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MALABAR PRINCESS

 

MALABAR PRINCESS

 

Année : 2004
Pays : France
Durée : 1 h 34 min.
Genre : drame
Couleur

Réalisation: Gilles Legrand
Scénario : Philippe Vuaillat, Marie-Aude Murail, Gilles Legrand

Principaux acteurs :
Jacques Villeret (Gaspard), Jules Angelo Bigarnet (Tom), Michèle Laroque (Valentine), Claude Brasseur (Robert), Clovis Cornillac (Pierre), Damien Jouillerot (Benoît), Urbain Candelier (Gaston), Fabienne Chaudat (Odette), Georges Claisse (le gardien du refuge), Roland Marchisio (le bijoutier), Patrick Ligardes (Mr. Petit).

Photographie : Yves Angelo
Musique : René Aubry
Producteur : Frédéric Brillion
Compagnie productrice : Epithète Films

Aéronefs :

  • -Eurocopter AS 350 Ecureuil 
  • -Sud Aviation SA-319B Alouette III, F-MJBN


Notre avis :

Ce film pourrait être la suite de "La neige en deuil" (1958) réalisé par Dmytryk et inspiré du roman du même nom, d'Henri Troyat. Le scénario utilise la même trame, à savoir l'accident du vol 245 d'Air India International sur le mont Blanc, le 3 novembre 1950. Cet accident fut l'objet à Chamonix, de nombreuses rumeurs lancées par les journalistes : l'avion aurait transporté un trésor en lingots d'or, des cassettes de bijoux, un camion de transport de fonds l'attendait à Genève…En réalité, l'avion ne transportait pas les trésors de Golconde, ni d'Indiennes somptueusement parées, mais de simples marins allant rejoindre leur bateau en Angleterre. La seule indienne du "Malabar princess" est une peinture montrant une bayadère ornant un panneau de la cabine. Ce morceau d'épave (évoquée dans le film), fut rejeté par le glacier des Bossons en 1985. Il est vrai cependant que la compagnie ne publia jamais le détail du fret... 

Par une étrange coïncidence, en 1965, un 707 d'Air India s'écrasa, exactement au même endroit, ce qui relança les mêmes rumeurs. Depuis, la "cueillette" dans les glaciers des Bossons serait devenue un sport local, voire international, sans qu'on puisse bien savoir à quel avion (Constellation ou Boeing 707 ?) appartiennent les débris (c'est notamment le cas de la danseuse citée plus haut..), ou les morceaux de corps, rendus par le glacier. Comme "La neige en deuil", "Malabar princess" met l'accent sur le pillage de l'épave, les gens de la région étant considérés une fois de plus, à leur grand dam, comme des "naufrageurs" en puissance. Mais il n'est pas sûr que les Chamoniards de 1950 ou de 1990, aient les coutumes des Bretons du 18° ou 19° siècle. Si pillage il y a, ce serait plutôt celui des escarcelles des nombreux touristes fréquentant ce magnifique massif montagneux !

