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MACH 2

MACH 2

 

Année : 2001
Pays : Etats-Unis
Genre : Action
Durée : 1 h 34 min.
Couleur

Réalisateur : Fred Olen RAY
Scènario : Steve LATSHAW

Acteurs principaux :
Brian BOSWORTH (Jack Tyree), Shannon WHIRRY (Shannon Carpenter), Michael DORN (Barry Rogers), Cliff ROBERTSON (Vice President Pike), Bruce WEITZ (Phil Jefferson), Andrew STEVENS (Commandant Stevens)

Musique : David WURST, Eric WURST     
Photographie : Thomas L. CALLAWAY     
Producteur : Robyn STEVENS     
Compagnie productrice : Little Lights Productions Inc., Unified Film Organization (UFO)


Aéronefs :

  • -Aérospatiale/BAC Concorde, extr. de film
  • -Bell 206 JetRanger
  • -McDonnell-Douglas MD-83, en arrière plan
  • -Piper PA-22-150, N5832D, en arrière plan
  • -Sud-Aviation SE 210 Caravelle, en arrière plan

 

Notre avis :

Une bombe nucléaire a été dérobée par des terroristes et placée dans un train qui se dirige vers Los Angeles. Jack Tyree, un membre de la division anti-terroriste de l'USAF, est appelé pour régler la situation. C'est l'homme auquel on s'adresse quand personne ne veut faire le travail. Un hélicoptère le dépose sur le toit du train. Il parvient à éliminer les terroristes et à désamorcer la bombe. Plus tard, le sénateur Stuart Davis, un opposant au vice-président des Etats-Unis, a décidé de partir pour les Balkans, afin de négocier la libération de militaires américains détenus par des terroristes. Avant de partir, il reçoit une disquette contenant la preuve que le vice-président a tout fait pour provoquer une guerre dans les Balkans, afin de booster l'économie nationale...A l'aéroport de Washington-Dulles, il promet de révéler toute l'affaire. Il embarque à bord du vol Concorde 209 à destination de Paris, avec quelques officiers de l'USAF, dont Jack Tyree et des journalistes. Des agents des services secrets embarquent également, au dernier moment. Après le décollage, ces agents, conduits par Barry Rogers, prennent le contrôle de l'avion tout en récupérant la disquette, afin que la guerre prévue ne soit pas révélée prématurément. Barry annonce qu'il y a une bombe atomique à bord et menace de précipiter l'avion sur Paris. Jack Tyree, essaie de contrer les terroristes, mais dans la bagarre, le commandant de bord est tué et Jack est pris en otage. Barry et un de ses acolytes parviennent à se parachuter, au-dessus de la France. Mais, au sol, ils sont aussitôt interceptés par la police et tués. Jack peut alors signaler au contrôle aérien qu'il n'y a aucune bombe à bord. Néanmoins, à Washington-Dulles, on a ordonné à un porte-avions, croisant au large de la France, d'envoyer deux chasseurs abattre le Concorde. Avant qu'ils aient reçu l'ordre d'interrompre leur mission, ils ont réussi à toucher le Concorde qui perd du carburant. Dans l'avion, Jack, qui n'a jamais piloté un avion doit se mettre aux commandes, aidé par Shannon, la directrice de campagne du sénateur, une ancienne mécanicienne, alors que le niveau de carburant baisse rapidement. Aidé par un contrôleur, il parvient à rejoindre le terrain du Bourget en planant et à poser le Concorde sans dommage. Shannon peut alors remettre à Stuart la vraie disquette contenant les fichiers confidentiels qu'elle avait cachée dans une poubelle. La guerre dans les Balkans pourra être évitée. Ces événements dramatiques, vécus ensemble, ont rapproché Jack de Shannon...

Ce film classique, ayant pour thème le détournement d'un avion de ligne par des terroristes, se distingue par un nombre incroyable d'invraisemblances, au point que cela en devient comique. Il est évident que le réalisateur, comme le scénariste, ne se sont pas du tout intéressés aux détails techniques, ne pensant qu'à rendre l'histoire la plus dramatique et spectaculaire possible, même au prix des pires énormités.

Le film est du genre "Y a-t'il un pilote dans l'avion?", mais cette fois-ci si l'avion n'est pas un Boeing 747, c'est un avion supersonique, le Concorde ! Faire piloter le Concorde par une personne qui n'a jamais tenu les commandes d'un avion, est tout à fait impossible, encore plus impossible que dans le cas d'un 747, même avec une aide radio. De toutes façons, rappelons que, dans la réalité, on n'a aucun cas où un passager fit atterrir un avion de ligne, à part de petits avions de tourisme, encore ces cas sont-ils très rares et exceptionnels...

