du CEV de Brétigny s/Orge pour se poser à Nice (piste 22), après être passés près du "rocher" de Monaco. On remarquera les beaux pins parasols entre la piste et la tour de contrôle ! On a de belles vue aériennes de l'avion sur fond de nuages. Le "Fleuret" fut en fait construit en 1953 pour répondre au programme d'avion école pour l'Armée de l'Air. On remarque son nez à moitié vitré qui abritait une cinémitrailleuse. Malgré d'excellentes performances, on lui préféra le Fouga CM.170 Magister (biplace en tandem), comme le numéro "36" devant lequel il passe, mis en service dans l'Armée en 1956. Il deviendra quadriplace sous le nom de MS.760 "Fleuret II", puis de "Paris", et connaîtra alors un certain succès (sinon un succès certain...) à l'export. Lors du tournage, le sort du Fleuret était scellé et le F-WZRS était utilisé au CEV de Brétigny, comme avion de servitude. En 1961, il fut transféré à l'EPNER (Ecole du Personnel Navigant d'Essais et de Réception) à Istres. Faute de pièces détachées, il fut reformé en 1965 et détruit. Le matricule F-WZRS sera donné au prototype du Mirage 2000 qui, lui, aura la chance d'être préservé au MAE…

Enfin, dans le bureau du président du Conseil, on note une maquette d'un véritable avion d'interception, le SO.9000  "Trident". Le 20 mai 1957, soit au moment du tournage, le SO.9050 Trident II se désintégra en vol et son pilote, Charles Goujon, trouva la mort en s'éjectant.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr

 

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