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THE RIDDLE OF THE STINSON

 


THE RIDDLE OF THE STINSON

 

Année : 1987
Pays : Australie
Durée : 1 h 32 min.
Genre : catastrophe
Couleur

Réalisateur : Chris NOONAN
Scénario : Tony MORPHETT 

Acteurs principaux :
Jack THOMPSON (Bernard O'Reilly), Helen O'CONNOR (Viona O'Reilly), Mary HAIRE (Rose O'Reilly), Norman KAYE (Binstead), Richard ROXBURGH (Proud), Huw WILLIAMS (Westray), Russell NEWMAN (Rolly Graham),
Len KASERMAN (Bill Fountain).

Musique : Jim CONWAY, Colin WATSON
Photographie : Geoffrey SIMPSON
Producteurs : Terry HAYES, George MILLER, Doug MITCHELL
Compagnie productrice : Kennedy Miller Produc

Avions :

  • -Auster J5-P Autocar, VH-BTE
  • -Stinson A, maquette "VH-UHH"

 

Notre avis :

Le 19 février 1937, à 13 h 05, un trimoteur de la compagnie Airlines of Australia, le "Brisbane", décolle de l'aéroport de Brisbane-Archerfield, avec cinq passagers à bord, pour rejoindre Sydney, via Lismore. La météo n'est pas très bonne et les sommets des montagnes sont le plus souvent dans la "crasse". Un vent violent souffle du sud, mais le matin même, le commandant Rex Boyden a fait le chemin inverse sans trop de problème. Quant à 14 h, l'avion n'est pas arrivé à Lismore, on pense qu'il a pu continuer sur Sydney, par la côte, à cause du mauvais temps. Mais le soir, l'avion n'étant toujours pas réapparu, il faut se rendre à l'évidence, le vol Brisbane-Sydney a disparu... L'avion n'avait pas de radio et on doit se fier à divers témoignages pour le localiser. Les recherches commencent aussitôt et des avions, civils et militaires, décollent de Brisbane, mais aussi de Sydney, pour patrouiller le long de son itinéraire supposé. Aucune trace de l'avion n'ayant été trouvée au bout d'une semaine, on arrête les recherches et on conclut que l'avion s'est sans doute abimé en mer, ce qui correspond d'ailleurs à certains témoignages... Cependant, un fermier résidant au pied de la chaine McPherson, Bernard O'Reilly, pense différemment. Plusieurs habitants de la région lui ont décrit l'avion volant bas, mais sur sa route habituelle, qui lui faisait survoler plusieurs crêtes montagneuses, recouvertes d'une forêt tropicale dense. Bernard O'Reilly, est un broussard qui connait très bien le terrain. Il part seul à la recherche du Stinson, en ayant localisé la zone probable du crash. Dix jours après sa disparition, il finit effectivement par retrouver, au pied de grands arbres, l'épave de l'avion, totalement invisible du ciel. A coté, gisent deux survivants, dont l'un est gravement blessé à la jambe ! En partant chercher de l'aide, O'Reilly retrouve un troisième rescapé, mort, après être tombé d'un escarpement. O'Reilly revient peu de temps après, à la tête d'une colonne de secours qui évacue les deux survivants. O'Reilly, qui était un homme plutôt effacé, devint malgré lui, un véritable héros, célébré dans tout le pays. En 1942, Il écrivit un livre, "The green mountains", qui relate son expérience.

Le témoignage des survivants, croisés avec ceux des fermiers qui avaient vu l'avion survoler leurs maisons à basse altitude, permit de reconstituer le scenario du crash. Le commandant Boyden n'avait pas changé sa route et peu de temps avant l'accident, il volait à la base des nuages qui recouvraient le sommet des crêtes de la McPherson Range. Quand l'avion approcha d'un versant, il mit les gaz à fond pour prendre de l'altitude, mais l'avion ne put franchir la crête. Il atterrit dans la cime des arbres, puis percuta le sol presque à la verticale. Un incendie se déclara aussitôt; les pilotes et deux passagers inconscients, périrent carbonisés. Le feu ne dura pas longtemps, vu l'environnement très humide, et la fumée disparut dans les nuages bas. L'accident avait eu lieu à une centaine de kilomètres seulement de Brisbane, vers 13 h 40, alors que de nombreux témoins déclarèrent avoir vu le Stinson (ou un autre avion) en vol, au-dessus de lieux très éloignés, et entre 16 et 18 heures, ce qui était matériellement impossible : le Stinson avait une autonomie de trois heures environ, moins avec un fort vent de face; il n'aurait d'ailleurs pas pu rallier Sydney (à 789 km de Brisbane, soit l'équivalent de son autonomie maximale) sans une escale technique, avec ou sans vent de face…Le jour de l'accident, la région avait connu une tempête d'un rare violence, avec de forts vents du sud. Le Stinson, venant du nord, à basse altitude, avait été plaqué sur la montagne par des vents rabattants dont la force inhabituelle surprit les pilotes. Le lieu du crash est devenu aujourd'hui une destination de randonnée pour touristes (entraînés)