Dans le film, l'officier de l'USAF ne sait pas piloter et a même peur en avion; ses collègues lui ont donné le surnom de "washout" (fiasco)... Malgré cela, il doit non seulement prendre les commandes du Concorde en vol de croisière, mais échapper aux attaques de chasseurs, à basse altitude, puis atterrir sans moteur ! Que pouvait-on inventer de plus ?

Le Concorde avait une voilure delta et sa finesse n'était pas celle de la Caravelle (11.5 contre 22), en outre à l'atterrissage, pour maintenir la portance, il faut cabrer fortement l'appareil mais pas trop, car après, l'avion s'enfonce vite (une aile delta ne décroche pas). Le Concorde nécessitait un pilotage rigoureux, surtout au décollage et à l'atterrissage, où l'arrondi était délicat à négocier.

L'avion pouvait atterrir sur deux moteurs, mais on ne connait pas de cas, même lors des essais, où on le fit atterrir sans moteur. Concorde était équipé d'une éolienne ou RAT (Ram Air Turbine) qui assurait le minimum de pression hydraulique et d'alimentation électrique; il était donc possible de contrôler l'avion et d'atterrir, en théorie; tout le problème réside dans les capacités du pilote à planer jusqu'au seuil de piste, à la vitesse minimum. Par contre, le Concorde pouvait atterrir sur deux moteurs. L'avion pouvait également atterrir en automatique (bouton "Auto Land" situé sur le coté du bandeau de la planche de bord), à condition toutefois d'avoir une piste équipée avec un ILS de catégorie IIIC, des moteurs et des systèmes en bon état, et un équipage qualifié pour cette pratique. Comme disaient les pilotes anglais :"to fly  Concorde is a lot of fun, but it is not funny" (piloter un Concorde procure beaucoup de plaisir, mais ce n'est pas drôle)...

La partie du film où Jack Tyree pilote le Concorde se passe au-dessus de la France, entre la côte atlantique et la région parisienne, après que les terroristes aient atterri dans un paysage montagneux digne de la Côte d'Azur... Le Concorde survole alors des montagnes enneigées qui n'ont rien à voir avec le relief de l'Ïle de France.

Ayant dépassé les côtes françaises et étant en approche de Paris, le Concorde est encore sous le contrôle de l'aéroport de Dulles (VA) ! Il aurait dû quitter la zone de contrôle de cet aéroport depuis longtemps et traverser deux zones de contrôles océaniques (Gander et Shanwick) avant d'approcher de la France. Quand le contrôle français le prend, enfin, en charge, il lui demande de ne pas atterrir et de retourner aux USA (sans refaire le plein) !

On appréciera également l'intervention de deux chasseurs de l'US Navy venus intercepter le Concorde dans l'espace aérien français, sans aucune autorisation.

Bien que les faits se passent en 2000, les voitures de la police française, ainsi que les camions du service incendie de l'Aéroport de Paris, datent des années 70. Les policiers français qui bloquent la route empruntée par les deux terroristes, sont équipés d'une Fiat et ils leur tirent dessus avec un lance roquettes anti-char (modèle M72A2) ! Quand on sait qu'ils ont à peine le droit de se servir de leur pistolet, et, encore, à leurs risques et périls judiciaires...

La tour de contrôle de "Dulles" est la même que celle du "contrôle régional parisien" et celle du Bourget; les palmiers et les montagnes aperçus dans le lointain, posent donc problème... En fait, cette tour de contrôle est celle de l'aéroport de Long Beach, au sud de Los Angeles. Par contre la scène finale, où le Concorde a atterri au "Bourget", a vraisemblablement été filmée sur le petit aéroport de Whiteman (CA), consacré à l'aviation privée et cité dans le générique de fin. On n'y voit, en effet, que des véhicules américains et des avions immatriculés aux USA.

 

Les avions du film :

Le premier aéronef vu dans le film, est un hélicoptère avec lequel Jack descend sur le toit d'un train. Il s'agit d'un Bell 206 JetRanger au matricule invisible, appartenant à la société californienne Crossbow Helicopters.

L'avion du film est donc le Sud-Aviation/BAC Concorde, un avion qui resta en service de 1976 à 2003. Mais ce bel oiseau n'apparait que sur des extraits du film américain de 1979, "The Concorde...Airport 79" ("Airport 80 Concorde"). Les images de l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle, ou il apparait au début du film, datent donc de cette époque. La scène où le Concorde finit dans une barrière d'arrêt, au Bourget, est également extraite du film. L'insertion des extraits de ce film, vieux de 21 ans, explique les anachronismes.

Ce Concorde était le "F-WTSC" (c/n 203) qui fit son premier vol le 31 janvier 1975. Il fut reimmatriculé en mai 1975, "F-BTSC", par l'Aérospatiale (créée en 1970 par la fusion de Sud et Nord Aviation) et loué en janvier 1976 à Air France qui l'acquerra en octobre 1980. Le 25 juillet 2000 (soit moins d'un an avant la sortie du film), alors qu'il effectuait un vol charter, il s'écrasa près de Gonesse, au décollage, suite à l'incendie d'un réservoir. Il avait 11 989 heures de vol à son actif.

