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THE DOOMSDAY FLIGHT

 

 
THE DOOMSDAY FLIGHT

 

 

Année : 1966
Pays : Etats-Unis
Durée : 1 h 40 min.
Genre : catastrophe
Couleur

Réalisateur : William A. GRAHAM
Scénario : Rod SERLING

Acteurs principaux :
Edward ASNER (Feldman), Richard Carlson (Chef pilote Bob Shea), Katherine CRAWFORD (Jean), Edward FAULKNER (Reilly (copilote), Bernadette HALE (Virginia), Van JOHNSON (Commandant Anderson).


Producteur : Fra PRICE
Musique : Lalo SCHIFRIN
Photographie : William MARGULIES
Compagnie productrice : Universal TV

Avions :

  • Boeing 707, document.
  • Convair 880-22-1, N809TW, au sol
  • Douglas DC-7


Notre avis :

Souvent, on parle de l'influence des films sur le comportement des gens. Le cinéma, sur le grand, comme sur le petit écran, est accusé d'engendrer la violence, voire de donner de "mauvaises idées" à des gens fragiles, incapables de faire la différence entre monde réel et monde virtuel. Les professionnels rejettent en bloc ces accusations en prétextant que le cinéma n'est que le reflet du monde dans lequel on vit. Un vieux débat qui n'est pas près de finir. La réalité se situe entre les deux thèses. Si le cinéma n'est pas responsable des nombreux détournements d'avions ayant eu lieu, surtout dans les années 70, en rapport avec les événements du proche Orient, on ne peut pas dire, non plus, que les modes de détournement ou d'extorsion de fonds, employées dans les films, n'ont pas été copiés par quelques individus mal intentionnés. Ce téléfilm fut accusé par des membres de l'IATA d'avoir inspiré deux authentiques affaires. Quoiqu'il en soit, si la télévision n'avait aucune influence sur le spectateur, on se demande bien pourquoi les annonceurs dépensent des millions pour obtenir quelques secondes de pub sur les petits écrans…

Ce téléfilm sortit à la télévision américaine pour la première fois, en décembre 1966, et repassa de nombreuses fois sur plusieurs chaînes.

Tout commence à l'aéroport international de Los Angeles (LAX), quand un avion décolle pour New-York. Peu après le décollage, la compagnie est avertie par un inconnu qu'il y a une bombe à bord, sans plus de précision. Le FBI est aussitôt alerté. Un peu plus tard, l'inconnu qui est en fait un ancien ingénieur ayant travaillé dans l'industrie aéronautique, demande une somme de 100.000 dollars en petites coupures. Il précise également que la bombe est cachée dans la cabine. Le chef pilote de la compagnie décide d'avertir l'équipage et lui demande de chercher la bombe à bord. En attendant, l'avion reçoit l'ordre de tourner en rond aux alentours de Las Vegas. La fouille à bord est longue. Les bagages à main des passagers sont visités un à un, ainsi que les sièges et le plafond de la cabine, mais sans résultats.  Des passagers commencent à paniquer. Le terroriste indique à la police comment elle doit verser la rançon; un livreur viendra tout simplement à l'aéroport, prendre l'argent. Il est suivi de prés par la police, mais le fourgon a un accident grave sur un périphérique et prend feu ! Le terroriste peine à croire les policiers qui lui confirment qu'ils préparent un second paiement. En attendant, il se refugie dans un bar où il boit beaucoup et se met à parler au barman. Quand il a une crise cardiaque, le barman appelle la police qui accourt, mais l'homme est mort. Le FBI interroge alors le barman en lui demandant de rapporter les paroles exactes du terroriste. Les policiers découvrent ainsi que la bombe doit exploser si l'avion descend en dessous de 4.000 pieds (1.200 m). Le chef pilote décide alors de diriger l'avion vers Denver, un terrain dont l'altitude est supérieure (1.655 m). Bien qu'en limite d'autonomie, l'avion peut s'y poser  sans problème. Alors que le commandant a rejoint la salle des opérations de sa compagnie, il découvre, par hasard, dans la mallette où il range ses cartes, la bombe que le terroriste y avait déposée !

