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DIEU PARDONNE, ELLES JAMAIS !

 

DIEU PARDONNE, ELLES JAMAIS !

Vo. Some Girls Do

 

Année : 1969
Pays : Grande-Bretagne
Durée : 1 h 28 min
Genre : espionnage
Couleur

Réalisateur :   Ralph THOMAS
Scénario :
David D. OSBORN, Liz CHARLES-WILLIAMS

Acteurs principaux :
Richard JOHNSON (Hugh Drummond), Daliah LAVI (Helga), Beba LONCAR (Pandora), James VILLIERS (Carl Petersen), Vanessa HOWARD (Robot No. 7), Maurice DENHAM (Mr. Mortimer), Robert MORLEY (Miss Mary), Sydne ROME (Flicky).

Musique : Charles BLACKWELL
Photographie : Ernest STEWARD
Producteur : Betty E. BOX
Compagnie productrice : The Rank Organisation, Ashdown Film Productions

Avions :

  • -De Havilland DH.82 Tiger Moth, G-ANDI
  • -SZD-24 Foka 4
  • -Sud-Aviation SE 210 Caravelle VI-N, en arrière plan

 

Notre avis :

Ce thriller est la suite de "Plus féroces que les mâles" (1967) du réalisateur Ralph Thomas, où Richard Johnson revient en tant que l'agent secret Bulldog Drummond, chargé d'arrêter un criminel qui utilise de jolies filles pour perpétrer ses meurtres, comme dans le film précédent.

"Dieu pardonne, elles jamais !" fait partie des films d'espionnage fortement inspirés par la série des James Bond commencée en 1962, à un rythme soutenu. Drummond est une sorte de sous-Bond dont les péripéties diverses ne parviennent pas à lancer le film. Notons que Richard Johnson s'était vu offrir le rôle de "007" pour le premier film des Bond,  "James Bond 007 contre Dr No" (1962); son refus favorisa la carrière de Sean Connery. Ce film fut le dernier de la série des 24 films de "Bulldog Drummond" commencée en 1923. Le pauvre Richard Johnson y est peut-être la star, mais il ne figure, sur l'affiche, que caché entre les jambes d'une femme robot, en bikini ! 

Une suite d'accidents inexplicables entrave le développement du premier avion de transport supersonique, le SST1. Un ingénieur est tué par une hôtesse, en plein vol,  et deux autres femmes font exploser un banc d'essai du moteur atomique devant équiper le supersonique ! Le Ministère de l'Air anglais fait appel à Hugh "Bulldog" Drummond, pour mener une enquête. Avec l'aide d'une blonde beauté, Flicky, qui est un agent secret américain, découvre un complot mené par un certain Carl Petersen à qui on a promis huit millions de livres sterling  s'il parvenait à retarder le programme du supersonique. Pour cela, il a créé des robots qui sont de très belles jeunes femmes munies d'un cerveau "électronique" qu'il peut contrôler à distance ! Mais il y aussi Helga et Pandora, qui ne sont pas des robots, mais des tueuses sans aucun scrupule. Helga fait la connaissance de Drummond et essaie de le tuer en installant une bombe dans son téléphone, puis en sabotant son parachute, après avoir coupé la dérive du planeur qu'il pilotait… Drummond s'en sort de justesse et part en Afrique du Nord en suivant une piste qui le conduit sur un bateau à moteur, dirigé par infrasons; il est assisté par Peregrine Carruthers, un attaché de l'ambassade britannique. Helga et Pandora parviennent à capturer le bateau, ainsi que Drummond et Peregrine, lors d'une course. Elles les livrent tous les deux à Petersen, dans une île où il a installé son poste de commandement, entouré d'une armée de robots femelles. Peregrine et Drummond y retrouvent Flicky, qui a réussi à infiltrer l'organisation de Petersen. Le lendemain, Drummond parvient à s'échapper, alors que Flicky et Peregrine doivent assister à la destruction du SST1 qui fait son premier vol. Mais Drummond parvient à retourner les infrasons contre Peterson qui les emploie pour perturber le pilotage de l'avion, et il détruit son poste de commandement. Petersen, Pandora et Helga sont tués dans l'explosion du bâtiment. Flicky a réussi à s'emparer le dispositif à infrasons de Peterson. Elle se révèle alors être un agent double travaillant pour la CIA, mais aussi pour les Soviétiques. Elle s'enfuit en bateau avec Peregrine, désireux d'améliorer ses relations avec les Russes. Drummond n'a plus qu'à se consoler dans les  bras du robot n°7, dont le cerveau n'est plus sous influence infrasonique…

Le sujet principal du film est avant tout la construction d'un avion de transport supersonique civil à propulsion atomique (un avion à haut risque en cas de crash…). Mais ce sujet n'est qu'un prétexte pour mettre en valeur les exploits sur terre, sur mer et dans les airs de l'agent Drummond.

Le film ne compte qu'une seule scène aérienne, tournée sur le Booker Airfield / Wycombe Air Park (Buckinghamshire), en août 1968, avec un planeur et un biplan. On est donc loin du supersonique qui n'apparait que sous la forme d'une maquette.

