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NORMANDIE-NIEMEN

NORMANDIE-NIEMEN

 

 

Année :1960
Pays : France,URSS
Genre : Film historique
Durée :Durée& :1 h 55 min.
Noir et blanc

Réalisation : Jean DRÉVILLE
Collaborateur de la mise en scène : Damir VIATITCH-BEREJNIKH
Scénario : Charles SPAAK, Elsa TRIOLET, Constantin SIMONOV

 Acteurs principaux : 

Georges RIVIÈRE (Benoît), Jean-Claude MICHEL (Flavier), Pierre TRABAUD (Chardon), Roland MÉNARD (De Villernont), Giani ESPOSITO (Lemaître), André OUMANSKY (Dupont), Jean HOUBÉ  (De Boissy), Marc CASSOT (Marcellin), Vitali DORONINE (Komarov), Nicolas LEBEDEV (Sinitzine), Nicolas BATAILLE ( Castor, l'interprète), Gérard DARRIEU (Le Guen)

 

Directeur de la photographie : Jacques NATTEAU
Musique: Rodion SCHTEDRINE
Conseillers militaires : capitaine Constantin FELDZER, capitaine Igor EICHENBAUM, général Anatol GOLOUBOV, colonel Anatol SILENTCHOUK
Production : Alexandre KAMENKA - Studios Mosfilm
Distribution : Cinédis

 

Avions :

  • -Dewoitine D.520, au sol
  • -Lisounov Li-2
  • -Morane-Saulnier MS.733 Alcyon
  • -SNCAC NC-701 Martinet
  • -Yak-11

 

  Notre avis :

 Sept ans après HORIZONS SANS FIN, Jean Dréville retrouve l’aviation avec NORMANDIE-NIEMEN. Rappelons qu’il avait commencé sa carrière cinématographique par un documentaire sur le tournage de l’ « Argent » (1928) de Marcel L’Herbier, mettant en scène un banquier, mais aussi un aviateur qui devait tenter un raid France-Guyane. Le sujet de NORMANDIE-NIEMEN se prêtait particulièrement bien à cette première co-production franco-soviétique, en pleine guerre froide. Le scénario suit d’assez près l’histoire du régiment Normandie-Niémen sur lequel existe une documentation très abondante, à commencer par les six tomes de la revue Icare. Rappelons que l’escadrille Normandie fut créée de par la volonté du général de Gaulle qui en avait émis le souhait dès janvier 1942. Cela n’alla pas sans difficultés, notamment de la part des Anglais. L’escadrille fut initialement constituée de volontaires des FAFL provenant de Grande Bretagne, mais aussi des territoires d’Outre-mer sous contrôle des Français libres.

