Rechercher dans ce blog

KANDAGAR

 

KANDAGAR

Vo. КАНДАГАР

 

Année : 1979
Pays : URSS
Durée : 1 h 43 min.
Genre : action
Couleur

Réalisateur : Andrei KAVUN
Scénario : Andrei KAVUN

Acteurs principaux :
Aleksandr BALUEV (Sharpatov, le commandant de bord), Bogdan BENYUK (le mécanicien), Alexandr GOLUBEV (le radio), Vladimir MASHKOV (le copilote), Maksim KLYANOV, Artyom MAZUNOV, Andrey PANIN (navigateur), Aleksandr ROBAK, Ramil SABITOV  

Photographie : Vladimir BASHTA
Musique : Darin SYSOEV
Producteurs : Ilya NERETIN, Valeriy TODOROVSKIY
Compagnie productrice : Rekun Cinema

Avions :

  • Cessna 172, en arrière-plan
  • Ilyushin Il-76TD
  • Yakovlev Yak-42D, RA-42375

 

Notre avis :

Ce film ne doit pas être confondu avec celui du même nom (ou presque : Kandagar = Kandahar), du réalisateur iranien, Mohsen Makhmalbaf, paru en 2001. Celui-ci est basé sur un fait réel, l'évasion d'un équipage russe retenu prisonnier en Afghanistan. Un des très rares cas où des otages ont pu s'échapper des mains de leurs geôliers islamistes, sans mal, après une détention de plus d'un an.

Le 3 août 1995, un chasseur piloté par un taliban, força un avion de transport de la compagnie russe "AirStan" à atterrir à Kandahar, une ville alors sous contrôle taliban. L'avion qui avait décollé de Tirana (Albanie), devait livrer des munitions à un chef allié de la Russie, à Kaboul. Ce fait fut connu sous le nom de l'"incident d'AirStan". Les sept membres de l'équipage réussirent après 378 jours de confinement et de maltraitance, à déjouer la surveillance de leurs gardiens, et à décoller avec leur avion, au nez et à la barbe (c'est le cas de le dire..) des talibans !

Le scenario est basé sur le journal du commandant de bord, Vladimir Sharpatov, qui fut, avec son copilote, décoré de la médaille de "Héros de la Russie".

Le film commence donc en 1995, à Istanbul, où un équipage russe fait ses emplettes avant de partir pour Kaboul. Il doit y transporter des munitions pour le gouvernement afghan, ou du moins ce qu'il en reste, après l'offensive des talibans. Mais en vol, alors qu'il survole l'Afghanistan, l'avion est forcé d'atterrir à Kandahar, par un chasseur taliban. Le contenu de leur cargaison est inspectée et l'équipage est menacé de mort. Les cinq hommes sont néanmoins persuadés que leur pays réussira à les libérer en utilisant la voie de la négociation. Mais les mois passent et la visite de diplomates et de journalistes, ne change rien à leur situation. L'impuissance des diplomates à obtenir leur libération conduit les prisonniers à envisager de se libérer à eux-mêmes. Le commandant de bord, Sharpatov, doit accepter de former des talibans au pilotage de l'appareil. Lors d'un de ses "cours", il parvient à faire un simulacre de décollage, mais son copilote a été retenu au sol, et il ne peut l'abandonner. Il observe soigneusement l'aéroport : état de la piste, présence d'un champs de mines en bout de piste, position des batteries de DCA, dont certaines occupées seulement par des mannequins, équipement des talibans, équipés principalement d'armes légères, état des avions de chasse...Il parvient à convaincre les talibans que leur appareil a besoin d'un entretien régulier et de réparations, notamment au niveau des pneus. Un jour, alors que la plupart de leurs gardes se rendent à la prière, en ne laissant que trois d'entre eux à bord, l'équipage réuni, décide de passer à l'action. Les moteurs sont mis en marche, en prétextant un simple essai, mais les pilotes dirigent l'avion vers la piste. Les talibans, présents dans l'avion, sont neutralisés, mais les autres tentent de leur barrer la route avec des camions. Sharpatov décide donc de décoller, malgré tout, en n'utilisant que la moitié de la piste. Grâce à son expérience acquise pendant la guerre, il parvient à faire décoller l'appareil et à prendre le large, en volant sous la couverture radar.

