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L'AIGLE S'EST ENVOLÉ

 

L'AIGLE S'EST ENVOLÉ

Vo. The eagle has landed

 

Année : 1976
Pays : États-Unis
Genre : guerre
Durée : 2 h 15 min.
Couleur

Réalisateur : John STURGES
Scénario :Tom MANKIEWICZ, Jack HIGGINS

Acteurs principaux :
Michael CAINE (Lieutenant colonel Steiner), Donald SUTHERLAND (Liam Devlin), Robert DUVALL (Colonel Radl), Jenny AGUTTER (Molly), Donald PLEASENCE (Himmler), Anthony QUAYLE (Amiral Canaris), Jean MARSH (Joanna Grey), Sven-Bertil TAUBE (Capitaine von Neustadt), John STANDING (Père Verecker), Judy GEESON (Pamela)


Musique : Lalo SCHIFRIN
Photographie : Anthony B. RICHMOND
Producteurs : David NIVEN Jr., Jack WIENER
Compagnie productrice : Associated General Films

Avions :

  • Douglas C-47 DL, G-AKNB
  • Morane Saulnier 502 Criquet, G-AZMH
  • SIPA S.121, F-BLKH

 

Notre avis :

Ce film ouvre sur la récupération de Benito Mussolini par les troupes d'Otto Skorzeni au Gran Sasso d'Italia, le 12 septembre 1943. Le scénario est directement inspiré de cet exploit des Fallschirmjäger allemands. Cette fois ci, il leur faut réitérer ce coup de main, mais en Angleterre, et la personne à enlever n'est rien moins que Winston Churchill ! On est donc là en pleine histoire-fiction, d'autant que les projets nazis les plus fous n'avaient jamais envisagé une telle opération. L'assassinat aurait été plus dans leurs cordes. Les services secrets britanniques avaient bien envisagé de tuer Hitler, qui d'ailleurs n'était pas à une tentative près (il y en aura plus de quarante...).

On remarque que le titre français est exactement le contraire du titre original... En Anglais, l'"aigle" atterrit (un code signifiant que le commando allemand est bien parvenu en Angleterre), en Français, il décolle !

En 1943 Hitler a l'idée, suite à la libération de Mussolini, de faire capturer Winston Churhill.. Il charge l'amirall Canaris, chef de l'Abwehr, de préparer unétudee de faisabilité. Canaris croit d'abord à une plaisanterie, mais Himmler croit le projet faisable. L'amiral doit donc demander au colonel Radl de lui soumettre une proposition, tout en pensant que c'est une perte de temps. C'est alors qu'un de ses sous-officiers apprend que Chucrhill doit rendre visite à une base de la RAF, située à proximité du petit village de Studley Constable, dans le Norfolk, où réside justement, une de leur taupe, Joanna Grey. Radl finit par croire que l'enlèvement pourrait être possible. Himmler lui donne l'ordre de poursuivre sans en référer à Canaris. Radl enrôle un Irlandais, Kial Dvelin, un membre de l'IRA, professeur à l'université de Berlin. Pour diriger le commando, il recrute un officier parachutiste hautement décoré, mais anti nazi, le colonel Kurt Steiner. Ayant sauvé, dans une gare, une jeune juive des mains des SS, il est traduit en cour martiale ainsi que certains de ses hommes. Pour échapper au peloton d'exécution, ils ont été affectés dans un bataillon disciplinaire qui effectue des raids contre les convois anglais dans la Manche. Le commando sera parachuté en Angleterre où il devra passer pour une unité polonaise. Churchill, après sa capture, devra être évacué par un vedette rapide. Tout se passe comme prévu. Les parachutistess "polonais" sympathisent avec la populationn de Studley Constable, jusqu'au moment où l'un d'eux, en voulant sauver de la noyade une petite fille, découvre involontairement son uniforme allemand, porté sous l'uniforme polonais ! La population est alors enfermée dans l'église, mais la fille du pasteur s'échappe et va avertir une unité américaine stationnée non loin de là. Les premiers Américains sont tués dès leur arrivée dans le village. Le capitaine Clark prend alors les choses en main et lance une nouvelle attaque plus efficace. Les Allemands se battent férocement pour permettre à Devlin, Steiner et son adjoint Neustadt, de s'échapper. Mais Steiner, ne pouvant plus le kidnapper, veut tuer Churchhill. Il y parvient ,seul, avant de se faire abattre. Le capitaine Clarke est soulagé quand il apprend que ce n'est qu'un sosie du premier ministre que l'on vient d'abattre ! Le vrai Churchill est à Téhéran en train d'assister à une conférence avec Staline et Roosevelt. En Allemagne, suite à l'échec de la mission, Himmler donne l'ordre de faire exécuter Radl pour traîtrise...

