Rechercher dans ce blog

MA VIE EN L'AIR

 

MA VIE EN L'AIR

 

Année : 2005
Pays : France
Genre : comédie
Durée : 1 h 43 min.
Couleur

Réalisateur : Rémi BEZANÇON
Scénario : Rémi BEZANÇON

Acteurs principaux :
Vincent ELBAZ (Yann Kerbec), Marion COTILLARD (Alice), Gilles LELLOUCHE (Ludo), Elsa KIKOÏNE (Charlotte), Didier BEZACE (Castelot), Tom NOVEMBRE (Le père de Yann), Cécile CASSEL (Clémence).

Musique : SINCLAIR
Photographie : Antoine MONOD
Producteurs : Eric ALTMEYER, Nicolas ALTMEYER, sabelle GRELLAT.
Compagnie productrice : Mandarin Films

Avions :

  • Airbus A340, document.
  • Boeing B.747, en arrière plan
  • Boeing B.767, en arrière plan

 

Notre avis :

Si le cinéma fait une belle place aux pilotes d'avions, voire aux hôtesses de l'air, métiers toutefois moins prestigieux qu'autrefois, mais encore bien cotés, il s'est peu intéressé à ceux qui restent à terre et sans lesquels, les avions, et donc les pilotes et les hôtesses, ne peuvent voler : mécaniciens, contrôleurs et instructeurs. Ce petite comédie, passée inaperçue, met donc en scène un personnage assez rare au cinéma, un moniteur-instructeur, chargé de faire passer aux pilotes de ligne leurs tests périodiques.

Yann Kerbec est né à bord d'un avion, mais sa mère est morte en le mettant au monde. Il en a développé une vraie phobie de l'avion, ce qui ne l'empêche pas de s'intéresser à l'aviation. Il devient ainsi instructeur, expert en sécurité aérienne, dans un service chargé de former et de tester les pilotes, au sol. Sa peur de l'avion lui fait perdre Charlotte, son amour d'enfance, partie s'établir en Australie et qu'il n'a pu suivre. Arrivé à la trentaine, il se retrouve à la croisée des chemins : vaincre ses démons ou mettre sa vie en l'air. Il vit avec Ludo, un vieil ami un peu envahissant. Un jour, Alice, qui est animatrice dans une station radio où elle s'occupe du courrier du cœur, emménage dans un appartement voisin. Yan résiste un temps à son charme avant de succomber. Un soir, il l'invite en tête à tête, mais Ludo vient interrompre le dîner intime et, en outre, Charlotte, qui est revenue d'Australie, l'appelle… La soirée est ratée et Alice s'en va. Yann renoue avec Charlotte et, quelques mois plus tard, il accepte de l'épouser, bien que Ludo lui déconseille. Ludo continue à voir Alice et il sait qu'elle est toujours amoureuse de Yann. Le jour du mariage, Yann, dans un sursaut, se sauve et se précipite à l'aéroport pour rejoindre Alice, partie à Tahiti. Mais avant d'arriver, son avion a un problème de moteurs. Le commandant de bord, que Yann connaît bien pour ses médiocres prestations, lui demande alors de l'aider à poser l'avion ! Finalement, Yann atterrira sans problème et pourra se jeter dans les bras d'Alice.

Le film traite plus des turbulences amoureuses de Yann que de son métier d'instructeur, hélas ! Les séances de simulateurs sont présentées de façon un peu trop caricaturale avec des équipages testés, très nerveux, où pilote et copilote se disputent, une mésentente qui est souvent à la source de nombreux crashs. Le comportement du copilote, dans la dernière scène, est en outre totalement irréaliste. Quelqu'un qui n'arrive pas à maîtriser ses nerfs à ce point, aurait dû changer de métier ou le destin se serait chargé de mettre prématurément fin à sa carrière…

Mais le film ne cherche pas trop la crédibilité. Le crash du vol Paris-Zurich "TZ6632" qui se serait écrasé le 25 mai 1991 et dans lequel un collègue du père de Vincent serait mort, n'a jamais eu lieu. Notons que "TZ" est le code IATA pour la petite compagnie charter allemande "Air-Taxi Europe", fondée en 2005…

En définitive, ce psychodrame sur le vague à l'âme qui saisit l'homme au seuil de la trentaine, comporte fort peu d'avions, les seules séquences aéronautiques se passant dans un simulateur de vol.

 

Les avions du film :

Bien que ce film soit centré sur un inspecteur qui fait passer les tests aux pilotes de ligne, la production n'a pas du tout investi sur les avions qui n'apparaissent qu'au sol, à Orly (B.747, B.767 d'Air France) ou sur des bouts de documentaires.

Ainsi, au début du film on voit un quadriréacteur Airbus A340, censé voler au dessus du Pacifique;  une fois dans le cockpit, quand un deuxième moteur tombe en panne, le commandant de bord signale à la tour de Papeete que l'avion poursuit son vol en planeur ! Notons qu'au décollage de Paris, ce même avion est un bimoteur (Airbus A330 ).

Par contre, le simulateur de vol est tout à fait authentique. Il appartenait à la Sabena Flight Academy de Bruxelles. La mention "Training & flight simulation" recouvre, pour des questions de droits, les mentions suivantes :"Thomson training & simulation. Aerospatiale. Airbus A319/320/321". En 2004, après la faillite de Sabena, la Sabena Flight Academy fut privatisée et acquise par CAE Global Academy. Mais l'intérieur du simulateur a été reconstitué en studio, et dans le générique de fin, il est signalé que "les séquences en simulateur de vol ont été réalisées à partir des images du Microsoft Flight Simulator 2004"…

Les manoeuvres de l'équipage semblent correctes, sauf vers la fin, quand l'Airbus doit atterrir sans moteur. Vincent active frénétiquement la manivelle du système de descente d'urgence du train. Cette manivelle ne descend pas "manuellement" le train, comme sur un Boeing 727 (Cf. "Panique en plein ciel"-1974). On doit la tourner dans le sens des aiguilles d'une montre trois fois seulement, pour : 1/ couper le circuit hydraulique, 2/ ouvrir les trappes 3/ déverrouiller le train qui descend alors par gravité. On est donc là en plein cinéma, avec un train d'atterrissage qui descend juste avant l'impact sur la piste.

Il semblerait que la panne des réacteurs survienne alors que l'avion n'est guère éloigné de Papeete. Avec un moteur en panne, il s'annonce d'abord au niveau 70 (soit 7 000 pieds= 2 133 mètres), bien en-dessous de son altitude de croisière (autour du niveau 330/340), puis la tour lui demande de passer au niveau 50 (1 524 mètres), altitude à laquelle  l'avion doit commencer sa procédure d'approche, qui sera simplifiée pour un avion sans moteur... Enfin, l'approche de Papeete-Faaa se fait au cap 223° / 043°, et non 080°, comme indiqué par la tour.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr

 

Enregistrer un commentaire

Copyright © Aeromovies. Designed by OddThemes