 

Les avions du film :

Dès le début du film, on a droit à une grave erreur, malheureusement banale au cinéma. On voit une hôtesse de l'air, ouvrir en plein vol la porte d'un jet, la dépression aspirant un passager vers l'extérieur. L'avion ne doit pas voler à haute altitude, car elle ne porte aucun masque à oxygène… Même à basse altitude, la porte d'un avion ne s'ouvre pas comme celle d'une voiture, il faut d'abord dépressuriser l'appareil. Même si la porte s'ouvre vers l'extérieur (comme dans le film), il faut la rentrer avant de la sortir. On aura compris que le réalisateur se moquait totalement de ce "détail" technique et il n'est pas le seul; l'homme qui ouvre la porte d'un avion en vol, et saute en parachute, est un classique...

La maquette de l'avion supersonique aperçue sur un bureau et dans un tunnel aérodynamique montre un avion à ailes en flèche, avec un empennage en T, des prises d'air situées à l'emplanture des ailes et une seule sortie de réacteur, à l'extrémité du fuselage; une allure classique. Cela ne correspond à aucun des projets d'avion de transport supersonique connus, Dans les années 60, ils avaient tous, une aile delta (comme le Bristol  223, le Lockheed L-2000-7A, ou le Boeing  2707) et des réacteurs en nacelle sous les ailes.

Le moteur du SST1 est nucléaire, ce qui fut tenté sur le bombardier américain Convair NB-36H et le russe, Tupolev Tu-95LAL. S'ils emportèrent un réacteur, il ne fut pas connecté aux moteurs lors des vols d'essais menés entre 1955 et 1957. Le réacteur posait un problème de poids et de protection de l'équipage contre les radiations, et, encore plus, un problème de coûts. Le programme américain fut annulé en 1958. Le train d'atterrissage principal du SST1, montré quand il décolle, est celui d'un Boeing 707; le train avant est une maquette grandeur réelle… Bref, on est ici en plein "bricolage".

En 1966, un film anglais mettait déjà en scène un avion à propulsion nucléaire (à hélices !), c'était "Where the bullets fly".

Rappelons que le Concorde fit son premier vol le 2 mars 1969, soit deux mois après celui du Tupolev Tu-144 (31 décembre 1968). On ne sait pas si les agents secrets soviétiques ou Carl Petersen sont responsables de ce retard…

Les autres vrais avions utilisés par le tournage sont beaucoup plus classiques et appartiennent à l'aviation légère.

Helga pilote un De Havilland DH.82A Tiger Moth II (G-ANDI, c/n 82335) décollant du terrain de Wycombe Air Park. Construit en 1939, il commença sa carrière avec la RAF (serial N6642), au sein du 217 Squadron. Réformé en 1953, il fut vendu au West London Aero Club, basé à White Waltham Airfield, puis revendu, en février 1964, à un particulier de Hamble, et en septembre 1967, à Peter James Benest de Windsor, son propriétaire au moment du tournage. En novembre 1970, le Tiger Moth fut exporté aux USA où il connut plusieurs utilsateurs à East Kingston (MN), à New-York, en 1972, et à Offalon (IL) en 1974. En 1986, il revint en Angleterre, acquis par Lucinda May Han de St Neots (Cambridgeshire) et retrouva son ancien matricule "G-ANDI". En décembre 1986, il fut revendu à H.G. Jeffers and Son de Sandy (Bedfordshire) et fut exporté en septembre 1988, en Allemagne (D-ENDI), où il vole toujours.

Le planeur que le Tiger Moth remorque est beaucoup plus mystérieux. Certes, il s'agit d'un PZL SZD-24 Foka 4, mais le code "173" qu'il porte sur la dérive ne permet absolument pas de l'identifier. Le code n'avait rien à voir avec le matricule attribué à l'époque par la Bristish Gliding Association et ce jusqu'en 2003 (BGA****). En 1968-1969, il y avait bien un Foka, basé à Wycombe/Booker, acquis par John Sangster en mars 1964 (matricule introuvable). Après octobre 1964, il eut plusieurs propriétaires, dont Harold Fletcher, Jim Platt et John Rouse, qui le mit en vente en octobre 1969. Mais, d'après ses photos, il portait le code "379" et avait une décoration d'usine, inverse de celle du film (avion blanc et bande orange de fuselage); le planeur du film est en outre marqué : "Foka 4", au lieu de "Foka" tout court. Il pourrait s'agir d'un planeur de démonstration appartenant à un importateur (Norco Aviation Ltd. en 1968) ?

Dans un hangar, on aperçoit de nombreux planeurs, trop serrés et dans une ambiance  trop sombre, pour être identifiés. On remarque néanmoins un Piper PA-18 Super Cub, peut-être un avion de remorquage ?

Drummond arrive au Maroc dans un Sud-Aviation SE 210 Caravelle VI-N de la Sabena, non identifiable.

 

 Christian Santoir

 * Film disponible (en anglais) sur amazon.fr

 

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