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TONNERRE SUR LE PACIFIQUE

 

TONNERRE SUR LE PACIFIQUE

Vo.  THE WILD BLUE YONDER

 

Année : 1952
Genre : guerre
Durée : 1 h 38 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Allan Dwan
>Scénario : Andrew Geer, Charles Grayson, Richard Tregaskis

Acteurs principaux :
Wendell Corey (Capitaine Harold Calvert), Vera Ralston (Lieutenant Helen Landers), Forrest Tucker (Major Tom West), Phil Harris (Sergent Hank Stack), Walter Brennan (Général Wolfe), William Ching (Lieutenant Ted Cranshaw), Ruth Donnelly (Major Ida Winton), Harry Carey Jr. (Sergent Shaker Schuker), William Witney (General Curtis E. LeMay), David Sharpe (Sergent 'Red' Irwin)

Musique : Charles Greene, Victor Young
Photo : Reggie Lanning
Producteur : John H. Auer
Compagnie productrice : Republic Pictures

Avions :

  • -Boeing B-29
  • -Boeing B-17H
  • -Convair B-36, document. 
  • -North American P-51D Mustang, document.


Notre avis :

Basé sur une histoire d’Andrew Geer et Charles Grayson, ce film retrace l’entraînement des équipages du nouveau bombardier américain la Superfortress Boeing B-29 et son déploiement sur le théâtre du Pacifique. Rappelons que « Wild blue yonder » est la chanson officielle des forces aériennes américaines (« Off we go into the wild blue yonder / Climbing high into the sun... »).

Le film commence avec le capitaine Calvert et son équipage débarquant à la base de Smokey Hill au Kansas, pour prendre en main le B-29, un avion très différent de leur habituel B-24. A sa grande surprise, Calvert découvre que leur instructeur n’est autre que le major Tom West, un officier qui s’était « illustré » en rebroussant chemin lors d’une mission de bombardement sur les raffineries de Ploesti. Les mois suivants, West s’efforcent d’inculquer aux équipages les nouvelles règles de pilotage qu’implique l’utilisation d’un avion très complexe (pressurisation, système de tir centralisé, tourelles télécommandées, radar cartographique..). Trois mois plus tard, la formation terminée, tout le groupe part secrètement vers son théâtre d’opération, la Chine, en passant par l’Afrique, l’Egypte, l’Inde ; de là, il opère sur le Japon. Puis ils sont transférés dans le Pacifique, sur l’île de Tinian. Mais le général Curtis Le May trouve que les bombardements à haute altitude manquent de précision; il décide donc qu’ils se feront désormais beaucoup plus bas, entre 2 et 3000 mètres, de nuit, et avec des bombes incendiaires. West estime alors qu’il est temps de montrer son courage sous le feu et accompagne Calvert en mission. Bien que le bombardement soit réussi, leur avion est touché par la DCA, Calvert et plusieurs membres de l’équipage sont blessés. West doit piloter seul l’avion et parvient à le ramener à la base. Mais le train d’atterrissage cède et l’avion s’enflamme. West meurt en voulant sauver un membre de l’équipage resté coincé dans le fuselage. Le film se termine sur une explosion atomique qui n’est pas celle d’Hiroshima, mais celle de Bikini en 1946.

 Rien ou presque, ne nous est caché de l’intérieur du B-29, poste de pilotage, poste du mécanicien, de l’opérateur radar, des mitrailleurs latéraux et supérieur, soute à bombe ; seul poste non visité, celui du mitrailleur arrière, sans doute trop exigu. On assiste aussi aux procédures de mise en route des moteurs, au décollage, etc... On remarque qu’au décollage, les mitrailleurs latéraux sont chargés de rendre compte au pilote de la rentrée du train et des volets. Lors des missions de combat à basse altitude, l’équipage porte des casques et des gilets anti flak. Le bombardement se fait avec l’aide du radar qui fournit au bombardier la distance vers le but, l’angle de dérive et la vitesse sol, données qu’il devra entrer dans son viseur. Mais quand il y avait des nuages, le bombardement se faisait uniquement au radar. La grande imprécision des bombardements de jour due aux mauvaises conditions météo, et surtout aux fort vents rencontrés à haute altitude, motiva la décision du général Le May de diminuer le niveau de vol. En outre, la DCA comme la chasse de nuit japonaises, n’avaient rien à voir avec leurs h