L'avion atterrira à Sharjah dans les Emirats arabes Unis, à plus de 800 km de Kandahar. Il est vrai que cette évasion réussie, longuement méditée et préparée, était un véritable exploit qui méritait bien un film.

Ce film, ressemblant parfois à une docu-fiction, suit d'assez prés les événements, sans oublier l'intervention des diplomates russes, rendue difficile par la grave crise politique et économique que traversait le pays en 1995-1996. Mais il n'y a que cinq membres d'équipage dans le film, au lieu de sept dans la réalité. Le film se focalise sur les tensions croissantes entre les Russes, étroitement surveillés par des talibans rancuniers qui se rappelaient les durs combats qu'ils avaient dû mener contre les forces soviétiques d'occupation, quelques années auparavant. L'histoire du film est aussi celle d'une longue attente, dont le récit n'est cependant pas trop pesant pour le spectateur. Le film insiste aussi sur l'état lamentable du pays sous contrôle taliban et encore plus, sur la terrible condition des populations sous la coupe de ces assassins venus d'un autre âge, qui n'ont visiblement retenu de notre époque que le fusil d'assaut et internet, qui tourmentent et tuent des innocents (surtout des Afghans) au nom d'Allah, appelé le "Miséricordieux"…

Mais "Kandagar" est aussi centré sur l'histoire d'un avion et comporte donc des scènes aériennes, environ 10 minutes au début et 13 minutes à la fin.

 

Les avions du film :

Le seul avion employé par le tournage est un Ilyushin Il-76TD. Il porte les marques de la compagnie fictive "RusTransAviaExport". Par contre, "TransAviaexport" est une compagnie biélorusse de transport de fret, basée à Minsk et créée en 1992. En 2012, sa flotte comprenait six Il-76. L'avion du film porte le même matricule que l'avion d'"AirStan" en 1995, "RA-76842" (s/n 1033418616), mais sa décoration est différente; l'avion d'"AirStan" portait une bande de fuselage rouge et le logo de la compagnie sur la dérive. Après sa récupération en 1996, l'avion reprit ses vols en Europe et vers les USA (au nom d'"Airstar" en 2001, et d' "East Line" en 2002). Il fut cédé en 2005, à "Aviacon Zitotrans". En 2011, il volait pour le compte des  Nations Unies.

L'avion est filmé au sol et au décollage, au Maroc, mais en l'air, les images digitales prennent le relai. Les vues de l'intérieur de l'avion et du cockpit, avec le radar, suspendu au milieu du pare brise, sont également des images de synthèse (les montants du pare-brise sont vraiment trop inclinés…). La planche de bord est bien reproduite, mais avec quelques petites différences par rapport à la vraie.

L'avion est intercepté par un MiG-21UM biplace, reconstitué, lui aussi, sur table digitale. Il porte des marques "talibanes", non répertoriées, sur la dérive et les ailes. On remarquera la barbe du pilote qui dépasse de son masque à oxygène KM-34 ! Autre incongruité, le taliban tire deux missiles ressemblant à des Molniya R-60 (AA-8 Aphid) à guidage infra rouge. Or, ce genre de missile ne peut être lancé à titre d'avertissement. Le missile doit d'abord être verrouillé sur la cible pour être lancé.

Les autres avions sont vus au sol. Sur l'aéroport Atatürk d'Istanbul, on aperçoit ainsi un Cessna 172 tout blanc, le nez d'un Airbus A-310, ainsi qu'un Yakovlev Yak-42D (c/n 4520424914410, RA-42375) à l'atterrissage, un des cinq de la compagnie russe ALK (Kuban Airlines) qui a cessé ses activités en décembre 2012.

Au sol, à Kandahar (en réalité au Maroc), est parqué un Boeing 737-400 de la compagnie fictive CLR (Continental Lines R***), en images de synthèse, portant un matricule ("CG-FX6") qui ne correspond à rien et que l'on pourrait déchiffrer ainsi : CG= Computer Generated, FX6 = Effects...

Enfin, lors de l'attaque de Kandagar par des chasseurs bombardiers, on peut distinguer très rapidement, une silhouette de Sukhoi Su-22 survolant la ville.

 

Christian Santoir

*Film en vente sur amazon.fr

Enregistrer un commentaire

Copyright © Aeromovies. Designed by OddThemes