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SEGURANCA NACIONAL



 

 

SEGURANCA NACIONAL

 

Année : 2010
Pays : Brésil
Genre : action
Durée : 1 h26 min.
Couleur

Réalisateur : Roberto CARMINATI
Scénario : Roberto CARMINATI, Bruno FANTINI

Acteurs principaux :
Thiago LACERDA (Marcos Rocha), Ângela VIEIRA (Gloria), Milton GONÇALVES (Dantas, le président de la République), Marcio ROSARIO (Miguel Lopes), Gracindo JUNIOR (Sénateur Dauro), Ailton GRAÇA (Daniel), Viviane VICTORETTE (Fernanda)

Musique : Lincoln OLIVETTI     
Photographie : Bruno FANTINI, Jotta PASSOS
Producteurs : Roberto CARMINATI, Moacyr LOPES     
Compagnies productrices : G.I. Films, International Motion Factory Inc.    

Aéronefs :

  • - Airbus A319-133XCJ
  • - AMX International A-1A, s/n 5517, 5518, 5523
  • - Beech 55 Baron, PT-KIL
  • - Bell 206B JetRanger II, PT-HSU
  • - Embraer EMB 145 E-99A
  • - Embraer EMB 145 R-99
  • - Embraer EMB-190AR, PT-SGX
  • - Embraer EMB 314 / A-29 Super Tucano
  • - Embraer EMB 810D Seneca III, PT-VJX, 
  • - Eurocopter EC725 /VH-36 Caracal, en arrière plan
  • - Grumman G-1159 Gulfstream III
  • - Helibras (Aerospatiale) 350B Esquilo, PT-HML
  • - Lockheed C-130M
  • - Northrop F-5EM 

 

Notre avis :

Dans ce film, le gouvernement brésilien est à la tête des pays d'Amérique latine, dans la lutte contre les cartels de la drogue. En réponse, ces derniers entreprennent une série d'attaques contre les villes et les ressources naturelles du Brésil. Leur première cible est la forêt amazonienne.

Après le vote, en 2004, d'une nouvelle loi permettant aux avions de la force aérienne brésilienne d'intercepter et d'abattre tout avion clandestin pénétrant sur le territoire national, les cartels de la drogue d'Amérique latine voient leurs trafics menacés. Ils se réunissent afin d'essayer de contrer le gouvernement brésilien. L'agent secret Marcos Rocha de l'ABIN, l'Agence Brésilienne de Renseignement, est l'un des responsables de la lutte contre les trafiquants de drogue, travaillant sous les ordres du Dr. Gloria, la directrice de l'agence. Avec le soutien du président Ernesto Dantas, Marcos et Gloria doivent combattre Gasca, un des chefs des cartels qui a décidé de s'attaquer au siège du SIVAM, le système de surveillance d'Amazonie, basé à Manaus. Il décide d'y faire exploser une puissante bombe. Marcos transmet l'information au Dr Glória. Gasca confie la bombe à son frère qui part en avion. Mais celui-ci est intercepté et abattu avant de rejoindre la ville La bombe explose en pleine forêt et le frère de Gasca est tué. Enragé par cet événement, Gasca veut faire exploser la deuxième bombe qu'il possède dans une autre ville. Le président prend alors la décision d'éliminer Gasca en faisant bombarder sa résidence en Amazonie, mais le mafieux s'échappe de justesse. Il provoque de nouveau le gouvernement et kidnappe Fernanda, la petite amie de Marcos, qu'il menace de tuer. Mais on parvient à le localiser à Florianopolis, dans un chantier naval. Marcos s'y rend avec la police mais ne parvient pas à libérer Fernanda. Gasca l'emmène dans son yacht, avec la bombe. Marcos parvient à monter à bord à partir de la grue d'un pont en construction. Il assomme Gasca et jette à l'eau Fernanda, munie d'un gilet de sauvetage, pour qu'elle rejoigne la rive à la nage. Au large, il est récupéré par un hélicoptère. La bombe, dont le compte à rebours a été lancé, explose avec Gasca à bord. Son dossier est clos. Marcos peut alors retrouver Fernanda et la prendre dans ses bras.

