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PAN AM

 

PAN AM

 

Année : 2011
Pays : Etats-Unis
Genre : série TV
Durée : 14 épisodes de 40 min. environ
Couleur

Réalisateurs : Andrew BERNSTEIN, John FORTENBERRY, Thomas SCHLAMME.
Scénario : Nancy Hult GANIS, Jack ORMAN,  Mike Daniels, Nick THIEL, Moira WALLEY-BECKETT, Todd Ellis KESSLER, Jill ABBINANTI, Lydia WOODWARD.

Acteurs principaux :
Christina RICCI (Maggie Ryan), Margot ROBBIE (Laura Cameron), Michael MOSLEY (Ted Vanderway), Karine VANASSE (Colette Valois), Mike VOGEL (Dean Lowrey), Kelli GARNER (Kate Cameron), Jeremy DAVIDSON (Richard Parks).

Musique : Blake NEELY
Photographie : Ron FORTUNATO
Compagnies productrices : Shoe Money Productions, Jack Orman Productions, Out of the Blue. Entertainment, Sony Pictures Television.

Aéronefs :

  • -Boeing 707-138B, N707JT
  • -Douglas DC-7B, N836D
  • -Douglas C-47, N15SJ
  • -Sikorsky S-58C

 

Notre avis :

Les Pan American World Airways, appelées plus simplement "Pan Am", furent une des principales et plus importantes compagnies aériennes américaines de 1927 à 1991, date de sa disparition. A la fin des années 20, cette compagnie transportait du courrier et des passagers entre la Floride et Cuba, une île très prisée par les Américains depuis l'entrée en vigueur de la Prohibition aux USA…Mais cette compagnie se distingua aussi, par la suite, sous la direction éclairée de Juan Trippe, par de nombreuses innovations qui allaient révolutionner le transport aérien mondial, comme l'emploi généralisé de jets, puis le lancement des gros porteurs et la mise en place de systèmes de réservation informatisés. Pan Am fut aussi un membre fondateur de l'IATA (International Air Transport Association) qui réglemente la profession. Son logo, un globe terrestre bleu, ses avions, appelés "clipper" et ses pilotes, arborant des casquettes blanches, devinrent de vrais icones du transport aérien du 20° siècle. A une époque où la plupart des compagnies nationales étaient détenues par les états, la Pan Am pouvait être considérée comme un porte-drapeau officieux des Etats-Unis. Le terminal de la Pan Am était le Worldport de l'aéroport John F. Kennedy à New-York. Suite à la crise pétrolière, déclenchée par la première guerre du Golfe et à une contraction consécutive du transport aérien mondial, Pan Am, qui se relevait à peine des conséquences de l'attentat de Lockerbie, fut forcée de déposer son bilan en janvier 1991.

Vingt ans plus tard, Jack Orman créa une série télévisée consacrée à la célèbre compagnie US dont elle reprend le nom. Elle met en scène des pilotes et des hôtesses de la compagnie, dans les années 1960, alors que les jets remplaçaient partout les avions à hélice sur les lignes transocéaniques. Sortie le 25 septembre 2011, sur la chaine ABC, la série prit fin le 11 mai 2012, son audience n'ayant cessé de chuter au fil des épisodes...

Le terminal de la Pan Am, de même que les autres lieux du film, mais aussi les avions, les véhicules et les gens peuplant l'arrière plan, furent tous recréés de façon virtuelle, par les studios Stargate, les acteurs ayant été filmées devant de grands écrans verts où furent inscrites les images virtuelles. Recréer des décors grandeur nature aurait couté trop d'argent. Une cabine de jet, grandeur réelle (l'allée est cependant un peu trop large, en classe éco), et un cockpit, furent recrées dans un hangar à Brooklyn.

En dépit des destinations exotiques mentionnés dans la série, Londres, Paris, Monaco, Cuba, Hong-Kong, Rio, Moscou, Rome…le tournage eut lieu à Brooklyn, ou autour de New-York. Ainsi certaines scènes se passant en Italie, ont été tournées en fait à Manhattan. Ceux qui connaissent ces lieux trouveront sans doute quelques erreurs dans les images reconstituées par ordinateur. Ainsi quand le 707 est en finale sur la piste 22L de l'aéroport de Nice-Côte d'Azur (France), on aperçoit, devant, le Cap Ferrat, alors que celui est situé à l'est de Nice et non à l'ouest. L'image a été inversée par erreur : l'avion atterrit en réalité sur la piste 04R, face à l'est…

