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LOUFOQUE ET Cie.

 

LOUFOQUE ET Cie.

Vo. Love on the run

 

Année : 1936

Pays : Etats-Unis

Genre : comédie

Durée : 1 h 20 min.

Noir et blanc

 

Réalisateur : W.S. VAN DYKE

Scénario : John LEE MAHIN, Manuel SEFF

Acteurs principaux :

Joan CRAWFORD (Sally Parker), Clark GABLE, ( Michael Anthony), Franchot TONE (Barnabus Pells), Reginald OWEN (Baron Otto Spandermann), Mona BARRIE (Baronne Hilda Spandermann), Ivan LEBEDEFF (Prince Igor), Charles JUDELS (lieutenant de police), William DEMAREST (rédacteur Lees Berger).

Musique : Franz WAXMA

Photographie : Oliver T. MARSH

Producteur : Joseph L. MANKIEWICZ, W.S. VAN DYKE
Compagnie productrice : Metro-Goldwyn-Mayer

Avion :

  • Lockheed 10-E, R16020

 

Notre avis :

Dans la seconde partie des années trente, Hollywood satura le public américain avec des histoires d’héritières plus ou moins déjantées. Il y en aura d’autres, même après la guerre (ex. « L’extravagante mademoiselle Dee » en 1948). En voila donc un spécimen qui intègre aussi les préoccupations de l’époque, avec des espions allemands (depuis l’accession au pouvoir des nazis en 1933) et une tentative de record aérien. C’est uniquement pour cette dernière raison que ce film figure ici, d’autant qu’il réserve une surprise aux aérocinéphiles…

Deux reporters amis, mais néanmoins rivaux, en poste à Londres, Michael Anthony et Barnabas Pells doivent couvrir deux évènements qui ne les intéressent guère. Mike couvrira le mariage de la riche héritière Sally Parker avec le prince Igor, Barney devra interviewer un couple d’aviateurs allemands, le baron Otto Spandermann et sa femme, Hilda, se préparant à battre un record d’altitude. Quand il se rend au mariage, Mike voit la mariée s’éclipser dans un taxi ! Il la suit dans un hôtel où il rencontre Barney, venu pour son interview. Mike ne lui dit rien et propose à Sally de l’aider à prendre le large, tout en lui cachant qu’il est journaliste. Pour quitter l’hôtel incognito, ils empruntent les tenues de vol des Allemands et partent pour l’aéroport. Bien que Mike ne sache pas bien piloter, ils décollent vers la France. Peu avant d’atterrir, plutôt mal, Sally découvre dans un bouquet de fleurs qu’on lui a remis, juste avant le départ, le plan d’un dépôt de munitions...Les deux Allemands seraient donc des espions ! A Paris, après avoir reçu de l’argent de son directeur de New-York, auquel il a câblé son histoire avec Sally, Mike est retrouvé par Barney qui les suivait, mais aussi par les aviateurs allemands, soucieux de récupérer leur document secret. Mike et Sally s’enfuient en se débarrassant de Barney en cours de route. Mais ce dernier les rejoint bientôt et il signale à Sally que Mike est un reporter. Honteux, ce dernier avoue à Sally qu’il l’aime. Déçue, parce qu’elle l’aime aussi, elle décide de partir à Monte Carlo en train, avec Barney. En chemin, Sally est interceptée par les deux Allemands qui ne trouvent pas le plan sur elle. Mike ayant appris sa mésaventure, part rejoindre Sally dans son hôtel à Monte-Carlo. Quand ils veulent repartir pour Paris, Mike est kidnappé par Hilda, alors que son mari emmène, sous la contrainte, Sally dans n château. Tout le monde s’y retrouve quand Barney, qui suivait Mike et la baronne, y arrive également. Usant de ruse, Mike et Sally aidés de policiers, eux aussi prisonniers, neutralisent les Allemands et laissent derrière eux Barney attaché à un fauteuil. Mais pris de remords, Mike retourne pour le délivrer. Il accepte finalement de partager avec lui le scoop et s’engage à épouser bientôt Sally.

