Y-A-T-IL UN PILOTE DANS L'AVION ?
Vo. Airplane
Année : 1980
Pays : Etats-Unis
Durée : 1 h 25 min.
Genre : comédie
Couleur
Réalisateurs : Jim Abrahams, David Zucker, Jerry ZUcker
Scénario : Jim Abrahams, David Zucker
Acteurs principaux :
Kareem Abdul-Jabbar (Roger Murdock), Lloyd Bridges (McCroskey), Peter Graves (commandant Oveur), Julie Hagerty (Elaine), Robert Hays (Ted Striker), Leslie Nielsen (Dr. Rumack), Lorna Patterson (Randy), Robert Stack (Rex Kramer), Stephen Stucker (Johnny), Frank Ashmore (Victor Basta).
Producteur : Jon Davison, Howard W. Koch
Musique : Elmer Bernstein
Photographie : Joseph F. Biroc
Compagnie productrice : Paramount
Avions :
- -Boeing 707-131B, N6723
Notre avis :
Ce film est une parodie de "A l'heure zéro", un film d'aviation, genre "catastrophe", réalisé en 1957 par Hall Bartlett. Les frères Zucker et leur ami, Jim Abrahams, achetèrent les droits du film, trouvant que les dialogues, pris au second degré, avaient un côté franchement comique quand, par exemple, un personnage du film explique sérieusement "on droit trouver quelqu'un qui, non seulement peut piloter l'avion, mais doit aussi n'avoir pas mangé de poisson au dîner"… L'histoire de base de ce film est exactement la même que son modèle, le héros s'appellant dans les des deux cas, Ted Stryker. Mais les réalisateurs ont emprunté beaucoup à un autre film catastrophe, plus récent, "747 en péril" (1974), dont certains types de passagers, comme la none chanteuse, la petite fille devant subir une transplantation cardiaque (rénale, ici) ou l'hôtesse obligée de prendre un moment les commandes. Le film est truffé d'allusions à de nombreux autres films, comme "Tant qu'il y aura des hommes", "Les dents de la mer "ou "La fièvre du samedi soir", ces dernières étant les plus évidentes, mais il y en a de plus subtiles et plus dures à trouver, comme le film d'aviation anglais "Out of the clouds" (1954), où le héros du film a pour voisin de cabine un Hindou qui se vante de pouvoir stopper son coeur à volonté. Dans "Y'a-il un pilote dans l'avion ?", ce personnage, ennuyé à mort par les confidences de Stryker, préfère se suicider par le feu ! Le moins qu'on puisse dire c'est que les réalisateurs avaient une bonne culture cinématographique.
Les gags sont légions et se suivent à un rythme soutenu : le cœur qui doit être transplanté sautant sur le bureau du médecin; lavage du pare-brise et vérification du niveau d'huile avant le décollage du 707; le billet pour la classe fumeur, qui fume; le commandant de bord pédophile, etc, etc…On appréciera aussi la séquence de flashes-backs où le jeune Stryker et son épouse, tous deux membres du Peace Corps (l'équivalant de nos Volontaires du Progrès) en Afrique noire, apportant aux "indigènes" la civilisation occidentale, représentée par le basket-ball et la réunion Tüpperware...
Ce film délibérément loufoque nécessita de nombreuses réécritures pendant cinq longues années. Les producteurs ne se précipitèrent pas et c'est la Paramount qui finalement se lança dans l'aventure, à condition que les jeunes réalisateurs aient l'aval d'un vétéran, le producteur Howard Koch.
