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LE MONSTRE MAGNETIQUE

 

LE MONSTRE MAGNETIQUE

Vo. The magnetic monster

 

Année : 1953
Pays : Etats-Unis
Genre : science-fiction
Durée : 1 h 16 min.
Noir et blanc

Réalisateurs : Curt SIODMAK, Herbert L. STROCK
Scénario : Curt SIODMAK, Ivan TORS

Acteurs principaux :
Richard CARLSON (Dr. Jeffrey Stewart), King DONOVAN (Dr. Dan Forbes), Jean BYRON (Connie Stewart), Harry ELLERBE  (Dr. Allard), Leo BRITT (Dr. Benton), Leonard MUDIE (Howard Denker).

Musique : Blaine SANFORD
Photographie : Charles Van ENGER
Producteur : Ivan TORS
Compagnie productrice : Ivan Tors Productions

Avions :

  • Boeing KB-29P, document.
  • Lockheed L-049 Constellation, document.
  • Lockheed T-33A,document.
  • North American B-45 Tornado, document.
  • North American F-86A, document

 

Notre avis :

Ce film est caractéristique des films de science fiction qui faisaient alors recette aux USA, avec animaux monstrueux ("Them" 1954, "Tarentula" 1956, "Deadly mantis" 1957…) ou invasion d'extraterrestres ("The giant claw" 1957…), tous rivalisant dans le sensationnalisme. C'était également l'époque où on s'interrogeait sur le développement de l'atome, et de la place du nucléaire dans la société. Par ce coté, ce film, réalisé un peu comme un documentaire, reste d'actualité, car en 2015, en Europe comme ailleurs, le problème est toujours posé : l'homme aurait-il inventé un monstre insidieux, capable de le servir... mais aussi de le détruire ?

Deux agents de l'OSI (Office of Scientific Investigation), Jeffrey Stewart et Dan Forbes, sont envoyés pour enquêter dans un magasin où toutes les pendules se sont arrêtées d'un coup, et tous les objets métalliques sont magnétisés…La source de tout cela est un labo scientifique installé à l'étage supérieur et où est retrouvé un homme mort, ainsi que des traces de radioactivité. Un appel lancé dans le public, pour signaler tout problème de dysfonctionnements électromagnétiques, conduit à un avion où a embarqué un chercheur, le Dr Howard Denker. Il est tombé malade en plein vol, vraisemblablement victime de radiations qui semblent provenir d'une sacoche à laquelle il s'accroche. Avant de mourir, il a le temps de confier à Stewart qu'il avait mené une expérience sur un nouvel isotope radioactif artificiel, le serranium, qu'il avait bombardé pendant 8 jours avec des particules alpha. Mais le contrôle de l'expérience  lui avait échappé, la particule absorbant l'énergie de son environnement toutes les 11 heures, en doublant de volume et de masse, tout en émettant des radiations mortelles et un champ magnétique intense. Les agents de l'OSI réalisent qu'ils n'ont aucun moyen d'arrêter le processus et que leur seule chance est d'avoir recours à un générateur expérimental surpuissant, le Deltatron, construit sous l'océan, au Canada. Il permettrait de saturer d'énergie l'élément et pourrait ainsi le neutraliser. L'élément est acheminé par avion. Sans perdre de temps, Stewart met en route la machine, avant de fermer hermétiquement les portes. L'isotope est neutralisé, mais le Deltatron explose! Stewart s'en est sorti de justesse et n'a plus qu'une idée, retrouver son épouse qui attend leur premier enfant…

Bien que ce film de série B, à faible budget, regorge de stock-shots, de scènes issues de plusieurs films (dont "L'Or" de 1934, de Serge De Poligny, ainsi que de sa version allemande, "The Gold", de Karl Hartl) et que le réalisateur, Herbert L. Strock, ait été remplacé en cours de tournage, par Curt Siodmak, force est de constater que le travail de montage est de qualité, assurant une parfaire cohérence. Mais du côté des scènes aériennes, réalisées en collant bout à bout, des morceaux de films d'archives et de stock-footages de l'USAF (que l'on retrouvera en 1954, dans "Killers from space"), on peut dire que "Le monstre magnétique" est un monstre aéronautique, pour ce qui est de la continuité des images.

 

Les avions du film :

Le Dr. Denker a embarqué à bord du "Vol 17", un Lockheed L-049 Constellation de la TWA, aperçu en vol (de loin). Les vues du cockpit, reconstituées en studio, sont celle d'un bimoteur, genre DC-3. Le moteur qui s'arrête, suite aux radiations électromagnétiques, n'appartient pas à un Constellation, mais plutôt à un North American B-25 Mitchell ! Quand il a atterri, il change de décoration, mais non de compagnie, son fuselage tout métal ayant maintenant un dos blanc, et même des hublots carrés (comme un L-1049), quand il est à l'arrêt.

Le "serranium" est emmené au Canada dans un Lockheed T-33A (TR-546, s/n 51-8546), un avion d'entraînement qui sera réformé en 1964. Il est parqué au milieu de nombreux autres T-33, sur l'aéroport de Van Nuys, sans doute des avions neufs en attente de livraison. On aperçoit en arrière plan, l'usine B-9 de Lockheed qui fabriquait des T-33A et procédait à leurs tests de réception. L'usine fut fermée en 1953 (après le tournage). Mais à peine décollé, c'est un monoplace qui le remplace, un North American F-86A ! On le voit, peu après, être ravitaillé par un Boeing KB-29P (s/n 44-86363). L'avion vole cabré, pour ne pas dépasser le B-29, trop lent pour lui. Il doit même sortir ses aérofreins, quand le ravitaillement est terminé. Précisons que les images ont été filmées au-dessus de Rogers Dry Lake (CA), lors d'essais avec ce seul F-86A (FU-172), modifié par Boeing. Malgré la validité du système, le F-86 ne fut jamais équipé de système de ravitaillement en vol.

On voit également le ravitaillement d'un North American B-45 Tornado. Il porte le buzz-number "BE-012" (s/n 48-012). Ce n'est pas un bombardier, comme indiqué dans le film, mais un avion de reconnaissance RB-45C. D'abord affecté au 91st Strategic Reconnaissance Wing, il fut assigné, en 1954, au 19th Tactical Reconnaissance  Squadron (47th Bomber Wing). Il fut réformé, en octobre 1957, sur la base de la RAF de Sculthorpe (GB) et envoyé en France, sur la base de Châteauroux AS, pour servir à l'entraînement des pompiers (dont faisait partie mon père, à l'époque…). Mais quand il s'approche du tanker, ou s'en éloigne, c'est un modèle différent, un bombardier B-45C (avec un nez vitré et le réceptacle de ravitaillement situé devant le cockpit et non sur le dos du fuselage, comme le précédent). Il porte le buzz-number BE-001 (c/n 48-001) et il se crasha en décembre 1952.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr

 

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