Rechercher dans ce blog

AIRPORT

 


AIRPORT

 

Année : 1970
Pays : Etats-Unis
Durée : 2 h 17 min.
Genre : catastrophe
Couleur

Réalisateur : George Seaton
Scénario : Arthur Hailey, George Seaton
 

Acteurs principaux :

Burt Lancaster (Mel Bakersfeld), Dean Martin (commandant Vernon Demerest), Jean Seberg (Tanya Livingston), Jacqueline Bisset (Gwen Meighen), George Kennedy (Joe Patroni), Helen Hayes (Mrs. Ada Quonsett), Van Heflin (D. O. Guerrero), Maureen Stapleton (Mme. Inez Guerrero), Barry Nelson (commandant Anson Harris), Lloyd Nolan (Standish), Barbara Hale (Sarah Demerest), Patty Poulsen (Joan)

Musique : Alfred Newman
Photographie :Ernest Laszlo
Producteur : Ross Hunter, Jacques Mapes
Compagnie productrice : Universal pictures

Avions :

  • Boeing 707-349C, N324F

 

Notre avis :

Ce film est basé sur le livre d'Arthur Hailey du même titre, paru en 1968. Cet auteur, ancien pilote de la RAF, se consacra, après la guerre, à l'écriture de livres et de scénarios dont celui de "Zero hour" (1956). Le film bénéficia d 'une distribution de prestige avec de grands acteurs (Burt Lancaster, Dean Martin, Jean Seaberg..) et d'un budget substantiel. Il rapporta environ cent millions de dollars à ses producteurs, le record absolu des films d'aviation. Il devint un film "culte" qui passa pour avoir créer le genre film "catastrophe" en établissant la plupart des conventions du genre, ce qui est inexact. Ce film qui reste néanmoins un modèle, se caractérise par un enchevêtrement d'histoires personnelles qui réagissent les unes sur les autres. On met l'accent sur les décisions qui doivent être prises minute après minute, par la direction de l'aéroport et des pilotes, pour assurer la sécurité des vols, malgré les conditions météo extrêmes, et un attentat.

Le film a lieu la nuit sur l'aéroport fictif de Lincoln International Airport à Chicago, mais fut filmé en réalité, en 1969, au St Paul International Airport de Minneapolis, avec son toit en forme de tôle ondulée caractéristique...Les numéros des pistes 29/11 et 22/04 dont on parle dans le film, étaient effectivement des pistes de l'aéroport, à l'époque.

"Airport" commence avec Mel Bakersfeld, le directeur général de l'aéroport Lincoln International de Chicago, qui doit faire face à de nombreux problèmes, suite à une des pires tempêtes de neige de l'histoire du middle-west. Un jet bloque une partie de la piste principale, après s'être embourbé sur une bretelle; la piste secondaire est trop courte, et oblige les avions qui décollent, à raser les toits des maisons des riverains qui protestent. Mel appelle le chef de l'entretien de la TWA, Joe Patroni, pour résoudre la crise. C'est à ce moment que sa femme, Cindy, l'informe qu'elle veut divorcer. Tanya Livingston chargée du service passager de la compagnie Trans Global Airlines, qui est l'amie de Mel, doit s'occuper d'une vieille dame, Ada Quonset, qui essaie d'embarquer pour Rome avec une fausse carte d'embarquement. Mais celle-ci réussit finalement à embarquer en faussant compagnie à son accompagnateur. Pendant ce temps, un entrepreneur en faillite, Guerrero, monte à bord avec une bombe dans son attaché case, pour faire exploser l'avion de Rome, afin que son épouse touche la prime d'assurance qu'il vient de contracter. L'avion sera piloté par Anson Harris et le beau frère de Mel, Vernon Demerest, un don juan qui vient juste d'apprendre que son amie, l'hôtesse Gwen Meighen, est enceinte. Peu après le décollage, au dessus de l'Atlantique, il est averti par Mel et Tanya que le passager Guerrero transporte une bombe. Avec l'aide d'Ada Quonsett, qui est assise à coté, Vernon tente de s'emparer de la mallette, puis essaie de persuader Guerrero de ne pas l'ouvrir, mais il se précipite dans les toilettes et fait exploser la bombe ! Guerrero est éjecté de l'avion par la décompression. Gwen est gravement blessée aux yeux. Bien que l'avion soit très abîmé, Vernon et le commandant Anson, parviennent à le faire atterrir sur la piste de l'aéroport Lincoln, que Patroni vient tout juste de dégager. Alors que les passagers et l'équipage entrent dans le terminal, la femme de Vernon, Sarah, observe les attentions dont son mari entoure Gwen, et réalise son infortune…Quant à Mel, il prendra son petit déjeuner chez Tanya.

