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SPITFIRE

 

SPITFIRE

Vo. First Light

 

Année : 2010
Pays : Grande-Bretagne
Genre : guerre
Durée : 1 h 20 min.
Couleur

Réalisateur : Matthew WHITEMAN
Scénario : Matthew WHITEMAN, Caleb RANSON

Acteurs principaux :
Sam HEUGHAN (Geoffrey "Boy" Wellum), Gary LEWIS (Mac), Ben ALDRIDGE (Brian Kingcombe), Alex ROBERTSON (Tommy Lund), Paul KYNMAN (Bevington), Paul TINTO (Davy), Jordan BERNARDE (Trevor Wade).

Musique : Gabriel CURRINGTON
Photographie : Mark WOLF
Producteur : Matthew WHITEMAN
Compagnie productrice : Lion Television

Avions :

  • -Heinkel He 111 / CASA 2111, extr. de film
  • -Messerschmitt Bf.109 / HA 1112 M1L, extr. de film.
  • -Supermarine Spitfire Mk.I, réplique
  • -Supermarine Spitfire LF Mk.XVI , G-MXVI

Notre avis :

Ce téléfilm fut tourné pour le 70ème anniversaire de la bataille d'Angleterre. Il s'inspire du livre "First Light: The story of the boy who became a man in the war-torn skies above Britain" (2002), écrit par l'ancien pilote de la RAF, Geoffrey Wellum. Dans ce livre, ce dernier raconte son expérience, depuis son engagement, à 18 ans, jusqu'à sa première mission de guerre en mai 1940, avec le squadron 92. C'est à ce moment que le film commence.

"Spitfire", titre sous lequel le film fut édité en France, s'attache à reproduire l'état d'esprit d'un jeune cadet, en l'occurrence Geoffrey Wellum, surnommé "Boy" (gamin), tout frais émoulu de l'école de pilotage et qui doit faire ses preuves dans une machine qu'il maîtrise mal, en pleine bataille d'Angleterre. Il s'attache à reproduire très exactement l'ambiance d'une base de la RAF avec de jeunes pilotes commandés par des hommes guère plus âgés qu'eux. Au stress des combats s'ajoute la douleur de la disparition d'amis et de camarades proches. Le film reconstitue non seulement l'ambiance du dispersal, mais aussi celle des pubs où les pilotes essaient d'oublier, un instant, les combats. Il y aussi l'inévitable scène avec la petite amie de Boy, Grace, qui deviendra effectivement son épouse. Le film se termine quand Boy, épuisé moralement, doit être retiré des opérations après 18 mois de combat ininterrompu, alors qu'il a conscience que son "job" n'est pas terminé.

La fin du film coïncide avec l'affectation de Wellum au squadron 65 à Debden en février 1942. A l'époque, il comptait quatre victoires et deux partagées. Puis, en tant que flight commander, il fut affecté au squadron 1435, assurant la défense de Malte. Wellum souffrit effectivement de dépressions nerveuses dues aux combats et devint en 1943, pilote d'essai chez Gloster Aircraft. Il finit la guerre comme instructeur de tir.

Ce petit film au budget limité, a fait le maximum pour fournir un film authentique, avec force détails vrais. La reconstitution des bâtiments, des uniformes, de l'équipement, est assez sérieuse. Boy porte un masque à oxygène type D, avec microphone type 19, des lunettes Mk IIIa, un casque type B, un parachute type C-2 et un gilet de sauvetage modèle 1932, exactement comme les pilotes, en 1940.

Le budget du film, assez resserré, ne permettait que 45 minutes de vol environ, aussi fit-on appel à des extraits du film "La bataille d'Angleterre" (1969), des bouts de film non retenus au montage, améliorés et introduits dans les scènes aériennes, par infographie. Tout fut tourné en neuf jours seulement. Geoffrey Wellum, qui apparaît à plusieurs reprises dans le film, travailla étroitement avec les artistes digitaux pour que les détails soient les plus exacts possible.

Le tournage eut lieue à Wycombe Air Park pour toutes les scènes aériennes et Twinwood (une ancienne base de la RAF près de Bedford) pour la reconstitution de la base. Le pub et la campagne environnante furent trouvés dans les Chilterns.