Les producteurs déclarèrent que l'œuvre était "basée sur des faits réels et confidentiels" et promettaient "un patriotisme intelligent", en fait, ce film est l'expression d'un patriotisme débordant, avec le drapeau brésilien apparaissant à tout moment. Le scenario comporte, en outre, des invraisemblances. Ainsi, on croît comprendre que les deux bombes qui tiennent dans deux petites mallettes seraient des bombes "atomiques" (en vente partout, bien sûr) !

Ce film est ultranationaliste, typique de l'"ufanisme", mot issu du Portugais "ufanismo", une forme de fierté exacerbée, un sentiment de vantardise d'un pays, une exaltation excessive de ses qualités, la plupart du temps à cause d'un patriotisme mal informé. Dans le cas du Brésil, l'ufanisme est l'attitude de la population, en général, ou de certains groupes, mettant en exergue, sous une forme exagérée, le potentiel et les réalisations du pays, les  qualités de son peuple, tout en minimisant ou ignorant (volontairement) les problèmes, la pauvreté et le retard technologique.

Un président de la république apparaît du début à la fin du film, en faisant de (trop) longs discours devant différents publics. Le plus étonnant c'est qu'il est noir, alors qu'aucun président du Brésil ne le fut, comme le vrai président en activité en 2006, Luiz Inácio Lula da Silva, qui, naturellement, ne pouvait faire parte du casting. Notons qu'en 2006, comme ne 2021, les Noirs sont, au Brésil, au bas de l'échelle sociale, avec les Indiens…

"Seguranca nacioanl" fut réalisé avec la collaboration et le sponsoring du ministère de la Défense, de l'armée de terre, de l'armée de l'air, de l'agence brésilienne de renseignement, du bureau de la sécurité institutionnelle et de la présidence de la République.

Le film a été tourné en 2006 à Brasilia, à Florianopolis, la capitale de l'état de Santa Catarina  qui finança également la production, sur son aérodrome, mais aussi sur les bases aériennes de Santa Cruz (Rio de Janeiro) et de "Rodrigo de Noronha" citée dans le générique (il n'y a en fait que l'aéroport de "Fernando" do Noronha, et il doit donc s'agir d'une base temporaire).

Pour nous, l'intérêt principal de "Seguranca nacional" est l'utilisation de plusieurs types d'avions et d'hélicoptères, fabriqués majoritairement au Brésil par les firmes Embraer et Helibras, et que l'on voit rarement sur les écrans. Une scène a été tournée dans la cabine du second avion présidentiel. Mais depuis, 2006, l'armée de l'air brésilienne a changé de matériel.

 

Les avions du film :

Le premier "avion" est un hélicoptère Bell 206B JetRanger II "PT-HSU" (c/n 1411) de la mafia, appartenant en réalité, à la compagnie Helisul, dont il porte la livrée. Il avait d'abord été livré par la Marine brésilienne en novembre 1974 et affecté au 1° Esquadrão de Helicópteros de Instrução "Garça" avec la désignation Bell IH-6A et le numéro de série "N-5028". Il fut vendu avec l'immatriculation civile "PT-HSU" en septembre 1989. En 2004, il appartenait à Helisul, et en janvier 2011, à l'entreprise Aguia Construtora E Incoporadora Ltd, et en janvier 2017, à Taxi Aero.

Marcos discute avec un pilote devant un Lockheed C-130E du 2°/1° GTT (Grupo de Transporte de Tropa) basé à Anapolis, dont il porte l'emblème près du cockpit. Il a le numéro de série (24)51 (c/n 4092). Il fut livré le 31 août 1964 et affecté en novembre 1965 au 1°/1° GT, puis au 2°/1° GTT. Réformé, il fut vendu aux enchères en octobre 2016 et ferraillé. On aperçoit près de la porte, un emblème du centième anniversaire du premier vol de Santos-Dumont avec son avion canard, le "14bis", en 1906, à Bagatelle. Un C-130 est vu de nuit, au décollage (de Florianopolis ?) puis en vol, en train de larguer des parachutistes.

