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FLIGHT

 

 
FLIGHT

 

Année : 2012
Pays : Etats-Unis
Durée : 2 h 18 min.
Genre : drame
Couleur

Réalisateur : Robert ZEMECKIS
Scénario : John GATINS 

Acteurs principaux :
Nadine VELAZQUEZ (Katarina Marquez), Denzel WASHINGTON (Whip Whitaker), Tamara TUNIE (Margaret Thomason), Brian GERAGHTY (Ken Evans), Kelly REILLY (Nicole).

Musique : Alan SILVESTRI
Photographie : Don BURGESS
Producteurs : Laurie MacDONALD, Walter F. PARKES, Jack RAPKE, Steve STARKEY, Robert ZEMECKIS
Compagnie productrice : Paramount Pictures

Avions :

  • Cessna 172C Skyhawk,
  • McDonnell Douglas MD-88, N901DL
  • McDonnell DouglasMD-88 N937DL
  • McDonnell Douglas MD-82, N442AA
  • McDonnell Douglas MD-81, N16807

 

Notre avis :

Le scénario de ce film s'inspire, plus ou moins, de faits réels survenus dans le transport aérien, au début des années 2000. Le 24 août 2001, un Airbus A.330 de la compagnie canadienne Air Transat (Vol 236) tomba en panne, suite à une fuite de carburant, en approchant des Açores. Le commandant réussit néanmoins à poser l'avion, sans moteur, sur la base militaire de Terceira-Lajes. On découvrit par la suite que ce "héros", avait un certain passé... En 1983, il avait été condamné à dix ans de prison pour avoir transporté de la marijuana, entre la Jamaïque et la Géorgie.

Le personnage principal est, ici, un commandant de bord, alcoolique et drogué, un scenario prenant à contre courant bien des films où les pilotes sont vus comme des héros potentiels, des hommes hors du commun, sans défauts. On le sait très bien, les pilotes ne boivent pas, du moins dans la plupart des cas… On avait déjà vu ce problème à l’écran, avec le film de Cliff Robertson "The pilot" (1980), où un commandant de bord était porté sur la bouteille.

Le réalisateur, Robert Zemeckis, un pilote privé confirmé, avec près de deux mille heures de vol, était, certes, tout indiqué pour retracer l’histoire d’un crash, les décrochages, les turbulences ou les atterrissages sans moteur, ne lui étant pas étrangers, mais il dut affronter les réticences d’Hollywood, peu disposé à laisser prendre son envol à un drame original, au scenario, pour le moins, délicat. La production actuelle des studios hollywoodiens est effectivement résolument orientée vers le grand public, à coups de super-héros et de comédies romantiques.

Toute l’histoire du film est centrée sur le commandant Whip Whitaker qui est un pilote expérimenté, travaillant pour une compagnie aérienne régionale du sud des Etats-Unis, "SouthJetAir". A Orlando, après une nuit très agitée, passée avec une hôtesse de l’air, Katarina Marquez, il doit prendre un peu de cocaïne pour pouvoir assurer le vol de 9 heures, à destination d’Atlanta…La météo n’est pas bonne et le vol s’annonce mouvementé. Whitaker accueille, en outre, un nouveau copilote, Ken Evans. Alors que son amie, Katarina, s’occupe des 102 passagers, dans la cabine, il boit discrètement deux petites bouteilles de vodka, prises dans le galley de l’avion. Peu après le décollage, le jet entre aussitôt dans la crasse. Alors qu’il a rejoint une zone d’accalmie et vole à son altitude de croisière, Whip en profite pour récupérer un peu et passe la main à Evans. Mais il est bientôt réveillé, car l’avion s’est soudainement engagé dans un piqué prononcé, et la commande de profondeur ne répond plus ! Après avoir descendu le train et vidangé le carburant, Whip fait passer l’avion sur le dos pour mettre fin à la descente, créant ainsi le chaos dans la cabine où certains passagers n’ont pas bouclé leurs ceintures. A proximité du sol, il remet l’avion à l’endroit, au tout dernier moment, pour tenter un atterrissage de fortune, dans un champ ! Whip se réveille à l’hôpital, à Atlanta. Charlie Anderson, le président du syndicat des pilotes, le félicite car son action a pu sauver 96 des 102 passagers du bord, mais un agent du NTSB lui apprend que Katarina est parmi les victimes. A sa sortie de l’hôpital, afin de fuir les medias, Whip décide de se rendre dans la vielle demeure de son père, perdue au milieu de la campagne. Mais l’enquête du NTSB se poursuit et il apprend que durant son hospitalisation on a découvert sa toxicomanie. Il pourrait être ainsi accusé de la mort des six victimes…Whip retrouve Nicole, une toxicomane en cours de traitement, rencontrée à l’hôpital, et ils entament une relation amoureuse, mais la perspective d’un procès commence à l’inquiéter sérieusement et il se met à boire de plus belle. La nuit précédent son audience au tribunal, Charlie et son avocat s’assurent que Whip puisse se présenter à jeun. Mais le lendemain matin, il est néanmoins ivre, ayant réussi à se procurer de l’alcool. Il doit prendre de la cocaïne pour répondre aux questions du juge. Le chef du NTSB révèle que l’accident est dû à un blocage de la commande de profondeur. Lors des simulations effectuées, aucun pilote n’a pu gérer le problème…La présence de bouteilles d’alcool, trouvées dans le cockpit, est attribuée à Katarina dont le taux d’alcoolémie était élevé. Mais Whip ne peut laisser accuser Katerina à sa place et déclare avoir bu avant de décoller et s’être drogué avant de venir à l’audience. Quelques mois plus tard, on voit Whip qui a écopé d’une peine de cinq ans d’emprisonnement, affirmer à ses codétenus qu’il est heureux d’être devenu sobre et qu’il ne regrette nullement ses aveux faits au tribunal. Il a repris contact avec Nicole et essaie de renouer avec son fils dont il était séparé.

