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MENYA JDUT NA ZEMLE

 

MENYA JDUT NA ZEMLE

Vo.МЕНЯ ЖДУТ НА ЗЕМЛЕ
(On m'attend au sol)

 

Année : 1976
Pays : URSS
Durée : 1 h 22 min.
Genre : drame
Couleur

Réalisateur : Mark TOLMACHYOV
Scénario : B. MITROSHENKOV

Acteurs principaux :
Alexander MIKHAILOV (Stanitsyn), Alexei LOKTEV (Dmitri Ignatiev), Vladimir SEDOV (San Sanych), Irina KALINOVSKAYA (épouse de Stanitsyn), Vladimir ANTONIK, Irina MALYSHEVA (Lena), Irina ZAVADSKAYA, Timothy SMETANIN, Leonhard MERZIN, 

Musique : Guennadi BANSHCHIKOV
Photographie : Vadim AVLOSHENKO
Compagnie productrice : Odessa Film Studios

Avions :

  • Antonov An-12BP, CCCP-11401
  • MiG-23M
  • Ilyushin Il-76

 

Notre avis :

Ce film a pour cadre l'aviation militaire soviétique, et pour thème, la notion d'équipage, un sujet déjà plusieurs fois traités au cinéma et qui allait de soi dans un pays communiste. Le tournage bénéficia de la collaboration de la VVS (Voïenno-Vozdouchnye Sily), l'aviation militaire soviétique, qui prêta des chasseurs et des avions de transport.

Le major Stanitsyn est pilote de chasse et veut devenir cosmonaute. Lors d'un test, en traversant un nuage, son avion est soumis à une décharge d'électricité statique qui éteint son moteur. Il peut le rallumer et atterrir sans encombre, mais il doit reconnaître devant son commandant qu'il a perdu connaissance un bref instant. Ce simple aveu va mettre fin à ses espérances et une commission médicale l'interdit de vol sur les avions de chasse ! Il va rester pilote militaire, mais dans les transports...Stanitsyn fait connaissance avec son nouvel équipage, dont le copilote, un homme jovial, est un de ses anciens camarades de promotion, surpris de le trouver là. Il doit s'habituer à piloter un lourd quadrimoteur et s'entraîner dans un simulateur de vol pour s'initier au vol en milieu polaire, au-dessus de la banquise. Puis les missions se succèdent. Il participe à un exercice de parachutage de groupe, puis doit se rendre dans une république éloignée (dans l'oblast d'Orenburg, à la frontière du Kazakhstan). En pleine tempête de neige, il doit atterrir sur un petit terrain balisé seulement par du pétrole enflammé. La mission consiste à embarquer du foin pour ravitailler des éleveurs de moutons, isolés au milieu de la steppe enneigée ! Chaque escale est pour Stanitsyn un moyen de faire plus ample connaissance avec son équipage composé d'hommes de personnalités et d'origines diverses. Une autre fois, il embarque un transport de troupe blindé de la Marine (un BTR-60P), mais quand il veut atterrir, le train d'atterrissage gauche ne se verrouille pas. Il doit maintenir l'avion à faible vitesse, à la limite du décrochage, pendant que le mécanicien est descendu sous le plancher pour réparer. Bientôt il faudra passer sur un autre type d'appareil, un transport quadriréacteur.

Peu à peu au fil des missions qui lui sont confiés, Stanitsyn va comprendre qu'être commandant de bord est une charge importante et une lourde responsabilité. Malgré une personnalité complexe, il devra composer avec les autres et s'entendre avec eux; de la cohésion de l'équipage, dépend sa sécurité. Si depuis 1961 et le vol de Yuri Gagarine, tous les jeunes pilotes rêvaient de devenir cosmonautes, le film montre qu'être pilote de transport était tout aussi utile à la nation et demandait autant de courage, avec son lot de petits exploits quotidiens. "Menja zdut na zemle" est donc un film psychologique, plus qu'un film d'action, et son intérêt réside surtout, pour nous, dans les avions utilisés par le tournage.

