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CONVOY

 

CONVOY

 

Année : 1941
Pays : Grande Bretagne
Genre : guerre
Durée : 1 h 30 min.
Noir et blanc

Réalisateur : Pen Tennyson
Scénario : Patrick Kirwan, Pen Tennyson

Principaux acteurs :
Clive Brook (Capitaine Armitage), John Clements (Lieutenant Cranford), Edward Chapman (Capitaine Eckersley), Judy Campbell (Lucy Armitage), Penelope Dudley-Ward (Mabel), Edward Rigby (Mr. Matthews), Charles Williams (Shorty Howard), Allan Jeayes (Commodore. Blount), Michael Wilding (Dot), Harold Warrender (Lieutenant Commander Martin)

Musique : Ernest Irving
Photographie : Roy Kellino, Günther Krampf
Conseiller technique : Lt. Cmdr. J. Reid
Producteur : Michael Balcon
Compagnie productrice : Ealing studios

Avions :

  • Fairey Swordfish, document
  • Hawker Osprey Mk.IV

 

Notre avis:

Ce film montre la vie sur un bâtiment de la Royal Navy en temps de guerre, chargé de protéger les convois maritimes entre l’Amérique et l’Angleterre. Le réalisateur, Pen Tennyson, était un volontaire de la Royal Naval Reserve, appelée la « wavy navy », en raison des galons en zigzag portés par l’uniforme de ce corps. Il eut une permission de longue durée pour tourner le film, et effectua, sur le destroyer HMS « Valorous », une mission d'escorte de convoi au large des côtes écossaises, au milieu des mines et sous la menace constante des U-Boot. « Convoy » fut le premier d’une longue série de films patriotiques tournés dans les studios d’Ealing. Il essayait de montrer la guerre telle qu’elle était conduite, en insistant sur les hommes qui la faisaient.

Dans un port du nord de l’Angleterre, le croiseur HMS « Apollo » jette l’ancre, après avoir escorté un convoi dans l’Atlantique Nord. Mais les hommes rassemblés sur le pont ont la désagréable surprise d’apprendre que toutes les permissions sont supprimées, et qu’une nouvelle mission va être confiée au bâtiment. Le croiseur repart effectivement peu de temps après, pour rejoindre un autre convoi. A proximité, un vieux cargo isolé, le « Seaflower », fait route, avec à son bord de nombreux réfugiés fuyant les camps nazis. Parmi les passagers, se trouvent deux anglaises, dont la femme du commandant de l’ « Apollo », Lucy Armitage. Le cargo est arraisonné par un sous-marin allemand, et essaie de se faire passer pour un navire neutre. L’ « Apollo » rejoint le convoi que deux sous-marins allemands, l’U-40 et l’U-42, se préparent à attaquer. C’est à ce moment que la radio de l’ « Apollo » capte un SOS du « Seaflower » qui a sauté sur une mine. Le message signale également la présence à bord de la femme du commandant… Mais celui ci refuse d’aller à son secours, ses ordres étant de protéger le convoi. Un jeune lieutenant, David Cranford, qui a eu autrefois, une aventure avec Lucy, insiste pour lui porter secours, mais le commandant le fait mettre aux arrêts. Un hydravion est cependant envoyé en reconnaissance. Il trouve le cargo à flot, mais se fait descendre. Le cargo est en réalité aux mains des Allemands auxquels il sert de piège ! Voyant que l’hydravion ne revient pas, deux destroyers sont envoyés vers le « Seaflower ». Les Allemands quittent alors le cargo et s‘apprêtent à le couler, avec ses passagers. Mais les destroyers arrivent avant, et l’envoient par le fond. Cranford retrouve brièvement Lucy à bord de l‘ « Apollo », alors qu’elle se fait soigner avec d’autres passagers blessés. Un cuirassé de poche allemand, le « Deutschland », menace maintenant le convoi. Un porte-avions et plusieurs navires de guerre sont envoyés en renfort. Pendant ce temps, le « Seaflower » qui a transbordé ses passagers sur d’autres cargos, quitte le convoi à la faveur du brouillard. C’est alors qu’il manque d’être abordé par le cuirassé allemand ! La radio ayant été détruite par les Allemands, il avertit le convoi avec sa sirène, ce qui lui vaut d’être aussitôt coulé. Averti, l’ « Apollo » n’a d’autre alternative que d’engager l’ennemi, pour permettre au convoi de s’éloigner. Cranford est autorisé à participer au combat. Le croiseur anglais est durement touché, même s’il rend coup sur coup. Cranford est tué en voulant porter secours à un camarade. C’est, alors que le croiseur est près de succomber sous le feu intense du cuirassé, que les renforts arrivent, mettant en fuite le corsaire allemand. Sur son cargo, Lucy reçoit un message de son mari, lui annonçant la mort de David. Le film se termine sur la plage avant du HMS « Apollo » où une messe d’action de grâces est célébrée. « God save the king  and his valorous sailors » !

