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LA GRANDE FARANDOLE


LA GRANDE FARANDOLE

Vo. Story of Vernon and Irene Castle

 

Année : 1939
Pays : Etats-Unis
Genre : biographie
Durée : 1 h 33 min.
Noir et blanc

Réalisateur : H.C. POTTER
Scénario : Irene CASTLE, Oscar HAMMERSTEIN II

Acteurs principaux :
Fred ASTAIRE (Vernon Castle), Ginger ROGERS (Irene Castle née Foote), Edna May OLIVER (Maggie Sutton), Walter BRENNAN (Walter Ash), Lew FIELDS (Lew Fields), Etienne GIRARDOT (Papa Aubel), Janet BEECHER (Mme. Foote), Rolfe SEDAN (Emile Aubel)

Musique : Robert RUSSELL BENNETT
Photographie : Robert De GRASSE
Producteur : George HAIGHT
Compagnie productrice : RKO Radio Pictures

Avions :

  • -Curtiss JN-4 Jenny
  • -De Havilland DH-4
  • -Garland Lincoln LF-1
  • -RAF SE.5

 

Notre avis :

Ce film est une biographie assez fidèle d'un célèbre couple de danseurs, Irène et Vernon Castle, qui connurent leurs heures de gloire, en France comme aux USA, peu avant la première guerre mondiale. Leur succès tint, entre autres, au fait qu'ils simplifièrent et codifièrent les nombreuses danses de l'époque, pour les mettre à la portée de tous. Au moment du tournage, seule, Irene Castle (1893-1969) était encore en vie; elle fut la conseillère du film qui était une adaptation de ses livres "My Husband" (1919) et "My Memories of Vernon Castle" (1939). Très satisfaite de la prestation de Fred Astaire, dont le physique lui rappelait son mari,  elle apprécia le film, tout en relevant certains détails inexacts, comme le fait que le factotum noir des Castle ait été remplacé par un blanc (racisme oblige)…

Quand l'histoire commence, Vernon Castle (né Vernon W. Blythe) a un petit rôle dans un vaudeville, sous la direction du célèbre comique Lew Fields. Il rencontre par hasard Irène Foote, la fille d'un médecin de New Rochelle. Irène, qui adore danser encourage Vernon à devenir un grand danseur et à abandonner ses lamentables bouffonneries. Après avoir travaillé pendant trois mois sur différentes danses, ils se marient et sont engagés par un directeur de théâtre parisien. Se croyant engagés pour danser, on leur demande, à leur arrivée, de jouer dans les habituelles farces ! Sans le sou, ils rencontrent Maggie Sutton, une chercheuse de talents qui leur donne une chance de montrer en public leur nouvelle danse, le Castle walk, au Café de Paris. C'est une réussite et le couple connaît aussitôt un énorme succès. Les femmes copient les cheveux courts d'Irène, de même, les chaussures de Vernon deviennent à la mode...Après plusieurs tournées triomphales, ils retournent aux Etats-Unis, pour se reposer un peu. Quand la guerre éclate, Vernon, qui est Anglais, s'engage dans l'aviation britannique. Après de nombreuses missions dangereuses en France, il est affecté aux USA pour entraîner des pilotes américains. Séparés depuis longtemps par la guerre, les Castle conviennent de se retrouver dans un hôtel tranquille, près du terrain d'aviation de Vernon. Alors qu'elle attend impatiemment son mari, Irène apprend qu'il vient de se tuer lors d'un banal vol d'entraînement…

L'histoire des Castle finit donc mal et cette fin vient gâcher l'ambiance de comédie musicale qui règne tout au long du film. "La grande farandole" enchantera les amateurs de music-hall et les fans des mythiques danseurs que furent Fred Astaire et Ginger Rogers, témoins d'une époque révolue et déjà bien lointaine, qu'on ne pourra empêcher les "anciens" d'apprécier. Ce film est donc aussi empreint de nostalgie, d'autant que ce fut le dernier film du couple Fred Astaire-Gingers Rogers, dont la fructueuse collaboration avait commencé en 1933, avec "Carioca".

