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LOW COST

 

LOW COST

 

Année : 2011
Pays : France
Genre : comédie
Durée : 1 h 26 min.
Couleur

Réalisateur : Maurice BARTHELEMY
Scénario : Maurice BARTHÉLÉMY, Héctor CABELLO REYES

Acteurs principaux :
Jean-Paul ROUVE (Dagobert), Judith GODRECHE (Nuance), Gérard DARMON (Jean-Claude), Etienne CHICOT (M. Paul), Maxime LEFRANÇOIS (Guy), Vincent LACOSTE (Dimitri), Christophe FLUDER (Bertrand), François BURELOUP (Pierre).

Musique : Jean-Noël YVEN
Photographie :Steeven PETITTEVILLE
Producteurs : François KRAUS, Denis PINEAU-VALENCIENNE
Compagnie productrice : Les Films du Kiosque

Avions :

  • Boeing  B.737-200, images.
  • Dassault Mercure 100, F-BTTD

 

Notre avis :

Ce petit téléfilm met en scène des clients d'une compagnie aérienne à prix bas (low cost), un type de compagnie qui rencontre de plus en plus de succès, au point de menacer notre prestigieuse compagnie nationale qui n'a pas vu venir cette évolution du transport aérien, amorcée dès les années 80. Ce film nous rappelle aussi que l'on en a toujours pour son prix; en matière commerciale, le prix le plus bas est, dans 90% des cas, synonyme de qualité douteuse ou de services restreints. Dans un vol low cost, il faut s'attendre à un siège peu confortable, un bagage de soute payant, un service de cabine réduit à son strict minimum (à moins d'utiliser sa carte de crédit); bon courage, sur un vol Paris-Sydney ! Pour l'instant, la sécurité et la ponctualité des ces vols sont rarement mises en cause, contrairement à ce qui se passe dans ce film. Mais le problème, ici, est un différent entre la compagnie aérienne et le voyagiste qui a réservé le vol, ce qui a pour conséquence de bloquer l'avion au sol. Rappelons qu'en 2003, dans la république Dominicaine, plusieurs hôteliers avaient empêché des Français et des centaines d'autres touristes européens, de quitter leurs établissements, dans la mesure où leur séjour n'avait pas été payé, après la cessation d'activités du voyagiste Avione Travel...

Des passagers français d'un vol low cost à Djerba (Tunisie) sont sur le point de retourner en France, à Beauvais. Mais le décollage est retardé. La faillite du voyagiste a provoqué ce retard qui tend à s’éterniser. Huit heures plus tard, les passagers, enfermés dans une cabine non climatisée, se révoltent et occupent l’appareil. Un pilote d'Air France à la retraite, prend les commandes. Mais il se trompe d’itinéraire et au lieu de se poser à Figari en Corse, où il avait été détourné suite à une mauvaise météo, pose l’avion sur un petit aéroport, quelque part en Afrique sub-saharienne. Les passagers y sont accueillis par des terroristes ! Refusant de se plier à leurs exigences, les passagers finissent par capturer leur chef, mais celui ci se tue en se jetant sur un couteau tenu par l'un d'eux ! L'avion, piloté par son vrai commandant de bord parvient à redécoller, malgré des voitures placées sur la piste. Au bout de plusieurs heures, il se pose enfin, au grand soulagement des passagers, mais c'est à...Djerba, là ou réside le commandement de bord.

Ce film avait été programmé sur la chaîne France 2, pour le dimanche 27 juillet 2014. Il fut retiré suite au crash du vol Air Algérie, affrété auprès de la compagnie espagnole Swiftair, le 24 juillet précédent. Rire des malheurs des passagers dans un avion échoué en Afrique, semblait alors malvenu.

