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NEZHNOST K REVUSHEMU ZVERYU

 
NEZHNOST K REVUSHEMU ZVERYU

Vo.Нежность к ревущему зверю
(L'amour pour la bête rugissante)

 

 

Année : 1982
Pays : URSS
Genre ; drame
Durée : 2 h 47 min,
Couleur

Réalisateurs: Vladimir POPKOV, Stanislav TRETYAKOV
Scénario : Alexander BAHVALOV, Aleksei LEONTYEV

Acteurs principaux :
Paul BUTKEVICH (Sanin), Nikolaï DENISOV (Izvolskiy), Aleksandr GRAVE (Sokolov), Sergei IVANOV (Karaush), Yuri KRITENKO (Uglin), Igor LEDOGOROV (Borovskiy), Vsevolod SAFONOV (Razumihin), Yuri SARANTSEV (Kozlevich)

Musique : Oleg KIVA
Photographie : Valeri ROZHKO
Compagnie productrice : Dovzhenko Film Studios

Avions :

  • Antonov An-2
  • MiG-23M / UB
  • Myasishchev 3MS-2
  • Tupolev Tu-22
  • Tupolev Tu-134UBL
  • Tupolev Tu-95MS

 

Notre avis :

Cette mini série télé en trois parties est une adaptation très libre d'une nouvelle d'Alexander. Bakhvalov qui traite des rapports complexes entre l'homme et sa machine. L'histoire se passe dans le milieu des pilotes d'essais et tourne autour d'une enquête effectuée par un journaliste auprès d'un ingénieur, Borowski, chargé des tests d'un nouvel avion à réaction. Suite à un accident qui a entrainé la mort des trois membres d'équipage, les deux hommes reviennent sur les événements qui ont précédé et suivi ce tragique accident, dans une série de retours en arrière.

Le bombardier "S-14" du constructeur (fictif) Sokolov est le premier avion supersonique lourd, ce qui rend ses essais particulièrement délicats et dangereux. A l'issue d'une première série de tests, l'avion portant le numéro "3", s'est écrasé. Dans certaines configurations, la machine est très instable; or le temps de réponse des commandes est trop long, ce qui a soumis la cellule à des facteurs de charge dépassant ses limites. Cet accident remet non seulement en cause la poursuite du programme, mais la conception même de l'appareil. Un des pilotes tué, Sanin, était l'ami intime de Dolotov qui supporte mal cette disparition. Bien que suspendu de vol un temps, pour une faute qu'il n'a pas commise, Doloov est finalement chargé des essais du deuxième "S-14", le numéro 7, qui doivent permettre de régler l'appareil et mettre au point des systèmes de bord plus sûrs et, surtout, convaincre les adversaires du "S-14"…

Parallèlement à l'histoire principale, la série décrit également les tests de routine et  les autres vols de Dolotov et de ses camarades. Ce mélodrame s'étend longuement sur la psychologie des personnages, les défis et les joies de la vie des pilotes, sans oublier leurs amours, les scènes étant souvent ponctuées de chansons nostalgiques de Yuri Vizbor, tristes comme un dimanche pluvieux à Orsk (sud Oural) où aurait été tourné le téléfilm…

Il y a un certain nombre d'erreurs dans les séquences aériennes, mais pas plus que dans les autres films sur l'aviation. Ainsi dans la troisième partie, lors de la scène du S-14 en vrille, les manœuvres du pilote (filmé dans un vrai cockpit de Tu-22) ne correspondent pas au mouvement de l'avion, dont les évolutions ressemblent plus à celle d'un chasseur que d'une machine d'environ cent tonnes.