En arrière plan, apparaît un Eurocopter AS532 Cougar, assemblé sans doute par la société brésilienne Helibras.

L'avion présidentiel, le Brazilian Air Force 01, est un Airbus A319-133XCJ (c/n 2263) redésigné "VC-1A" avec le serial 2101 et le nom de "Santos-Dumont", mais il était populairement connu, au début, sous le nom d'Aerolula, dans une allusion désobligeante au président qui l'a commandé, Luiz Inácio Lula da Silva, en raison des aspects luxueux de l'avion. Il appartient au 1° Escuadrao du Grupo de Transporte Especial (GTE), basé à Brasilia, depuis janvier 2005. Fabriqué en Allemagne, en 2004, il porta les immatriculations usine "D-AVWJ", puis "D-AICY".

Le frère du Gasca part dans Beech 95-B55 Baron (PT-KIL, c/n TC-1715), qui va se faire abattre au dessus de l'Amazonie. Cet avion privé y connut plusieurs accidents. En octobre 2006, son train avant se cassa à l'atterrissage; en mars 2013, il dut faire un atterrissage d'urgence à Fonte Boa, non loin de la frontière colombienne et il fut sévèrement endommagé. Il eut un autre accident le 28 août 2014, en atterrissant à Flores. Il sera finalement détruit par le feu, le 17 décembre 2018, après avoir atterri sur la rive du Rio Jandiatuba, ses deux moteurs étant en panne.

Il est suivi par deux avions-radar déjà apparus dans le film. Le premier est un Embraer EMB E-99A (c/n 145365) la version militaire de l'avion civil régional ERJ 145. Il appartient depuis décembre 2002 au 2°/6°GAv (Grupo de Aviação) basé à Anapolis (où il est filmé au sol), avec le code (67)"03". Lors de ses tests de qualification, il fut immatriculé sur le registre civil "PP-XSD". Il a été modifié en E-99M, en 2019.

Le second qui l'accompagne est un des trois Embraer EMB R-99 (EMB 145RS) de la même unité, mais dont le code est invisible.

Ce sont des Embraer (EMB 314) A-29A Super Tucano (dont un piloté par une femme) qui décollent pour l'intercepter le Beech Baron et lui endommager le moteur droit. On peut reconnaître les "28" et "04". Le premier ayant le code (57)28 (c/n 31400100) appartient au 1°/3°GAv, l'Esquadrão Escorpião de Boa Vista, et le second, avec le code (57)04 (c/n 31400013) au 2°/3°GAv de Porto Velho.

L'hélicoptère stationné devant la résidence présidentielle à Brasilia est un Euocopter EC 725 / VH-36 Caracal. Il s'agit d'un des deux hélicoptères présidentiels (codes 8737 et 8740).

Après l'explosion de la bombe dans la forêt, près de Manaus, ce sont quatre Northrop F-5EM qui décollent de la base de Santa Cruz (Rio de Janeiro) identifiable grâce à son hangar à dirigeable. Ils sont armés de deux missiles air-air brésilien Mectron MAA-1 Piranha et deux missiles air-air brésiliens V3E A-Darter. On peut distinguer le numéro "47" (serial 4847, c/n Y.1020) du 1° GDA, l'esquadrão Jaguar, basé à Anapolis et défendant le secteur de Brasilia. Comme les autres, il s'agit d'un Northrop F-5E Tiger II acquis auprès de l'USAF (s/n 74-1601) et mis au standard F-5EM avec de nouveaux systèmes de guerre électronique, une avionique modernisé  et une capacité de ravitaillement en vol.