Cinq ans auparavant, Pierre a perdu son épouse Sophie, lors d’une course en montagne. Depuis, il s'occupe seul de son fils, Tom, âgé de neuf ans. Il n'a jamais raconté au petit garçon les circonstances de la disparition de sa mère, et Tom, très troublé, espère toujours son retour. Son père a dû l'emmener chez le psychologue et l’orthophoniste. N'ayant plus le courage de s’occuper de Tom, Pierre le confie à son beau-père, Gaspard, un montagnard, tendre, mais bourru. Robert, dont le fils Gérard a lui aussi péri pendant cette excursion, ne cache pas son mépris pour Pierre. Cet homme macho et vulgaire n’a qu’une obsession : le « Malabar Princess », un avion qui s’est écrasé sur le mont Blanc avec, soit disant, un trésor dans sa soute. De ses pérégrinations, il rapporte des débris de carcasse et des morceaux de cadavres qu'il conserve dans des bocaux ! Ses histoires encouragent les idées morbides du petit Tom, que Gaspard a bien du mal à apprivoiser, et qui se prête à d’étranges expériences. Afin de savoir combien de temps on peut résister au froid, il place des poules dans un réfrigérateur ! Avec son ami Benoît, il emprunte le train conduit par son grand-père, pour accéder au mont Blanc. Cachés dans une caisse, Tom et Benoît se font hélitreuiller jusqu’à un refuge, où le gardien raconte que c’est lui qui détient sa maman dans ce "paradis blanc". Après que Tom ait tenté de dynamiter le glacier, Pierre comprend enfin qu’il est urgent de parler à son fils. Gérard, tout comme son père, était obnubilé par le « Malabar Princess ». Gaspard ne le savait pas, mais ils avaient prévu une expédition en quête du trésor. Bien que réticent, Pierre accompagna Sophie et Gérard. Ce sont eux qui descendirent dans la crevasse où reposait l’avion, Pierre restant à l’extérieur pour récupérer ce qu’ils voulaient remonter. Grisé d’avoir trouvé un sac de bijoux, Gérard fut imprudent. Son chalumeau provoqua une explosion; Sophie et lui furent ensevelis. Choqué, Pierre n’aurait jamais eu la force de revenir, s’il n’y avait pas eu Tom. À son retour, il ne voulut pas raconter ce qui était arrivé, de peur que Sophie passe pour une pilleuse d’épave. Ce secret enfin brisé, Tom, Pierre, Gaspard et l'institutrice, Valentine, déposent des fleurs sur la crevasse, et rendent les bijoux au glacier.

S'il est vrai que des bijoux sont parfois retrouvés dans le glacier des Bossons (sur des mains de cadavres..), des morceaux entiers de carlingue ne sont pas coincés dans les crevasses, comme on le voit dans le film. L'avion a explosé à l'impact et a pris feu. Les débris qui furent engloutis peu à peu par le glacier sont donc de taille restreinte. En outre, les débris les plus lourds ne "voyagent" pas en surface, mais sont emportés par leur poids, au fond du glacier, où ils sont littéralement concassés sur la moraine de fond. Seuls des objets très solides, comme des pièces de moteurs ou du train d'atterrissage, peuvent réapparaître à peu près intacts. Ainsi, un moteur du "Malabar princess" serait réapparu presque entier, avant d'être volé aussitôt après ! Mais une jambe du train principal, avec un pneu encore en place, est visible au chalet des Bossons.

 

Les avions du film :

Ce film nous permet surtout d'admirer la montagne qui est filmée avec art. Coté aviation, le bilan est maigre, et en fait d'avion, on n'a qu'un hélicoptère de la Gendarmerie, un Sud Aviation SA-319B Alouette III (n°2033, F-MJBN) basé à Chamonix en 2003. Il est actuellement réformé et sert à fournir des pièces de rechange pour les Alouettes de la Marine. Ce même type d'appareil amena les sauveteurs sur le site du deuxième crash d'Air India, en 1965. Ainsi, deux Alouette III de la Protection Civile d'Annecy et de Grenoble, et une de la gendarmerie de Bron, se posèrent alternativement sur le glacier. A l'époque du "Malabar princess", l'hélico était encore assez rare; en outre, le Bell 47 (l'hélico le plus courant) n'avait pas les performances d'une Alouette II ou III, et plafonnait à 3 200 m. Il fallait donc y aller à pied !

Le film montre aussi un Eurocopter AS 350 Ecureuil de la société Mont Blanc Hélicoptères, qui hélitreuille, à son insu, Tom et son copain.

L'épave du "Malabar Princess" dans la crevasse, est un cockpit de Dassault MD.315 Flamand. Le vrai Constellation "Malabar princess" (VT-CQP) est très rapidement aperçu sur des actualités d'époque, montrant également le lieu de l'impact près de l'éperon de la Tournette (4 677 m). Il apparaît aussi sous la forme d'une maquette dans les mains du petit Tom, quand il fait son exposé à l'école. Il s'agit d'une maquette métallique au 1/144°, vendue en 1998 par la firme Corgi, à l'occasion du cinquantième anniversaire de la ligne Bombay-Londres, inaugurée par cet appareil.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr

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