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Partizanska eskadrila

 

 
Partizanska eskadrila

(L'escadrille des partisans)

 

 

Année : 1979
Pays : Yougoslavie
Durée :1 h 42 min.
Genre : guerre
Couleur

Réalisateur : Hajrudin Krvavac
Scénario : Djordje Lebovic, Miljenko Smoje

Acteurs principaux : Bekim Fehmiu (Major Dragan), Velimir 'Bata' Zivojinovic (Vuk), Ljubisa Samardzic (Zare), Rados Bajic (Dalibor), Radko Polic... (Klauberg), Branko Plesa (Von Norden), Faruk Begolli (Begovic), Branko Djuric (Slaven), Jordanco Cevrevski (Zeko), Zlata Petkovic (Jelena)

Musique : Bojan Adamic
Photographe : Dragan Resner
Compagnie productrice : Sutjeska Film

Avions :

  • -Soko Ikarus 522
  • -Soko P-2  Kraguj
  • -Stearman PT-17
  • -UTVA 66  

 

Notre avis :

Depuis les années cinquante jusque dans les années quatre vingt, de nombreux film de guerre furent produits à la gloire des partisans (nous on dirait des résistants), des civils qui menèrent une vraie guérilla contre les forces allemandes d'occupation en Yougoslavie, pendant la dernière guerre. La lutte des partisans influença beaucoup le cinéma yougoslave au point qu'il développa un véritable genre, avec ses règles, ses conventions; les films de partisans étant au cinéma yougoslave, un peu ce que sont les westerns au cinéma américain ! Hajrudin Krvavac, qui est surtout connu en Europe de l'Est, en tourna plusieurs, dont " Partizanska eskadrila" qui fut un des rares à être exporté en Europe et aux Etats-Unis sues le titre de "Battle of the Eagles". Ce film à petit budget traite plus particulièrement de l'aviation des partisans.

La "force aérienne" des partisans débuta quand deux pilotes communistes de l'aviation de la république croate  indépendante "Ustashi", désertèrent en mai 1942, avec leur observateurs et rejoignirent la résistance près de Prijedor.L'un d'eux, Rudi Cajavec, fut ainsi le premier pilote des forces aériennes partisanes, et la date de sa défection deviendra celle de la création de l'Armée de l'Air yougoslave.En juillet 1942, après un raid sur l'aérodrome de Banja Luka, et certains immeubles de la ville, son avion fut atteint par la DCA et il dut se poser dans une zone tenue par les Chetniks qui le capturèrent et l'exécutèrent avec son observateur, Jazbec. Ce film s'inspire en partie de ce personnage.

Le film commence avec une attaque de la Luftwaffe sur un camp de partisans. Le maréchal Toto décide alors de créer une aviation susceptible d'affronter les Allemands dans le ciel yougoslave. L'embryon de cette force placée sous les ordres du major Dragan, un vétéran de la guerre d'Espagne, est constitué par deux équipages qui ont déserté les forces croates à la solde des nazis. Ces deux avions sont mis aussitôt en oeuvre pour bombarder les terrains allemands, où ils provoquent de gros dégâts. L'avion du lieutenant Zare est touché, son observateur est tué. L'autre avion est abattu. Mais cette perte est bien tott compensée par l'arrivée d'un équipage qui a déserté les lignes italiennes..Comme on manque de personnel, le jeune messager Dalibor est promu mitrailleur à sa grande fierté, pour faire équipe avec Zare. Il fait sa première mission quand les avions sont envoyés pour secourir des partisans encerclés par une colonne allemande. Mais les Allemands finissent par repérer le terrain des partisans. Zare et Dalibor décollent mais tombent sur des chasseurs. Après une course poursuite au ras du sol, et au milieu de la montagne. Dalibor descend un chasseur et Zare, grâce à sa connaissance du relief se debarasse du dernier poursuivant. Mais la base des partisans est ravagée et l'autre avion détruit. Deux mécaniciens, Vuk et Zeko, qui travaillent sur la base allemande, décident alors de déserter en emmenant un avion. Vuk n'est pas communiste, mais combat seulement pour la liberté de son pays. En route, il descend un transport allemand. Des volontaires commencent à arriver et à à s'enrôler dans la nouvelle aviation de l'armée populaire. Le jeune Dalibor s'initie lui aussi au pilotage pour lequel, il montre de vrais dons. Avec Zare, il part pour une mission de reconnaissance. Ils sont touchés par la DCA d'un train et doivent se poser en catastrophe. Indemnes, ils se cachent et parviennent à proximité d'une base allemande. Après avoir tué la sentinelle et emprunté un camion, il s'empare d'un avion de reconnaissance et s'enfuient. Mais Zare est touché, et c'est Dalibor qui doit s'installer aux commandes. Il parvient à atterrir en suivant le conseils de Zare qui meurt juste après l'atterrissage. Vuk et Zeko décollent seuls pour une nouvelle mission de harcèlement, mais ils sont interceptés par la chasse. Leur avion est abattu et Zeko est tué. Leurs rangs s'enflant, les partisans décident d'attaquer un pont fortement défendu par les nazis. Dalibor participe à l'attaque en tant que pilote. Malgré la DCA et la chasse, le pont est détruit. A leur retour, leur base est attaquée par les Allemands, et la petite amie de Dalibor, Milja, est tuée sous ses yeux. Le major Dragan lance alors une grande offensive et affronte personnellement le chef d'escadrille allemand, Klauberg. Il le descend, mais il est mortellement blessé. A la fin du film, les trois seuls rescapés de la première escadrille yougoslave, dont Vuk, atterrissent sur le premier terrain des nouvelles forces aériennes yougoslaves. Ils sont salués par les aviateurs au garde à vous..