Cette comédie légère ne tient la route que par la présence de trois grands acteurs, Gable, Crawford et Tone. Pour une fois, le titre français correspond très bien au contenu du film ! Le couple allemand des Spanderman a t-il été inspiré par celui, formé le 13 juillet 1936, par le pilote de course Bernd Rosemayer et l’aviatrice Elly Beinhorn, dont le parti nazi fit le symbole du couple aryen ?

On ne compte qu’une scène aérienne de trois minutes, au début du film; elle a été dirigée par Paul Mantz, dont le nom n’apparaît pas dans le générique. En 1936, Mantz fit deux autres films avec Clark Gable, « Test pilot » et « Too hot to handle ».

 

Les avions du film :

Il conviendrait mieux de dire, « l’avion » du film, qui apparaît au début de l’histoire, sur l’aéroport de « London Metropolitan airport », en réalité, le « Metropolitan airport »  de Los Angeles. Mais cet avion n’est pas n’importe lequel. C’est un Lockheed 10-E portant le faux matricule « 16-2 » sur la dérive, le logo de Lockheed ayant été effacé. Sur une autre vue, on voit plus clairement sur l’aile gauche, son vrai matricule non maquillé : « R16020 », ce qui en fait le Lockheed (c/n 1055) avec lequel Amelia Earhart entreprit son tour du monde fatal. Paul Mantz a utilisé l’avion d’Amelia Earhart, pour le tournage du film ! Il était flambant neuf, ayant été livré à l’aviatrice le 24 juillet 1936, le jour de ses 39 ans. Le 7 août, il avait reçu son immatriculation dans la catégorie "R" (pour Restricted), sans avoir encore obtenu son autorisation pour des vols internationaux (code "N") qui n’arrivera que le 21 septembre 1936.

Paul Mantz était le conseiller technique d’Earhart et il s’occupa de l’aménagement de son avion de raid. A la mi-août 1936, comme on peut le constater à l’écran, l’avion apparaît ainsi modifié :

- sur le côté gauche du fuselage, on voit les quatre trappes de remplissage des quatre réservoirs internes (il y en avait deux autres à l’avant, se remplissant par le dessus du fuselage). 

-le fuselage n’a, vers l’arrière, qu’une seule fenêtre de chaque coté (en vis-à-vis), traversée par une barre horizontale.

-la porte n’a pas de hublot, qui ne fut ajouté qu’en 1937.

-il n’y a qu’une seule antenne radio, sous le fuselage, le dessus n’étant occupé que par les trois petits aérateurs de la cabine.

-l’avion ne porte aucune décoration, à l’exception du bord des capots moteurs peint en deux tons (peut être noir et vieil or, les couleurs de l‘université de Perdue qui avait payé l’avion ?). C’est ainsi que l’avion parut lors du Bendix Trophy, couru par Amelia Earhart le 4 septembre 1936, entre New-York et Los Angeles (elle arriva cinquième et avait pour copilote, Helen Richey, la première femme à obtenir une licence de pilote de ligne). Cette décoration fut rapidement enlevée après la course et les photos de l’avion ainsi décoré sont rarissimes.

Le tournage se déroula du 19 août au 15 septembre 1936. La scène où l’on voit l’avion virevolter sur le tarmac, puis décoller, a donc dû être filmée dans la deuxième quinzaine d’ août. C’est à notre connaissance, le seul film où le véritable avion d’Amelia Earhart participa à un tournage.

Le cockpit de l’avion a été reconstitué en studio et le tableau de bord est approximatif. Les vues de l’avion en vol ou se crashant à l’atterrissage, ont été tournées à l’aide de maquettes, bien entendu.

Pendant que le pilote Gable/Mantz fait tourner le Lockheed sur lui-même, en effrayant la foule, on aperçoit rapidement dans un hangar, un Bach « Air yacht » 3-CT-9, garé à coté d’un Travel Air 2000.

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

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