Ce téléfilm fait partie de la série des "films catastrophes" qui connaitront un grand succès dans la décennie suivante. On y trouve l'habituelle échantillon de passagers, la vielle dame, le militaire, de retour du Vietnam, la star de cinéma, la passagère paniquée, etc…Van Johnson jouera dans sept films d'aviation, souvent dans le rôle d'un pilote, dont les plus connus sont, "Un nommé Joe" (1943), "30 secondes sur Tokyo" (1944), et "L'île enchantée" (1947). Il apparaitra une dernière fois dans ce rôle, dans le film italien, "Concorde, affaire 79" (1979).

Plusieurs années après la sortie du film, le scénario du film allait se reproduire, mais cette fois-ci, il ne s'agissait plus de cinéma. Le 3 août 1971, le vol 600 de la BOAC entre Montréal et Londres fut détourné sur Denver (CO), qui n'était vraiment pas sur son axe de vol, suite à une alerte à la bombe. Celle-ci devait exploser comme dans le film, en dessous de 1.500 m. Mais il s'agissait d'un canular…Un peu plus tard, le 26 septembre, un inconnu prétendit avoir placé une bombe dans le vol 755 de la Qantas, reliant Sydney à Hong-Kong. Cette bombe devait exploser en dessous de 6.500 m. Il demandait 500.000 dollars. Pour prouver ses dires, il orienta la police vers le lieu où il avait caché une autre bombe à déclenchement altimétrique identique. Testée par la police, elle s'avéra être tout à fait opérationnelle…L'avion fut alors détourné sur Sydney. Quand il eut pris livraison de l'argent, l'inconnu indiqua que l'avion pouvait atterrir, car il n'y avait aucune bombe à bord ! Il sera arrêté un peu plus tard et avouera s'être inspiré du film vu à la télé, dans un motel…

 

Les avions du film :

Pendant le générique, un Boeing 707 atterrit à l'aéroport de Los Angeles, puis, juste après, on voit le train quadricycle, caractéristique d'un B-52, des images qui semblent extraites de "Bombardier B-52" (1957). L'avion qui rejoint son poste d'arrivée est un 707-131B (moteurs Pratt & Whitney JT-3D), remplacé par un Convair 880 (moteurs General Electric) qui porte la même décoration, enfin, on nous montre un nez de Boeing 707 ! Le Convair 880-22-1 (c/n 22-00-012) porte l'immatriculation "N809TW", et servit au sein de TWA. C'était un avion acheté à la compagnie Northeast (N8480H), en 1963. Vendu en 1974, à Gulfstream American (N806AJ), il fut transformé en cargo par American Jet Industries, à Harlingen en 1978. Cet avion fut ferraillé en juin 1989, à Maxton (Caroline du Nord).

C'est un Boeing 707 qui décolle avec la bombe à bord, en émettant de magnifiques panaches de fumée noires, sentant bon le kérosène…Les vues en vol (de nuit) sont réalisées avec une maquette du même appareil. Le cockpit réalisé en studio, ressemble plutôt à celui d'un Douglas DC-6/7.

A la fin du film, c'est toujours un 707 qui atterrit à Denver, mais quand on déploie le toboggan à l'arrière, il se transforme en un Douglas DC-7, non identifiable, le seul avion ayant participé au tournage. On remarquera l'utilisation de ce toboggan d'évacuation, premier genre, en toile, plié sous le seuil de la porte. La manœuvre de ce type d'équipement n'apparait pas très pratique; il faut d'abord le déplier manuellement, quand il tombe à terre, puis deux hommes (costauds) doivent le maintenir au sol, pour que les passagers puissent glisser dedans. Les toboggans gonflables ne furent développés qu'à partir de 1965.

 

Christian Santoir

 * Film disponible sur YouTube

 
 

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