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NEBO SO MNOY

 

NEBO SO MNOY

Vo. Небо со мной
(Le ciel est avec moi)

 
Année : 1974
Pays : URSS
Genre : drame
Durée : 1 h 31 min.
Couleur

Réalisateur : Valery LONSKOY
Scénario : Oleg STUKALOV-POGODINE, Tamara KOZHEVNIKOV, Marina POPOVITCH

Acteurs principaux :
Igor LEDOGOROV (Ivan Klinov), Larissa LOUJINE (Nadia Gribova), Vladimir ZAMANSKI (Dmitry Gribov), Natalya BONDARCHUK (Irina) Zinaida KIRIENKO (Claudia Klinov), Uldis LIELDIDZH (Dietmar)

Photographie : Igor CHERNYKH
Musique : George FIRTICH
Compagnie productrice : Mosfilm

Avions :

  • -Antonov An-22, en arrière-plan
  • -Lavoshkin La-11, au sol
  • -MiG-21PFM / S / PFS
  • -Myasishchef 3MD Molot 
  • -Sukhoi Su-17 / UM
  • -Tupolev Tu-22RD / U 
  • -Tupolev Tu-16, en arrière-plan
  • -Yakovlev Yak-18PS
  • -Zlin 326 

  

Notre avis :

Ce film a pour sujet le sort des pilotes de l'armée soviétique qui furent prisonniers des Allemands, lors de la Grande Guerre patriotique (1941-1945). Loin d'être salués, à la fin du conflit, comme des héros, ils s'aperçurent rapidement qu'on les aurait préférés morts pour la patrie ! Puisqu'ils étaient vivants, c'est qu'ils avaient forcément collaboré, d'une façon ou d'une autre, avec les nazis…Ils durent donc se faire discrets pour survivre, après qu'on leur ait enlevé décorations, grades et pensions, et interdit l'accès à l'aviation civile ou militaire. Il fallut attendre la mort de Staline et la période de "déstalinisation", commencée dans les années 60, pour que certains, qui en avaient encore l'envie et les aptitudes, puissent remonter dans un cockpit. Plusieurs films soviétiques parurent alors sur le sujet, comme "Chistoe nebo" en 1961, celui-ci, en 1974, et "Okhota Na Ediniroga", en 1989.

En 1942, Ivan est un pilote de chasse sur le front. Il est tombé amoureux de Nadia qui est également sous les drapeaux, dans la même unité, et ils doivent se fiancer. Mais un jour, Ivan se fait abattre, et on le croit mort. Après la guerre, son ami Dmitri Gribov s'est mariée avec Nadia. Mais Ivan n'est pas mort. Il n'a pas cherché à revoir Nadia, car il avait appris son mariage, et il s'est marié à Claudia. Ivan, à qui on a refusé de réintégrer l'aviation, est employé comme pilote d'essai, chez un constructeur automobile. Mais il ne pense qu'à voler... Un jour, il se décide à rencontrer Nadia, qui découvre qu'il a survécu. Nadia a une fille, Irina, qui est pilote de chasse. Celle-ci a un accident grave qui a failli lui être fatal. Le jour de la Fête de la Victoire, Ivan sort en ville; les images de la dernière guerre lui rappellent sa capture par les Allemands, et sa tentative d'évasion ratée. La vue des vétérans décorés de l'étoile d'or des Héros de l'Union soviétique, lui rappelle que lui aussi en était un; aujourd'hui, il ne porte que l'ordre, inférieur, du Drapeau rouge, qu'on a bien voulu lui laisser. Dans ce moment de détresse, il va voir Nadia qui a invité des amis chez elle; il fait ainsi la connaissance d'Irina. Il rentre tard à la maison, le moral très bas et sa femme doit le consoler. Irina guérit, mais, une fois sortie de l'hôpital, son père, Dmitri, général dans l'armée de l'air, s'oppose à ce qu'elle reprenne sa place dans l'aviation de chasse. Pour montrer qu'elle a récupéré tous ses moyens, elle obtient de faire partie de la délégation soviétique qui se rend au Japon, pour participer à une manifestation aéronautique, où elle fera une exhibition de voltige en solo. Sa mère, qui l'a accompagnée, est choquée quand un membre de la délégation lui remet une photo, supposée prouver qu'Ivan a collaboré avec les Allemands. Plus tard, Gribov rencontre Ivan et lui promet de l'aider à réintégrer l'aviation, s'il le veut. Ivan pense, en effet, de plus en plus aux avions, au volant de ses voitures. Pendant ce temps, Irina va reprendre le pilotage de jet, et retrouver la communauté des pilotes de chasse.