Le film n'explique pas bien comment a évolué l'aviation partisane et d'où sont sortis tous ces pilotes, et surtout tous ces avions, vus à la fin du film. Les avions des déserteurs firent effectivement quelques missions de mitraillage et de bombardement avec des bombes légères lancées à la main, qui dans le film, font l'effet, de bombes de 500 kg ! Mais ces avions ne durèrent pas longtemps. Un équipage fut tué après trois mois d'activité, mais l'autre survécut. Après la capitulation de l'Italie en septembre 1943, la situation évolua en faveur des partisans. Après la conférence de Téhéran de 1943, les partisans furent officiellement reconnus par les Alliés, comme, une force de libération nationale légitime. Les Alliés  mirent alors sur pied la Balkan Air Force, pour accroitre les approvisionnements et le support aérien à Tito. Les vraies escadrilles de partisans furent créées quand la RAF détacha deux de ses squadrons de Spitfire Vc et de Hurricane Ic, pilotés par d'anciens pilotes yougoslaves de la RAF, sur l'île de Vis. Mais ils ne furent jamais engagés dans des combats aériens, uniquement dans l'attaque au sol. A la mi 1944, de nombreuses défections des forces de la république indépendante de Croatie, parfois des unités entières avec leurs officiers, vinrent grossir les rangs des partisans.

Ce film est bourré de clichés, et le réalisateur n'a pas cherché à sortir des sentiers battus. Les personnages sont très stéréotypés et la fin est tout à fait prévisible. Le film n'est qu'une suite de raids aériens des partisans suivis par les contre attaques allemandes. Deux petites intrigues amoureuses, à peine esquissées, essaient d'apporter aux spectateurs quelques moments de répit, au milieu des explosions et des rafales de mitrailleuses. Les effets spéciaux sont assez pauvres, et les transitions entre les maquettes et les vrais avions sont mal faites. Parfois, la fumée des mitrailleuses d'aile est si abondante qu'elle recouvre toute la maquette ! Il paraitrait que la copie yougoslave, non coupée, est meilleure, mais on peut émettre quelques doutes.

 

Les avions du film :

Le premiers avions de l'"aviation partisane" yougoslave furent un Breguet 19 et un Potez 33, monoplan à cabine. Il sont remplacés dans le film par deux Stearman PT-17, dont un portant des insignes italiennes. Ces avions avec des cockpits agrandis, le dessus du fuselage plat, ressemblent fort à des avions d'épandage agricole modifiés. L'observateur est équipé d'une Mauser MG-42 allemande, une arme jamais mise en ouvre dans un avion...

Coté allemand, la production fit appel à des avions d'entraînement Soko Ikarus 522 qui jouent, avec leur gros moteurs en étoile dont le capot est peint en jaune, les Focke Wulf Fw. 190, un rôle fréquent pour ce genre d'appareil. En 1979, il était retiré du service et reversé dans les aéro-clubs. On remarquera la scène où cet avion fait des "touch and go", avec une seule roue sortie. Il existe actuellement un Ikarus en France (F-AZMG) en état de vol. Quant au Soko P-2 "Kraguj" (Vautour, prononcez : Kragouille), un avion léger d'appui tactique, on ne voit pas très bien, vu son look, quel avion allemand il essaie d'imiter (Stuka ?). Cet avion se distingue par ses deux énormes échappements à effet propulsif, munis de silencieux et de cache flammes, car il pouvait opéré de nuit. Un "Kraguj" vole en France (F-AZFR).

Des UTVA 66 remplacent les Fieseler Storch, dont ils sont de lointains cousins.

Tous ces avions ont été fournis par les forces aériennes yougoslaves, et sont vus en très grand nombre, en vol ou au sol, comme sur l'aérodrome de Mostar, lors des dernières séquences du film .

 

 Christian Santoir

 * Film disponible sur amazon.fr

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