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La furie des tropiques

 

La furie des tropiques

Vo. Slattery's hurricane

 

 

Année : 1949
Pays : Etats-Unis
Durée : 1 h 37 min.
Genre :drame
Noir et blanc

Réalisateur : André De Toth
Scénario : Richard Murphy , d'après le livre de Herman
Wouk

Acteurs principaux :

Richard Widmark (Will Slattery), Linda Darnell (Mme. Aggie Hobson), Veronica Lake (Dolores Greaves), John Russell (Lieutenant F.J. Hobson), Gary Merrill (Commandant E.T. Kramer), Walter Kingsford (R.J. Milne), Raymond Greenleaf (Amiral William F. Ollenby), Stanley Waxman (Frank), Joe De Santis (Gregory)

Musique : Cyril J. Mockridge
Photographie : Charles G. Clarke
Producteur : William Perlberg

Compagnie productrice : 20th Fox

Avions :

  • Consolidated PB4Y-2G Privateer.
  • Douglas DC-6, en arrière-plan
  • Douglas C-54 Skymaster
  • Grumman G-73 Mallard N2975

 

Notre avis :

Le générique du film remercie les Forces Armées, et plus particulièrement leur service météorologique, pour ses informations techniques et l'aide qu'ils ont généreusement apportée au tournage, qui s'est déroulé en Floride et dans la mer des Caraïbes. Une partie du film se déroule en effet, dans les milieux de l'US Navy chargés des reconnaissances météorologiques, et chez les "hurricane hunters",  ayant pour mission de pénétrer au coeur des cyclones pour en déterminer la route et l'intensité (c'était avant l'arrivée des satellites). C'est en 1944, que pour la première fois, une unité de l'Air Weather Service, dépendant de l'USAAF, fut chargée de suivre les cyclones tropicaux.

Sinon, ce film traite de la délicate reconversion des pilotes de l'armée, démobilisés après la guerre. Comme après le premier conflit mondial, un grand nombre de pilotes militaires affluèrent sur le marché de l'emploi. Les compagnies aériennes ne pouvant tous les employer, ils devaient donc se rabattre sur les petites compagnies charter, ou donner des cours pour quelques dollars, dans les aéro-clubs de province (cf. "Pilote du diable"-1950). Dans "La furie des tropiques", Richard Widmark, est un ancien lieutenant de la Navy, héros de la guerre du Pacifique, devenu le pilote personnel d'un riche homme d'affaires.

Dans sa biographie, Veronica Lake écrivit que l'US Navy était fière du film, et de l'hommage qu'il rendait à ses pilotes. Il fut projeté en avant première, dans un de ses deux avions géants Lockheed Constitution. Quatre vingt six personnes furent invitées à tourner au dessus de Manhattan, pendant trois heures, pour déjeuner et regarder le film sur un écran installé à l'avant de la cabine. Certains se demandèrent à cette occasion, nous dit Veronica Lake, quelle utilité pourrait bien avoir la projection de films, sur les vols commerciaux…

Alors qu'il pilote un hydravion au coeur d'un cyclone pour signaler sa position aux services météo de l'US Navy, Will Slattery se remémore les événements qui l'ont conduit là…Tout a commencé le jour où, sortant d'un restaurant avec son amie Dolores Greaves, il rencontra par hasard, le lieutenant "Hobby" Hobson, avec lequel il volait pendant la guerre. Hobby vole maintenant pour le service météo de la Navy, et il invite Will à participer à une mission de reconnaissance d'un cyclone. Plus tard, quand Will et Dolores l'invitent à dîner avec son épouse, Aggie, celle-ci se trouve être une ancienne petite amie de Will ! Ce dernier est décidé à la revoir. Il convie Hobby et Aggie à faire un tour dans l'avion de son patron, un riche homme d'affaires du nom de Milne. Dolores, est la secrétaire particulière de son associé, Gregory. Dolores a compris que Will connaît très bien Aggie, et qu'ils ont renoué. Elle décide de quitter Will ainsi que son patron, qu'elle soupçonne de se livrer à des trafics douteux. Un jour, Will doit aller chercher Milne qui a eu une attaque cardiaque chez un ami. Lors du vol de retour, Milne décède, et Will trouve un paquet de drogue, dans une des ses poches! A son retour, Dolores lui téléphone pour l'avertir de se méfier de Gregory. Will trouve également un lettre de la Marine lui annonçant qu'il va recevoir la Navy Cross, pour avoir couler à lui seul un bateau japonais, pendant la guerre. C'est alors que Gregory, et son homme de main Frank, surviennent pour récupérer la drogue. Will a la vie sauve, car il a pu mettre en lieu sûr, une lettre, à n'ouvrir qu'en cas de décès, dénonçant les activités illégales de Milne et de Gregory. Le lendemain, Dolores assiste, dans la foule, à la remise de médaille, mais s'évanouit quand elle voit Aggie et Will ensemble. A l'hôpital psychiatrique où on l'a conduite, le médecin chef rend responsable Will de l'état de santé de Dolores. Plein de remords, il confie sa médaille à Dolorès, et la prie de la conserver jusqu'à ce qu'il en soit digne. Puis, il va voir Hobby pour lui affirmer qu'Aggie n'aime que lui, et que tout est de sa faute. Mais Hobby est ivre, et quand la base lui demande de décoller de suite pour suivre le cyclone qui menace la ville,Will le met KO, et décide d'effectuer la mission à sa place. Il décolle avec l'hydravion de Milne, et pénètre, non sans mal, dans l'oeil du cyclone, pour signaler sa position. La ville de Miami pourra être évacuée à temps. Avec un moteur arrêté, Will parvient à rejoindre la base de la Navy, mais avec la perte du second moteur en finale, l'atterrissage est plutôt rude ! Aggie et Hobby réconciliés, l'attendent. Le commandant de la base donne le nom de Slattery au cyclone, en son honneur…Will rempile dans la Marine, et retrouve Dolorès qui est guérie. Il reviendra bientôt reprendre sa médaille…

