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OPERATION V2

 

OPERATION V2

Vo. Mosquito squadron

 

Année : 1968
Pays : Grande Bretagne
Durée : 1 h 30 min.
Genre : guerre
Couleur<

Réalisateur : Boris Sagal
Scénario : Joyce Perry, Donald S. Sanford  

Acteurs prncipaux :
David McCallum (Squadron Leader Quint Munroe), Suzanne Neve (Mrs. Beth Scott), Charles Gray (Air Commodore Hufford), David Buck (Squadron leader David Scott !, David Dundas (Lieutenant Douglas Shelton), Dinsdale Landen (Wing Commander Penrose), Nicky Henson (Sergent Wiley Bunce), Bryan Marshall (Squadron leader Neale), Michael Anthony (Le père Bellague), Peggy Thorpe-Bates (Mrs. Scott), Peter Copley (Mr. Scott), Vladek Sheybal (Lieutenant Schack), Michael McGovern (Lieutenant Bannister)

Musique :Frank Cordell
Photo :Paul Beeson
Producteur by Lewis J. Rachmil
Conseillers scènes aériennes : Air Commodore Allen Wheeler
Compagnie productrice : Oakmont Productions

Avions :

  • -Avro Anson C.19 
  • -De Havilland Mosquito types B.35, T.3, TT. Mk.35
  • -Nord 1002 Pingouin, extr. de film

 

Notre avis :

Les deux titres français et anglais annoncent déjà le contenu du film. C’est un film sur une mission contre une base de V-2 effectuée par une escadrille de Mosquito. Le Mosquito, la « merveille en bois » de de Havilland, était un des avions les plus réussis de la RAF pendant la dernière guerre. Ce bimoteur en contreplaqué volait plus vite que la plupart des avions allemands. Pouvant transporter jusqu’à deux tonnes de bombes, il fut employé, entre autres,  dans des missions spéciales nécessitant des frappes précises sur de petites cibles, un immeuble par exemple, ce que ses grands frères du Bomber Command, Lancaster et autres Halifax, ne savaient pas faire. Pour y arriver, les Mosquito attaquaient en rase-motte, exposés à la DCA de tout calibre. Leurs équipages étaient parmi les meilleurs de la RAF, la crème de la crème…

En 1944, peu avant le débarquement, le chef d’escadrille canadien Quint Munroe perd son meilleur ami David Scott, lors d’une mission contre des sites de V-1 en France. Il doit annoncer la nouvelle à sa femme Beth qu’il avait connue avant Scott. Dans les mois qui suivent, Quint et Beth renouent peu à peu, leurs anciens liens. En France, les Allemands poursuivent le déploiement de leurs fusées ; après la V-1, la V-2, voici maintenant la V-3 qui doit être mise en service bientôt. Cette arme peut retarder le débarquement de plusieurs mois si elle est utilisée. Les services de renseignements ont découvert que cette fusée est stockée dans un tunnel dans le parc du château de Charlon, au sud d’Arras. La RAF dispose d’une bombe spéciale qui agit par ricochet, seule capable de pénétrer par l’ouverture du tunnel. Mais son lancement demande un entraînement intensif. Juste avant le déclenchement de la mission, les Allemands font parvenir aux Anglais un film montrant des prisonniers, dont Scott toujours vivant, conduits dans le château pour servir de bouclier humain. Quint est chargé d’accomplir la mission qui risque de conduire à la perte de ses camarades; il a l’ordre de ne rien dire à ses équipiers et Beth continue à ignorer que son mari est vivant..Quint a alors l’idée de faire libérer les prisonniers pendant l’attaque du tunnel, en détruisant un mur d’enceinte du château; il faudra avertir les résistants français pour qu’ils recueillent et cachent les évadés. Le plan est arrêté et la mission lancée. Le tunnel est bombardé, le château aussi, et les prisonniers peuvent s’évader, non sans perte chez les assaillants. Quint est abattu, mais réussit à se poser sans trop de dommage. Scott meurt en voulant détruire un char qui les avait pris à partie. De retour en Angleterre, les rescapés sont attendus par leur famille. Quint, félicité par le Wing commander, retrouve Beth…

