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FLAMMES DANS LE CIEL


 
FLAMMES DANS LE CIEL

 Vo. The man in the sky

 

 Année : 1957
Pays : Grande-Bretagne
Durée : 1 h 27 min.
Genre : drame
Noir et blanc

Réalisateur : Charles Crichton
Scénario : John Eldridge, William Rose

Acteurs principaux :
Jack Hawkins (John Mitchell), Elizabeth Sellars (Mary Mitchell), Jeremy Bodkin (Nicholas Mitchell), Gerard Lohan (Philip Mitchell), Walter Fitzgerald (Reginald Conway), John Stratton (Peter Hook), Eddie Byrne (Ashmore), Victor Maddern (Joe Biggs), Lionel Jeffries (Keith), Donald Pleasence (Crabtree), Megs Jenkins (Mme. Snowden)

Musique : Gerard Schurmann
Photo : Douglas Slocombe
Producteur : Michael Balcon
Compagnie productrice : Ealing Studios

Avions :

  • Bristol 170 Freighter,  G-AIFV

 

Notre avis :

Le réalisateur Charles Crichton, spécialisé dans les tragi-comédies familiales anglaises aborde ici un sujet nouveau pour lui, l’aviation. L’acteur principal, Jack Hawkins joue le rôle d’un paisible père de famille qui est aussi pilote d’essai. On le voit face aux habituels problèmes domestiques, puis dans une situation de crise qui fait l’objet du film. Comme beaucoup de drames produits par les studios Ealing, ce film montre comment un homme ordinaire fait face à une situation extraordinaire. Tout se passe lors d’un bel après-midi ensoleillé, au dessus d’un petit terrain d’aviation des Midlands.

John Mitchell est l’heureux père de deux jeunes garçons. Ses soucis du moment se focalisent sur l’achat d’une nouvelle maison. Mais celle qu’il a choisie avec son épouse Mary, dépasse leur budget. Il travaille à la « Conway Aero Manufacturing Corporation » comme pilote d’essai et doit présenter un nouvel avion à une commission d’achat. Cette démonstration est importante car l’avenir de la société en dépend, et par conséquent, son emploi. Après avoir démontrer les facultés de décollage court de l’appareil grâce à l’assistance de fusées, Mitchell montre la stabilité de l’avion sur un seul moteur. Mais quand il veut redémarrer le moteur celui-ci prend feu. Les extincteurs n’arrivant pas à éteindre l’incendie, il fait parachuter tout le monde et reste seul à bord pour l’atterrissage. Il essaie d’abord de souffler les flammes en piquant, ce qui réussit, mais quand on lui donne l’ordre de sauter il refuse. Il veut ramener l’avion au sol afin qu’on puisse déterminer les causes exactes de l’incendie. Mais les acheteurs potentiels renoncent à leur option sur l’appareil. En l’air, Mitchell doit épuiser le carburant pour éviter tout risque d’incendie au cas où l’atterrissage se passerait mal. Il en profite pour tester l’avion dans toutes sortes de configuration en faisant part à la tour de ses observations. Au sol, la pression monte. On fait venir les pompiers, puis l’ambulance et la presse veut s’en mêler. Quand Mitchell fait un passage bas pour jeter un message qu’il destine à sa femme, au cas où, une secrétaire téléphone à Mary qui accourt au terrain. A court de carburant, Mitchell doit se poser. Il atterrit sur une roue pensant que l’incendie a pu abîmer le fuseau moteur sur lequel s’appuie la jambe du train fixe. Tout se passe à merveille, grâce à sa dextérité. Il sort de l’avion un peu secoué alors que Mary est déjà retournée chez elle. Il reprend sa veille voiture et n’oublie de passer à la laverie prendre le linge, comme promis, avant de rentrer ! A la maison, il ne parle à sa femme que d’un incident sans importance, mais elle lui avoue qu’elle a tout vu et ne peut cacher plus longtemps son désespoir. Mitchell est prêt à laisser tomber ce métier qui le passionne mais qui n’a guère fait le bonheur de sa famille à ce qu’il apparaît. Mais Mary sait que son mari ne vit que par l’aviation et se dit prête à continuer à en supporter les inconvénients. Sur ce, Mitchell téléphone à l’agent immobilier pour retenir la maison de leurs rêves ; il prendra un prêt.

Les scénaristes ont réussi à exploiter au mieux cette histoire extrêmement simple, tout en ménageant le suspense jusqu’au bout…Certes, comme les gens dans la tour de contrôle ou autour des hangars, le spectateur attend, pendant plus d’une heure, que Mitchell veuille bien atterrir, tout en se demandant s’il n‘en fait pas un peu trop…Le brave Bristol a l’air de voler parfaitement sur un moteur (avec un tracteur et une Rolls Royce en soute), même quand c’est « George » (c’est ainsi que les Anglais surnomme le pilote automatique ) qui pilote. On respire quand Mitchell passe en finale, en espérant qu’il ne sera pas obligé de remettre les gaz !

Ce film, très bien interprété, est à conseiller aux amateurs du Bristol 170 Freighter, un avion cargo, qui avec son gros nez et son train fixe, n’a pas un « physique » d’acteur. D’ailleurs, on ne peut le voir que dans ce film, et dans « The rescue » (1988), un film américain de Ferdinand Fairfax.

 

Les avions du film :

« The man in the sky » est Jack Hawkins, mais « the plane in the sky » est un Bristol 170 construit en 1946 (cn.12781) en tant que Mark IIA « Wayfarer » pouvant transporter trente deux passagers. Cet avion appartint un temps à la Bristol Aeroplane Company qui le vendit en octobre 1946 à la compagnie indienne « Dalmia Jain ». Immatriculé VT-CID, il fut revendu l’année suivante à l’ «India National Airlines ». En mars 1950, il retourna à Filton pour être mis au standard Mk.21, c’est à dire transformé en cargo, sous le matricule G-AIFV. En juin 1953, il fut cédé à la compagnie « Silver City Airways » basée à Blackpool.

En 1956, il participa au tournage du film où on le voit atterrir sur une roue avec un seul moteur, scène filmée à l’aéroport de Wolverhampton (West Midlands). Mais le 15 mai 1956, pendant le tournage, l’avion effaça la piste et finit dans un fossé ; le nez, le train et les ailes furent endommagés. Après réparations, le G-AIFV reprit du service avec « Silver City » mais, en 1957, il portait l’insigne de la compagnie « Lancashire Aircraft Corporation » et fut baptisé "City of Manchester" en novembre 1958. En mai 1962, il était ferraillé à Lydd.

Nous n’avons pas d’information sur l’éventuelle utilisation de fusées d’assistance au décollage (JATO) par un Bristol Freighter. Celles du film sont fixées de façon improbable sur les fuseaux moteurs, au lieu de l’être sur le fuselage comme il est plus normal. Comme on le voit à juste titre dans le film, le Bristol pouvait être piloté par un seule personne, sans l’aide du mécanicien navigant. Toutes les commandes : mise en route des moteurs, mises en drapeau, volets de radiateur, pompe de surpression, verrouillage de la roulette de queue… étant à portée du pilote.

De la tour de contrôle, on aperçoit plusieurs avions de tourisme de l’époque : un Auster, un Percival, un bimoteur De Havilland Dragon Rapide.

 

Christian Santoir

* Film disponible sur amazon.fr

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