Rechercher dans ce blog

LA PROMESSE DE L'AUBE (1970)

 

LA PROMESSE DE L'AUBE

 

Année : 1970
Pays : France
Genre : drame
Durée : 1 h 39 min.
Couleur

Réalisateur : Jules DASSIN
Scénario : Jules DASSIN, Romain GARY

Acteurs principaux :
Melina MERCOURI (Nina Kacewa), Assi DAYAN (Romain Kacew à 25 ans), Didier HAUDEPIN (Romain Kacew à 15 ans), François RAFFOUL (Romain Kacew à 9 ans), Despo DIAMANTIDOU (Aniela ), Jean MARTIN (Igor Igorevitch)

Musique : Georges DELERUE
Photographie : Jean BADAL
Producteur : Jules DASSIN
Compagnie productrice : Nathalie Productions

Avions :

  • -Beech 18, en  arrière-plan
  • -Bücker Bü.133 Jungmeister 
  • -Caudron C.280 Phalène 
  • -Dassault MD-312 Flamant
  • -Douglas A-26 Invader 
  • -Fairchild 24R
  • -Morane Saulnier MS.317
  • -Potez 60, en arrière plan
  • -SNCAC NC.702 Martinet 
  • -Stampe SV-4   

 

Notre avis :

Ce film est une adaptation à l'écran d'un roman autobiographique de Romain Gary, consacré à sa mère. Et les avions dans tout cela ? Rappelons que Romain Gary fut un pilote de l'Armée de l'Air, formé à Avord. En 1940, il quitta la France pour l'Angleterre, via Alger et Casablanca. Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres, il servit en Libye, en Abyssinie et en Syrie. De retour en Angleterre, il fut affecté au Groupe de bombardement Lorraine, comme observateur. Il effectua sur le front de l'Ouest, plus de 25 missions, soit plus de 65 heures de vol de guerre. Il fut compagnon de la Libération et nommé capitaine de réserve, à la fin de la guerre.

Nina Kacewa, née à Leningrad, est une actrice peu connue qui n'obtient que de des rôles secondaires dans des mélodrames médiocres. Cette femme exubérante, excessive, est divorcée et voue un amour sans borne à son fils unique, Romain, dont elle veut faire une personne d'exception. Romain fréquente les plateaux de cinéma où il rencontre un jour le célèbre acteur Ivan Mosjoukine, qui s'avère être son père. Comprenant que son fils ne sera jamais un artiste, Nina l'emmène lors d'une tournée en province, qui ne remporte pas un grand succès. Elle décide alors d'abandonner le théâtre et fonde une maison de couture, en usurpant la griffe d'un grand couturier. Découverte, elle doit fuir en France. Pour survivre, elle s'associe à un bijoutier de Nice et vend des bijoux d'origine douteuse. Les années passent et la guerre est déclarée. Romain, qui a rejoint l'Armée de l'Air, s'enrôle dans les Forces Françaises Libres. En 1944, Romain, qui a toujours reçu des lettres de sa mère, apprend qu'elle est morte de maladie, depuis trois ans. Sachant qu'elle allait mourir, elle avait rédigé 250 lettres post datées, qu'un ami s'était chargé d'expédier à son fils ! Romain est bouleversé par ce dernier témoignage d'amour maternel, par delà la mort...

Le tournage se déroula entre novembre 1969 et mars 1970, en partie sur l'aérodrome de Coulommiers-Voisins. Il s'agissait d'un ancien terrain militaire, créé en 1938, et qui servit après guerre, de terrain de desserrement pour l'OTAN. Le film lui redonna vie, en y concentrant de nombreux avions anciens, tant pour faire de la figuration, que pour les séquences aériennes, afin de figurer un terrain d'aviation, lors de la débâcle de 1940. On doit malheureusement constater que ces avions sont très mal filmés, de trop loin et du sol, quand ils volent, ou trop rapidement et de façon très partielle, quand ils sont au sol. Apparemment, les avions n'intéressaient absolument pas le réalisateur, alors pourquoi avoir réuni une telle flotte, si c'était pour ne pas la montrer ou de si mauvaise façon ?

 

Les avions du film :

Pas moins de 14 avions apparaissent à l'écran, sur lesquels on n'a aucun renseignement, surtout pas dans le générique du film qui, à cette époque, ne donnait aucune information sur les avions ou les pilotes, alors que le moindre coiffeur ou chauffeur était cité...Ils sont tous recouvert d'un camouflage trois tons et de cocardes françaises qui recouvrent marques, insignes, immatriculations, ce qui ne permet pas leur identification précise. Les avions sont très mal cadrés, on en voit ainsi, très rapidement, que des parties, voire uniquement les pneus, quand ils ne sont pas filmé de nuit.

