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COMMANDO SUR RHODES

 

COMMANDO SUR RHODES 

Vo. They who dare

 

Année : 1954
Pays : Grande-Bretagne
Durée: 1h 47 min.
Genre : guerre
Couleur

Réalisateur : Lewis Milestone
Scénario : Robert Westerby

Acteurs principaux :
Kay Callard (la chanteuse du night-club),William Russell (Lieutenant Poole), Dirk Bogarde (Lieutenant Graham), Harold Siddons (Lieutenant Stevens), Eric Pohlmann (Capitaine Papadopoulos), Akim Tamiroff (Capitaine George One), Gérard Oury (Capitaine George Two), Lisa Gastoni (l'amie de George Two).

Musique : Robert Gill
Photographie : Wilkie Cooper
Producteurs : : Aubrey Baring, Maxwell Setton
Compagnie productrice : Mayflower Pictures Corporation

Avions :

  • -Bristol Beaufighter, en arrière plan
  • -Savoia Marchetti SM.79 "Sparviero"

Notre avis :

Après les "Commando de la mort" en 1945, Milestone continue avec "Commando sur Rhodes". Milestone passe pour un spécialiste des films de guerre. Il avait réalisé en 1944 "Purple Heart" sur les pilotes américains du raid de Doolittle sur Tokyo, capturés et jugés par les Japonais. Ce film, précurseur des "Canons de Navarone" (les canons étant remplacés ici par des avions), bénéficia de l'assistance de l'Armée pour la fourniture de matériel et de figurants, de la Royal Navy, qui fournit un sous-marin, et de l'Air Ministry qui obtint la participation de la force aérienne libanaise. Ce film met en scène un commando des SAS (Special Air Service), une unité de forces spéciales de l'Armée britannique, créée en 1941 et spécialisée dans les coups de main derrière les lignes ennemies. Le titre du film est inspiré de leur devise (rappelée à la chanteuse de cabaret par un officier, au début du film), "Who dares, wins".

Le film est censé se passer en septembre 1942, quand l'île de Rhodes était sous gouvernement italien.

Le lieutenant Graham est chargé d'attaquer deux terrains d'aviation d'où les avions allemands peuvent menacer l'Egypte. Il réunit son commando composé de sept Britanniques et de trois Grecs devant les guider dans l'île. C'est un sous marin grec qui devra les déposer de nuit sur une plage discrète. Une fois arrivés sur l'île, ils s'aperçoivent que la source qui devait leur servir de point de ralliement, est tarie. Ils devront donc marcher dans la montagne, en ne comptant que sur leurs maigres réserves en eau. Marchant la nuit et se reposant le jour, ils se sont scindés en deux groupes devant attaquer chacun un terrain d'aviation. Après s'être infiltrés dans les bases, ils dynamitent les avions, mais deux des leurs sont pris par les Italiens. Il se replient, traqués par les nombreuses patrouilles ennemies. Les guides qui ne sont pas des professionnels, se font prendre à leur tour. Seul, Graham et un autre commando s'en sortent vivants. Arrivés à la plage, en retard, Graham incite son camarade qui veut renoncer, à se mettre à l'eau, alors qu'ils sont talonnés par leurs poursuivants. Heureusement, le sous-marin les a attendus et voit leurs signaux lumineux. Il peut les prendre à son bord, malgré la présence d'un patrouilleur ennemi importun.

Rappelons qu'au début de la guerre, la marine grecque possédait six sous-marins. Le plus célèbre d'entre eux, est le "Papanikolis" Y-2, un bâtiment construit en France en 1927. Il opéra, après l'occupation de la Grèce, à partir d'Alexandrie. Ferraillé en 1945, son kiosque est préservé au Pirée comme un monument. On remarque que dans le film, le capitaine du sous-marin, Nicholaides Papadopoulos, est appelé "Papa Nicko" par un Anglais qui ne se rappelle pas bien de son nom… Le sous-marin employé pour le tournage, présenté comme un vieux mais redoutable bâtiment, est un submersible anglais de la classe T, lancé à la fin de la guerre, comme le HMS "Toredo" qui appartint à la flotte de la Méditerranée. Le matériel des soldats "italiens" est assez disparate : casques allemands, fusils anglais Lee Enfield Mk.I n°4, blindés Daimler, chenillettes Aveling-Barford, camions Bedford…

Ce film a un scénario classique basé sur une histoire que l'on retrouvera dans plusieurs autres films de guerre, parfois mieux réalisés. Sa principale, et seule, qualité est, selon nous, de faire appel à des avions italiens, rarissimes au cinéma, en dehors des documentaires.

 

Les avions du film :

Si le film fut tourné dans le studios de Shepperton (Surrey), les extérieurs furent filmés à Chypre, où on reconnaît la tour de contrôle de la base RAF de Nicosie, et à Malte, le sous-marin grec étant amarré dans le port de Vittoriosa, dans Dockyard Creek , dont certains édifices publics n'avaient pas encore été reconstruits depuis la guerre, comme on peut le constater.

La curiosité du film est le Savoia Marchetti SM.79 "Sparviero" dont on voit trois exemplaires au sol, mais aussi en vol. "Commando sur Rhodes" est, à notre connaissance, le seul film où un avion de ce type participa à un tournage. On peut les observer de près (trains d'atterrissage, moteurs, empennages, extérieur du cockpit…) quand les commandos placent des charges explosives sur les ailes. Ces avions sont décorés, façon Regia Aeronautica d'une peinture lavable uniforme foncée (noire semble t-il..), d'une bande blanche autour du fuselage et de croix blanches sur le gouvernail; mais ils ne portent aucune insigne fasciste. On remarquera la porte du fuselage avec son escalier intégré. Ces trois raretés provenaient de la Force Aérienne Libanaise (Al Quwwat al-Jawwiya al-Lubnania). Après la guerre, l'Italie avait fait don, en 1949, à la jeune république libanaise de quatre bombardiers SM.79, qui furent surtout utilisés comme transports. En mai 1959, un des ces avions (L-112) fut intercepté par des Mystère israéliens alors qu'il survolait Israël. Contraint d'atterrir à Haïfa, il fut rendu une semaine plus tard avec son équipage. La présence de trois SM.79 libanais est signalée en 1958 et 1959, sur l'aéroport de Nicosie qu'ils semblaient fréquenter assez régulièrement. Ces avions restèrent en service jusqu'au début des années 1960. Puis ils furent retirés du service et rétrocédés à l'Italie.

Deux étaient en bon état, le SM.79bis L-112 (c/n MM45508), exposé depuis au musée de Vigna di Valle, et le SM.70 ZLIII L-113 (c/n 24499) visible au musée Caproni de Trento. Le SM.79 IV L-111 (c/n MM21150), sans ses ailes, est au nouveau musée de Malpensa (Milan), en attente de restauration. On a perdu la trace du SM.79 XXIV L-114.

Un autre avion, un Bristol Beaufighter, décoré comme les SM.79, peut être aperçu très rapidement sur l'aéroport de Nicosie. C'est un avion britannique, car ce type d'appareil n'équipa jamais la force aérienne libanaise. Le Beaufighter servait, dans les années 1950, de remorqueur de cible (Beaufighter T.T. Mk.10). Un exemplaire était affecté à Nicosie en 1952, et utilisé, chaque année, lors de l'Armament Practice School.

 

 Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr

 

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