Veronica Lake, qui était alors l'épouse du réalisateur, André De Toth, apparaît ici sans sa mèche sur l'œil, qui l'avait rendue célèbre. Pâle, le visage émacié, son rôle lui va comme un gant, quand on sait la place qu'occupait dans sa vie, plutôt chaotique, l'usage de la drogue. Le scénario dut être réécrit à la demande de la censure, toute allusion à la drogue étant bannie. Dolores souffre donc de troubles psychiques, dus à son amour frustré…Pour une fois, Veronica Lake n'est pas la femme fatale, rôle tenu par la brune et pulpeuse Linda Darnell, une beauté de type mexicain, née au Texas…Si les deux femmes partagent dans le film le même amour pour le beau Will, à la ville, elles, partageaient le même amour pour …la bouteille !

On aurait aimé que la Fox s'appesantisse un peu plus sur l'ouragan et sur le travail des équipages de la Navy chargés de suivre les cyclones, dans les turbulences, l'humidité et la chaleur, afin de déterminer où et quand ils frapperont la côte. Cela aurait permis à ce film, par ailleurs bien réalisé, de sortir de l'habituel et banal mélodrame.

 

Les avions du film :

"La furie des tropiques" est un des rares films, avec "Sky pirates" (1986), à mettre en scène ce magnifique amphibie qu'est le Grumman G-73 Mallard. Comme dans le film, cet appareil, prévu au départ, pour être un avion de ligne, fut surtout employé comme avion d'affaires et de liaison, par des entreprises. Celui que pilote Will, est le Mallard N2975 (c/n J39) qui, malheureusement, sera détruit le 3 août 1955, au Canada.

Au début du film, Hobby emmène Will dans un Consolidated PB4Y-2G Privateer. On remarque que les tourelles de ce bombardier patrouilleur, sont armées, malgré sa tâche pacifique. Le film fournit quelques vues de l'intérieur du fuselage encombré de matériels radio et de radars. La cellule ne semble pas d'une grande étanchéité…Cet avion de l'US Navy appartenait à la VP-23 (code EH) basée à Miami NAS. Cette base abritait également une unité d'entraînement des pilotes de réserve de l'US Navy (NARTU), dont fait partie Will. Elle hébergeait aussi le "Hurricane Warning Center". La VP-23 était une unité de "hurricane hunters" qui, de mai à novembre, maintenait chaque année, un Privateer en alerte, à Miami, pour faire des "hurrecco"(reconnaissance d'ouragans). En 1947, la saison des ouragans fut très active en Floride, avec pas moins de six cyclones tropicaux, dont un de catégorie 4, appelé "Fort Lauderdale" (lieu où il atteint la côte). Toujours sur la brèche, la VP-23 fit souvent la une des journaux, et participa à plusieurs émissions de radio et de télévision, en plus de ce film. On voit de nombreux Privateer alignés sur la tarmac de la base de Miami, ou plus exactement, de Master Field, lors de la remise de la médaille de Will. A cette occasion, la tour de contrôle est survolée par plusieurs formations de Grumman F6F Hellcat et de Vought F4U Corsair.

A la fin du film, Will embarque à bord d'un Douglas C-54 du MATS (Military Air Transport Service).

 

 Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

 

 

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