Dés le début du film, on voit un Douglas A-26 Invader (premier vol en 1942), par nuit noire, ce qui ne facilite pas son identification... On le revoit plus tard, à l'atterrissage, de jour, cette fois. Le Douglas Invader est un avion rare au cinéma. Cet avion ne devait pas appartenir à l'Armée de l'Air, les derniers exemplaires d'A-26 ayant été retiré du service en 1966. Quelques-uns reçurent une immatriculation civile, dont quatre Douglas RB-26P (F-BMJQ, BLCM, BLCN et BNTN), mis en service par l'IGN de Creil, à partir de la mi 1968; ils furent démolis en 1970. Celui du film est revêtu d'un camouflage trois tons et de cocardes françaises.

Il y a également deux Dassault MD-312 Flamant (premier vol en 1947) . II que l'on voit atterrir. Un redécolle sous les balles de tirailleurs sénégalais. Eux aussi n'ont aucune marque apparente à part leurs cocardes. Ces avions restèrent en service dans l'Armée de l'Air, jusqu'en 1982. Quarante cinq exemplaires subsistent encore en France, plus ou moins bien préservés, ça et là.

On voit, en vol et au sol, un SNCAC NC.702 Martinet (premier vol en 1944), un type d'appareil de l'Armée de l'Air réformé en 1963, portant le code "BE". De cet appareil, sortent de cet avion, ce qui semblent être les pensionnaires d'une maison close...Quelques NC.702 reçurent une immatriculation civiles, quelques uns finirent également avec l'IGN en 1955, et beaucoup partirent à l'étranger (Algérie, Indochine), à la fin des années 50, le CEV en utilisa jusqu'en 1970. Dans le film "Triple crossed" en 1966, on voit trois NC.702 devant les hangars du Centre d'Essais en Vol des Mureaux.

Garé à côté du Martinet, il y a un Beech 18, ayant la même décoration trois tons que les autres avions et aucune marque. En 1970, il y avait beaucoup de Beech 18 civils et militaires en France, mais fort peu apparurent dans les films français, à l'exception de "Fantômas se déchaîne" en 1965.

Tous les autres avions sont des monomoteurs, qui correspondent à l'époque du film. Ceux qu'ont voit le mieux sont deux Stampe SV-4 qui font des passages bas sur le terrain, dont l'un, tout noir, semble avoir conservé son immatriculation "F-BH.." sous l'aile gauche. Il y a également un Bücker Bu.133 Jungmeister. Ce dernier aurait pu appartenir à Jean Salis qui participa au tournage selon sa filmographie. Salis acheta en Suisse, un Jungmeister, en 1968, et il vola sous le matricule "F-BOHK". Restauré en 1981, il revola en 1985, ré-immatriculé "F-AZBS". La contribution de Jean Salis concerna aussi la réalisation d'une maquette grandeur nature, d'un Bristol Blenheim, figurant un avion posé sur le ventre, quand le film évoque le passage de Romain Gary, en Afrique.

Par contre le Morane Saulnier MS.317 que l'on voit (furtivement) en vol et au sol, n'appartenait pas à Jean Salis, ce genre d'avion ne faisant partie de l'Amicale Jean Baptiste Salis qu'à partir de 1979. Il en est de même du Fairchild 24, que l'on voit voler en formation avec ce qui ressemble à deux Caudron 600 Aiglon. Ce Fairchild 24R pourrait être le F-BEXC, l'ancien avion personnel de Louis Breguet, qui appartenait en 1970, à une petite société de travail aérien de Toussus- le-Noble. Il fut ensuite récupéré par l'équipe de La Ferté-Alais où il fut inscrit au registre des avions de collection, sous l'immatriculation F-AZCI.

Parqué à côté du Beech 18, et en partie caché par un groupe d'officiers, on a la surprise de reconnaitre un Caudron C.280 Phalène, un avion devenu rare en 1970, appartenant vraisemblablement à un aéroclub, mais non identifiable. Un peu plus loin, dissimulé derrière l'aile du NC.702, on découvre un Potez 60 Sauterelle.

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur ebay.fr

Enregistrer un commentaire

Copyright © Aeromovies. Designed by OddThemes