 

Les avions du film :

Stanitsyn pilote un MiG-23M (code OTAN Flogger) produit à partir de 1972, et dont on voit de multiples exemplaires, sur une base. Ces avions sont de couleur grise uniforme, avec le numéro de série peint en rouge sur le nez (dont les n°55, 57, 59, 86, 77..). Les avions du film emportent deux missiles Ai-Air R-23R Vympel (code OTAN AA-7 Apex) sous l'apex de la voilure. Dans les vues prises du cockpit, on note la médiocre visibilité vers l'avant, gênée par la largeur des montants du pare brise et le HUD. Le spectateur apprend que le redémarrage en vol du réacteur Tumansky R-27 se fait au moyen d'un simple contacteur situé à l'extrémité de la console gauche, la puissance étant réduite.

L'Antonov An-12, désignation OTAN : "Cub", est la vedette du film dont on peut apprécier la silhouette trapue, tant au sol que dans les air. Au décollage, ses quatre Ivchyenko AI-20k de 4 000 chevaux crachent une belle fumée noire à rendre vert de rage un écologiste... On voit des dizaines d'An-12 alignés au sol lors de l'embarquement des parachutistes (une centaine par avion).

L'avion de Stanitsyn est un An-12BP (c/n 5343402, CCCP-11401) un modèle à long rayon d'action dont la tourelle de queue est encore équipée de deux canons NR-23. Livré à la Marine soviétique en 1973, il sera rayé des effectifs et stocké, en 1998. En 2004, il fut vendu à la compagnie ZAO "Aviatsionnyye kompyuternyye tekhnologii", puis loué à des compagnies arméniennes (EK-11779), "South Airlines", en 2007, "Mani Air Freight", en 2008.

Tout au long du film, on peut noter de nombreux détails sur les particularités de ce C-130 soviétique. Le cockpit, "climatisé" par quatre ventilateurs (que l'on retrouve dans chaque poste), est à deux niveaux, les pilotes étant en position surélevée par rapport au navigateur, logé dans le nez vitré, au radio, installé derrière le copilote, et au mécanicien, placé derrière le pilote; mais ce dernier se tient la plupart du temps dans le couloir central, devant la console moteurs, assis sur une sorte de strapontin. Le tableau de bord, comme la console située au plafond, est encombré de "pendules" et de contacteurs; tout cela apparaît très confus et très compliqué. Les manettes de gaz sont situées sur les côtés (il faut passer, en effet, sous le tableau de bord, pour accéder au nez), le mécanicien s'occupant des changements de pas. L'An-12 se pilote à cinq (deux pilotes, un navigateur, un radio, un mécanicien) et celui de Stanitsyn emmène en plus, quatre hommes s'occupant du chargement. En vol, ils peuvent s'asseoir dans un petit compartiment situé derrière les postes du mécano et du radio. Cet espace pouvait également accueillir les équipages des véhicules transportés, comme montré. L'accès au cockpit se fait normalement par une porte latérale située à gauche, au dessus du logement du train. Quand le chargement de la soute empêche d'y entrer, l'équipage dispose d'une trappe située directement sous le cockpit. La soute est équipée d'un petit pont roulant (charge maxi 2 300 kg), mais elle n'est pas pressurisée, seul, le compartiment avant l'est (ainsi que le poste du mitrailleur arrière); on remarque la porte épaisse qui le sépare de la soute. La porte cargo est en trois parties, deux latérales se repliant à l'intérieur, le long du fuselage, et la partie arrière se relevant vers le haut.

Le film se termine sur deux Ilyushin Il-76 de l'Aeroflot, qui, en 1976, était un matériel tout nouveau arrivant en unité. On nous en montre des vues au décollage comme en vol, qui permettent de constater que ses réacteurs double-flux Soloviev sont peu polluants.

 

Christian Santoir

* Film disponible sur https://ok.ru/video/

 

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