Ce téléfilm de série Z, cette petite comédie tournée entre copains, est dans tous le sens du terme, "low cost", on aurait pu ajouter "low flight"... Il est constitué de petits gags, de rares éclats de rire, d'idées saugrenues et se focalise sur quelques personnages clés. Même si on sent poindre l'humour Robin des Bois, le film ne décolle pas ! Il essaie d'exploiter tous les travers du voyage aérien et plus particulièrement des vols "low cost", en caricaturant les pilotes, les hôtesses, comme les passagers, dans leur diversité. On y trouve même des réminiscences de films catastrophes; l'action se passe essentiellement dans une cabine et on y trouve même un déséquilibré enfermé dans le cockpit qui veut précipiter l'avion au sol (genre 11 septembre 2001 ou vol Germanwings du 24 mars 2015...).

"Low cost" est naturellement bourré d'invraisemblances et il ne faut chercher ici rien de crédible. Ainsi, on ne sait pas d'où viennent ces bandits du désert. Ce ne sont pas des djihadistes, mais des noirs, genre Boko Haram (l'avion aurait donc traversé tout le Sahara, ce qu'il n'aurait pu faire avec du carburant pour Beauvais-Tille, quand à y retourner...

Beauvais-Tille est effectivement une plateforme pour des compagnies à prix bas, comme Ryan Air, Wizzair. Mais le tournage eut lieu sur le tarmac du musée de l'Air et de l'Espace du Bourget. Cet ancien terminal passe également, à la fin du film, pour l'aéroport de Djerba-Zarzis, auquel il ressemble fort peu.

 

Les avions du film :

Bien que l'avion de la compagnie "Lobud Jet" soit censé être un Boeing 737, le tournage eut lieu en grande partie dans la cabine d'un Dassault Mercure 100. Le vol Beauvais-Djerba est présenté comme étant l'"EA4367", mais EA était le code d'European Air Express, une compagnie disparue en 2007. Le Mercure est celui du Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget, exposé à l'extérieur, un appareil qui a servi à plusieurs tournages de documentaires, de films publicitaires ou de clips vidéo. Cet avion (F-BTTD, c/n 4) était un des premiers appareils mis en service, le 24 septembre 1974, par Air Inter. Ayant fait son dernier vol commercial le 29 avril 1995, il arriva peu après, en avril, au musée, ayant 35.712 heures de vol au compteur. Il est depuis entretenu par l’association "IT Mercure" qui parvient à le maintenir en état de vol, bien qu’il soit dépourvu de ses moteurs...

Par contre, les vues du cockpit (planche de bord, pilote automatique Sperry 177...) appartiennent à un Boeing 737-300, inconnu (ou à un simulateur). Notons que la société Aerostock du Bourget, citée dans le générique de fin, possède la cellule d'un ancien  B.737-200  d'Air France, accidenté. Quand l'avion se pose à "Figari", c'est la porte avant gauche d'un Boeing (celle du B.727 du musée ?) que l'on voit. L'avion, vu au sol, de nuit, en images de synthèse, ressemble plutôt à un Boeing 767 / 777. Quand il décolle à la barbe des terroristes, en frôlant les véhicules barrant la piste, on constate qu'il s'agit d'un B.737-200 (matricule fictif F-INIV ?), la scène étant reconstituée en images numériques.

Jean-Claude semble avoir oublié son métier, alors que l'avion est sur pilote automatique et suit un plan de vol préétabli. Il a dû entrer des données erronées pour se retrouver en plein désert, à Kidal ou à Zinder et non en Corse ! Il n'avait pas besoin d'un prof de géographie (qui n'a servi à rien) pour naviguer, le B.737 ayant plusieurs instruments de navigation (ADF, HSI, VOR, DME, ILS, voire le GPS, en 2011...), encore faut-il savoir s'en servir.

Quand Dagobert et Nuance sortent de l'avion à la fin du film, on aperçoit (difficilement) derrière eux, en arrière plan, des avions de la collection du MAE : le Douglas DC-8-33 SARIGuE (c/n 45570/134, F-RAFE) de l'Armée de l'Air, un Nord Aviation Nord 262E "Frégate", codé "72", de la Marine et le Messerschmitt-Bölkow-Blohm HFB 320 Hansa (n°1024, ex D-CARQ) de la Luftwaffe.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr

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