L'intérieur de l'avion fut reconstitué en studio. Le cockpit, n'a strictement rien à voir avec celui d'un Concorde, d'abord de par sa taille, plus proche de celle d'un Lockheed 1011 ou d'un DC-10. Il semble un peu vide, alors que celui du Concorde était surencombré, les pilotes devant baisser la tête pour se faufiler à leur place. La planche de bord est composée d'écrans (glass cockpit), alors que sur le Concorde, il n'y avait que des "pendules", des instruments analogiques à aiguilles. Le manche à balai ne ressemble pas à celui très particulier du Concorde qui était en forme de "M" aplati. Celui du film ressemble plus à un manche de Lockheed Orion, voir d'un Fairchild Packet.

Il en est de même pour la cabine qui serait celle d'un Boeing 747. Sa largeur (Boeing 747 : 6.10 m, Concorde : 2.63 m), la hauteur du plafond, la taille des hublots (très petits sur le supersonique), ses compartiments, dont un grand bureau sur la paroi duquel on voit le sceau du Président des Etats-Unis (comme dans "Air Force One"), sont caractéristiques d'un gros porteur. Les terroristes sautent par la porte arrière gauche qui est bien celle d'un Boeing 747; celle du Concorde était beaucoup plus étroite et sans hublot et ne servait que d'issue de secours, à ouvrir au sol seulement. Elle s'ouvrait à l'extérieur, comme dans le film. La vitesse minimale du Concorde étant de 220 km/h, il fallait beaucoup de force pour l'entrouvrir en plein vol, encore plus, pour pouvoir sauter.

Quand un des chasseurs tire un missile sur le Concorde, on croit qu'il a endommagé le réservoir situé dans la pointe arrière, car ce dernier se met à fuir. Mais plus tard, le pilote du chasseur indique à Jack qu'il n'a qu'à manœuvrer un interrupteur pour arrêter l'écoulement. Le réservoir était donc en train de se vidanger et n'était pas troué ?

Lors de l'approche du Bourget, l'avion vibre violemment, alors qu'il plane. Sur un avion "normal", cela signifierait qu'il est sur le point de décrocher (on entend d'ailleurs l'alarme), or une aile delta ne décroche pas, l'avion s'enfonce rapidement. Notons aussi qu'en phase d'atterrissage, il fallait changer le centre de gravité du Concorde qui devait être cabré, en transférant du carburant (ou les passagers) vers l'arrière, or le réservoir arrière, destiné à cette manœuvre, est a priori vide, de même que ceux des ailes...Peu après, on voit l'avion en configuration d'atterrissage normale, train et volets sortis, nez abaissé. En courte finale, on remarque les trainées de fumée derrière les réacteurs qui fonctionnent...

Le contrôle de Dulles fait appel au porte-avions "USS. Okla," (CV 68) pour abattre le supersonique. Son capitaine porte la une casquette avec la mention "USS OKLA, SSN768", mais le "SSN 768" est un sous-marin d'attaque  nucléaire, l'"USS Hartford" ! Peu après, on nous montre le porte-avions USS "Nimitz (CV-68)...

Sur des images d'archives, le pont du porte-avions est occupé par plusieurs Grumman F-14 Tomcat portant les modex 101, 115, 114, ce dernier ayant sur la dérive le code NG du CVW9, déployé sur le "Nimitz" dans les années 90. Le 114 porte également la marque de la VF-211 "Fighting Checkmates". Mais une fois en l'air, les deux F-14 changent d'unité et deviennent deux avions basés à la NAS de Point Mugu (CA), avec le code "XF" de la VX-4, l'Air Test and Evaluation Squadron Four (AIRTEVRON FOUR), plus communément appelé, "The Evaluators". Ils tirent deux missiles qui ne pouvaient pas manquer une cible aussi grosse que le Concorde ou lui faire si peu de dégâts.

On voit, au moment du catapultage, un McDonnell Douglas F/A-18 Hornet, modex 206 de la VMFA 314."Black Knights" qui, en 1997, fut transférée au CVW 9, sur l'USS "Nimitz".

Sur l'aéroport du "Bourget", il y a de nombreux avions de tourisme américains (Piper, Cessna...) ayant des immatriculations américaines, dont le Piper PA-22-150 "N5832D", construit en 1956 (c/n 22-5508) et toujours en service en Géorgie, avec le même propriétaire.

Au début du film, sur l'aéroport de "Dulles", en fait Roissy-Charles de Gaulle, on voit en arrière plan, une Caravelle d'Air France, un avion retiré du service au début des années 80.

Enfin, près de la tour du "centre de contrôle" de Paris (Long Beach airport), est parqué un McDonnell-Douglas MD-83 d'American Airlines.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.com

 

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