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L’HOMME DE RIO

 

L’HOMME DE RIO

 

Année : 1964
Pays : France
Genre : aventures<
Durée : 2 heures
Couleur

Réalisateur : Philippe de BROCA
Scénario : Daniel BOULANGER, Philippe de BROCA

Acteurs principaux :
Jean-Paul BELMONDO (Adrien Dufourquet), Françoise DORLEAC (Agnès Villermosa), Jean SERVAIS (professeur Norbert Catalan), Simone RENANT (Lola, la chanteuse de cabaret), Roger DUMAS (Lebel), Daniel CECCALDI (l’inspecteur de police), Milton RIBEIRO (Tupa)

Musique : Georges DELERUE
Photographie : Edmond SECHAN
Producteur : Georges DANCIGERS, Alexandre MNOUCHKINE
Compagnies productrices : Dear Film Produzio, Les Films Ariane, Les Productions Artistes Associés

Aéronefs :

  • -Bell H13J 
  • -Boeing RB-17G
  • -Consolidated PBY-5A, PP-PDR  
  • -Douglas DC-8-33, PP-PDS
  • -Fairchild PT-19A Cornell, PP-HLE
  • -Lockheed L049/149 Constellation, PP-PDD, en arrière-plan

 

Notre avis :

« L’homme de Rio » serait né d’un conversation entre Georges Dancigers, Jean Paul Belmondo et Philippe de Broca, alors qu’ils faisaient la promotion du film « Cartouche » en Amérique du sud. Le scenario a été fortement inspiré par les aventures de Tintin (L’homme à l’oreille cassée, Les sept boules de cristal, Tintin en Amérique, le Lotus bleu...) dont des situations, le ton et l’esprit se retrouvent ici. Mais ce film s’apparente aussi, par certains côtés, à « La mort aux trousses » (1959) d’Hitchcock, avec un rythme frénétique, des situations insolites, la diversité des lieux...

Le film commence à Paris où le soldat de 2° classe de l’Armée de l’Air, Adrien Dufourquet a trois jours de permission qu’il compte passer avec sa petite amie, Agnès. Au même moment, au Musée de l’Homme, on vole une statuette « maltéque » et peu après, l’archéologue Catalan, tuteur d’Agnès et ami de son père décédé, est kidnappé. C’est alors qu’Agnès est enlevée à son tour sous les yeux d’Adrien ! Ce dernier n’hésite pas à se lancer à la poursuite des ravisseurs. Arrivés à Orly, ils embarquent dans un avion pour Rio. Usant de subterfuges, Adrien monte dans l’avion, mais Agnès droguée, ne le reconnait pas ! Arrivé à Rio, la police l’attend et il doit s’éclipser. Aidé par Winston, un petit cireur de chaussures avec lequel il a sympathisé, il retrouve Agnès prisonnière dans un hôtel et la fait échapper. Elle lui raconte que ses ravisseurs sont à la recherche d’une deuxième statuette maltéque que son père avait cachée dans son jardin quand ils habitaient Rio. A peine ont-ils retrouvé cette statuette que des hommes s’en emparent. Adrien et Agnès partent alors pour Brasilia rencontrer De Castro, un ancien ami du père d’Agnès, qui possède la troisième statuette identique aux deux premières. En route, ils rencontrent Catalan et ses kidnappeurs. Adrien le libère et ils poursuivent leur route tous les trois. Chez de Castro, Catalan se révèle être, non pas une victime, mais l’organisateur de l’enlèvement d’Agnès et du vol de la statuette du musée…Il tue son hôte pour lui prendre sa statuette, puis part en hydravion en emmenant Agnès. Adrien, bien que ne sachant pas piloter, emprunte un avion et le suit jusqu’en Amazonie. Dans un petit village, il retrouve Agnès prisonnière dans un bateau et il apprend que c’est Catalan qui a tué le père d’Agnès. Quand le bateau lève l’ancre, Adrien est à bord. Un peu plus tard, Catalan se rend en pleine forêt, dans une grotte, avec les trois statuettes qu’il a volées et qui vont lui permettre de découvrir un monceau de diamants ! Il vient de découvrir le trésor quand le sol se met à trembler ; il est enseveli sous les rochers... Des ouvriers travaillant sur la route transamazonienne, toute proche, viennent de faire exploser des charges de dynamite ! Entretemps, Adrien a libèré une nouvelle fois Agnès. Ils repartent pour Paris et Adrien arrive à temps pour prendre son train qui le ramène à sa base.

