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LES AILES DE FEU

 

LES AILES DE FEU

Vo. Death race

 

 

Année : 1973
Pays : Etats-Unis
Durée : 1 h 26 min.
Genre : guerre
Couleur

Réalisateur : David LOWELL RICH
Scénario : Charles KUENSTLE 

Acteurs principaux :
Lloyd BRIDGES (Ernst Beimler), Roy THINNES (Arnold McMillan), Eric BRADEN (Stoeffer), Doug McCLURE (Lieutenant Del Culpepper), Brendon BOONE (Hoffman), Christopher CARY (radio anglais)

Musique :  Hal MOONEY, Milton ROSEN
Photographie : Terry K. MEADE
Producteurs : Harvey BENNETT, Terry K. MEADE
Compagnies productrices :  Silverton Productions, Universal TV

Avions :

  • Curtiss P-40 Kittyhawk Mk1
  • Curtiss TP-40N Warhawk, N923

 

Notre avis :

Ce téléfilm américain sortit sous le titre de "Death race" avec pour titre alternatif "State of division", et en Français "Les ailes de feu". L'histoire se passe peu après la seconde bataille d'El Alamein (Libye), lors de la dernière guerre mondiale. "Les ailes de feu" fait suite à une douzaine de films, dont "Un taxi pour Tobrouk" (1961), parus après la guerre, et ayant pour cadre la guerre dans les sables libyens. Sa seule originalité est d'être centré sur la lutte entre un tank et un avion…

En novembre 1942, un pilote américain, le lieutenant Culpepper, se pose, à court de carburant, sur une base anglaise. Là, un officier lui demande de faire une mission au dessus d'un champ de mines, pour les faire exploser avec une bombe, afin que les tribus arabes locales ne s'y fassent sauter par mégarde... Il dispose d'un autre avion, mais celui-ci ne peut emporter de bombe. Culpepper doit été accompagné par un avion anglais, piloté par un compatriote, engagé dans la RAF, en 1939. Pendant ce temps, dans le désert, une colonne allemande a été anéantie par l'aviation anglaise; un général, Ernst Beimler, est le seul rescapé. Heureusement pour lui, il tombe par hasard sur un char allemand isolé, qui le recueille. Après le bombardement du champs de mines présumé, le pilote anglais remarque une colonne allemande qu'il va mitrailler, mais il se fait descendre par la DCA. L'Américain atterrit à ses cotés pour le récupérer, mais le tank allemand, qui allait rejoindre la colonne, parvient à l'endommager. Va s'ensuivre une véritable course entre le tank et l'avion, qui ne peut plus que rouler, et que le général Beimler veut à tout prix détruire. Son entêtement devient même incompréhensible pour l'équipage du tank. Quand l'avion finit par s'arrêter définitivement, son moteur en panne, les deux pilotes américains n'ont d'autre solution que de se rendre.  Quand le général descend du char, il commence par tuer McMillan et s'apprête à en faire de même à Culpepper, quand le conducteur du char abat le général ! Puis, les Allemands partage leur eau avec le pilote américain survivant, avant de poursuivre leur chemin…

On ne sait si Culpepper s'en sortira et on peut en douter. Il dut finir comme beaucoup de pilotes posés en plein désert, lors de la dernière guerre. Le 11 mai 2012, on découvrit par hasard un P-40 anglais pratiquement intact, posé sur le ventre, près de la frontière libyenne. Son  pilote avait été porté disparu en 1942 et il l'est toujours…

Précisons qu'en novembre 1942, juste après la bataille d'El Alamein, le 57th Fighter Group de l'USAAC était en Egypte, depuis juillet. Des pilotes américains, furent d'abord affectés, à titre individuel, au 211° Groupe de la Desert Air Force de la RAF. Le 57th FG ne devint un groupe opérationnel qu'en octobre 1942 mais put prendre part à la bataille d'El Alamein, en effectuant des missions d'escorte de bombardiers ou d'attaque au sol, contre des terrains d'aviation ou  des concentrations de troupes, aux cotés des Anglais, et ce, jusqu'en Tunisie, en mai 1943.

On ne comprend pas très bien l'inimitié entre les deux Américains et l'agressivité de l'ancien contre son jeune compatriote. Quand il se dit prêt à lui tirer dessus, on est là dans l'outrance ! Quant à l'acharnement du général pour détruire un avion, incapable de voler, alors que ses troupes sont en plein repli, on ne comprend pas non plus ses motivations. Le soleil avait dû lui taper sur le crâne. C'est d'ailleurs ce que pense l'équipage du char (un M4A3E8 Sherman américain qui joue les panzer…).