L'histoire commence plus exactement en 1963, et se focalise sur quatre hôtesses et deux pilotes, dont on suit, au fil des épisodes, les événements de la vie professionnelle et sentimentale. Parmi les hôtesses, il y a une nouvelle, Laura, qui a fait la page de couverture du magazine Life. Elle a une sœur, Kate, qui en plus de son service à bord, est aussi un agent de liaison de la CIA. Une autre hôtesse, Colette, d'origine française, a une vie amoureuse bien remplie…Dans le cockpit, il y a le commandant Dean Lowrey, fiancée à une hôtesse, qui a  dû abandonner son emploi. Elle a été remplacée par Maggie, dont le petit ami est un marginal gauchiste. Il y aussi Ted, le copilote, un ancien de l'US Navy, qui a dû démissionner, suite à un accident dû à un défaut de fabrication d'un avion fabriqué par son père, un riche industriel travaillant pour l'Etat. L'histoire de chaque personnage est revue sous forme de flashbacks, montrant entre autres, Dean et sa fiancée Bridget à Cuba, ou Laura et Kate faisant face à leurs problèmes familiaux. Chaque épisode a pour toile de fond les événements de l'époque qui ont des répercussions sur la vie des principaux personnages : le rapatriement aux USA, en décembre 1962, des prisonniers cubains faits lors au débarquement de la Baie des Cochons, à Cuba, la tentative de coup d'état à Haïti, en avril 1963, la visite de Kennedy à Berlin et le début du rapprochement entre les USA et l'URSS, en juin 1963, l'assassinat de Kennedy, le 22 novembre 1963.

Cette série a été revue et corrigée par les censeurs du XXI° siècle. On remarque qu'aucun personnage ne fume, alors qu'à l'époque c'était non seulement très courant dans la population, mais aussi parmi les passagers ou les pilotes. On pouvait même fumer le cigare dans la cabine, chaque siège étant pourvu de cendrier, ce que nous pouvons personnellement confirmer. On l'aura compris, la chaine télé ABC, comme son associé Disney, sont contre le tabac. La série met l'accent sur l'élégance et le glamour du voyage aérien, au début des années 60, qui était certes réservé, sinon à une élite, du moins aux hommes d'affaires ou aux gens "aisés"; seul 10% environ de la population utilisait alors l'avion (un billet Paris-Dakar, aller simple, en classe touriste, en 1968 coutait environ 600 anciens Francs, soit 844 Euros en 2013). La série met aussi l'accent sur l'embrigadement des hôtesses, il y a une cinquantaine d'années : célibat obligé, critères physiques stricts (poids, taille), contrôles fréquents (port de gaine obligatoire, coutures des bas alignées, calot correctement positionné...). Être hôtesse n'était pas un métier comme les autres,  mais plutôt une façon de vivre, proche de la vie d'un mannequin, attentive à sa façon de marcher, de parler, de manger, de se maquiller…La série ne montre, parmi le personnel de cabine, que des femmes. Les  stewards arrivèrent à bord dans la seconde moitié des années 60. Lors de notre premier vol entre Paris et Dakar, en 1968, dans un 707-328 d'Air France, le chef de cabine était un homme.

Bref, il faisait encore bon à voyager en avion, dans les années 60, et pas seulement avec Pan Am; même en classe éco, le personnel avait le temps de s'occuper de vous. Il n'y avait qu'environ 130 passagers dans un 707 et de 6 à 10 stewards et hôtesses; en 2013, sur Paris-Dakar, un Boeing 777 d'Air France emporte 472 passagers et seulement 15 PNC, le service s'en ressent forcément, dans une cabine transformée en boite à sardines (dix sièges de front en classe éco, porte-bagages bondés…).

 

Les épisodes de la série :

1- Embarquement immédiat (épisode pilote)
2-Paris sera toujours Paris (We'll Always Have Paris)
3-Escale à Berlin (Ich Bin Ein Berliner)
4-Sous le soleil de Birmanie (Eastern Exposure)
5- Escapade à Monte-Carlo (One Coin in a Fountain)
6-Du rififi à Rio (The Genuine Article)
7-Romance à Rome (Romance Languages)
8-Au cœur de New York (Truth or Dare)
9-Nuit blanche en Haiti (Unscheduled Departure)
10-Entente cordiale à Londres (Kiss Kiss Bang Bang)
11-Changement de cap (Secrets and Lies)
12-Premier vol pour Moscou (Diplomatic Relations)
13-Envol princier (New Frontiers)
14-Nouveaux horizons (1964)

 

Les avions du film :

Parmi les rares avions de cette série, le principal est naturellement le Boeing 707. Les Pan Am World Airways furent la première compagnie aérienne à mettre en ligne le 707 qui était, à l'époque, son flag ship. Les studios ont eu recours à des images de synthèse pour représenter les Boeing 707, au sol ou en l'air… La production utilisa aussi un 707-138B, l'avion personnel de John Travolta (c/n 18740-388, N707JT), repeint aux couleurs de la Pan Am (l'avant du fuselage seulement), avec le nom  de "Jet clipper Majestic", qu'aucun 707 de la Pan Am ne porta. On le voit au sol à "Haïti", où les acteurs sont filmés à coté du train d'atterrissage de l'appareil. Mais ses réacteurs sont différents de ceux du modèle numérique (ce sont des Pratt & Whitney JT-3D à turbofan, sans les "Hush kits", les suppresseurs de bruit, du JT-3C-6).