Malgré ses longueurs, ce téléfilm intéressera l'aérocinéphile, car il a été tourné avec de vrais appareils militaires, filmés au sol mais aussi en vol, qui n'avaient pas l'occasion d'apparaître souvent dans les médias occidentaux à l'époque du camarade Brejnev. Enfin, on ne sait pas pourquoi la jaquette du film montre, au premier plan, un A6-Intruder américain ! Il faut croire que son créateur était peu au fait des choses de l'aviation de son pays, à moins que cela ait été voulu…

 

Les avions du film :

Le "S-14" fait visiblement allusion au Tupolev Tu-22, le premier bombardier supersonique soviétique, apparu en 1959, mais aussi à son successeur le Tu-22M, découvert par les services de renseignement américains dix ans plus tard.

L'avion vedette est le Tupolev Tu-134UBL (Ouchebno Boïevoï dlia Liotchikov), un Tu-134 spécialement transformé, avec notamment un radôme de Tu-22M2/M3 greffé sur le nez, pour servir à la transformation des équipages sur ce bombardier qui n'eut pas de version d'entraînement. Bien qu'il fit son premier vol vers 1969, le Tu-22M "Backfire" était encore très peu connu à l'Ouest, à la fin des années 70, où on l'appelait Tu-26... Le Tu-134UBL du film n'a aucune décoration, avec seulement les numéros rouge "3" puis "7" sur le nez; les hublots ont été occultés. Cet avion avait le même rapport poids/puissance que le Tu-22 et les mêmes caractéristiques de décollage et d'atterrissage que le bombardier Tu-22M à géométrie variable. C'était, un avion tout récent, sorti au début de 1981 et dont les essais étaient toujours en cours au moment du tournage. Comme dans le film, suite à un problème de centrage, il souffrait d'instabilité lors des vols aux grands angles et dut subir, en 1983, tout une série d'essais de vrille. Le film n'est donc pas tout à fait de la fiction…

 

Le Tu-134UBL n°7 du film.

Si pour des raisons de secret militaire, le film ne nous montre pas le "Backfire", on entrevoit le Tu-22RD "Blinder", lors de scènes tournées au sol. On voit ainsi la façon curieuse pour monter à bord : le siège éjectable descend d'abord en dessous de l'avion, par un trappe s'ouvrant vers l'arrière, située devant le train, puis, une fois installé dessus, on le fait remonter, alors que la trappe se referme…Le siège ne s'abaisse pas jusqu'au sol et il faut un escabeau pour y accéder. Ce système se trouvait, en 1952, sur le Douglas X-3 "Stiletto". Les trois membres d'équipage installés en tandem (navigateur, pilote, bombardier) ont le même type de siège et s'éjectent tous vers le bas (panne au décollage fort peu conseillée…), alors qu'en 1978, le Jane indiquait que le pilote s'éjectait vers la haut...On a aussi, à plusieurs reprises, un aperçu plutôt rare d'un tableau de bord de Tu-22, avec la colonne du volant (genre Piper ou Cessna…) installée au milieu. Les vues de ce tableau de bord alternent avec les commandes des gaz d'un vrai Tu-134UBL.

Dolotov effectue une mission de longue durée à bord d'un Tupolev Tu-95MS qui comporte un ravitaillement en vol, ce qui correspond aux missions classique (bombardement ou observation) de ce type d'appareil. On a quelques aperçus de l'intérieur de ce bombardier, appelée "S-44" dans le film, dont le cockpit, la place du mécanicien et celle de l'observateur, assis dans sa tourelle tournante, qui devait être à l'origine le poste du mitrailleur quand cet avion était équipé de canons en tourelles.

On le voit se ravitailler en vol auprès d'un quadriréacteur Myasishchev 3MS-2 dont la soute à bombe était équipée, occasionnellement, d'un tambour déroulant un tuyau. On constate que ce long tuyau souple, pris dans les remous du fuselage, est peu stable et que le Tu-95 a quelque mal à attraper le panier…

Dans la première partie de la série, Sanin décolle et atterrit à bord d'un MiG-23M , bien qu'il embarque avec Dolotov dans un MiG-23UB, sa version biplace d'entrainement…

Quelques Antonov 2T sont garés au bord de la piste et on en voit un décoller.

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur YouTube

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