Rechercher dans ce blog

L'AVENTURE INOUBLIABLE

 

L'AVENTURE INOUBLIABLE

Vo. The Sky's the Limit

 

 

Année : 1943
Pays : Etats-Unis
Genre : comédie
Durée : 1 h 39 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Edward H. GRIFFITH
Scénario: Frank FENTON, Lynn ROOT

Acteurs principaux :
Fred ASTAIRE (Fred Atwell), Joan LESLIE (Joan Manion), Robert BENCHLEY (Phil Harriman), Robert RYAN (Reginald Fenton), Elizabeth PATTERSON (Mme. Fisher), Marjorie GATESON (une serveuse).

Photographie : Russell METTY
Musique : Leigh HARLINE
Producteurs : David HEMPSTEAD, Sherman TODD
Compagnie productrice : RKO

Avions :

  • -Boeing B-17E, document.
  • -Curtiss Hawk 81A-2, maquette, extr. de film
  • -Douglas C-47, document

  • Notre avis :

    Dans les années 40, il était devenu difficile, pour Fred Astaire, de faire un film sans qu'on le compare automatiquement avec ceux des années 30, où il jouait aux côtés de Ginger Rogers. Quoiqu'il fasse et quelque soient ses partenaires, la critique trouvait toujours quelque chose à redire. Ce film, réalisé pendant la guerre, se distingue assez nettement de ses films précédents. Astaire n'est plus ici l'homme distingué, aimable, galant, prévenant, auquel les spectateurs étaient habitués, il joue un personnage plus cynique, qui s'enivre et exprime même sa rage en s'en prenant à un bar qu'il détruit, tout en chantant "One for My Baby and One More For the Road" (un coup pour ma nana et un autre, pour la route…)…

    Fred Atwell est un as des Tigres Volants, accueilli, avec ses camarades, par une foule en liesse à son retour au pays. Ils reçoivent deux jours de permission pendant lesquels ils devront donner des interviews et participer aux fêtes organisées en leur honneur dans tout le pays. Fatigué des ces festivités ennuyeuses, Fred saute du train lors d'un arrêt dans une petite gare; il prend des habits civils et part en stop pour New-York. Au Colonial Club, Fred est attiré par une belle photographe de presse, Joan Manyon. Il loue une chambre dans la même pension qu'elle. Mais celle-ci trouve ce jeune homme bien superficiel et peu intéressé par les graves événements qui se déroulent dans le monde. Un soir, qu'il sortent ensemble dans un cabaret, Fred tombe sur ses copains Reg et Richard et leur demande de garder son identité secrète. Reg lui apprend qu'ils doivent, dans deux jours, rejoindre leur nouvelle affectation. Harriman, un patron de presse, est amoureux de Joan et voudrait l 'épouser, mais il comprend vite qu'elle est tombée amoureuse de Fred. Un soir, elle lui déclare son amour et insiste pour qu'il rencontre Harvey Sloane, un constructeur d'avion, afin de lui demander un job. Mais l'entrevue, lors d'un banquet officiel donné la veille de son départ, tourne mal, à la grande déception de Joan. Plus tard, dans un petit bar, Fred déclare à Harriman qu'il est incapable d'une union stable et qu'un militaire comme lui ne pouvait pas se marier. Quand Harriman part, Fred totalement ivre, détruit le bar de rage ! Le lendemain, le patron de Joan l'envoie photographier une escadrille de bombardiers en partance pour l'Australie. Elle a la surprise d'y rencontrer Fred, en uniforme, prêt à embarquer. Après s'être embrassés, Fred lui promet de revenir et lui déclare qu'il l'aime

    On peut être étonné que des pilotes de l'AVG soient salués, à leur retour aux USA (qui doit se situer peu avant juillet 1942, date de la dissolution du groupe), avec une ticker-tape parade propre à la ville de New-York…Les scores prétendus de ces pilotes semblent également un peu forcés. Ainsi Fred est crédité de onze chasseurs et cinq bombardiers, soit seize victoires aériennes, alors que le plus grand as de l' AVG, Robert Neale, n'en abattit que treize en réalité. Les rares Tigres Volants qui revinrent aux Etats-Unis préfèrent se faire embaucher par des compagnies de transport privées. Encore plus rares furent ceux qui désirèrent rempiler dans l'Armée (comme un certain "Pappy" Boyington…) qui ne les accueillit pas à bras ouverts. Il faut rappeler que ces hommes, dont plusieurs avaient démissionné des Marines (dont Fred porte l'uniforme quand il part en Australie) ou de la Navy, étaient mal vus par leurs anciens collègues. Ils passaient pour une bande de mercenaires indisciplinés, combattant pour les primes (500 dollars par avion abattu ou détruit) et on n'aurait jamais organisé de fêtes à leur retour au pays, d'autant qu'ils portaient un uniforme étranger. Avant décembre 1941, leur existence était même tenue secrète, du moins aux USA. A la déclaration de guerre, l'Armée américaine reconnaissait, certes, leur expérience, mais elle n'était pas prête à leur donner les grades correspondant à leur faits de guerre.

    Le film reçut un accueil mitigé de la critique. Comme il fallait s'y attendre, on jugea la prestation de Joan Leslie bien inferieure à celles de Ginger Rogers. Cependant, deux chansons du film, "One for My Baby" et " My Shining Hour", retinrent l'attention et elles devinrent de vrais standards dans les années 50. Elles furent reprises par Billie Holliday, Ella Fitzgerald, Lena Horne, Tony Bennett et Rosemary Clooney, entre autres.

    Bien que le personnage principal soit un membre de l'American Volunteer Group, "L'aventure inoubliable" n'est pas un film d'aviation et se passe la plupart du temps dans des cabarets. Ce n'est que tout à la fin, qu'on débouche sur un tarmac. C'est donc pour les aérocinéphiles, un film totalement "oubliable"…

     

    Les avions du film :

    L'évocation des exploits de Fred Atwell, au début du film, donne l'occasion de voir une maquette (approximative, avec une verrière inexacte) grandeur réelle de Hawk 81A-2, tout droit sortie des "Flying Tigers (1942) de Republic. On peut également apercevoir, furtivement, le cockpit d'un vrai Nakajima Ki-27 et un biplan nippon (Mitsubishi Ki-10 ?) traînant un panache de fumée, extraits sans doute du film japonais "Moyuru ozora" (1941).

    On est étonné de voir sur cette maquette, assez peu réaliste, une décoration beaucoup plus exacte. L'avion de Fred est décoré comme celui de l'as Robert. T. Smith du 3rd Squadron "Hell's angels" de l'AVG, avec le petit ange assis; mais les six drapeaux japonais figurant les victoires, sont beaucoup trop grands.

    Les autres avions figurant dans le film sont issus de documentaires : un Douglas C-47, en vol, quand Fred rejoint sa nouvelle unité, puis des bombardiers Boeing B-17E alignés sur une base non identifiable.

     

    Christian Santoir

    * Film disponible sur amazon.com

    Enregistrer un commentaire

    Copyright © Aeromovies. Designed by OddThemes