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OPERATION POKER

 

OPERATION POKER

Vo. Operazione Poker

 

Année : 1965
Pays : Italie
Genre : espionnage
Durée : 1 h 27 min.
Couleur

Réalisateur : Osvaldo CIVIRANI
Scénario : Osvaldo CIVIRANI, Roberto GIANVITI, María del CARMEN

Acteurs principaux :
Roger BROWNE (Glenn Foster), José GRECI (Helga Firelli), Sancho GRACIA (John Parker), Roberto MESSINA (Omar), Carla CALÒ (agent russe), Andrea SCOTTI (Frank)

Musique : Piero UMILIANI
Photographie : Alfonso NIEVA
Producteurs : Santos ALCOCER, Osvaldo CIVIRANI
Compagnies productrices : Santos Alcocer P.C., Wolder Films

Avions :

  • -Cessna 175 Skylark, I-VIRA
  • -Convair CV-990-30A-6, HB-ICD
  • -De Havilland DH.106 Comet, en arrière plan 
  • -Douglas C-47, au sol
  • -Sud-Aviation SE 210  Caravelle, en arrière plan,

 

Notre avis :

La sortie en 1962 de “James Bond contre le Docteur No” sera à l’origine de l’apparition sur les écrans, d’une multitude d’espions du même genre : Coplan, FX-18, OSS 117, Agent 077, 505, 001, U92, X13 …Ici, il s’agit de l’agent OS-4. “Opération Poker” fait partie de cette vague d’œuvres produites à la chaîne et tentant de rivaliser, en vain, avec 007.

Glen Foster est l’agent OS-4 qui a pour missions de découvrir comment un certain Johny Parker se permet de gagner toutes ses parties de poker. Mais il est bientôt rappelé par son patron, Scott, qui lui confie une nouvelle mission, la protection d’un membre du gouvernement vietnamien, Yun Tao, qui doit rencontrer le secrétaire général de l’ONU à Genève. Plusieurs autres agents, Fred, Helen, Larry, Donald et aussi Lise, font également partie de la garde rapprochée du diplomate vietnamien, menacé par des espions soviétiques. Mais plusieurs de ces agents secrets vont finir par être tués, un par un. Pendant ce temps, Johnny Parker est obligé de se plier aux exigences d'une organisation secrète qui a découvert son passé, quand, sous le nom de Novac, il était l'assistant de Kruger, un chercheur allemand qui travaillait pour les Soviétiques et qui avait mis au point des lentilles à infrarouges permettant de voir à travers les murs, une invention très recherchée ! C’est en fait Yun Tao qui est derrière ce chantage et ces meurtres ; il n’est pas membre du gouvernement vietnamien, mais le chef des services secrets chinois ! Glenn survivra à tous les pièges qui lui seront tendus, alors qu'Helga, sa petite amie, se révèlera être un agent double. A la fin du film, Yun Tao et sa bande seront arrêtés par la police helvétique prévenue par Johny. Quant à Glenn, il va laisser Helga sur place, devant rejoindre rapidement Hong Kong, pour une nouvelle mission. A l’aéroport, il retrouve par hasard, une autre ancienne petite amie embarquant dans le même vol que lui et à laquelle il avait posé un lapin….

Il faut avouer que ce film est difficile à suivre, au point qu’on en vient à se demander si des scènes n’ont pas été interverties lors du montage final ! Quant au scenario, il est plutôt bizarre si l’on se rappelle qu’en 1965, le gouvernement vietnamien était l’allié des Soviétiques et des Chinois, qui l’avaient fortement aidé à repousser l’ogre capitaliste américain.

Glenn Foster n’est qu’une pâle imitation de James Bond avec lequel il partage néanmoins la même précision de tir au pistolet, ne ratant jamais sa cible, alors que leurs adversaires consomment beaucoup de munitions sans jamais les atteindre ! On peut s’amuser à retrouver ici et là, des détails qui semblent être directement inspirés des films de James Bond, comme Yun Tao sortant de son avion, qui fait penser au personnage d’Odd Job de « Goldfinger » ou comme la voiture lancée à toute vitesse sur une route sinueuse, comme dans « James Bond contre Dr No ». Mais dans cette scène, la Chevrolet Two-Ten (modèle 1956) qui se coupe en deux, rappelle aussi la Citroën DS-19 de Belmondo et Bourvil, dans « Le cerveau », qui paraîtra quatre ans plus tard.

