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SOUS LE SIGNE DU TAUREAU

 

SOUS LE SIGNE DU TAUREAU

 

Année : 1969
Pays : France
Genre :Drame
Durée : 1 h 17 min.
Couleur

Réalisation : Gilles GRANGIER
Scénario : Michel AUDIARD, François BOYER

Acteurs principaux :
Jean GABIN (Albert Raynal), Suzanne FLON (Christine Raynal) Colette DEREAL (Rolande), Raymond GEROME (Jérôme Laprade), Fernand LEDOUX (Le juge), Jacques MONOD (L'industriel Marchal), Alfred ADAM (Vacher, le ferrailleur), Michel AUCLAIR (Le banquier Magnin).

Musique : Jean PRODROMIDES
Photographie : Walter WOTTITZ
Compagnie productrice : Société Nouvelle des Établissements Gaumont (SNEG)

Avions :

  • -SNCASO SO.4050 Vautour II N

 

Notre avis :

Ce drame met en scène le patron d'une petite société de construction aéronautique, spécialisée dans les missiles, un peu comme l'était la firme Matra à la fin des années 50. Le scenario est inspiré du roman de Roger Vrigny, intitulé "Fin de journée".

Albert Raynal est un ingénieur aéronautique à la tête d'une petite entreprise qui fabrique des missiles pour l'Armée de l'Air. Grâce aux crédits fournis par des parents et amis, il vient de construire un nouveau modèle, mais lors d'un essai, celui explose en vol. Cet échec a des conséquences graves. La presse s'empare de l'affaire et met en doute les capacités de Raynal, provoquant ainsi la désaffection totale de ses commanditaires et des banquiers, qui refusent désormais de continuer à le financer. Son beau frère, Jérôme Laprade, conseille même à sa sœur Christine de divorcer, Raynal compromettant fâcheusement sa fortune et l'avenir de ses enfants, en se lançant dans des projets hasardeux. Raynal tente alors de trouver de l'argent auprès de camarades de guerre, de son ancienne maîtresse, la belle Rolande, une restauratrice, et même auprès d'un ferrailleur enrichi par la guerre, mais en vain. Il disparaît alors de la circulation. Pendant que tout le monde le cherche, il s'est refugié dans un petit hôtel de Normandie où il écrit ses mémoires dénonçant les financiers qui n'appuient que les projets immédiatement rentables, au détriment des inventions novatrices, seules gages de progrès. Puis, il réapparait chez un ami juge pour se constituer prisonnier pour chèques sans provision. Il a alors la surprise d'apprendre que son épouse, qu'il a si souvent délaissée, a renoncé à demander le divorce et a sacrifié sa fortune personnelle pour renflouer son laboratoire. Grâce à la confiance de sa femme, qui l'aime, il va pouvoir poursuivre ses chers travaux.

Ce psychodrame familial ne fut guère apprécié par la critique qui le jugea "anachronique, pénible et ridicule", autrement dit, vieux jeu, prônant des valeurs d'une autre époque…Il est vrai qu'on était peu après mai 1968 et que la description de la bourgeoisie parisienne n'avait guère de chance de plaire, même si le personnage principal était un homme non conformiste, dans un milieu sclérosé. Il représentait un patron de l'ancien temps, plus préoccupé par l'innovation technologique que par la rentabilité de ses inventions. Le film sortit en mars 1969, trois semaines après le premier vol du Concorde; tout un symbole !

Ce film anodin est surtout intéressant pour ses premières scènes, tournées à la soufflerie de l'ONERA de Meudon et sur la base aérienne 112 de Reims-Champagne,

 

Les avions du film :

L'avion qui participe aux essais du missile "SR01", propulsé par statoréacteur, est un biréacteur SNCASO SO.4050 Vautour II N (n° 314 ? code "30-MB"). Le SR01 est en réalité un Matra R511 à autodirecteur électromagnétique semi-actif, qui était l'arme standard de l'avion, en plus de ses canons. Ce missile air-air à moteur à poudre était en service depuis 1957 et ses essais avaient été menés sur le polygone de Colomb-Béchar, en Algérie. Le Vautour du film était un appareil de l'Escadron de Chasse Tous Temps 2/30 "Normandie-Niemen", basé à Reims depuis 1966. Il n'est filmé qu'à partir du sol. En décembre 1973, l’unité abandonnera ses Vautour II au profit des premiers Mirage F1.

L'accident d'avion qui apparaît sur une visionneuse est celui d'un pilote italien, le marquis de Pinedo, qui décolla le 3 septembre 1933 de Floyd Bennett Field (New-York) pour Bagdad, mais son Bellanca Skyrocket, baptisé "Santa Lucia", surchargé de carburant, ne parvint pas à décoller et s'écrasa près des hangars; le marquis périt dans les flammes (alors que Raynal s'en tire indemne..). Cet extrait de documentaire apparaît dans plusieurs films comme "Flying wild" (1941).

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr

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