Ce film avec sa bombe à ricochet pour attaquer un site de fusée et ses évadés du château prison, est un mélange de « Les briseurs de barrages »(1955), de « Jéricho » (1946), et d’ «Operation Crossbow » (1965), mais cette ratatouille n’est guère savoureuse. Les premières séquences montrant le lancement d’un V-1 (en fait un Reichenberg piloté) et sa chute à Londres, sont empruntées au dernier film. On utilisa aussi des passages de « Mission 633 » (1963) notamment la scène de l’attaque du terrain par des « Messerschmitt » et celle du Mosquito effaçant son train à l’atterrissage. Les effets spéciaux sont faibles dus à un budget modeste. Les maquettes d’avions volent et explosent comme des maquettes. Quant les Mossies se posent sur le ventre, il est curieux de constater que les hélices qui tournaient à l’impact, ne sont absolument pas courbées juste après ! Sacrifiant à la mode de l’époque, tous les acteurs portent des tignasses peu réglementaires, même pour des pilotes de la RAF, et McCallum avec sa coupe à la Ilya Kuriakin, semble échappé de la série TV « Des agents très spéciaux » (1964) ! Quant à l’officier de la Wehrmacht, avec ses favoris, il apparaît tout simplement ridicule.

La bombe à ricochet a bien existé et fut inventée par le célèbre Dr. Barnes Wallis. Appelée «Highball », elle était destinée à être lancée contre des bateaux de guerre, comme le Tirpitz ancré au fond d’un fjord. Mais elle ne fut jamais mise en service car elle s‘avéra très sensible au vent et à l’état de la mer. Ce projet fut donc abandonné. Par contre, le viseur utilisé dans le film correspond à peu près à celui utilisé pour lancer « Highball ».

Quant au V-3, c’est de la science fiction, et la super V-2 est restée dans les cartons du Dr. Von Braun. Notons que les V-2 devaient être lancées en France à partir de vastes ouvrages spéciaux semi enterrés qui, heureusement, n’eurent pas le temps d’être mis en service pour cause de Débarquement et de bombardements intensifs...La première V-2 fut lancée de Belgique vers Paris, en septembre 1944. Il n’y avait pas de site de V-2 à l’ouest d’Arras où est situé le château fictif de Charlon (situé aux environs de Pas en Artois, selon une carte vue dans le film).

Cette production anglo-américaine fut considérée comme une copie de « 633 Squadron » (1964) dont certains Mosquito reprirent ici du service. On y retrouve l’attaque de la prison, la destruction d’un site de fusée, et l’histoire d’amour du commandant de l’escadrille avec une femme proche d’un pilote retenu prisonnier. Il y a même le pilote manchot ! Mais, c’est bien connu, les copies sont généralement moins bonnes que l’original.. 

 

Les avions du film :

Le film fut tourné sur la base RAF de Bovingdon, avec cinq De Havilland Mosquito dont quatre en état de vol.

Le Mosquito qui ne pouvait voler fut utilisé pour les vues au sol et la scène du crash à la fin du film. Cet avion (TA719) était un B.35, la dernière version de bombardement du Mosquito mais il ne vit pas le combat. De 1954 à 1962, converti en remorqueur de cibles, il servit avec le 3 CAACU (Civilian Anti-Aircraft Co-operation Unit) d’Exeter. Son rôle suivant fut plus glorieux et il tourna dans le film « 633 Squadron ». Racheté par le Skyfame Museum, en 1963, et immatriculé G-ASKC, il fut sévèrement endommagé en 1964. Il réapparaît néanmoins dans ce film, en figurant, avec une aile factice. L’Imperial War Museum acquit l’appareil en 1978 et l’achemina vers Duxford pour une longue restauration, achevée seulement en 1989. Il subit une seconde restauration en 2004 et reprit ses anciennes couleurs du 3 CAACU.