Les extérieurs variés sont une invitation au voyage et ont été tournés non seulement en Italie, mais aussi à Genève, à Paris, à Copenhague et à Casablanca. Mais le seul aéroport qui apparaît dans le film est celui de Genève-Cointrin, dont on peut voir la tour de contrôle surmontant le terminal (en 1965).

 

Les avions du film :

Dés le début du film, avant le générique, sur un terrain d’aviation difficilement identifiable (sans doute Rome-Ciampino), apparaît un Douglas C-47 de l' « USAF », au serial invisible. Mais deux C-47 semblent avoir été utilisés pour cette scène censée se passer au Vietnam. Celui qui est l'arrêt a une décoration différente de celui qui roule vers la piste (pas de bande "Danger Propeller" au niveau du cockpit, zones de couleur surlignées en noir sur le fuselage…). Dans les années 60,  « US Air Force » était marqué sur le nez et pas sur le dessus du fuselage en toutes lettres…Il pourrait s’agir d’avions appartenant à l’Aeronautica Militare, comme la Fiat Campagnola dans laquelle arrivent deux soldats.

L’avion dont le pilote se fait tuer est un Cessna 175 Skylark (I-VIRA, c/n 56045). Construit en 1959, et d’abord immatriculé N6545E ; cet avion fut exporté en Suisse par la société Poelman Aircraft Co. de la Nouvelle-Orléans (LA) en juillet 1959. En août, il était immatriculé HB-CRA. En septembre 1961, il fut vendu en Italie et immatriculé I-VIRA. Ce Cessna, sur lequel on n’a pratiquement aucune information n’apparait plus dans le registre italien. Il fait place à un Meteor FL 53, aperçu en vol à partir du sol ; on ne sait si ce monoplan à aile basse figure le Cessna…

Yun Tao arrive à Genève dans ce qui ressemble (de loin) à un Boeing 727, mais la cabine que l’on voit avec des sièges comportant une lampe individuelle rectangulaire incorporée au repose tête, est typique d'un...Douglas DC-8.

A Genève-Cointrin, on peut voir un Sud-Aviation SE 210 Caravelle VI-N, de la Sabena. Garé non loin, est un De Havilland DH.106 Comet 4C de Middle East Airlines.

Finalement Yun Tao ne descend pas d’un B.727, mais d'une Caravelle, dont on n’aperçoit que les hublots très particuliers ; il s'agit d'une Caravelle d'Alitalia ! En outre il sort par la porte avant droite qui n’était pas destinée aux passagers, sauf en cas d’accident…

Toujours à Genève, un Convair 990 de Swissair stoppe sur le tarmac. Son matricule est invisible, caché par un escalier roulant, mais sur l'avant du fuselage on distingue clairement le blason de la ville de Bâle, ce qui en fait le Convair CV-990-30A-6 « HB-ICD » (c/n 15) baptisé "Basel Land". Pris en charge par la compagnie suisse en février 1962, il sera détruit le 21 février 1970 quand une bombe explosera dans la soute avant, alors qu’ayant décollé, peu auparavant, de Zürich-Kloten, il se dirigeait vers Tel-Aviv; il y eut 47 morts. Le principal suspect fut un nationaliste jordanien qui aurait déposé la bombe à Munich, dans le but de faire exploser un avion israélien. Toutefois, les explosifs ont terminé dans l’appareil de Swissair à la suite d’un retard d’avion…Cet avion apparut, en arrière plan, sur l’aéroport de Beyrouth, dans le film « Cinquante millions pour Johns », sorti en 1965, un mois avant celui-ci.

 

Christian Santoir

* Film disponible sur YouTube

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