Le film évoque l’accident qui eut lieu dans le B-29 « City of Los Angeles » le 12 avril 1945 au dessus du Japon. Alors que l’opérateur radio Henry E. Erwin était en train de lancer une bombe fumigène au phosphore, elle s’enflamma à l’intérieur du fuselage, le défigurant et emplissant l’avion de fumée. Malgré ses horribles blessures, Erwin prit la bombe dans ses mains et réussit à la jeter par une fenêtre du cockpit, s’infligeant ainsi de nouvelles blessures graves,  mais sauvant ainsi l’avion et l’équipage. Ayant survécu malgré tout, il fut décoré par Curtis Le May de la Médaille d’Honneur du Congrès, la plus haute distinction américaine.

Malgré les gros efforts de la production, le scénario « Wild Blue Yonders » est rempli de clichés et reste très médiocre, avec l’éternel triangle sentimental entre la belle infirmière Helen, convoitée par l‘amoureux transi West et le don juan Calvert. Le film est sauvé par de bonnes prises de vues aériennes montrant le B-29 sous tous ses aspects. Ce bombardier était encore en activité, notamment en Corée, et le film vante ses mérites tout en passant sous silence ses défauts, notamment des moteurs qui chauffaient et avaient tendance à s’enflammer en vol ! Beaucoup de pertes furent à déplorer non pas du fait de la chasse ou de la DCA, mais d’accidents.

L’équipe de tournage passa trois semaines à March AFB près de Riverside (CA). L’USAF prêta à Republic un vrai B-29 pour les prises de vues à l’intérieur de l’avion. Le tournage inclut plusieurs scènes de bombardement sur l’île de Catalina qui, dans la seconde partie du film, passent pour le bombardement nocturne de Tokyo. « Wild blue yonder » est un des rares films à la gloire du B-29 et c’est sa principale qualité. Mais l’hommage le plus inattendu rendu à l’avion de Boeing sera celui de…l’impératrice du Japon, Kojun, qui, voyant les bombardiers survoler tous les jours son palais, écrivit en 1945 : « Le B-29 est un si bel avion » ! 

 

Les avions du film :

Le 2nd Bomb Squadron du 22nd Bomb Group (code "E") basé à March Field fournit tous les B-29 utilisés par le tournage. Ce groupe venait juste d’effectuer son tour d’opération en Corée. Mais on utilisa aussi de nombreux documents d’époque filmés dans le Pacifique, et montrant des Forteresses avec divers codes sur la dérive : X (9th BG), T (498th BG), Z (500th BG)... Le B-29 de West, à la fin du film, porte un serial (42-6314) correspondant à un avion du 468th BG perdu en Chine en juin 1944, mais il est codé du A surmontant un carré du 498th BG. Des documents d’époque montrent des atterrissages scabreux de B-29 retournant de mission endommagés, à Guam ou Tinian.

A part un Douglas C-47B (s/n 43-48290) au début du film, les autres avions du film apparaissent sur des documents filmés. On voit ainsi des P-51D Mustang escortant des B-29, mais ils ne purent accompagner les B-29 au dessus du Japon qu’après la prise d’Iwo Jima (mars 1945), n’ayant pas les « jambes » assez longues. On assiste aussi au largage d’un bateau de survie par un B-17H du Air Sea Rescue. Tout à la fin du film, une formation de Convair B-36, le successeur du B-29 entré en service en 1951, défile dans le ciel.

Les B-29 sont attaqués de façon fort improbable par des Nakajima Ki-27 à train fixe qui, au moment de l’apparition des B-29 au dessus du Japon avaient été remplacés pour la défense du territoire japonais, par des Ki-43 Hayabusa et des Ki-84 Hayate que l’on aperçoit d’ailleurs sur des films de cinémitrailleuses.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur https://ok.ru/video

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