Ce film n’a d’autre prétention que de divertir et il y arrive très bien ; l'aventure est sympathique et les plans de Rio et de Brasilia, alors en construction, sont magnifiques. Ce film restera un classique du genre dont s’inspireront maints metteurs en scène par la suite, de James Bond à Indiana Jones. Il remporta un énorme succès populaire et une renommée internationale, grâce, entre autres, à un Belmondo en grande forme. Il a réalisé lui même toutes les cascades, notamment celle où il change de chambre en passant par l'extérieur de la façade de l'hôtel, sur Copacabana, ou encore celle, où il passe d'un immeuble à l'autre, suspendu à un câble. C’est Gil Delamare qui tourne la scène du parachutage au dessus de l’Amazonie, où il reste suspendu à un avion volant sur le dos... Le film a bénéficié de la collaboration de l’Armée de l’air brésilienne qui fournit avions et hélicoptères, ainsi qu’un conseiller technique, le colonel A.A. Pinheiro.

 

Les avions du films :

Adrien suit Agnès jusqu’à l’aéroport d’Orly qui était, à l’époque, un haut lieu touristique, plus visité que la tour Eiffel ; on allait alors, en famille, passer le « dimanche à Orly »…

Adrien embarque à bord d’un Douglas DC-8-33 de Panair do Brazil (PP-PDS) « Manoel de Borba Gato ». Cet avion (c/n 45272/118), d’abord commandé par la Panam (N819PA), fut finalement livré à la Panair en mars 1961. En 1965, suite au dépôt de bilan de la compagnie, il fut récupéré par la Varig qui l’exploita jusqu’en octobre 1975. En février 1978, ce DC-8 fut vendu aux USA (N59AJ) où, transformé en « freighter », il fut utilisé par de nombreuses compagnies (American Jet Industries, 1979 : Gulfstream American, 1985 : Charlotte Aerospace Company, 1989 : Jet Aviation Components & Aircraft). Il fut stocké à plusieurs reprises dans le désert Mojave où il servit pour le tournage de « Hot shots » en 1990. La même année, il fut vendu à la compagnie de fret colombienne LAC (Lineas Aereas de Caribe) qui le loua en 1991 à Tocumen Air Cargo au Panama (HP-1166), puis, en 1992, à Export Air, au Pérou..C’est là qu’il finit ses jours, sur l’aéroport d’Iquitos, après avoir été accidenté à l’atterrissage, en mars 1992.

A Rio de Janeiro, on observe sur l’aéroport international de nombreux avions : Douglas DC-3, DC-7C, Lockheed L049/149 Constellation (dont le PP-PDD « Domingos Jorge Velho ») de la Panair. C’est l’époque où les avions à hélice cèdent la place aux jets, de plus en plus envahissants.

Adrien à l’occasion de mettre en pratique ses vagues notions de pilotage sur un Fairchild PT-19A Cornell tout jaune, un type d’avion construit sous licence par Fabrica do Galeão sous la dénomination « 3FG ». Cet avion d’entraînement des Forces aériennes brésiliennes fut reformé en 1963. Celui-ci porte le matricule civil PP-HLE et semble avoir disparu de la circulation depuis. La scène est tournée sur l’ancien terrain de Campo do Afonsos, proche de Rio, un des hauts-lieux de l’aviation brésilienne. C’est là, qu’atterrit Mermoz le 17 janvier 1933 avec l’Arc en Ciel, suite à sa traversée de l’Atlantique Dakar-Natal.

Derrière le Fairchild, on aperçoit un Boeing RB-17G (avec « B-17 54 ?? » sur la dérive ) de la deuxième escadrille du 6° Grupo di Aviação basé à Recife, équipé pour effectuer des missions de reconnaissance photographique (une camera était installée à la place de la tourelle de menton). Ces avions furent retirés du service entre 1965 et 1968.

Adrien poursuit avec difficulté le Consolidated PBY-5A (PP-PDR) « Pedro Vaz de Barros » de la Pan Air do Brazil, desservant les localités de l’Amazonie. Acquis en 1946 par le Ministère de l'Aéronautique (PP-ABC, puis PP-PDR), cet hydravion (c/n 1781, BuN. 48419, ex N95AAC) fut loué à Panair, puis, après la disparition de la compagnie en 1965, il fut exploité par Cruzeiro do Sul jusqu’en 1970. En 1971, il fut récupéré par la Force aérienne brésilienne (code FAB 6554) qui s’en servit uniquement comme source de pièces détachées. Il fut rayé des effectifs en 1978.

Enfin, le señor de Castro se déplace dans un Bell H13J marqué « FAB » sous le fuselage (on voit également sous le cockpit, l’étoile brésilienne) ; c’est un appareil du Grupo de Transporte Especial, l’équivalant de notre ETEC 65 (ex GLAM). Le marquage militaire « Forca Aérea Brasileira » a été masqué par le nom « Mario de Castro » et son logo « MC » sert à recouvrir l’étoile du fuselage.

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

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