Les croiseurs anglais qui, bien que surclassés, combattent pour permettre aux renforts d’arriver, rappellent inévitablement la bataille du Rio de la Plata de décembre 1939, à l’issue de laquelle, le cuirassé allemand « Admiral Graf Spee » se saborda. La maquette du  « Deutschland » fabriquée par les techniciens des effets spéciaux, ressemble trait pour trait au «  Graf Spee » qui était un navire de la classe Deutschland. Le vrai « Deutschland » avait été rebaptisé « Lützow » à la déclaration de la guerre sur ordre du Führer, au cas où…; l’"Allemagne" ne pouvait être coulée ! Le HMS « Apollo » est un croiseur bien réel. Lui aussi fut rebaptisé HMAS « Hobart », quand il fut cédé, en février 1939, à l’Australie.

Le film fut accueilli assez favorablement par la critique, et fut un grand succès du box office. Projeté aux Etats-Unis, il y reçut de bonnes appréciations. Bien qu’on fit appel à de nombreuses maquettes, les scènes de combat étaient impressionnantes (pour l’époque). Le film ne se déroulait pas uniquement sur la passerelle de l’ « Apollo », ou dans le carré des officiers. On avait également un aperçu de la vie sous le pont, parmi les matelots. Eux aussi, avaient leur moment d’héroïsme et de gloire.

Le producteur pressa Tennyson de refaire un film, mais ce dernier estima que son congé avait assez duré. Il fut muté sur un remorqueur chasseur de sous-marin, et travailla plus tard, pour l’Amirauté, en réalisant des films destinés à la formation des marins. En revenant de Scapa Flow, après un tournage, son avion s’écrasa, en février 1941, ce qui mit fin à une carrière prometteuse.

« Convoy » montrait que les autorités anglaises commençaient à prendre conscience de l’importance du cinéma, en tant que moyen de propagande privilégié. Au début de la guerre, leur attitude avait été plutôt négative, les écrans de cinéma subissant le même black-out que l’éclairage public !

 

Les avions du film :

Ce film marin n’a que très peu de scènes aériennes, et elle sont réalisées uniquement avec des maquettes. Le croiseur HMS « Apollo » envoie un hydravion Hawker Osprey Mk.IV reconnaître le cargo qui lance des SOS. Plus tard, son deuxième Osprey attaque seul, le cuirassé de poche allemand ! Les croiseurs de la classe de l’Apollo avait effectivement deux Osprey lancés par catapulte, comme on le voit d’ailleurs sur un document d’époque. Mais en 1940, cet hydravion était considéré comme obsolète et servait de remorqueur de cible. Il fut remplacé à bord des croiseurs par le Supermarine Walrus. Dans le film, il est catapulté avant l’engagement, comme il est normal, mais il apparaît de nouveau sur la maquette de l’ « Apollo » pendant la bataille…

Seul autre avion aperçu rapidement, le Fairey Swordfish, dont plusieurs (des 811 et 822 Squadrons) sont filmés sur le pont du HMS « Courageous ». On est toujours étonné de voir ce gros biplan décoller en quelques dizaines de mètres, le porte-avions étant face au vent, à pleine vitesse.

Enfin, sur la maquette du cuirassé allemand, on aperçoit, à juste titre, un Arado 196.

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.com

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