C'est cette histoire que raconte ce téléfilm, sous la forme d'un docufiction, suivant de près le livre d'O'Reilly. L'intrigue amoureuse évoquée au début du film, entre le copilote et une certaine Jean, n'est pas une invention classique du scénariste, pour corser l'histoire. Il est vrai que la célèbre aviatrice néo-zélandaise, Jean Batten, qui participa activement aux recherches aériennes, était la fiancée du copilote du Stinson, Beverley M. G. Shepherd ! Celui-ci devait la retrouver, à Sydney, le 19 février au soir, à sa descente du bateau arrivant de Nouvelle Zélande.

Comme tous les films de ce genre, les scènes aériennes sont courtes et après l'accident, l'histoire se focalise sur la survie des rescapés et/ou l'organisation des recherches. Dans le même genre, on rappellera au visiteur la série TV "Flight into Hell" (1986), qui se passe aussi en Australie, au sujet d'une autre disparition d'avion qui eut lieu en 1932, mais dans une région côtière située totalement à l'opposé de ce continent.

 

Les avions du film :

 L'avion qui s'écrasa était un Stinson A (c/n 9126, VH-UHH), commandé en janvier 1936 par la nouvelle compagnie AOA (Airlines of Australia), avec deux autres du même modèle. Il fut livré le 22 juin 1936 et mis en service sur la ligne Sydney-Lismore-Brisbane.

 

Le vrai VH-UHH "Brisbane" à Archerfield

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Sur les trente Stinson A produits, un seul (c/n 9125, NC15165) a été préservé et restauré en état de vol, en 1978, aux USA; il est exposé au Golden Wings Flying Museum de Minneapolis, (Minnesota). La production fit construire une maquette grandeur réelle munie de moteurs pour faire tourner les hélices, afin de servir pour les prises de vues au sol. L'intérieur de la cabine et le cockpit furent également reconstitués en studio. On notera la qualité de cette maquette avec notamment de magnifiques capots moteurs identiques aux originaux, avec les cache-culbuteurs profilés (un détail qui n'existe pas sur le Stinson américain). La cabine est conforme à l'originale, bien qu'il manque le marche pied donnant accès au cockpit surélevé, et que la première rangée de sièges ne comportât que deux places. La planche de bord, de couleur claire, est de style moderne, seul les volants ronds, genre automobile, ont été correctement reproduits. Un moment exposée au Drage Airworld, sur l'aéroport de Wangaratta, cette maquette fut transférée, en février 2003, à l'O’Reilly’s Rainforest Retreat (Lamington National Park Road), où elle exposée, à l'extérieur, depuis avril 2012.

Le Stinson A "décolle" de la piste 29, en herbe, de  l'aéroport de Camden (au SW de Sydney), qui tient lieu du terrain d'Archerfield, de Brisbane.

 

La réplique du  Stinson A, au Drage Airworld.

En dehors du Stinson, le tournage n'utilisa qu'un petit Auster J5P Autocar (c/n 3200, VH-BTE) appartenant à un pilote privé de Paddington (NSW). Importé en Australie en 1956, et exploité un temps par Aeropelican Air Services, il fut entièrement restauré en 1973 et reçut la peinture couleurs bleue qu'il a dans le film. C'est cet avion (construit en 1956…) qu'utilise Jean Batten pour chercher le Stinson. On a ainsi quelques vues du vrai cockpit, avec son vrai tableau de bord.

Les autres avions du film (contemporains de l'histoire) sont vus, en arrière plan, pour meubler le tarmac, sur le terrain d'Archerfield : un Boeing Stearman PT-13, décoré comme un avion d'entrainement de l'USAAF, et un Ryan ST3 (l'un des deux volant en Australie : VH-NEA ou RPT) décoré comme un PT-21 de l'USAAF. Dans un hangar, on voit deux De Havilland DH.82 Tiger Moth, tout jaunes, dont le VH-MDV (c/n 91 DHA468) portant le numéro "26" sur la capot moteur et le serial "A17-626", en bas du fuselage. Il s'agit d'un avion ancien commandée par les forces aériennes des Indes néerlandaises, en 1941. Il fut évacué en Australie lors de l'invasion japonaise et réquisitionné par la RAAF qui l'employa sur diverses bases, comme Temora, Richmond, Point Cook...Vendu en 1954 au Mackay Flying Club (VH-GWB), il fut gravement accidenté en 1958. Restauré en 1959, il reçut le nouveau matricule "VH-MDV".

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur https://ok.ru/video

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