N'ayant ce film qu'en version originale, sans avoir pu trouver de sous-titrages dans une langue que nous connaissons, nous avons relaté l'histoire telle que nous la comprenons, en le visionnant. D'autre part, même sur les sites russes, il y a très peu d'informations disponibles sur ce film. On ne sait ainsi si Ivan retrouvera un cockpit avec l'aide de Gribov…

"Nebo so mnoi" s'inspire de personnages réels. Ainsi, Irina rappelle la grande pilote soviétique, Marina Popovich, pilote d'essais, notamment chez Antonov, et détentrice de nombreux records, qui partira à la retraite avec le grade de colonel de l'aviation militaire. Elle fut une des premières femmes au monde à piloter un jet, en l'occurrence un MiG-21. Mieux qu'Irina, elle survécut à six crashs ! Quant au personnage d'Ivan, il représente tous les aviateurs, ex-prisonniers, comme Ivan Ivanovich Kabakov, un pilote de bombardier Pe-2, qui fut abattu en 1943; grièvement blessé, il resta deux ans en captivité. Après la guerre, il fut en mesure de revenir vers l'aviation et vola jusqu'en 1981, aux commandes d'un avion de transport de l'Aeroflot.

Le tournage eut lieue en partie à Krasnodar et notamment sur la base aérienne qui abrite l'Académie militaire "Anatoly Serov", qui forme aussi bien des pilotes de chasse, que des pilotes de bombardiers ou de transports.

Il semblerait qu'Ivan travaille chez Moskvitch. Il possède, en effet, une vielle Moskvitch 403, et on le voit essayer, sur un circuit enneigé, une Moskvitch 412, au volant de laquelle, il pense un peu trop aux avions… Mais ce sont ces derniers qui nous intéressent, seuls, ici, et on en voit un grand nombre, de tous types, appartenant à la VVS (Voyenno-Vozdushnye Sily).

 

Les avions du film :

Le film commence par un dog-fight entre un Lavoshkin La-11 et un Zlin 326. Le La-11 est filmé au sol (on voit, un instant, une partie du train gauche sorti) pour les vues rapprochées du cockpit. Doit-on préciser que ce chasseur n'apparut qu'après le guerre, en 1947 et connut une carrière assez courte dans la VVS. On ne sait d'où sort cet avion; un La-11 fut envoyé par l'Institut Aéronautique de Moscou, en 1958, au Musée de Monino, où il était exposé, à l'extérieur, en 2012. Est-ce le même qui figura dans le film "Im Pokoryajetsia Nebo" de 1963 ? On le revoit un peu plus tard décoré (approximativement) comme un Focke-Wulf 190 allemand. Mais quand on voit l'avion ennemi derrière le collimateur, les montants du pare-brise ne correspondent plus à ceux du La-11, il s'agit d'un autre appareil, vraisemblablement, un Zlin. On note par ailleurs que la verrière coulissante et le pare-brise du Zlin ont été peints pour ressembler vaguement à ceux d'un Messerschmitt Bf-109. Quand Ivan veut emprunter un avion allemand, c'est encore le Zlin 326, avec une verrière modifiée, s'ouvrant sur le côté, comme sur un Bf.109. Quand il rampe vers l'avion, il passe dessous un bimoteur bi dérive qui, si on se réfère au détails du train d'atterrissage, doit être un Tupolev Tu-2S, comme celui exposé au musée de Monino.

Plusieurs séquences montrent des bombardiers Tupolev Tu-22, filmés au sol en et en vol. On voit deux de ses versions, le Tu-22RD, avion de reconnaissance, équipé d'une perche de ravitaillement en vol et la version d'entrainement Tu-22U, avec l'instructeur installé au-dessus du cockpit, apparue en 1968. Cet appareil eut une longue carrière, malgré un taux d'accident élevé, et ne sera retiré du service que dans les années 1990. Quand un Tu-22U décolle PC allumée, on voit un Tupolev Tu-16 roulant sur une bretelle, puis un transport Antonov An-22, équipé d'un nez radar, récemment mis en service, en 1974.

Autre bombardier du film, l'impressionnant Myasishchef 3MD Molot (Marteau), filmé au sol et en vol. Conçu a priori, pour bombarder les Etats-Unis, il fut mis en service en 1956 et sa production fut arrêtée en 1963. Construit à 93 exemplaires seulement, il sera décliné en de nombreuses versions, et son utilisation sera prolongée jusqu'en 1994, date à laquelle, il remplissait le rôle de ravitailleur en vol.