Le second Mosquito (RR299) était un Mosquito T.3, la version d’entraînement à double commande  et non armée; construit en 1945, il servit dans plusieurs unités de la RAF en Angleterre et en Extrême Orient. En 1963, il fut reformé et vendu à Hawker Siddeley Aviation et immatriculé G-ASKH. Il apparut alors dans plusieurs meetings avec le code HT-E. Il était alors le dernier Mosquito en état de vol. Il fut endommagé à l’atterrissage en 1988 alors qu’il appartenait à Bristish Aerospace. Réparé, il revola jusqu’en juillet 1996, date de sa destruction totale à Barton (UK).

Le troisième Mosquito (RS709) était un Mosquito TT. Mk.35 acquis par la société Mirisch Films Ltd, de Bovingdon en 1963, et immatriculé G-ASKA. Il vola pour le film « 633 Squadron » et fut racheté peu après par le Skyfame Museum de Stavelot qui le fit voler pour «Opération V-2». Il partit en 1969 aux Etats-Unis, acquis par la société Vintage Aircraft International, de Nyack, (NY) et immatriculé N9797. Puis, il passa entre plusieurs mains : Confederate Air Force (1971-1975), David Tallichet (1975-1979), Doug Arnold de Warbirds of GB (1979-1983). Il fut alors réimmatriculé G-MOSI et remit en état de vol. Revendu à un particulier, il fut finalement acquis par le musée de l’USAF à Wright-Patterson AFB. Il y est restauré et exposé comme un Mosquito PR.XVI (NS519P), sous les couleurs d’un avion météo du 653rd Bombardment Squadron basé en Angleterre en 1944-1945.

Le quatrième Mosquito (RS712) était un autre TT.Mk.35 acheté par la même société Mirisch Films, en 1963 et immatriculé G-ASKB. Il vola dans le film « 633 Squadron », puis fut revendu au Group captain T.G. Mahaddie qui le fit tourner dans  « Opération V-2 ». Stocké en 1972, il eut plusieurs propriétaires avant d’être acquis en 1981 par Kermit Weeks de Tamiami (Fl.) et réimmatriculé N35MK. Restauré en 1984 en Angleterre, il vola jusqu’en 1991 date à laquelle il fut exposé au EAA Museum d’Oshkosh sous le serial RS712, et le code EG-F.

Le dernier Mosquito volant du film était le TA634, un TT.Mk 35 qui servit comme remorqueur de cible dans plusieurs unités de la RAF. Il fut acheté par la City Of Liverpool Corporation, en 1963, en immatriculé G-AWJV. Restauré en juin 1968, il vola dans le film, puis rejoignit le Mosquito Aircraft Museum du De Havilland Aircraft Heritage Centre, à London Colney, en 1970. Sa restauration fut achevée en 1990 et il fut exposé avec le serial NX992 et le code EF-G, puis 8K-K.

Le nez et le cockpit du T.3 (TJ118) servirent pour le tournage en studios. Le TT.35 (TA719) fut également utilisé pour les scènes de crash et les scènes au sol avec une aile factice.

Tous les Mosquitos du film portent le code "HT" du Squadron 154 qui ne fut équipé que de Spitfire ! Remarquons que les pilotes portent un masque à oxygène de type H qui ne fut utilisé qu’au début de 1945.

Les séquences d’ouvertures du film où l’on voit des Mosquitos voler à basse altitude auraient été prises à partir d’un Avro MR3 Shackleton.

A la fin du film, les rescapés de Charlon sont rapatriés par deux Avro Anson C.19. Les avions allemands faisant du strafing sont deux quadriplaces, Nord 1002 Pingouin, alias Messerschmitt Bf-108, habitués à remplacer les Bf 109. Ils sont en fait, extraits du film « 633 Squadron ».

Quand Quint se promène avec Beth dans la campagne anglaise, il tombe sur une épave d’avion allemand portant les insignes de l’officier technique d’un groupe de chasse. Ce fuselage semble provenir plutôt d’un bimoteur Beech AT-10.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr

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