Rechercher dans ce blog

Destination Tokyo

 

DESTINATION TOKYO

Vo. Destination Tokyo

 

 

Année : 1943
Pays : Etats-Unis
Durée : 2 h 15 min.
Genre : guerre
Noir et blanc

Réalisateur :Delmer Daves
Scénario : Delmer Daves, Steve Fisher

Acteurs principaux :
Cary Grant (Capitaine Cassidy), John Garfield (Wolf), Alan Hale ('Cookie' Wainwright), John Ridgely (l'officier de réserve Raymond), Dane Clark (Tin Can), Warner Anderson (l'officier d'ordonnance), William Prince (Pills), Robert Hutton (Tommy Adams ),Tom Tully (Mike Conners), Faye Emerson (Mme. Cassidy)

Photographie : Bert Glennon
Musique : Franz Waxman, William Lava
Producteur : Jerry Wald
Compagnie productrice : Warner Bros

Avions : 

  • Consolidated PBY-5 Catalina

Notre avis :

"Destination Tokyo" fut le premier film du scénariste Delmer Daves qui réalisera en 1949, "Task force", passant ainsi du sous-marin au porte-avions. Car "Destination Tokyo" est un film de sous-marin, mais en relation directe avec le premier bombardement de Tokyo par les avions du colonel James H. Doolittle, le 18 avril 1942, en représailles de Pearl Harbour. Ce haut fait d'armes fut relaté dans "Thirty Seconds over Tokyo" (1944) de Mervyn Le Roy. Ce film est l'histoire du sous marin (fictif) USS "Copperfin" envoyé en baie de Tokyo, pour collecter des renseignements importants destinés au raid de Doolittle.

La veille de Noël, le sous-marin USS "Copperfin", commandé par le capitaine Cassidy, appareille de San Francisco, pour une mission ultra secrète. En mer, au bout de vingt quatre heures, le capitaine ouvre une enveloppe cachetée qui contient ses ordres : pénétrer en baie de Tokyo pour y recueillir des données météorologiques, pour une mission de bombardement imminente sur le territoire nippon, effectuée par les appareils du porte-avions "Hornet". Il doit d'abord se rendre à un point de rendez vous situé dans les îles Aléoutiennes, pour y embarquer un météorologiste, le lieutenant de réserve Raymond. Juste après l'avoir recueilli, le sous-marin est attaqué par deux avions japonais qui sont abattus. Mais un des marins est poignardé par un pilote japonais qu'il s'apprêtait à repêcher ! Il faut aussi désamorcer une bombe qui a frappé le superstructures sans exploser. Arrivé face à la baie de Tokyo, le "Copperfin" s'y infiltre, au milieu des champs de mines et des filets, en suivant des navires de guerre japonais. La nuit, une équipe se rend à terre pour y installer une petite station météo dotée d'un poste émetteur. Dans le sous-marin reposant sur le fond, un jeune marin, Tommy, a une crise d'appendicite. L'infirmier du bord devra l'opérer avec les moyens du bord. Le météorologue Raymond transmet ses informations au "Hornet" qui approche, en clair et en japonais, mais ce stratagème est éventé par les Japonais. Cependant l'équipe peut rejoindre le bord avant d'avoir été repérée. Le "Copperfin" quitte la baie, comme il y était entré en suivant des navires nippons. Il torpille au passage un porte-avions dont les avions allaient intercepter les bombardiers américains qui arrivent, mais il doit subir un grenadage en règle qui provoque plusieurs avaries à bord. Il parvient néanmoins à couler un destroyer qui le traquait. Après ces exploits, le "Copperfin" rentre à San Francisco, où le capitaine Cassidy a l'heureuse surprise de voir sa femme et ses enfants qui l'attendent sur le quai.

C'est à n'en pas douter un film patriotique qui ne ménage pas les Japonais : le peuple japonais meurt de faim et fait ce qu'on lui dit; le rôle de la femme japonaise est de faire des enfants et de travailler comme une bête de somme; les garçons sont conditionnés dés l'age de cinq ans à manipuler des armes blanches et à s'en servir...C'est bizarre, mais il me semble avoir entendu récemment ce genre de discours à propos de pays fort éloignés du Japon, par la distance, la culture, l'histoire et la religion…

"Destination Tokyo" fut un énorme succès populaire, bien que la critique soit plutôt tiède. Elle trouvait que le film comportait un peu trop d'action, même pour une durée de plus de deux heures. Il est vrai que la mission du sous-marin "Copperfin" est plutôt invraisemblable. Parti de San Francisco, la veille de Noël 1941, il serait resté en mer jusqu'à fin avril 1942 (120 jours), ce qui est beaucoup, même, aujourd'hui, pour un sous-marin nucléaire. Il a dû faire escale quelque part, pour se ravitailler en vivres et en carburant. L'importance de la mission météo dans la baie de Tokyo, est douteuse. Le raid de Doolittle qui avait pour objectif Tokyo, mais aussi Kobe, Yokohama, Nagoya, Yokosuka, ne dépendait pas de la météo; il fut en outre lancé avant le moment prévu, le "Hornet" ayant été repéré par des bateaux japonais. Quant à la vie à bord, malgré des anecdotes vécues (l'appendicectomie par trente mètres de fond), elle nous semble un peu trop confortable. Le "Copperfin", avec un poste d'équipage digne d'un destroyer, apparaît vaste, bien éclairée et particulièrement solide, lors des grenadages. On comparera ce film avec "Le bateau"(1981) ou "U-571" (2000), qui mettent en scène, il est vrai, des sous-marins allemands (type VIIC) trois fois plus petits que le "Copperfin", qui est apparemment de la classe "Gato" (2463 tonnes, contre 871 tonnes).

Comme aux Etats-Unis, ce film connut un succès considérable en France, où il tint l'affiche cinq semaines durant, en plein été 1945.

 

Les avions du film :

Le seul avion employé par le tournage est un Consolidated PBY-5 Catalina qui amène au rendez vous, le lieutenant Raymond. On remarquera, sous les ailes, les antennes "râteau" du radar à onde métrique, le Catalina étant un des premiers avions américains à en être équipé. Ses cocardes basse visibilité, datent d'après mai 1942 et ne correspondent pas à l'époque du film (décembre 1941-avril 1942). Il aurait dû, comme les avions de Doolittle, porter des étoiles avec un rond rouge au milieu.

Le film utilise des films tournés à bord du USS "Hornet", lors du lancement du raid, et on voit les North American B-25B de Doolittle amarrés sur le pont, puis en train de décoller. Mais ces documents, très connus, alternent avec des vues rapprochées, prises en studio, qui montrent un cockpit de Lockheed Hudson, ainsi que la tourelle de mitrailleuses Boulton Paul du même appareil ! Les studios de la Warner étaient plus proches des usines Lockheed de Burbank, que de celles de North American, à Inglewood…

Le "Copperfin" est attaqué par deux Nakajima A6M2-N Marine Type 2 Rufe, du moins, leur maquette. Ce type de chasseurs fut effectivement mis en service dans les Aléoutiennes. Il pouvait emmener deux bombes de 60 kg.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr

Enregistrer un commentaire

Copyright © Aeromovies. Designed by OddThemes