A Los Angeles, les passagers du vol 209 à destination de Chicago, s'apprêtent à
embarquer. Une hôtesse, Elaine, annonce à Ted Stryker qu'elle le quitte. Ted
est un ancien pilote de chasse de la Navy qui a été traumatisé pendant la
guerre, par la perte de plusieurs de ses camarades dont il s'estime
responsable. Il est depuis, chauffeur de taxi. Surmontant sa peur et pour faire
changer d'avis Elaine, il achète un billet d'avion et la rejoint à bord; mais
elle reste inflexible. Après que le dîner ait été servi, plusieurs passagers
tombent malades. Le Dr.Rumack, trouve qu"ils sont victimes d'une
intoxication alimentaire après avoir mangé du poisson qui était au menu. Les
pilotes et le mécanicien ont tous mangé du poisson et s'évanouissent bientôt.
Elaine réussit à brancher le pilote automatique, Otto (une poupée gonflable..),
aidée par la tour de contrôle de Chicago. Elle réalise que Ted est la seule
personne à bord qui puisse piloter l'avion. Quand à Chicago, on apprend que
c'est Stryker, qui est aux commandes, on envoie chercher son ancien chef,
pendant la guerre, Rex Kramer, pour l'aider à faire atterrir l'avion. Mais
Stryker se sent incapable de cette tâche. C'est le Dr Rumack, qui a été témoin,
lors de la guerre, de la désastreuse mission de Ted, qui le déculpabilise et
lui donne le courage de reprendre les commandes. Malgré un moteur en feu et un
temps exécrable, il pose l'avion assisté par Elaine. Il efface le train, mais
l'appareil s'arrête sans prendre feu et les passagers peuvent débarquer sains
et saufs. Le courage de Stryker a ranimé l'amour d'Elaine pour Ted et les deux
s'embrassent, alors que l'avion repart piloté par Otto….
Vingt neuf ans plus tard, certains gags énormes font
encore rire, d'un rire franc qui fait plus appel à l'estomac qu'au cerveau,
mais qui détend. Et puis, on peut toujours s'amuser à découvrir certains
"clins d'œil" cinéphiles que l'on n'avait pas saisis à la première
projection.
Malheureusement, comme dans les vrais films catastrophe, "Y-a-t'il un
pilote dans l'avion ?" ne nous montre que très peu d'avions et ce film
aurait pu s'appeler "Y-a-t'il un avion dans le film ?"...
Les avions du film :
Sur l'aéroport de Los Angeles International, on voit
d'abord un Boeing 747 de la TWA rentrer dans la verrière de l'aéroport suite à
la distraction d'un agent de piste qui guidait le pilote.
Le tournage n'utilisa qu'un seul avion, filmé uniquement de l'extérieur.
L'avion du film est un Boeing 707-131B de la TWA (c/n 18989/492, N6723) repeint
aux couleurs de la compagnie fictive "Trans American". Il fut mis en
service en avril 1966 et retiré en août 1982. En 1986, il était stocké, en
partie démantelé, dans l'immense cimetière à avions de Davis Monthan. On a une
brève vue d'un vrai cockpit de Boeing 707. La cabine du B.707-131 est pas trop
mal reconstituée, avec ses porte bagages non fermés, qui sont conformes à ce
modèle.
Bien que l'avion soit un jet, on entend pendant tout le film le bruit des moteurs à hélice du DC-6 de "A l'heure zéro". La production aurait imposé le jet, alors que les réalisateurs auraient préfère que l'action se passe dans un avion à hélice, d'où ce compromis en forme de gag….
En l'air, le Boeing 707 est remplacé par une maquette, comme dans les films des années cinquante. Cette maquette serait toujours visible aux studios de cinéma de Las Colinas (TX).
Quand le 707 redécolle (sur le ventre !) à la fin du film, il est remplacé par un Boeing 727 pendant la montée.
On voit (rapidement) d'autres avions dans le film, notamment un Boeing 707 d'"Air Israël" affublé d'une barbe, d'une kippa et d'un châle... Dans des extraits de documentaires ou de films, on voit en vrac, quand Stryker se remémore sa dernière mission de guerre, des Ju 87 Stuka, des North American T-6 jouant les chasseurs et même un Fokker D.VII, sorti de "Hell's angels" !
Christian Santoir
*Film disponible sur amazon.fr
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