Ce film n'est sans rappeler "Dawn patrol" (1930) avec l'arrivée de jeunes recrues inexpérimentées, dont plusieurs périront dès la première sortie. On remarque aussi le vieil officier d'ordonnance, qui accueillent les nouveaux, comme dans ce grand classique.

 

Les avions du film :

 Le premier Spitfire vu au sol avec lequel Boy fait son premier vol est en réalité une réplique grandeur réelle magnifiquement exécutée, mais l'intérieur du cockpit est sommairement aménagé. Elle fut construite par Gateguards Ltd., une société anglaise spécialisée dans l’élaboration de répliques. Son propriétaire accepta qu'elle soit convoyée de Dunstable à Wycombe Air Park, où était basé l'autre (vrai) Spitfire. Ce Spitfire Mk.I porte le serial N3290 et le code "AI-H" d'un avion du 20 OTU (Operational Training Unit), abattu près de Calais le 3 juin 1940. Il est décoré avec un camouflage deux tons marron et vert et le dessous, mi partie- noir et blanc, pour faciliter l'identification du sol (ce qui ne marchait pas toujours…).

Rappelons que le code du 92 squadron basé à Biggin Hill, était "QJ" lors de la bataille d'Angleterre. Mais le code "AI" du 20 OTU apparaissait sur plusieurs avions du film "La bataille d'Angleterre" et c'était plus pratique, et moins cher, de le conserver.

L'autre Spitfire est un authentique LF Mk.XVI (c/n CBAF.IX 4394, s/n TE184, G-MXVI), un LF IXe muni d'un moteur Merlin 266 construit par la firme américaine Packard, avec une hélice quadripale. Il a participé au tournage de "La bataille d'Angleterre", mais au sol, comme figurant…Il a un camouflage deux tons verts et gris et porte le code "EJC" qui ne correspond nullement aux avions de l'époque. Il s'agit des initiales personnelles du wing commander Edward "Jack" Charles, à Tangmere en 1945. En 1945, il fut versé dans une Maintenance Unit, puis affecté, en 1947, à la 203 Advanced Flying School. Il restera dans des unités d'entraînement  jusqu'en 1967, avant de finir en 1968, à la porte d 'entrée de la base de la RAF de Cranwell. A partir de 1969, il fut exposé dans divers musées (RAF Finningley Museum Collection, RAF Aldergrove, et, en 1977, à l'Ulster Folk & Transport Museum, en Irlande. En 1986, il fut vendu à un particulier puis acquis en 1989 par Myrick Aviation Services qui entreprit de le restaurer. Immatriculé "G-MXVI", il revola en novembre 1990. Après 1996, il passa de mains en mains recevant diverses décorations (américaines et françaises, notamment). En 2006, il était hébergé par la Old Flying Machine Company de Duxford. Il a changé une nouvelle fois de propriétaire, après le tournage, en avril 2011 et aurait été vendu à l'Air Fighter Academy de Heringsdorf, en Allemagne.

Dans le film, l'avion fut piloté par Jonathan Whaley, un ancien pilote de la Royal Navy, devenu un grand spécialiste des "warbirds".

Après avoir été filmé au sol, au roulage ou en vol, l'avion fut également utilisé au sol quand Boy est filmé dans le cockpit, "en vol" sous une pluie battante. On a aussi quelques vues de son cockpit. On notera que la procédure de démarrage du Merlin 266 n'était guère différente de celle du De Havilland Gipsy d'un Tiger Moth (à part le démarreur électrique et la commande du pas variable), et on peut s'étonner que Boy semble l'avoir oubliée, alors qu'il dit avoir potassé le manuel…

Un autre avion, qu'on ne voit pas dans le film, fut utilisé pour des vues aériennes de Sam Heugham dans un cockpit. Il s'agit d'un Yak-52 (c/n 9812106, G-YKYK) appartenant à un pilote privé. Sa place arrière fut équipée de mini cameras à haute définition pour filmer Hugham en vol. Puis, ces images furent mélangées avec celles prises en vol par le pilote du vrai Spitfire, équipé d'une caméra sur son casque.

Les avions allemands sont tous issus de "La bataille d'Angleterre". On ainsi plusieurs Heinkel He 111/ CASA 2111 (dont les codes "A4+JR", "A4+CA", le code "A4" étant celui d'une unité d'observation ou d'une unité de Zestörer, équipée de Bf.110…) et un Messerschmitt Bf.109/HA 1112 M1L.

 

Christian Santoir

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