Ce 707, toujours en état de vol, connut de nombreux propriétaires. Entre 1964 et 1968, il fit partie de la flotte de la Quantas (VH-EBM), puis fut acquis par Braniff (N108BN) qui l'exploita jusqu'en octobre 1973. Après, il passa rapidement de mains en mains, à commencer par Frank Sinatra, puis Boeing, Atlas Air Systems, Tracey Investments et Kirk Kerkorian, en 1975. Début 1977, il fit un court passage chez la compagnie suisse TAG, avant d'être revendu à Tracinda Corporation, puis loué à Sheikh Akram, un Saoudien, en septembre 1977. Il fut retiré du service et stocké à Newark, en août 1981, puis au Bourget, l'année suivante. Remis en état, il fut acquis par Trans Oceanic Aviation, en 1987 et immatriculé "N707XX" en 1990. En 1995, il fut revendu à Aviation Methods, une compagnie faisant du transport médicalisé, et stocké, peu après, à Istanbul, en octobre 1995. En mai 1998, il fut acquis par "Jet Clipper Johnny LLC", une compagnie à responsabilité limitée de John Travolta, reimmatriculé "N707JT" et baptisé "Jett Clipper Ella", du nom de son fils et de sa fille. L'avion porte habituellement la livrée de la Quantas,.

Les matricules, observés, çà et là, sur  les liners, sont faux; ils ont cinq chiffres, alors que les avions de la Pan Am bénéficiaient d'un système particulier, combinant trois chiffres avec les initiales de la compagnie "PA"; ainsi, les premiers 707 portèrent-ils les matricules "N707PA, N708PA", etc...

Tout au long de la série, les Boeing sont pilotés à trois (pilote, copilote et mécanicien navigant), alors que pour les vols à longue distance, notamment au-dessus des océans, il y avait un navigateur, assis à gauche, dos à dos avec le mécanicien.

Dans l'épisode pilote, on voit, de loin, un hélicoptère Sikorsky S-58C, aux couleurs de la Pan Am, décollant du toit du building de la compagnie, à Manhattan. Le problème est que la Pan Am n'a jamais eu ce type d'hélicoptère, surtout utilisé en Europe, par la Sabena, pour des courtes liaisons, entre le centre ville et l'aéroport. En 1965, la Pan Am acheta deux Boeing Vertol 107 et les loua à la compagnie New-York Airways, dont elle était actionnaire, avec TWA. Les seuls hélicoptères à porter la livrée Pan Am furent des Westland WG-30-100, dans les années 80.

A "Cuba", en 1961, des prisonniers libérés embarquent à bord d'un Douglas DC-7B de la Pan Am. Cet avion (N836D, c/n 45345/928), magnifiquement restauré, appartient à l'Historic Flight Foundation. Il est filmé devant l'American Airpower Museum, basé sur le Republic Airport (East Farmingdale, New-York), où a été tournée la scène. Il porte habituellement les couleurs d'Eastern Airlines, auquel il fut livré le 23 janvier 1958. En 1966, il fut vendu, par l'intermédiaire de California Airmotive, au Nomads Travel Club qui l'utilisa jusqu'au début des années 1970. Puis, il fut parqué au Metropolitan Wayne County Airport de Detroit jusqu'en 1972, date à laquelle il fut acquis par un particulier de St Louis qui, pendant 32 ans, le maintint en état de vol. En 2003, il fut cédé à deux collectionneurs passionnés de Miami qui entreprirent de le restaurer entièrement. L'avion revola en juillet 2010 et sert, depuis, à faire des vols touristiques ou à participer à certaines manifestations.

Devant le DC-7B, on voit un Douglas C-47 (s/n 44-76717, c/n 16301/33049), avec un "Z" sur la dérive et les bandes du débarquement de Normandie, sur le fuselage et les ailes. Cet ancien Dakota IV de la RAF (s/n KN512) fut cédé, après la guerre, à la Force aérienne belge (code OT-CNP), puis à l'Armée de l'Air, en 1952, et enfin, à la force aérienne israélienne, en 1967. Retiré du service en 1999, il appartient actuellement à l'American Airpower Museum Inc. (N15SJ) de Farmingdale.

Et c'est tout !

 

 Christian Santoir

* Série disponible sur amazon.fr

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