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FLIGHT INTO NOWHERE

 

FLIGHT INTO NOWHERE

 

Année : 1938
Pays : Etats-Unis
Durée : 1 h 05 min.
Genre : Aventures
Noir et blanc

Réalisateur : Lewis D. COLLINS
Scénario : William BLOOM, Jefferson PARKER

Acteurs principaux :
Jack HOLT (Jim Horne), Dick PURCELL (Bill Kellogg), Julie BISHOP (Joan Hammond), James BURKE (Ike Matthews), Lotus LONG (L-Ana), Robert FISKE (Dr. Butler), Fritz LEIBER (Ti-Ana)


Photographie :  James S. BROWN Jr.
Producteur : Larry DARMOUR
Compagnie productrice : Larry Darmour Productions

Avions :

  • Boeing 247D, NC13301
  • Douglas DC-3A-197, NC16090
  • Lockheed 12A Super Electra, NC17376
  • Northrop Gamma 2D2, NC2111
  • Ryan STA, NC16039


Notre avis :

Ce film fut réalisé par Lewis D. Collins, un tâcheron d'Hollywood, auquel on doit deux autres films de série B, avec avions, "The great plane robbery" (1939) et "Trapped in the sky" (1939). Cet œuvre est assez singulière dans la mesure où toute l'histoire tourne autour d'un pilote peu recommandable et même  détestable... Si la première partie de ce film est dans la tradition de "Night flight" (1933), "Flight from glory" (1937), et même de "Seuls les anges ont des ailes" (1939), la seconde se transforme en un film de jungle classique, avec la recherche d'un pilote perdu dans la sylve sud américaine.

Bill Kellog est un pilote de la petite compagnie Trans Continental Airways. C'est un pilote doué, mais un vrai fanfaron qui n'a cure des règlements et qui prend des risques insensés. Cela lui doit d'être renvoyé par son patron, Jim Horne. Cependant, Joan Hammond, la fille du propriétaire de la compagnie et la nièce de Horne, lui confesse qu'elle est secrètement mariée à Bill. Elle lui demande ainsi de lui donner une autre chance afin qu'elle n'ait pas à tout révéler à son père. Horne accepte malgré l'avis contraire d'Hammond. Un autre pilote, Ike Matthews, reçoit la mission de chercher en Amérique du sud, des terrains de secours potentiels. Mais Bill décolle à sa place ! Bien qu'on l'avertisse que  les réservoirs auxiliaires de son avion sont vides, Bill ne les croit pas. Quand l'avion tombe effectivement en panne d'essence, il s'écrase dans la forêt. Bill est néanmoins sauvé par des Indiens qui habitent un village entièrement coupé du monde extérieur. Horne et Ike lancent une expédition de sauvetage pensant que Bill est encore en vie. Dans le village, Bill suscite la curiosité de L-Ana, la fille du chef, qui finit par lui accorder ses faveurs. Quand Horne et Ike parviennent enfin dans le village, après de nombreux accrochages avec les indigènes, ils sont choqués de voir que Bill vit en concubinage avec une Indienne. Mais Bill se déclare prêt à la laisser tomber et retrouver Joan, comme si rien ne s'était passé…Mais, un amoureux de L-Ana règle le problème en tuant Bill, d'un flèche, alors qu'il repartait avec Horne. De retour au camp de base, Horne choisit de ne rien dire à Joan et à son père, et leur indique que Bill s'est tué en atterrissant dans les arbres.

La zone où s'est crashé Kellog est le Grand Chaco, marqué "disputed area" sur la carte. Cette zone, aux confins de l'Argentine, de la Bolivie, du Brésil et du Paraguay, était supposée avoir du pétrole et elle fut l'objet d'une guerre féroce entre la Bolivie et le Paraguay, en 1932-1935. Trois ans après la fin des hostilités, la paix n'était toujours pas signée; elle ne le sera qu'en 2009 !

Ce petit film de série B a pour principal intérêt de nous montrer de beaux avions, malheureusement filmés uniquement au sol, ou à partir du sol.

 

Les avions du film :

Au début du film, sur l'Union Air Terminal (aka United Airport) de Burbank (Los Angeles), on voit un Douglas DC-3A-197 "The Mainliner" (c/n 1929, NC16090) d'United Airlines. Baptisé "Medford", cet avion, mis en service en 1937, sera entièrement détruit, en janvier 1943, en atterrissant trop long à Oakland (CA), alors qu'il effectuait un transport de fret pour le gouvernement,