 En 1942, cantonnés en Afrique du Nord, des pilotes de l'Armée de l'Air cherchent un moyen pour rejoindre les Anglais et ne veulent plus rester l’arme au pied, ou plutôt, l’avion dans le hangar. Beaucoup essaient de s'évader; mais se heurtent à leur encadrement qui n’obéit qu’aux ordres et ne semble pas pressé de « remettre çà ». A Londres, l’escadrille Normandie est mise sur pied; les pilotes, tous volontaires, s’envolent vers la Russie via Téhéran (27 novembre 1942, jour du sabordage de la flotte de Toulon). Faisant connaissance avec les dures réalités soviétiques sur la base d’Ivanovo, ils s‘accoutument peu à peu à un environnement difficile, ce qui ne va pas sans casse. Ce groupe de Français, malgré des personnalités et des origines sociales différentes, devient une unité soudée et gagne l'estime des Soviétiques. Il fait sa première mission, une escorte de bombardiers, le 26 mars 1943. Premières victoires (5 avril 1943), Stalingrad délivrée, dégagement d'Orel et de son aéroport. Beaucoup d'entre eux tomberont, comme le commandant Tulasne descendu le 17 Juillet 1943, face à des adversaires aguerris. En 1944, des renforts arrivent de France. A leur tête, Flavier, un commandant qui avait opté pour le gouvernement de Vichy. Deux conceptions du devoir s'affrontent alors, entre gaullistes et pétainistes. Malgré cela, la fraternité d'armes l’emporte et l'escadrille remportera de nombreuses victoires (273 en tout, plus 37 probables). Sa bravoure dans la bataille du Niémen lui vaudra même d'être rebaptisée "Normandie-Niémen" le 23 octobre 1944, le jour de la libération de Paris. Quatre de ses membres deviendront "Héros de l'Union Soviétique" et plusieurs figurent parmi les as français de la seconde guerre mondiale ; ainsi, Marcel Albert avec 24 victoires, arrive juste derrière Clostermann. Le bilan du Normandie-Niemen en deux ans de guerre, c’est plus de 5240  sorties, 869 combats, au prix de 45 morts. Dans le film, l’opposition entre Benoît, l’ancien, gaulliste, style Pouyade, et Flavier, le nouveau, loyaliste, style Delfino, est un peu forcée pour corser l’histoire. Le capitaine Delfino qui avait descendu un avion anglais lors de l’attaque de Dakar par De Gaulle, ne fut au début, que l’adjoint du commandant Pouyade. Face à un danger quotidien et identique pour tous, l’amalgame se fit sans trop de mal. L’ambiance de l’escadrille est assez bien rendue. C’était plutôt un « gang » sans discipline au sol, avec un patron copain, composé de pilotes appelés « Saussage », « le marquis » ou « Mimile », plus sensibles aux charmes des mignonnes du stalovoya (mess) qu’aux grades et aux décorations. La participation d’acteurs russes ajoute en outre, à l’authenticité des scènes. Certains faits ou épisodes forts du film sont véridiques . L’ordre de Keitel de mai 1943 de faire fusiller tout membre du Normandie fut appliquée dans une très large mesure ; seuls 3 prisonniers sont rentrés en France sur 38 pilotes abattus au dessus du territoire tenu par les Allemands. La famille de Bizien fut déportée et mourut en captivité. Le 8 juin 1944, l’aspirant Challe abattit par erreur le La-5 du lieutenant Arkhipov, as du 18° régiment de le Garde. Un mois plus tard, le lieutenant de Seynes, intoxiqué par les vapeurs d’essence, refusa de quitter son avion alors qu’il transportait son mécanicien, Bielozoub ; il essaya de se poser, mais l’avion percuta le sol tuant les deux hommes qui furent enterrés côte à côte.

 Normandie-Niemen est un film impartial et sympathique sur l’aventure humaine de la France combattante et sur une belle page de l’histoire de la France, lors de la dernière guerre, même si les scènes aériennes sont assez courtes (10% de la durée du film).

 

Les avions du film  :

 L’avion vedette du film est le Yak-11 qui a beaucoup de parties communes avec le Yak 3 et dont les dimensions sont proches. Mais il est dommage qu’aucun Yak 3 ou 9, monture habituelle du Normandie-Niemen, ne pût être retrouvé, car avec son gros moteur en étoile, son hélice bipale à bouts carrés, le Yak 11 n’a pas l’allure racée de son cousin, le chasseur. Cet avion d’entraînement biplace a du être modifié en monoplace avec une verrière à montants qui ressemble à celle d’un Yak 9, ou d’un Yak 18. Le Yak 11 sorti en 1945, fut produit à de nombreux exemplaires tant en Russie que dans les pays du pacte de Varsovie, et resta en service jusqu’en 1958. Des maquettes furent également utilisées pour reproduire les combats aériens. Suspendues à de hauts pylônes par des fils invisibles, la caméra les cadrait en contre plongée, sur un ciel parsemé de nuages, et faisait un travelling avant pour donner une impression de mouvement.

Il fut sans doute moins difficile de trouver un Lisounov Li-2, la version russe du DC-3 que l’on voit patauger dans la neige fondue. Lors de la scène se passant en Afrique du Nord, on peut apercevoir au sol un authentique Dewoitine D.520, le n° 603 qui ornait la cour d’honneur de l’Ecole de l’Air, à Salon de Provence, devant une rangée de Morane Saulnier MS.733 Alcyon, avion d’entraînement plus moderne (1951). Un SNCAC NC-701 Martinet, ex Siebel Si.204D fabriqué en France, est d’un type plus ancien. Il porte sous le cockpit, du côté gauche, l’insigne de l’ELA (Escadre de Liaison Aérienne) 44, basée à Aix les Milles depuis 1945. 

Côté allemand, on n’a pas grand chose, à part les habituels bouts de documents filmés représentant des Junkers Ju.87D Stukas en train de piquer, et des Junkers Ju.88 attaquant un convoi maritime.

 

Christian Santoir

 *Film disponible sur amazon.fr

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