Vo. The liquidator
Année : 1966
Pays : Grande-Bretagne
Durée : 1 h 44 min
Genre : action
Couleur
Réalisateur : Jack Cardiff
Scénario : John Gardner,
Peter Yeldham
Acteurs principaux :
Rod Taylor (Boysie Oakes), Trevor Howard (Mostyn), Jill St. John (Iris), Wilfrid Hyde-White (le Chef ), David Tomlinson (Quadrant,) Akim Tamiroff (Sheriek), Eric Sykes (Griffen), Gabriella Licudi (Corale), John Le Mesurier (Chekhov).
Musique : Lalo Schifrin
Photographie : Edward Scaife
Producteur : Jon Penington
Compagnie productrice : Metro-Goldwyn-Mayer
Aéronefs :
- -BAC Trident
- -Bell HT 2
- -Vickers Valiant B Mk.1, au sol
Notre avis :
Le scénario est basé sur le premier roman d'espionnage de John Gardner, publié en 1964, relatant les missions de l'agent secret "Boysie Oakes", une lointaine émule de James Bond. Gardner reprendra d'ailleurs la série des James Bond, après la mort de Ian Fleming. En réalité l'agent Oakes, un homme maladroit, timide et peureux, est un anti James Bond et le film est une farce, une parodie du célèbre agent 007. Mais comme lui, Oakes a le droit et même le devoir, de tuer. Son nom est "agent L", L comme " liquidateur " ! Comme pour "Goldfinger"(1964), le générique bénéficie d'une chanson interprétée par Chirley Bassey. Ce film est en quelque sorte le précurseur des actuels "OSS 117", joués par Jean Dujardin.
Suite à plusieurs scandales, Le colonel Mostyn de l'Intelligence Service doit recruter un agent spécial dont la mission ultra confidentielle est d'éliminer discrètement les agents consulaires anglais accusés de renseigner l'URSS. Il choisit un certain Boysie Oakes qui lui avait accidentellement sauvé la vie à Paris, à la Libération. En réalité, Oakes, surnommé Baby, ne peut supporter la vue du sang et la violence, et n'est pas le tueur que Mostyn croit trouver en lui ! Alléché par les avantages matériels, paie substantielle, appartement luxueux, coupé sport, il accepte de s'engager et de subir un entraînement intensif. Quand il apprend sa mission, tuer des personnes suspectées de vendre des secrets d'état, il est horrifié et loue les services de Griffen, un tueur professionnel, moins scrupuleux. Oakes, un homme à femme, est irrésistiblement attiré par Iris, la belle secrétaire de Mostyn. Enfreignant le règlement, il l'invite à passer un week-end avec lui sur la Côte d'Azur. A peine arrivé, il est enlevé par des espions russes; mais ceux ci doivent bientôt le relâcher, car Quadrant, alias Constantin Skavitchev, qui se fait passer pour un agent anglais, veut se servir de Oakes pour assassiner le duc d'Edinburgh lors d'une visite officielle sur une base de la RAF ! Cette opération n'est en fait qu'une couverture pour permettre à une taupe, qui n'est autre qu'Iris, de s'emparer du nouveau bombardier "Vautour" M.31. Mostyn arrive à temps pour faire échouer l'attentat contre le duc. Oakes saute dans le Vautour qui décollait et assomme Iris qui le pilotait. Grâce au pilote automatique et à la tour de contrôle, il peut atterrir sans problème. Oakes veut démissionner, mais Mostyn ne désire pas se séparer d'un agent aussi efficace et d'un sang froid à toute épreuve…
La Metro-Goldwyn-Mayer avait l'intention de produire une série avec les aventures de « Baby » Oakes, mais devant les retards de la sortie du film, dûs à des problèmes de production, puis à l'échec commercial de cette première version, le projet fut abandonné. Ce film qui n'est pas un film d'aviation, mais un film d'espionnage, vaut néanmoins la peine d'être vu par les aérocinéphiles, car c'est la seule fois où un tournage fit appel à un vrai bombardier quadriréacteur Valiant. On pourra aussi apprécier au passage, de belles vues de Monte Carlo (casino, Hôtel de Paris) et de l'Eden Roc du Cap d'Antibes, en 1965.
Les avions du film :
La perle rare de ce film est donc le "Vautour" M.31 qui n’est pas un Vautour (SO.4050), mais un Vickers Valiant B(K) Mk.1, un des premiers bombardiers V anglais, porteurs de la bombe atomique. Peu avant le tournage, en janvier 1965, tous les Valiant avaient été retirés du service suite à la fatigue des cellules. Le film utilisa un Valiant qui roule au sol, complété par des vues d'autres appareils du même type, en vol, en train de décoller ou d'atterrir. On remarquera le décollage assisté par deux fusées Super Sprite, une scène tournée lors du meeting de Farnborough en 1956. L'avion passe devant un Blackburn Beverley.
Les vues de l'intérieur du bombardier sont intéressantes; elles montrent le cockpit, et derrière, le compartiment des deux navigateurs et de l'opérateur des systèmes électroniques qui faisaient face à l'arrière. Seuls les pilotes étaient équipés, comme on le voit, de sièges éjectables, le reste de l'équipage devant évacuer l'avion par la porte ronde située à gauche, juste devant l'entrée des réacteurs …
L'avion utilisé pour le tournage au sol est entièrement blanc (anti radiations atomiques) sans aucune marque, ni numéros de série, or les Valiant finirent leur service recouvert d'un camouflage deux tons (verts et gris). Quand Oakes, tout à la fin du film, part en voiture avec Mostyn et sa secrétaire, il passe devant un autre Valiant camouflé, sur un parking. La plupart des Valiant furent ferraillés en juin 1965 à Marham, à l'exception de quelques uns, dont le XD818, celui qui lança la première bombe H anglaise, destiné au musée de la RAF. Quatre autres furent maintenus en état de vol par British Aircraft Corporation pour différents essais en vol. Puis, ces avions furent stockés un temps et ferraillés, mais avant, le XD816 prit part (peint en blanc) aux manifestations du 29 avril 1968 marquant la disparition du Bomber Command, remplacé par le Strike Command. On peut en conclure que l'avion du film était un de ces Valiant qui venait juste d'être repeint en blanc "anti flash" pour ressembler aux appareils figurant sur les documents filmés. Le Valiant du musée de la RAF (peut être celui devant lequel passe Oakes en voiture) ne fut repeint en blanc qu'en 1982, livrée avec laquelle il est exposé au nouveau Cold War museum de Cosford, depuis 2005.
Le chef d'Oakes arrive sur la base (RAF Marham) dans un hélicoptère Bell HT 2, construit par Westland sous licence. En arrière plan, on aperçoit plus tard, un De Havilland Dove militaire, autrement dit un DH. Devon C1
Oakes se rend à Nice dans un BAC Trident de la BEA.
Christian Santoir
*Film disponible sur amazon.fr
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