Le film est une avalanche de problèmes en tout genre, plus ou moins graves :

 -la météo est exécrable
-un jet s'embourbe et bloque la piste principale
-le trafic aérien est embouteillé
-des riverains manifestent contre l'extension de l'aéroport
-les actionnaires de l'aéroport veulent faire licencier le directeur parce qu'il s'oppose aux riverains.
-une passagère clandestine est démasquée
-une bombe explose dans l'avion pour Rome
-le même avion doit faire un atterrissage d'urgence sur une piste fermée
-Bakersfeld est menacé de divorce par sa femme qui a un amant; sa maîtresse doit être transférée à l'autre bout du pays; sa fille est partie on ne sait où, lassée des querelles de ses parents.
-le pilote de l'avion où il y a la bombe, a fait un enfant à une hôtesse de l'air, alors qu'il est marié...

On ne voit guère de calamité qui ait échappé aux scénaristes, à part une attaque simultanée d'extra-terrestres ! C'est un concentré de situations critiques qui fait sans doute la grande faiblesse du scénario, et qui le rend plutôt risible. Mais, on en a pour son argent, on a ainsi plusieurs films pour le prix d'un.

Le rôle de Joe Patroni fut copié sur un certain Roy Davis qui était le chef de la maintenance de la TWA à Chicago. Fumant le cigare comme Patroni, il lui arriva, comme lui, de devoir dégager un jet bloqué par la neige. Sinon, le film est un petit reportage sur la vie d'un grand aéroport, avec ses différentiels services, dont la douane. On remarque ainsi que l'aéroport en 1970 n'a pas d'écrans TV ou de panneaux d'affichage automatiques pour annoncer les vols, qui sont seulement consultables aux comptoirs des compagnies. Les passagers. du 707 "Toison d'or" embarquent par deux portes différentes selon la classe, première ou touriste. On a aussi quelques aperçus sur le fonctionnement des compagnies. On voit les multiples astuces employées par Mme Quonsett pour monter à bord (apporter le portefeuille oublié par son fils supposé être déjà à bord, utilisation d'une fausse carte d'embarquement..). On est en 1970, et les choses ont quelques peu changé depuis. Il faut trouver d'autre trucs aujourd'hui (et il y en a…). Mel Bakersfeld est un visionnaire, et parle du futur de l'aéroport Lincoln quand les avions géants de cinq cent places arriveront (Airbus A380, Boeing 747-400), trente ans avant leur premier vol. On pourrait se demander aussi si ce film n'a pas été sponsorisé par Boeing Aircraft. Patroni compare le 707 à un tank, et le prétend capable de tout faire, sauf lire ! Le commandant Demerest affirme que c'est l'avion le mieux construit du monde, et qu'il va devoir écrire une lettre de remerciements à Mr Boeing. C'est un bon exemple de la complicité entre l'industrie aéronautique américaine (surtout Boeing, mais aussi, Douglas, Lockheed..) et Hollywood, qui remonte aux années trente, et au plus grand bénéfice des productions "made in USA".

"Airport" sortit en salle le 5 mars 1970. Il fut nominé pour des nombreux Oscars et Helen Hayes gagna un pour le meilleur second rôle. Les spectateurs adorèrent et en redemandèrent. On leur en redonna donc, avec: "Airport 1975", "Airport '77" et  "The Concorde. Airport '79", qui tous remportèrent un certain succès…

 

Les avions du film :

Pas beaucoup d'avions dans ce film, comme il fallait s'y attendre. Un seul Boeing 707 fut employé lors du tournage, et pour figurer plusieurs 707, celui embourbé, et le vol de Rome appelé "Golden Argosy" (la nef d'or), mais "La toison d'or" dans le film français (on se demande pourquoi…). Cet appareil, un 707-349C (s/n. 19351, "N324F") avait été loué (janvier-mars 1969) à la compagnie Flying Tigers Line par Universal. Son fuselage arbore une bande bleue sur un fuselage fini métal qui était la décoration d'un avion d'El Al (qui l'avait loué à la FTL entre avril et décembre 1968), avec le nom de la compagnie fictive, Trans Global Airlines (TGA)sur la dérive.

Après le tournage, l'avion retourna à FTL et fut revendu ou loué plus tard, à divers exploitants dont Aer Lingus, Quantas, Britsih Caledonian (G-BAWP), Zambia Airways (9J-AEC), Bangladesh Biman S2-ACG), Libyan Arab, Omega Air Inc...En janvier 1987, transformé en avion cargo, il fut loué à Transbrasil, avec l'immatriculation "PT-TCS", ils s'écrasera en mars 1989, à l'atterrissage à Sao Paulo, en provenance de Manaus.

Les vue aériennes du 707 sont faites avec une maquette, les effets spéciaux étant ceux de l'époque. On remarquera aussi d'autres maquettes, une dans la salle de conférence de l'aéroport, un transport supersonique à aile delta, un Lockheed L-2000 portant la livrée de TWA (Starliner SST), qui fut la première compagnie à prendre une option sur le programme supersonique civil américain, et une autre, plus petite, dans le bureau de Bakersfeld, celle d'un supersonique qui, avec une aile de Concorde et un petit empennage, ressemble au projet supersonique de Boeing, le 2707-300. C'était l'époque où les grandes compagnies du monde croyaient au transport supersonique…

 

Christian Santoir

*Film disponible sur amazon.fr

Enregistrer un commentaire

Copyright © Aeromovies. Designed by OddThemes