Le seul intérêt de ce film réside dans le travail de Frank Tallman qui pilote de main de maître son P-40, même quand l'avion est cloué au sol, transformé en "taxi" (un peu comme le Fieseler Storch de "La poudre d'escampette"-1971), mais capable néanmoins de sauts de puce.

 

Les avions du film :

Le tournage employa deux avions, des Curtiss P-40. Le premier est un authentique Kittyhawk Mk1 (c/n 15404) correspondant bien à l'époque du film. Il est revêtu d'un camouflage (délavé) vert foncé et marron (dark earth), conforme au schéma britannique de type B, plutôt rare en Libye; il n'a ni code tactique, ni serial. Mais ses cocardes de fuselage (type A2) et drapeaux de dérive, datent du début de 1942, et étaient différents après juillet 1942 (cocarde C1, drapeau avec moins de blanc). Il porte la célèbre gueule de requin du 112 Squadron (code GA) qui fut copiée par les "Tigres volants" américains en Birmanie.

Cet avion, commandé en mai 1940 par la RAF (serial AK933), fut en fait livré à la RCAF (serial 1057). Il appartint à différents squadrons canadiens au Québec et sur la côte ouest avant d'être réformé en 1946. Il connut alors plusieurs propriétaires canadiens. En 1966, il fut acquis par un Californien, John R. Paul, et immatriculé "N94466". Restauré, il fit son premier vol en 1970. Entre 1984 et 1989, il fut loué à la Old Flying Machine Co. de Ray Hanna, à Duxford (GB), où il vola avec le code "SU-E/S-UE" et le nom "Sneak Attack". Puis il revint aux USA, où il appartient aujourd'hui au Warhawk Air Museum, de Boise (ID). Il vole toujours sous sa livrée de la RAF. Il participa au tournage de "Pearl Harbour", en 2000.

Mais l'avion qu'on voit le plus est celui de Frank Tallman, un TP-40N Warhawk (c/n 33915, s/n 44-47923), un avion biplace d'entrainement. Cet avion pose problème car ce modèle (maquillé en P-40F en camouflant la place arrière) ne commença à être livré qu'entre mars et avril 1943, et servit surtout en extrême-Orient. Sa décoration en deux tons, marron et sable, dessous gris, est conforme au schéma britannique type A, le plus fréquent en Libye, où il n'y a pas beaucoup de verdure... Les avions US sur le front d'Afrique du nord étaient parfois plus simplement peints en couleur sable, avec le dessous gris ou bleu azur. Il porte le numéro "38". Cet avion n'avait pas de canons de 20 mm dont il semble apparemment équipé, dans le film.

Cet avion (N923) fut acquis par Paul Mantz en 1959. Il fit partie de la collection Movieland of the Air, d'Orange County (CA), entre 1969 et 1984. Puis, il fut acquis par Kermit Weeks qui entreprit sa restauration en 1993. Il revola de nouveau en 2004, sous les couleurs de l'USAAC avec son serial d'origine.

Un cockpit de P-40N a été reconstitué en studio pour les vues de près, en vol.

Enfin, un dernier P-40 apparaît lors de la scène de strafing d'un colonne allemande puis de la chute de l'avion descendu par la DCA. Il s'agit d'une scène tirée du film "Tobrouk" (1967). Le P-40 porte également le numéro "38". C'est un Kittyhawk Mk1 (c/n 18796) de la  RAF (AL152) qui, lui aussi, fut attribué à la RCAF (serial 1082). Entre 1958 et 1965, il appartint à Frank Tallman. Immatriculé "N95JB", il est exposé, en état de vol, depuis 1990 au War Eagles Museum à Santa Teresa, au Nouveau Mexique.

L'officier anglais n'a pas l'air très au courant des caractéristiques des Curtiss-P-40. Il indique que les Américains ont cédé à la RAF de vieux modèles, incapables d'emporter des bombes. C'est faux. Le Kittyhawk Mk.I dont il dispose, pouvait emporter une bombe de 227 kg sous le ventre et six bombes de 9 kg, sous les ailes, comme la plupart des modèles ultérieurs. Sur le front libyen, les Anglais utilisèrent d'ailleurs le Kittyhawk Mk.I essentiellement comme chasseur bombardier…

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr

 

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