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THE GREATEST MAN IN THE WORLD

THE GREATEST MAN IN THE WORLD

 

 

Année : 1980
Pays : Etats-Unis
Genre : comédie
Durée: 51 min.
Couleur

Réalisateur : Ralph ROSENBLUM
Scénario : James THURBER, Jeff WANSHEL

Acteurs principaux :<
Brad DAVIS (Jack Smurch), Reed BIRNEY (Smidgeon), John McMARTIN (Ames Herbert), Howard Da SILVA (Conklin), Carol KANE (April), William PRINCE (Secrétaire d'Etat), Sudie BOND  (Emma Smurch).


Photographie : Tony MITCHELL
Producteur : Edward LYNCH
Compagnie productrice : Learning in Focus

Avions :

  •   Fleet Finch 16B, N666J
  • - Great Lakes 2T-1ME, NC304Y
  • - Waco ATO, C9580

 

Notre avis :

Ce téléfilm, présenté par Henry Fonda, s'inspire d'une nouvelle écrite par James Thurber et publié le 21 février 1931 dans le quotidien The New Yorker, avec le titre "The greatest man in the world". Il s'agissait d'une satire du culte des héros, cher aux Américains, et une parodie de "qu'est-ce qui se passerait, si ? Vu l'adoration du public américain pour l'aviateur Charles A. Lindbergh, après le premier vol transatlantique, en 1927, Thurber se demandait ce qui se passerait si, au lieu d'être un homme aussi modeste et courtois que Lindbergh, le prochain héro américain serait un rustre illettré, mal élevé et alcoolique… Lindbergh, au moment de son exploit, n'avait aucun passé trouble, étant un homme discret, voire renfermé, qui n'avait rien à se reprocher. C'est son futur qui sera plus discutable avec sa sympathie affirmée pour les nazis, puis, plus tard, après avoir quitté son épouse, sa vie privée assez "spéciale", mais toutefois non répréhensible.

Ainsi, Thurber inventa le personnage de Jack Smurch. Certes, Thurber ne désirait pas ridiculiser Lindbergh, mais plutôt la propension des Américains à adorer leurs héros et le rôle joué par les médias pour favoriser une telle tendance. Si quelque chose a changé depuis les années 30, c'est le penchant des médias à détruire les personnalités qu'ils ont contribué à propulser sur le devant de la scène…

Smurch est un anti-Lindbergh, le fils d'une cuisinière et d'un petit délinquant qui passe son temps dans la prison municipale. Dans sa jeunesse, Jacky blessa d'un coup de couteau le directeur de son école et vola un véhicule. Devenu mécanicien, il a bricolé un vieux coucou et a décidé de faire le tour du  monde sans escale, ce qui est déclaré impossible par les experts, à l'époque. Il décolle avec une réserve de gin et de salami, pour ce long voyage, dont les journaux ont eu vent. Alors que le monde se met à regarder le ciel, les rédacteurs des journaux sont allés au devant du goût du public pour les héros et ont inventé de belles histoires sur Smurch, ce parfait gentleman. Ils se sont bien gardés de citer sa mère, qui a déclaré qu'elle préférait le voir noyé dans l'océan ! Pendant les quatre jours de vol, ce jeune homme totalement débridé, devient un héros mondial, salué par d'immenses foules quand il survole Paris, Berlin, Moscou…Mais un jeune reporter a enquêté sur sa vie et il tient à faire savoir au monde ce qu'est réellement sa vraie idole. Mais il est réduit au silence et licencié par son rédacteur en chef. Quand Smurch atterrit, il est envoyé à l'hôpital pour qu'il récupère, mais aussi pour l'isoler... Les gens du gouvernement n'ignorent rien de la vraie personnalité de Smurch et vont essayer de faire de lui un héro plus classique. Mais ils ne parviennent pas à le calmer et à modifier son comportement chaotique, avant de le présenter au public. Il insulte Lindbergh et les deux "grenouilles", les Français Nungesser et Coli, qui ont trouvé la mort peu avant lui ! Même l'arrivée surprise du président des Etats-Unis ne l'a pas impressionné. Il veut bien se calmer à condition qu'on lui donne un "gros paquet" d'argent. Réunis autour de lui, les hommes les plus puissants de la nation sont consternés. Alors que Jack entend un vendeur de journaux clamer son nom dans la rue, il se penche par la fenêtre pour l'appeler. Un garde du corps se tourne alors vers le président et celui-ci hoche la tête; l'homme précipite Jack dans le vide ! La mort tragique de ce héro donne l'occasion d'organiser de solennelles funérailles nationales et d'ériger un monument dans le cimetière d'Arlington. Le pays voulait un héro du genre de Lindbergh et c'est pourquoi, l'inadéquat Smurch fut sacrifié sur un ordre venu d'en haut.