Irina se crashe dans un MiG-21PFM (n° 28 rouge), on ne sait d'ailleurs trop pourquoi (panne moteur ?). Elle a beaucoup de chance, car ce décrochage bas aurait dû normalement provoquer une explosion dès l'impact. Les sauveteurs n'ont pas trop l'air de savoir comment ouvrir la canopée, ce qui est étonnant (à moins que la commande extérieure ait été bloquée ou que cela soit fait pour augmenter le suspense, l'avion risquant d'exploser d'un instant à l'autre..). Notons que quand Irina décolle, son avion n'a plus le bidon supersonique de 490 litres sous le ventre, elle n'aura donc pas à atterrir dessus…Le crash semble avoir été tourné avec un vielle cellule de MiG-21, larguée d'une grue. C'est d'un Mil-Mi8 (10 jaune) qui débarque une équipe de secours

Plus tard, lors d'un exercice d'alerte, on voit d'autres MiG-21PFM (n° 91, 90, 98, 31,29, 26, 34, 89, 87…).

Il y a également dans le film, un MiG-23S ("239" bleu), un avion récemment entré en service. Il passe devant un MiG-21PFS (n° 36 rouge), avec la canopée ancien genre, s'ouvrant vers l'avant. On retrouve le MiG-23 vers la fin du film.

A la fin d'un exercice, on voit un Sukhoi Su-17 kaki, à géométrie variable, et en arrière plan, un Su-17UM biplace. Le Su-17 est aussi aperçu, rapidement, en vol.

A l'exposition aérospatiale internationale de Tokyo, qui se tint du 5 au 11 octobre 1973, sur la base de la Kōkū Jieitai (Force Aérienne d'Autodéfense Japonaise) d'Iruma, on peut observer de nombreux appareils. La présence soviétique fut effectivement la plus importante avec (entre autres) : 

-un hélicoptère Mil Mi-6A (CCCP-13322, s/n 726304V ?); après avoir servi dans l'Aeroflot, il sera retiré du service en novembre 1989 et exposé, depuis, devant l'usine Mil de Tomilino, décoré comme un appareil militaire, avec le numéro "19" jaune.

-un Ilyushin Il-76 (CCCP-86711, s/n 013000103), le troisième prototype, que l'on vit en juin 1973, au salon du Bourget. Il finit ses jours sur l'aéroport de Spilve (Riga), comme cellule d'instruction pour l'Aeroflot, et fut ferraillé vers 1997.

-un Tupolev Tu-154M.

-un Yak-40, qui passe devant des Curtiss C-46 Commando de la Force d'Autodéfense japonaise.

Irina fait de la voltige dans un Yakovlev Yak-18PS (numéro "05" jaune), mais filmé ailleurs, sans doute au 6ème Championnat du monde de voltige, qui se tient à Hullavington (GB), le 13 juillet 1970, et où le concurrent soviétique, Igor Egorov, remporta la coupe Aresti de voltige solo.

La présence américaine (visible à l'écran) est surtout militaire, avec un McDonnell Douglas C-9A Nightingale, un Lockheed P-3C Orion, un Northrop Grumman E-2 Hawkeye, un Sikorsky CH-53 des Marines (codé YF-19 de la HMH 432, basée à Okinawa), et un Bell UH-1B.

La force aérienne japonaise expose également son matériel, dont le Fuji T-1A, le premier jet japonais de l'après-guerre, très inspiré du North American TF-86F biplace, construit sous licence à Nagoya par Mitsubishi. On assiste également au passage du nouveau Mitsubishi T-2, ressemblant à un SEPECAT Jaguar, et qui avait fait son premier vol en juillet 1971. Au sol, on voit un North American F-86F Sabre, aux couleurs japonaises, mais avec un serial de l'USAF (s/n 02-7985; cet avion sera retourné à l'USAF et transformé en drone QF-86F pour l' US Navy). Il y a aussi ainsi un hélicoptère Boeing CH-47J Chinook japonais. Garé à coté, on aperçoit un hélicoptère Aérospatiale SA.330 Puma. C'est la patrouille acrobatique de la force aérienne japonaise, les "Blue Impulse", qui volaient alors sur North American F-86F Sabre, qui ouvre l'exposition.

 

Christian Santoir

*Film à visionner sur https://ok.ru/video/

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