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LA PEAU

 

LA PEAU

Vo. La pelle

 

Année : 1981
Pays : Italie
Genre : drame
Durée : 2 h 11 min
Couleur

Réalisateur : Liliana CAVANI
Scénario : Curzio MALAPARTE, Robert KATZ

Acteurs principaux :
Marcello MASTROIANNI (Curzio Malaparte), Burt LANCASTER (Général Mark Clark), Ken MARSHALL (Jimmy Wren), Alexandra KING (Deborah Wyatt), Carlo GIUFFRE (Eduardo Mazzullo), Yann BABILEE (Jean-Louis), Claudia CARDINALE (la princesse Consuelo Caracciolo), Liliana TARI (Maria Concetta).

Musique : Lalo SCHIFRIN
Photographie : Armando NANNUZZI
Producteurs : Alain POIRE, Renzo ROSSELLINI
Compagnies productrices : Opera Film Produzione, GaumontV

Avions :

  • De Havilland DH.82A Tiger Moth
  • Douglas C-47
  • SIAI-Marchetti S-208M

 

Notre avis :

Le scénario de ce film est basé sur le roman autobiographique du même nom, de l'écrivain italien Curzio Malaparte, paru en 1949. Ce livre est une collection de souvenirs vécus par l'auteur, interprété dans le film par Marcello Mastroianni, lors de la libération de Naples. Rappelons que la ville se souleva contre l'occupant allemand, du 27 au 30 septembre 1943, les premières troupes alliées n'y entrant que le 1° octobre, sans combattre.

L'histoire commence avec l'arrivée des premières jeeps américaines dans la ville. Le général Clark de la 5° Armée arrive en avion, avec Malaparte, officier de liaison de l'Armée italienne, auprès de lui. Clark lui adjoint le lieutenant Wren qui va de surprise en surprise quand Malaparte lui fait découvrir la vraie situation des Napolitains. Il faut aussi négocier le rachat des prisonniers allemands tombés aux mains de mafieux, prêts à les transformer en savon ! Il constate les ravages de la prostitution qui bat son plein, les parents n'hésitant pas à vendre leurs enfants pour survivre…Malaparte doit aussi piloter dans la ville, une célèbre aviatrice américaine, colonel honoraire, Deborah Wyatt, qui est aussi femme d'un sénateur; elle est venue sur le front pour se faire de la publicité et obtenir des voix pour son mari qui se représente aux élections. Pour couronner le tout, le Vésuve se réveille, ce qui accentue encore plus le chaos ambiant. Quand les Américains poursuivent leur offensive plus au Nord, un tank écrase un homme venu saluer ses libérateurs !

Cette vaste fresque, émaillées de scènes crues, fait revivre dans toute sa cruauté, certains événements tragiques de la dernière guerre mondiale, même si le trait apparaît forcé. Ce n'est plus Naples, c'est Pompéi ou la Rome antique, sous Néron ou Caligula ! "La peau"  témoigne aussi de la rencontre de deux cultures très différentes : l'une anglo-saxonne, très matérialiste et quelque peu naïve, l'autre latine, très complexe et subtile. En cela, le film rappelle des guerres beaucoup plus récentes où les USA sont engagés…C'est aussi une réflexion sur l'homme, dépouillé de tout, arrivé au fond de l'abîme, réduit à sa simple peau, une peau qui, visiblement, ne valait pas très chère à Naples, en 1943.

Le film comporte une seule scène aérienne quand l'émule d'Amelia Earhart, arrive à Naples dans son avion, en provenance de Sicile. Le générique de fin ne fait aucune référence à l'origine du  matériel aérien utilisé par le tournage.

 

Les avions du film :

Le colonel honoraire Deborah Wyatt, arrive à Naples aux commandes d'un De Havilland DH.82A Tiger Moth, jaune, portant des cocardes anglaises ! La séquence a été filmée sur la base OTAN de Naples-Capodichino. Sept Tiger Moth sont immatriculés en Italie. En comparant minutieusement leurs photos à l'avion du film, ce pourrait être le I-EDAI, mais sous toutes réserves…

On aperçoit, alignés sur le tarmac, au moins trois Beech C-45 Expeditor dont fut équipée l'Aeronautica Militare jusqu'a la fin des années 70. Il sont décorés avec des marques américaines anachroniques, d'avant juillet 1942, avec rond rouge au milieu de l'étoile…On remarquera un C-45 qui a été transformé, sans doute en escadrille, avec un nez vitré. On en voit un autre dans un hangar, en cours de modification. Ce nez vitré n'a rien à voir avec celui du Beech AT-11 Kanzan. Ce qu'on ne voit pas (ou très mal), ce sont les deux "tubes" profilés rétractables que l'observateur descendait, à la main, pour y loger ses pieds, une fois assis dans le nez, plutôt exigu; un dispositif qui avait été adopté pour la tourelle du mitrailleur ventral chez certains bombardiers, au début des années 30, et même dans les années 40, pour le bombardier, sur les bombardiers italiens Savoia-Marchetti SM.79, SM.82 et SM.84.…

Les North American T-6 Texan/Harvard sont plus nombreux et restèrent, comme le C-45, en service dans l'Armée de l'Air italienne, jusqu'en 1979. Ces avions portent des codes US : "TA-141, 143"…

Quand le colonel Wyatt emmène le capitaine Malaparte faire un petit tour en l'air, le T-6 se transforme, à l'atterrissage, en SIAI-Marchetti S-208M à train tricycle, un appareil de liaison qui fut en service dans l'Armée italienne, entre 1973 et 2004.

Au début du film, le général Clark arrive dans un Douglas C-47 dont on voit deux exemplaires en arrière plan, au sol, dont l'un sans ses moteurs.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr

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