Malheureusement pour nous, ce n'est que tout à la fin du film, quand il n'est plus question de tango, grizzly bear, turkey trot, ou autre matchiche, qu'on a droit à un peu plus de trois minutes de scènes aériennes, qui seules justifient ici l'étude de ce film…

 

Les avions du film :

La période couvrant l'engagement de Vernon Castle dans le RFC, ouvre sur un extrait de "Hell's angels" (1930) montrant une formation de trois avions : deux Thomas Morse (avec dérive genre Sopwith Camel) et un SE.5. Plus tard, sur un autre extrait, on distingue un Fokker D.VII.

En "France", sur un terrain du RFC (en réalité, le Russell Ranch à Triunfo Canyon), on observe plusieurs avions : un Garland Lincoln LF-1 avec mats d'ailes en I, un De Havilland DH-4, que l'on pousse dans un hangar, trois RAF SE.5, dont un est une maquette grandeur réelle. Un seul SE.5 apparaît en état de vol; on le voit atterrir et décoller aux mains d'Howard Batt. Par contre, on en a aucune vue en vol; il est alors remplacé par une maquette.

Vernon Castle n'a pas fait, comme dans le film, de la photographie aérienne avec un SE.5, ce genre de mission étant effectuée par des biplaces, les appareils photographiques de l'époque, encombrants et peu maniables, ne pouvaient être utilisés par le seul pilote.

A son retour en Angleterre, en 1915, Vernon Castle s'engagea effectivement dans le Royal Flying Corps. Il fut affecté au 1st Squadron, stationné à Bailleul (Nord). Cette unité était spécialisée dans les missions de reconnaissance, avant de devenir une unité de chasse, le 1er janvier 1917. Vernon descendit, le 27 novembre 1916, un biplace allemand, alors qu'il pilotait un biplace de reconnaissance, un Nieuport 20. Sa seconde victoire fut acquise le 11 mars 1917, quand il abattit un Albatros DIII avec son Nieuport 17 (un avion de chasse). Il fut décoré de la Croix de guerre. Le 1st Squadron ne toucha de SE.5 qu'en janvier 1918, date à laquelle Vernon Castle avait déjà été affecté au Canada, au 84th Canadian Training Squadron basé à Camp Mohawk (Ontario). Il volait alors sur le Curtiss JN-4 Canuck C.696 (avec une tour dessinée sur le gouvernail : tour=château=castle..). Promu capitaine et commandant du 84th CTS, il fut ensuite envoyé au Texas, à Benbrook Field, près de Fort Worth, où les Canadiens disposaient, depuis 1917, d'une base pour entraîner leurs pilotes ainsi que les volontaires américains. Après l'entrée en guerre des USA, la formation fut toujours assurée par les Canadiens, jusqu'à leur départ en avril 1918. Lors d'un vol avec un élève (qui, effectivement, occupait la place arrière, ce qui était normal pour un tout nouveau débutant, et non pas, comme expliqué dans le film, par la volonté de Castle de protéger l'élève en cas d'accident…), Vernon Castle dut effectuer une brusque manœuvre pour éviter un autre avion. Son appareil, ayant décroché à basse altitude, s'écrasa et il fut grièvement blessé; il mourut peu après, le 15 février 1918, à trente ans. Son petit singe "Jeff", qui était à bord (!) s'en sortit indemne.

Lors de la scène de l'accident à "Fort Worth", filmée sur l'aéroport municipal de Long Beach (CA), on voit trois Curtiss JN-4 Jenny, décorés de façon identique, comme des avions canadiens de l'époque (avec un curieux drapeau tricolore de gouvernail, reproduisant sa forme). Un au moins est en état de vol, mais la scène de l'accident est reconstituée avec des maquettes. L'avion dans lequel se tua le vrai Vernon Castle était le Curtiss Canuck "C.683".

 

Christian Santoir 

* Film disponible sur https://ok.ru/video/

 

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