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AVENTURES EN BIRMANIE

 

 
AVENTURES EN BIRMANIE

Vo. Objective Burma !

 

 

Année : 1945
Pays : Etats-Unis
Durée : 2 h 22 min.
Genre : guerre
Noir et blanc

Réalisateur : Raoul WALSH
Scénario :Lester COLE, Ranald MacDOUGALL
Histoire originale : Alvah BESSIE

Acteurs principaux :
Errol FLYNN (Le capitaine Nelson), William PRINCE (Le lieutenant Jacobs), James BROWN (Le sergent Treacy), George TOBIAS (Gabby Gordon), Henry HULL (Mark Williams), Warner ANDERSON (Le colonel Carter), John ALVIN (Hogan), Stephen RICHARDS (Le lieutenant Riff Barker ), Dick ERDMAN (Nebraska Hooper)

Photographie : James Wong HOWE
Musique : Franz WAXMAN
Conseillers techniques : Major Charles S. Galbreath, US Army Parachute troops, Major M.H. WHITE, British Indian Army, Burma Rifles.

Producteur : Jerry WALD
Distribution : Warner Bros 

Avions :

  • Curtiss C-46 Commando 
  • Douglas C-47 
  • Lockheed Lightning F-4-1-LO 
  • Waco CG-4A Hadrian

 

Notre avis :

Tourné alors que la guerre n’était pas encore terminée, « Aventures en Birmanie » fut le dernier film de guerre d’Errol Flynn. C’est un film patriotique dont Hollywood s’était fait une spécialité pour maintenir le moral de l’arrière. Le théâtre d’opérations CBI (China-Burma-India) a peu été traité dans ces films qui se passent généralement en Europe ou dans le Pacifique. En ce qui concerne la guerre aérienne, il y avait eu en 1942 «Les Tigres volants » (qui s’appelaient aussi « Yank over Burma »), mais il faudra attendre 1954 et le film anglais « La flamme pourpre » avec Gergory Peck, pour voir la RAF au-dessus des forêts birmanes. Cinq ans plus tard, « La proie des vautours » avec Frank Sinatra, traite, comme ce film, des commandos américains (mais de l’OSS), et se déroule également dans le nord de la Birmanie, en pays Kachin, entre Inde et Chine.

L’histoire commence deux ans après le retrait des troupes anglaises et chinoises de la Birmanie (soit en 1944). Les Américains basés en Inde sont prêts à la reconquérir. Mais avant, le capitaine Nelson et un petit groupe de commandos sont chargés de détruire une station de radar japonaise à l’est de Warazup. Un correspondant de guerre, Mark Williams, les accompagne. Parachutés dans la jungle, ils atteignent l'objectif et détruisent la station radar. Mais, les Japonais sont à leurs trousses ; l'avion qui venait les reprendre ne peut se poser car il est attendu par les Japonais tout proches. Un nouveau rendez-vous est donné. Une longue marche dans la jungle commence alors. Ils sont ravitaillés par parachute, mais l’avion ne peut toujours pas se poser, le pays étant infesté de patrouilles japonaises. Le commando se sépare en deux groupes : le groupe commandé par le lieutenant Jacobs tombe dans une embuscade. Plus tard, Nelson et ses hommes découvrent leurs corps atrocement mutilés dans un village. Les Japonais surviennent, la longue fuite dans la jungle recommence. On leur fixe un nouveau point de rendez vous, plus au nord. Quand ils veulent récupérer un parachutage, ils sont mitraillés par les Japonais. N'ayant plus de radio, ils ne peuvent plus prendre contact avec les avions qui les recherchent. Ils continuent vers le nord, à la limite de l’épuisement. Ils parviennent enfin sur une colline ; un avion américain apparaît dans le ciel et ils lui font des signaux avec un miroir ; ils sont repérés ! La nuit, les Japonais donnent l'assaut. L'attaque est repoussée. Au petit matin des centaines de parachutistes sautent, puis arrivent des planeurs. Mission accomplie, pour Nelson et les onze survivants de cette odyssée , la reconquête de la Birmanie à commencé.