Ils vont escorter l'avion présidentiel qui n'est plus un Airbus, mais un Embraer ERJ-190AR / VC-2 du GTE, construit en 2006 avec le matricule "PT-SGX". Il porte le nom Bartolomeu de Gusmão et le serial "2590" sur la dérive. Il est utilisé pour des vols de courte à moyenne distance.

Le sénateur Dauro prend le large à bord d'un Embraer Nieva EMB-810D (la version brésilienne du Piper Seneca III) immatriculé "PT-VJX" (c/n 810709), qui va devoir revenir atterrir, un moteur en feu. On n'a pas d'informations sur cet avion privé. En juin 2010, il fut acquis par la société de holding Life Guard Participacoes Ltda. de Maringa. En mai 2019, il fut gravement accidenté au décollage à Querência (Mato Grosso), mais il est réapparu en bon état, en octobre 2020, appartenant à la société Zanella Art Home d'Itapema.

Lors de l'arrestation de Dauro, la police est appuyée par un hélicoptère, un Aérospatiale AS350 Écureuil construit sous licence par Helibras avec la dénomination "HB.350 Esquilo". Entièrement kaki, il ne porte aucune marque apparente susceptible de l'identifier.

Le président ayant donné son accord, ce sont quatre  avions d'attaque italo-brésiliens, AMX International A-1A  qui vont bombarder la villa de Gasca. Ce type de chasseurs-bombardier est employé essentiellement dans des missions de police au-dessus de l'Amazonie, pour lutter contre divers trafics. Il a été mis en service au Brésil, à partir de 1992. Les avions du film décollent de la base de Santa Cruz (Rio de Janeiro) et doivent appartenir à l'Esquadao Adelfi / 16 Grupo de Aviacao, dissous en décembre 2016.

On distingue les avions portant les numéros "17", "18" et "23"  Le "17 "(serial 5517, c/n BX018) était stocké en 2020, sur l'aéroport Ten. Brig. Ar Waldir de Vasconcelos, à Rio de Janeiro. Le "18" (serial 5518, c/n BX019) était en 2006, actif au sein du 1°/16°GAv, comme le "23" (s/n 5523, c/n BX024).

On aperçoit un bout du cockpit numérisé de l'un d'entre eux, un des trois écrans multifonctions qui remplace les instruments conventionnels. Ils sont armés de deux bombes Mk 82 de 227 kg, mais c'est une bombe guidée par laser GBU 10G/H/J Paveway II qui détruit la villa…

Hector Gasca, après avoir échappé de peu au bombardement, part dans un Grumman G-1159 Gulfstream III au matricule (colombien ?) illisible (HJ-….), avec un drapeau sur la dérive (3 bandes horizontales, bleue, jaune -faisant partie du drapeau colombien- et blanche ?) totalement inconnu !

Vers la fin du film, Marcos, sur le cruiser de Gasca, est récupéré en mer, au large de Florianopolis, par un hélicoptère Aérospatiale AS350 Écureuil assemblé au Brésil par Helibras (Aerospatiale), avec la désignation "HB350B Esquilo" (PT-HML, c/n HB1049/1642) de la Policia Militar, depuis 2002, et son nom "Aguia 2" marqué sur la dérive. En 2003, il fut également employé par le Grupo de Radiopatrulhamento Aéreo (GRAER/PM-SC) de la police militaire, avec la même décoration et les mêmes marques. Il était utilisé par la Policia Militar de Santa Catarina (PMSC), mais il était enregistré au nom du Secretaria Da Seguranca Publica e Defensa Social (Secrétariat de la Sécurité publique et de la Défense sociale) et, à partir de 2001, il était intégré au Coordenadoria Integrada de Operações Aéreas (CIOPAER-Centre Intégré des Opérations Aériennes). En janvier 2011, il fut vendu à la compagnie privée HeliSul Taxi Aero. Il fut accidenté le 8 mai 2013, dans la forêt, derrière l'héliport de Morro da Urca. En 2020, réparé, il appartenait à la compagnie privée North Star Taxi Aereo.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur YouTube



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