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FEMMES POUR GOLDEN HILL

 

FEMMES POUR GOLDEN HILL

Vo. Frauen für Golden Hill

 

Année : 1938
Pays : Allemagne
Durée : 1 h 32 min.
Genre : aventures
Noir et blanc

Réalisateur : Erich WASCHNECK
Scénario : Hans BERTRAM, Georg HURDALEK, Wolfgang NEUMEISTER

Acteurs principaux :
Kirsten HEIBERG (Violette), Viktor STAAL (Douglas), Karl MARTELL (Stanley). Elfie MAYERHOFER (Kitty), Grethe WEISER (Mme Doolittle), Olaf BACH (Bully), Harry GONDI (le pilote Jim)


Photographie : Werner KRIEN
Musique: Werner EISBRENNER
Producteur: Erich WASCHNECK
Compagnie productrice : Fanal-Filmproduktion GmbH, Berlin

Avions :

  • Bücker Bü.133c Jungmeister,  D-EJJI
  • Gotha Go.145A, D-IVCD, IHCT, IFVK
  • Junkers W34hi, D-OPOK

 

Notre avis :

"Frauen für Golden Hill" fut le premier scenario écrit par l'aviateur et futur réalisateur, Hans Bertram. L'histoire se passe en Australie, un pays qu'il connaissait bien pour s'y être perdu, en 1932, lors d'un raid (Cf. "Flight into hell"), avant de sillonner le pays, aux commandes de son Junkers. Le village fictif de Golden Hill rappelle un peu la petite ville australienne de Wyndham (Australie occidentale) un ancien centre minier, qui connut une ruée vers l'or, dans les années 1880. C'est de ce poste que furent organisés les secours, quand Bertram et son mécanicien furent repérés par des Aborigènes, après plus d'un mois d'errance, dans le bush.

On ne sait pas si Bertram s'est inspiré également du scenario, assez proche, d'une "Fiancée en loterie" (1930) qui se passait, toutefois, sous des latitudes beaucoup plus élevées. Le tournage eut lieu en Prusse orientale, sur le cordon dunaire du Kurische Nehrung.

Dans la petite localité de Golden Hill, créée par des chercheurs d'or, au milieu des solitudes australiennes, les hommes manquent de femmes. Un soir, dans le bar local, pour faire une blague, quelques-uns d'entre eux écrivent une lettre au gouvernement pour lui demander de leur envoyer des compagnes. Mais le gouvernement prend leur lettre au sérieux et leur envoie un charriot plein de femmes à marier ! Seuls, deux amis, des anciens pilotes de la RAF, Stanley et Douglas, veulent rester célibataires, mais leurs camarades ont mis, à son insu, le nom de Stanley sur la liste des demandeurs... Ils doivent ainsi partager leur cabane avec Violette, une chanteuse de cabaret. Peu à peu, les deux copains finissent par tomber amoureux d'elle ! Leur amitié en subit les conséquences…Un, soir Stanley, qui a trop bu, tire sur Douglas. Le lendemain, il est jugé par ses camarades et expulsé du camp. Violette s'occupe de Douglas qui récupère assez vite. Mais, plus tard, elle doit lui avouer qu'elle est enceinte de Stanley. Un jour, une violente tempête de sable survient, mettant en danger les frêles habitations du village. Puis, un grondement de tonnerre annonce que toute une paroi de la montagne s'est effondrée. La source qui ravitaille le village est enterrée sous des tonnes de rochers. Si aucun miracle ne se produit, tous les hommes et les femmes, vont mourir de soif. Kirkwood, le chef du village, veille, avec un revolver chargé, sur les dernières réserves d'eau. Le gros Bully voit avec douleur les souffrances de sa femme et de son nouveau né et cela le rend fou. Les hommes commencent à s'affronter autour des derniers bidons d'eau. Mais, tout à coup, on entend un bourdonnement, haut dans le ciel. Un avion tourne au dessus de Golden Hill. C'est Stanley, qui a rempilé dans les forces aériennes australiennes, comme instructeur. Quand il a entendu parler de la catastrophe naturelle, il a tout de suite pensé à Golden Hill et à ses anciens camarades. Pour mieux évaluer les destructions, il n'hésite pas à entrer dans les nuages de poussière, puis il envoie un message radio à sa base. Mais son moteur le lâche et son avion s'écrase dans les rochers. Douglas accourt et trouve son ami, mourant. Il lui promet de s'occuper de Violette et de son enfant. Stanley, apaisé, meurt dans les bras de ses camarades. Le jour suivant, une escadrille apparaît. Elle parachute des bidons d'eau sur Golden Hill.

Ce curieux western allemand de série B, fut le premier grand rôle, en allemand, de Kirsten Heiberg, une actrice d'origine norvégienne. Clope au bec, en fourreau noir, elle chante "Ich bin wie ich bin" (Je suis comme je suis; Je suis une femme qui envoûte les hommes; Je sors avec les hommes, mais n’appartient à aucun…), dans une sorte de parodie de sa compatriote scandinave Zarah Leander, dans Paramatta (1937). Sinon, ce film, avec ses décors de carton pâte, ses séquences grotesques, a totalement sombré dans l'oubli. Il sortit en salle, en France, en octobre 1941.

Les avions n'arrivent qu'à la fin du film, pour secourir Golden Hill et ses habitants. C'est un hommage à l'aviation, qui protège et qui sauve, un thème cher aux nazis, de même que le goût de l'aventure et de la discipline, l'exaltation du courage et du travail en commun, que l'on retrouve ici, comme dans bien d'autres œuvres de la période nazie.

 

Les avions du film :

Les avions du film furent fournis par le NSFK (Nationalsozialistisches Fliegerkorps). Sur la base de l'aviation australienne (en réalité, devant le hangar 1 de la Rangsdorf Flugplatz, au sud de Berlin), un aviateur descend d'un Junkers W34hi, dont on n'aperçoit qu'une partie de l'immatriculation "OPO", qui correspond au Junkers du même type "D-OPOK", acquis en août 1937. Le Junkers W34 servait à la formation avancée.

Douglas prend un Bücker Bü.133c Jungmeister, portant le faux matricule "VH-EAA", pour aller voir la situation à Golden Hill. Quand il décolle, on voit un autre matricule inscrit sur l'extrados de l'aile superieure : "D-EJJI", ce qui en fait un avion basé à Rangsdorf, affecté en mai 1937 au Korpsführer du NSFK (Nationalsozialistisches Fliegerkorps), qui était, à l'époque, le général Friedrich Christiansen, un vétéran de 14-18. Ce Jungmeister sera aussi celui de l'aviatrice Liesel Bach, lors du championnat européen féminin de voltige, en 1938. Rappelons qu'à Rangsdorf, était située l'une des deux usines de Bücker Flugzeugbau GmbH.

On ne sait pas d'où sort le gros microphone que Douglas porte fixé devant la bouche, par deux tiges sortant de son casque; il ressemble plutôt à un microphone de teléphoniste ! L'aviation allemande avait opté depuis longtemps pour le laryngophone qui permettait d'éliminer les bruits parasites.

Les avions qui viennent au secours des habitants de Golden Hill, sont six Gotha Go.145A, des avions d'entraînement qui équipaient toutes les unités du NSFK. Leurs faux matricules : "VH-IVC, IHC, IFV, IMB ", sont copiés à partir de leurs vrais : "D-IVCD, IHCT, IFVK"…

 

Christian Santoir

* Film en vente sur www.germanwarfilms.com

 

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