Le crash du film est vaguement inspiré d’un autre événement réel, l'accident du McDonnell Douglas MD-83 d'Alaska Airlines du 31 janvier 2000. Un peu comme sur l’avion du film, le vérin commandant l'incidence du stabilisateur horizontal cessa de fonctionner et cassa. L’avion partit alors dans un piqué incontrôlable, pendant lequel on le vit faire plusieurs tonneaux, avant de percuter la mer au large de Point Mugu (CA) ; mais là, il y n'eut aucun survivant. La manœuvre de Whip apparaît, en effet, plutôt irréalisable, si l’on se réfère à d’autres accidents, où l’équipage perdit le contrôle de l’appareil, suite à une panne du circuit hydraulique.

“Flight” est un film particulier n’appartenant à aucun genre précis. Il tient autant du film catastrophe que du drame psychologique ou de l’enquête policière. Par certains côtés, il rappelle aussi la série documentaire TV "Air crash" de National Geographic. Si l'on excepte la scène de l’accident, aussi réaliste que glaçante, le film est d'une tonalité plutôt intimiste. Le problème, pour nous, est que la majeure partie du film se passe après l'accident, et au sol…

 

Les avions du film :

Le film commence à l'aéroport international d'"Orlando", identifiable à sa tour de contrôle, reconstituée en images digitales, mais on reconnaît le hangar d'Airtran, le City hangar, puis  le "Renaissance Hotel" (appelé "American Value suites"), devant lequel sont parqués plusieurs Boeing 767 portant la décoration de la compagnie fictive "SouthJetAir", tous ces bâtiments étant situés, non pas à Orlando, mais sur l'aéroport de Hartsfield-Jackson d'Atlanta…Plus tard, l'avion de Whip est stationné au poste "A27" d'un quai d'embarquement qui ressemble beaucoup à ceux de l'airside 2 de l'aéroport d'Orlando (mais la porte A27 est située à l'airside 1…). Il y a donc mélange des genres.

Le film fit appel à de nombreux artistes digitaux pour les effets spéciaux et la  reconstitution de  la scène du crash. Le principal avion (virtuel) est un mélange de plusieurs liners de façon à éviter toute identification avec un constructeur donné, encore moins avec une compagnie connue (comme dans "Le voyage fantastique" en 1951 ou "Le crash mystérieux" en 1964…). L’avion du crash apparait avec un fuselage de Boeing 717 (ex MD-95) muni d’ailes avec winglets, genre Bombardier CRJ-900.

Pour la reconstitution de la scène de crash, on utilisa deux vrais avions de la série des McDonnell Douglas MD-80 ou plus exactement leurs épaves : un ancien MD-88 (N901DL, c/n 49532) de la compagnie Delta Airlines, stocké, sans ses moteurs, à Mojave (CA) depuis 2002, pour la partie avant, et un MD-82 (N442AA, c/n 49468) d'American Airlines, réformé en 2010 et récupéré à Roswell (NM), pour le reste. L'épave fut reconstituée, dans un champ, par la société Scroggings Aviation, spécialisée dans la fourniture de matériel aéronautique (avions, maquettes, cockpits, morceaux d'épave…) pour les tournages. Elle avait également travaillé pour la série "Pan Am" (2011). Les winglets, qui n'existaient pas sur les MD-80, ont été fabriqués en bois et rajoutés aux ailes.

Les prises de vues de la cabine furent réalisées dans un ancien MD-81 (N16807, c/n 49261) de Continental, stocké depuis 2002 à Mojave, et dans un MD-88 (N937DL, c/n 49810) de Delta Airlines, toujours en service.

Comme d'habitude, au cinéma, l'avion est en béton. Son aile droite décapite un clocher, mais reste intacte ! Même si le clocher était en bois, l’aile n’aurait pas pu résister au choc, et aurait dû être, au moins, fortement endommagée, ce qui aurait fait rouler l'avion sur la droite, le fuselage "atterrissant" sur le coté ou sur le dos. Mais dans le film, l'avion touche le sol avec son aile gauche…

L'avion du père de Whitaker (filmé au Hall Flying Ranch, au sud-ouest d'Atlanta) est un Cessna 172C Skyhawk, muni d'un faux matricule (N1661YG), qui pourrait être "N1661Y", celui d'un 172 basé à Jonesboro (GA).

 

Christian Santoir

* Film disponible sur amazon.com

 

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