Mais un des deux principaux avions du film est un magnifique Northrop Gamma 2D2 (c/n 12, NC2111) biplace, marqué "Inter-Continental Airways" sur la dérive. On le voit au décollage de l'United airport de Burbank, puis à l'Alhambra Airport qui tient lieu de "Panama city air terminal". Acheté en décembre 1934, par Marron Guggenheim, mais enregistré (NX2111) au nom de son pilote personnel, Russell W. Thaw, il servit à tester un pilote automatique, puis participa au Trophée Bendix de 1935 (où il se classa 3°), et partit à la recherche de pilotes perdus dans l'Antarctique, ou du moins, il essaya, car il ne dépassa pas Atlanta; il fut y gravement accidenté, en décembre 1935, au décollage. Il fut racheté par l'aviatrice Jacqueline Cochran, en février 1937. Elle pensait utiliser cette épave pour réparer son propre Gamma, accidenté en 1936. Mais l'avion fut entièrement reconstruit par les usines Northrop, en avril 1937. C'est à ce moment là qu'il  apparait dans le film, à la fin de 1937 ou au début de 1938. Il semble effectivement flambant neuf, sans une rayure…Il apparut également dans deux autres films, "Atlantic flight" (août 1937) et "Sky giant" (juillet 1938). Vendu le 28/07/1938 à l'éditeur et aviateur, Bernarr Macfadden, il fut de nouveau accidenté au décollage le 08/05/1938. Charles Babb, le célèbre vendeur d'avion de Glendale (CA), acheta l'épave le 18/08/1939, pour la modique somme de 3000 $. Réparé une nouvelle fois, il le loua à Columbia Pictures pour sa série cinématographique "Captain Midnight" (février 1942). Le Gamma est revendu, en avril 1942, à Continental Airlines, comme avion d'affaires. Enfin, le 26/10/1942, la compagnie le cède à l'Armée, à San Francisco, pour le projet CANOL (Canadian Oil), concernant la construction d'une route et d'un pipeline, entre l'Alaska et le N.W. du Canada. Son sort ultérieur est inconnu.

Kellog se crashe avec un Lockheed 12A Super Electra (c/n 1220, NC17376) marqué " Inter-Continental Airways" sur le nez, appartenant à un pilote privé, P.G. Thompson. Horne part à sa recherche avec le même avion; on s'est contenté de modifier légèrement le matricule "NC17878". Il est affublé d'un appareil photo bizarrement fixé à l'extérieur (à gauche sur le NC17376, puis à droite, sur le NC17878,.). Réquisitionné le 10/06/1942 par l'USAAF, il devint un UC-40D (s/n 42-57504) et fut affecté au terrain de Lunken (OH). Il fut rayé des contrôles après avoir embouti un autre avion, au parking, à Mitchell Field (NY), le 6/10/1942. Le cockpit reconstitué en studio n'a rien à voir avec celui d'un Lockheed 12. Sa maquette, employée pour les vues "aériennes", porte un matricule erroné "NC13767" ! Quand l'avion atterrit dans la forêt on voit le câble auquel est suspendue la maquette.

Les recherches sont également effectuées par trois Douglas O-38B de l'USAAF, sortis d'un film d'archive.

Dans un hangar, à United airport, la nuit, on découvre plusieurs avions dont certains parurent souvent sur les écrans. On rappellera que sur c'est sur cet aéroport que la société de Paul Mantz, United Air Services, avait son hangar. Devant un Beech B17L Staggerwing (NC1440*; nous suggérons le NC14408, le seul Staggerwing basé à Los Angeles, à l'époque), se tient un Lockheed Vega (NC7044) avec le nom de "Miss Patsy", inscrit derrière le moteur. Il s'agit d'un ancien modèle (c/n 11) avec un moteur Wright Whirlwind J-5, non capoté. Il appartint d'abord en 1928 à Maddux Airlines, puis, en 1930, au Curtiss-Wright Fying Service. En décembre 1935, il fut acquis par Loren L. Miles, un collaborateur de la compagnie Grand Central Charter Services de Glendale. C'est avec le nom "Miss Patricia New York to Paris" et son matricule camouflé en "NX704", qu'il apparaît dans "Les hommes volants" (1938). Miles se tua aux commandes d'un Cessna UC-78 Bobcat, en mars 1943, en Irlande, et son avion fut stocké. A partir de 1945, il passa de mains en mains, avant d'être vendu, en 1952, pour 300 dollars, à Page Aviation d'Oklahoma City. Le moteur fut enlevé et vendu à part, la cellule, débarrassée de son équipement et stockée à l'extérieur. Mais, l'avion est néanmoins toujours enregistré à la FAA, au nom de "Heritage Aircraft Inc." à Chalfont (PA). On ne sait pas dans quel état cet avion en bois est aujourd'hui…

Quand Kellog annonce son atterrissage sans visibilité, on rentre (par prudence ?) un Ryan STA (c/n 128, NC16039). On verra cet appareil dans plus de huit films, entre 1938 et 1991, et il est toujours en état de vol. Un tracteur passe devant un Fairchild 24C-8C (c/n 2689, NC15346) qui était, en 1938, un des avions de Paul Mantz, qui participa au tournage d'une dizaine de films, entre 1937 et 1943. Cet avion est aussi parvenu jusqu'à nos jours et vole dans l'Oregon.

Le tracteur va chercher sur le tarmac, un Boeing 247D (c/n 1682, NC13301) d'United Airlines, un des premiers modèles qui fut d'abord exploité par Pacific Air Transport, en 1933, puis utilisé par Boeing pour la mise au point de diverses modifications (il sera alors désigné temporairement, "247-E"). United Airlines l'employa de 1934 à 1942, avec le nom de "City of Oakland" à partir de 1940. En juillet 1942, il fut réquisitionné par l'Armée comme C-73 (s/n 42-68372) et affecté à différentes bases, pour finir, en juin 1943, comme cellule d'instruction dans une école de mécaniciens.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.com

 

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