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TOURBILLON DE PARIS

 

TOURBILLON DE PARIS

 

Année : 1939
Pays : France
Genre : comédie musicale
Durée : 1 h 35 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Henri DIAMANT-BERGER
Scénario : André HORNEZ, Jean NOHAIN

Acteurs principaux :
Ray VENTURA (lui-même), Fernand CHARPIN (Charbonnier), Marguerite PIERRY (Mme. Charbonnier), Mona GOYA (Marie-Claude), Jean TISSIER (Rosales), Paul MISRAKI (Paul), Ludmilla PITOËFF (Mony), Grégoire ASLAN (Coco).

Musique : Paul MISRAKI
Photographie : Fred LANGENFELD
Producteur : Ray VENTURA
Compagnie productrice : Les Films Albert Lauzin

Avions :

  • -Dewoitine D.338, F-AQBO

 

Notre avis :

Cette comédie est inspirée par l’histoire, supposée et enjolivée, de la création de l'orchestre de Ray Ventura, « Ray Ventura et ses collégiens », en 1929. Le film sortit dix ans plus tard, le 9 décembre 1939, deux mois après le début de la guerre, alors que les Allemands étaient occupés à l’est, à écraser nos alliés polonais. Ray Ventura est mobilisé comme Maréchal des Logis. Il remonte le moral des troupes avec, entre autres: « On ira pendre notre linge sur la ligne Siegfried »...Cette comédie légère montre à quel point les Français avaient besoin de se distraire alors que les nouvelles du monde environnant était dramatiques. Les débuts de la drôle de guerre coïncideront ainsi avec l’apparition sur les écrans de comédies totalement décalées (« Sur le plancher des vaches », « Narcisse »..), que l’on qualifierait aujourd’hui d’affligeantes…Mais on doit, pour les juger, les replacer, avec indulgence, dans le contexte très particulier de l’époque.

L’histoire est simple. Un groupe de collégiens, pensionnaires dans une institution de province, montent à Paris pour passer leurs examens. Mais plus séduits par la musique que par la composition latine, ils ont monté un orchestre. A court d’argent, ils essaient d’organiser des concerts. Ils trouveront enfin un impresario qui leur donnera leur chance.

Ce scenario extrêmement léger et sans intrigue, à part une ou deux amourettes de collégiens, comme il se doit, est surtout l’occasion pour Ray Ventura de produire sa formation où les musiciens, dont Grégoire Aslan, Jimmy Gaillard, Paul Misraki, sont aussi comédiens et jouent de petits sketches. La chanson « Tiens, Tiens, tiens.. » a été composée spécialement pour le film par Paul Misraki. Elle parle de l’arrivée du printemps et de la nature qui s’éveille. Mais lors du printemps 40, ce ne seront pas les bourgeons qui éclateront mais les shrapnels, et le cri des hirondelles sera remplacé par les sirènes des Stukas ! Six mois après la sortie du film, Paris allait être emporté dans un autre tourbillon, tout aussi chantant et musical (avec cuivres, percussions et chœurs masculins), celui de la Wehrmacht…Les chansons insouciantes et les gamineries de Ray Ventura et de ses potaches sont comme les derniers reflets des jours heureux que les Français essayaient de retenir, devinant que les lendemains seraient très sombres.

Comme souvent dans les films de cette époque, il y un avion qui fait de la figuration, juste pour ajouter une touche de modernité à l’histoire.

 

Les avions du film :

Au Bourget, les collégiens, censés venir d’Angleterre, débarquent nuitamment du Dewoitine D.338 (n°15) F-AQBO « Ville d’Angers », d'Air France, que l’on voit rouler sur le tarmac. On remarque la porte qui s’ouvre vers l’intérieur. Vingt deux musiciens en sortent, ce qui représente le nombre total de passagers d’un D.338 équipé « haute densité », mis en service sur le réseau européen continental d’Air France. Mais le « Ville d’Angers », pris en charge par la compagnie en août 1938, fut d’abord affecté au réseau Afrique, à la ligne Toulouse-Dakar, et donc équipé de quinze sièges seulement. En mai et juillet 1939, suite à des ennuis moteur, il avait dû se poser à Barcelone où il fut, à chaque fois, interné pendant quelques jours, les relations entre la France et l’Espagne de Franco n’étant pas au beau fixe…

Cet appareil sera affecté, après le 12 août 1940, à la ligne Tunis-Alger-Casablanca. En mai 1941, affrété par l’Armée de l’air de l’Armistice, il rejoint le groupe de transport II/15 en Syrie. Le 9 juillet 1941, il est détruit à Alep-Nérab par un bombardement anglais et radié définitivement des registres en octobre 1941.

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

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