En dehors du personnage sulfureux de Smurch, faut-il préciser que son tour du monde sur un petit biplan, frôle la science-fiction. Son avion, un Fleet Finch, avec une vitesse de croisière de 137 km/h, aurait dû mettre environ 9 jours (sans s'arrêter), et non 4, pour faire le tour du monde sans escale. En outre, vu ses 480 km d'autonomie, il lui aurait fallu atterrir 62 fois pour faire le plein, ce qui aurait dû rallonger la durée du parcours. Il n'est pas sûr que son bricolage ait beaucoup amélioré les performances de son coucou…

Peu après la parution de la petite histoire de Thurber, Wiley Post et le navigateur Harold Gatty quittèrent le 23 juin 1931, Roosevelt Field (NY) et, après 13 escales, y revinrent le 1er juillet suivant, après avoir accompli un tour du monde en 8 jours, 15 heures et 51 minutes. En 1933, Wiley Post réitérera son exploit, seul, son avion étant équipé d'un pilote automatique et d'un radio compas. Suivant à peu près le même itinéraire, il fit le tour du monde en 7 jours, 18 heures, 49 minutes, avec 10 escales. Enfin, il fallut attendre 53 ans, quand Dick Rutan et Jeana Yeager réalisèrent, en 1986, le premier vol autour du monde sans escale et sans ravitaillement, à bord du Rutan Voyager, en 9 jours, 0 heure, 3 minutes et 44 secondes.

Le tournage eut lieu sur le petit terrain du Old Rhinebeck Aerodrome, au nord de New-York et c'est son propriétaire, le collectionneur Cole Palen qui fournit les avions.

 

Les avions du film :

Le premier avion aperçu au début du film, est un Great Lakes 2T-1ME  (NC304Y, c/n 191). Construit en 1931, et immatriculé "NC304Y", au nom d'un propriétaire inconnu, il appartenait en 1964, à Ira N. Walker de Richmond (VA). Il aurait été stocké, démonté, jusqu'en 1975, date de son rachat par Cole Palen qui le restaura avec Mike Lockhart et Andy Keefe, en Floride, avec son matricule d'origine (NC304Y), comme un 2T-1MS, propulsé par un moteur Menasco Pirate C4 D4. En septembre 1994, il fut inscrit au nom du Rhinebeck Aerodrome Museum où il est toujours.

Mais le principal avion du film est un Fleet Finch 16B (N666J, c/n 350) de la flotte du Old Rhinebeck Aerodrome. Il porte la décoration de la Roosevelt Aviation School basé à Roosevelt Field (NY) où Palen suivit sa formation de mécanicien après la guerre. Il s'agit d'un ancien avion pris en charge par la RCAF en juin 1940, comme avion d'entraînement primaire avec le serial "4498". Il fut accidenté le 14 mai 1942, alors qu'il était affecté à la No. 11 Elementary Flying Training School de Cap de la Madeleine (PQ). Réformé en décembre 1943, il fut enregistré en juillet 1955, aux USA, avec le matricule "N39631". En 1964, il était réimmatriculé "N666J" au nom d'Edward Maydock de Shelton (CT), puis en 1965, à celui de Robert Lipinsky d'Huntington (CN). Il fut racheté par Cole Palen en 1967. En 1994, il fut mis au nom de son Rhinebeck Aerodrome Museum. Il fut accidenté le 2 juillet 2016, sur l'aérodrome de Rhinebeck (pilote indemne) suite à un problème de train d'atterrissage; l'avion passa sur le dos et fut très endommagé. Il n'a pas réapparu depuis et serait toujours en attente de réparation.

Pour le film, l'avion a été muni de petits bidons accrochés un peu partout, reliés au moteur par tout un réseau de tuyaux, un système peu esthétique et engendrant beaucoup de trainée, et donc, une augmentation de consommation de carburant…

Le seul autre avion est aperçu sur un documentaire en noir et blanc, c'est un Waco ATO (C9580, c/n A-55) construit en 1929 et appartenant à Art Goebel, un stunt pilot et le vainqueur de la tristement célèbre Dole air race (Oakland-Hawaï).

 

Christian Santoir      

* Film disponible sur YouTube

 

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