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L’ESCADRILLE DU DIABLE

 

L’ESCADRILLE DU DIABLE

Vo. Devil’s squadron

 
 
Année : 1936
Pays : Etats-Unis
Durée : 1 h 20 min.
Genre : drame
Noir et blanc

Réalisateur : Erle C. Kenton
Scénario : Dick Grace, Howard J. GREEN
 

Acteurs principaux :

Richard Dix (Paul Redmond), Karen Morley (Martha Dawson), Lloyd Nolan (Dana Kirk), Shirley Ross (Eunice), Henry Mollison (Austin Forrester), Gene Morgan (Jim Barlow), Gordon Jones (Tex), William Stelling (Ritchie Dawson), Thurston Hall (Major Metcalf), Gertrude Green (Lulu), Boyd Irwin (colonel Dawson), Bill Barrud (Butch), Cora Sue Collins (Mary)


Musique : Howard Jackson
Photo : John Stumar
Producteur : Robert North
Compagnie productrice : Columbia

Avions :

  • Douglas DC-3
  • Fokker C-14
  • Northrop 5B Gamma, NR14998
  • Ryan ST

 

Notre avis :

Les héros méconnus de l’industrie aéronautique, les pilotes d’essai, sont à l’honneur dans ce film. Le film soutient que les hommes sont utilisés comme des cobayes après que les concepteurs et les ingénieurs aient accouché parfois d’appareils très peu fiables... Pour présenter les deux cotés du problème, on rappelle au spectateur que les avions doivent être essayés de toutes façons, et que la perte de quelques vies est, après tout, peu de chose au regard des acquis inestimables en matière de vitesse et de manoeuvrabilité. Notons que le scénario fut écrit par Dick Grace, un célèbre pilote cascadeur payé pour casser des avions devant les caméras. Il écrivit ses mémoires dont le titre français, « Casse pipe sur commande », aurait pu être le titre de ce film …

Paul Redmond rencontre dans un avion une belle passagère, Martha, très au fait des choses de l’air. Elle lui déclare détenir une licence de pilote, comme son père et son frère. Quelque temps plus tard, Paul qui est pilote d’essai, se rend chez son nouvel employeur, le constructeur Dawson. Il a la surprise d’y retrouver Martha qui n’est autre que la fille de Dawson. Paul a été employé avec trois autres pilotes pour essayer un nouveau prototype intéressant l’Armée. L’avion a été allégé au maximum et sa solidité lors des évolutions brusques doit être testée. Le directeur, le colonel Dawson, est le premier à l’essayer et se tue sous les yeux de sa fille. Avant de mourir, il a le temps de demander à son fils de poursuivre les essais. C’est au tour de Tex d’essayer l’appareil dans un essai de vrille dont il ne sort pas ! Puis, Forrester voit son aile se briser en plein vol ; il survit au crash, mais ne pourra plus remarcher. C’est donc maintenant à Freddie, le fils Dawson, de prendre les commandes, car le chef pilote, Kirk, réserve Paul pour des essais plus diffiicles... Freddie a peur et préfère se suicider ! Pensant que sa soeur ne pourra supporter ce suicide, Paul, par amour pour Martha qui est fiancée à Kirk, déguise le suicide en accident. Mais il est accusé d’avoir abandonné Freddie dans un avion en feu ! On l’avait déjà accusé d’un tel forfait quand il était capitaine dans les Marines, au Nicaragua. Sa licence est définitivement suspendue. Il apprend, au moment de partir, que c’est Kirk, un bon ingénieur, mais un pilote plutôt moyen, qui doit faire le nouveau test, un piqué à la verticale suivi d’une ressource où le pilote encaisse neuf Gs ! Un avion survivant à cette manœuvre est censé être suffisamment solide pour l’Armée. Paul prend alors la place de Kirk, incognito, et effectue l’essai avec succès, puis il part. Un des pilotes qui était avec Paul au moment du suicide de Freddie apprend tout à Kirk. Touché par le geste de Paul, Martha qui le préfère à Kirk, le rattrape juste à temps. Rien ne s’oppose plus à leur mariage !

Si on oublie le scénario très classique, à base de l’éternel triangle amoureux entre Kirk, Paul et Martha, le film nous réserve quelques belles scènes aériennes et l’occasion de voir un oiseau rare, le Northrop 5 Gamma construit à trois exemplaires seulement. Derrière l’histoire, se cache une interrogation sérieuse au sujet des essais effectués dans les années trente par les pilotes au péril de leur vie. Mais la seule façon d’essayer un avion, à l’époque, était de le faire voler dans toutes les configurations possible. C’était aussi le problème de certains constructeurs (pas toujours compétents) qui faisaient voler des avions ayant de graves défauts dès la planche à dessin et qui demandaient à leurs pilotes de faire voler n’importe quelle trapanelle mal conçue ! Il faudra attendre l’après guerre, et l’arrivée d’appareils de mesure de précision, ainsi que les premiers ordinateurs, pour améliorer le taux de survie des pilotes d’essai.

 

Les avions du film :

Le principal avion du film est le Northrop 5B Gamma, la version d’attaque du Gamma 2 qui fut la vedette de « Ceiling zero » de la Warner, sorti quatre mois plus tôt. Cet exemplaire unique vola en octobre 1935, immatriculé NR14998 (s/n 188) avec un moteur P &W Wasp Jr. SB-1G, comme on le voit dans le film. Après le tournage, l’avion qui appartenait à la fois à Northrop et à l’Armée (mais il ne reçut pas de numéro de série militaire), partit pour l’Argentine, pour être présenté aux forces aériennes locales. Il fut finalement exporté vers l’Espagne républicaine, via le Mexique, en février 1937. Dans le film, il porte les fausses immatriculations X707, X625. Si le Northrop 5 ne connut pas le succès, il fut à l’origine de l’A-17 qui fit l’objet d’une petite série et qui apparaîtra dans plusieurs films comme «Test pilot » de la MGM, en 1938.

Pour les séances de voltige, au-dessus du Metropolitan Airport de Los Angeles, le Northrop 5 est doublé par un Ryan ST équipé d’un capot moteur simulant un moteur en étoile, qui, vu de loin, avec son train fixe, peut faire illusion…Une maquette grandeur réelle du Northrop fut également construite pour les scènes de crash et les vues rapprochées du cockpit.

Les militaires de la commission de réception sont venus avec un Fokker C-14, un appareil obsolète mais encore en service en 1936. Au début du film, Martha descend d’un Douglas DC-3 d’American Airlines au Grand Central Air Terminal de Glendale.

Sur le tarmac, devant le hangar du constructeur Dawson, on aperçoit, alignés côte à côte, un Garland Lincoln LF-1, vierge de toute marque, un Brown B2 racer et un Fairchild 71 (NC9135) qui vole encore aujourd’hui dans l’état de Washington. Dans un hangar, à la fin du film, on voit un Waco 10 T.

 

Christian Santoir 

* Film disponible sur https://ok.ru/video/

 

 

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