Ce film s’inspire des « Merrill’s maraudeurs », les commandos du général américain Frank Merrill opérant sous les ordres du général Stillwell, personnages que l’on voit au début du film. Ils intervenaient sur les arrières des troupes japonaises, dans le nord de la Birmanie. L’opération montrée à la fin du film avec largage de planeurs rappelle l’opération « Thursday » en mars 1944, quand les C-47 larguèrent loin derrière les lignes japonaises, des planeurs emmenant les troupes du général anglais Wingate. Et c’est là le problème du film qui donne l’impression que ce sont les Américains qui ont reconquis seuls la Birmanie... A sa sortie, ce film (qui porte aussi le titre de  «Commando de l’enfer ») fit scandale en Angleterre, et ne resta qu'une semaine à l'affiche ; il ne put ressortir qu'en 1952 ! En effet, la participation anglaise à la reconquête de la Birmanie n’était pratiquent pas mentionnée. En fait, les Anglais firent le plus gros du travail. Les « Merrill’s Maraudeurs » avaient été copiés sur les Chindits anglais, des forces spéciales indiennes qui opéraient en Birmanie depuis 1942. Mais dans le film, un officier américain indique aux commandos, lors d’un briefing , qu’ils « seront les premiers à retourner en Birmanie » ! Les Américains apportèrent un soutien logistique aux troupes de Wingate et à la 14° armée anglaise, avec notamment la First Air Commando Force. Certes, le film montre bien, à coté d’un officier chinois, un officier anglais et deux Gurkhas qui accompagnent les commandos pour le guider ; on reconnaît au moins que les Anglais connaissaient mieux le terrain que les Américains, mais c’est peu. Les combats dans le nord de la Birmanie concernèrent les Anglais et les Américains, mais aussi des Indiens, des Gurkhas, des partisans Kachin, des Chinois et même des troupes coloniales africaines comme les Nigérians. Ils permirent de dégager le terrain autour de la nouvelle route de Ledo préconisée par Stillwell pour relier l’Inde à la Chine, tant que la route de Birmanie serait coupée par les Japonais.

Ce film de guerre, typique de l'époque, est l'une des meilleures réalisations de Raoul Walsh par sa sobriété, son efficacité, son rythme. Il reçut un excellent accueil de la critique (du moins aux USA..). Parmi les autres films tournés par Errol Flynn sous la direction de Walsh, pour la Warner, il y avait eu « Sabotage à Berlin » en 1942, qui raconte les aventures plus qu’improbables d’un équipage de bombardier abattu en territoire allemand. WALSH tournera aussi en 1948 « Les géants du ciel » sur une escadrille de Thunderbolt en Angleterre.

 

Les avions du film :

Le film commence par nous montrer un Lockheed Lightning F-4-1-LO de reconnaissance portant le numero 56, atterrissant sur une base indienne. Il s’agit du Lightning "Limping Lizzie" (s/n 41-2156) filmé sur une des bases du 8th PRS en Nouvelle-Guinée. Cet avion fit prêté en 1943 à la RAAF. 

Les commandos sont emmenés dans des Douglas C-47 dont le "16117" (c/n 20583) qui sera détruit en 1949 à Mingaladon (Birmanie) alors qu’il volait pour les Trans-Asiatic Airlines (Thaïlande). Les C-47 sont parfois intervertis sur les mêmes scènes avec des Curtiss C-46 Commando.

Tout à la fin du film, on voit des Waco CG-4A Hadrian débarquant, grâce à leur avant basculant vers le haut, des jeeps, des canons de 75 mm et même un tracteur. Le capitaine Nelson et les survivants de son unité sont évacués dans le même type d’appareil selon la méthode du « snatching ». Un C-47 volant à basse altitude traîne derrière lui un crochet avec lequel il saisit le câble de remorquage du planeur préalablement tendu entre deux perches. Le crochet tire alors le planeur qui, en moins de sept secondes, passe de l’arrêt à 200 km/h ! Cette technique très risquée, la violence du choc de départ pouvant endommager la structure des ailes du planeur, fut utilisée principalement sur le théâtre birman par la First Air Commando Force, derrière les lignes ennemies pour récupérer les planeurs chargés de blessés ou de gens à évacuer.

Derrière le bureau du général Stilwell, en Inde, on voit un Bell P-39 Airacobra solitaire.

 

 Christian Santoir

* Film disponible sur amazon.fr

 

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