Ce film tourné dans le vrai village de Mapledurham, dans l'Oxfordshire, est bourré d'invraisemblances dont l'énumération serait un peu trop longue ici... On  imagine mal les services de l'amiral Canaris, ceux de Göring et d'Himmler, ne pas être au courant des dates de la conférence de Téhéran (du 28 novembre au 1° décembre 1943)...

"L'aigle s'est envolé" reprend une vielle rumeur qui a circulé pendant la guerre, en Angleterre. Elle prétendait que Churchill avait un sosie, sa personne étant par trop menacée lors de ses visites en public, ce qui était faux. Par contre, le maréchal Montgomery eut un sosie, non pas pour des raisons de sécurité, mais pour servir dans une opération de désinformation dont les Britanniques étaient passés maîtres..

Malgré son sujet (trop) original, ce film de guerre est bien réalisé avec des acteurs de choix. On y trouve aussi un effort louable pour nous fournir des avions (à peu près) d'époque.

 

Les avions du film :

Douglas Bianchi, l'ancien directeur de la société Personal Plane Services, qui collectionne et restaure de vieux avions, fut le conseiller technique du film.

Un Morane Saulnier 502 Criquet, équipé d'un moteur Argus, tient le rôle d'un Fieseler Fi-156 Storch au début du film. Cet ancien avion de l'Armée de l'Air, construit à Puteaux (c/n 637, G-AZMH) appartenait à un pilote anglais au moment du tournage. Entre 1961et 1972, il avait appartenu à d'autres pilotes privés en France (1961-1969: F-BJQG) et en Irlande (1969-1972 :EI-AUU). Il est actuellement exposé au Musée de la Luftwaffe à Berlin Gatow. qui l'a acquis auprès de "Wessex Aviation & Transport Ltd." (Dorchester, Dorset).

Plus tard, l'agent Devlin est emmené en Angleterre dans un SIPA S.121 (ex Arado 396A ) (c/n 57, F-BLKH) de la collection Jean Salis. L'avion est décoré comme un Messerschmitt Bf-109G d'Erich Hartmann, avec la "tulipe" noire autour du nez de l'appareil et les chevrons d'un Gruppen Komandeur sur le fuselage. Cet appareil unique sera malheureusement détruit par accident, en 1978. Quelques restes (l'empennage, une aile..) reposent au "Deutsche Technikmuseum" de Berlin. Rappelons que ce type d' avion ne fit son premier vol qu'en décembre 1944, en France.

Le troisième avion du film est  contemporain de l'histoire du film. C'est un Douglas C-47 DL (s/n 42-32817, c/n 9043, G-AKNB) portant le faux serial CR496, loué, en avril 1976, par les studios à la compagnie charter Intra Air Lines. Ce C-47 fut remis à la RAF en février 1943 où il servit jusqu'en avril 1946. Il fut exploité par diverses compagnies britanniques (Scottish Aviation Ltd, Field Aircraft Services, BEA, Bristish Union Airways), irlandaises (Ulster Air Transport, Mercantile Aviation) et même birmane (XY-ACN, Union of Burma Airways) en 1950. Intra Air Lines, l'acquit en 1968. Il fut réimmatriculé en Irlande en 1978 (EI-BDU), avant de revenir en Angleterre en 1982. Il fut alors laissé à l'abandon et, peu à peu, cannibalisé. En décembre 1995, il fut vendu aux USA (N59NA) à la compagnie BGA-viation Inc.. Restauré en 2005, il vole depuis sous les couleurs d'un C-47 de l'USAAF lors du Débarquement (3J "Bones"). Décidément « Old Gooney bird never die ! ».

Les hommes qui sautent de cet avion étaient les membres de l'équipe de parachutistes des REME (Royal Electrical and Mechanical Engineers) de l'armée britannique.

En arrière plan, sur un terrain "allemand" (la base RAF de St Mawgan, en Cornouailles), on voit au loin, une silhouette de Junkers Ju-52 qui pourrait bien être un simple décor...

Le documentaire de début de film montre un Fieseler Storch évacuant Benito Mussolini, puis un Junkers Ju.52 d'où il descend, accueilli par son ami Hitler.

 

 Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

 

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